Théories sur le lien entre la consommation d’énergie électrique et la croissance économique

Théories sur le lien entre la consommation d’énergie électrique et la croissance économique

Il fut un temps où l’énergie, en général, électrique ou non, n’avait pas de place dans l’explication de la variation de la production donc de la croissance économique. Nous allons voir ici, l’intégration progressive de l’énergie dans l’analyse économique pour mieux appréhender sa nécessité.

Historique de l’intégration de la question énergétique dans l’analyse économique

Pour A. Smith et Ricardo, l’énergie bien que nécessaire n’est pas un facteur à part entière. Pour le premier, l’augmentation de la productivité due aux machines est incorporée dans le salaire et le profit (rémunérations du travail et du capital) tandis que pour le second, la «valeur échangeable des marchandises serait précisément en proportion de la qualité de travail employé ». La première tentative d’ intégration de l’énergie dans le modèle classique a été faite par J.B Say mais les explications n’ont pas été convaincantes. Les Néoclassiques de leur côté définissaient la production comme la combinaison du travail, du capital et de la terre ; l’énergie n’étant pas un facteur de production.

La première introduction de la question énergétique dans l’analyse économique est attribuée à Stanley Jevons (1865) dans ses travaux sur l’impact de la limitation de la production de charbon sur le développement industriel au Royaume Uni. Par la suite, vers les années 1960, Y. Mainguy a développé l’analyse économique en y intégrant les questions énergétiques dans son ouvrage intitulé « Economie de l’Energie » (1967) et a donné naissance à la fonction de production KLE (Capital, Travail, Energie) ou KLEM (Capital, Travail, Energie et Matières Premières) de l’entreprise. Vers les années 70, les relations entre capital et énergie font l’objet de controverse: certains affirment que le capital et l’énergie sont complémentaires (Berndt et Wood) et d’autres qu’ils sont substituables (Gregory et Griffin). Avec l’évolution de la demande et de l’offre d’énergie, cette controverse s’est largement atténuée.

L’énergie (l’électricité) a été introduite de cette façon dans la fonction économique de la production de biens et services. Nous allons voir les théories qui régissent son utilisation .

Théorie sur le lien entre consommation d’éléctricité et croissance économique

Du fait des travaux de Y. Mainguy, l’énergie notamment l’énergie électrique est devenue un facteur de production à part entière participant au processus de production des entreprises (industries, PME…). La consommation d’électricité dépend de quatre (4) facteurs :
– le Produit Intérieur Brut (PIB) : lorsque le revenu augmente, on peut consommer plus. C’est le cas que ce soit pour les ménages ou les industriels ;
– le prix de l’électricité : comme pour tout bien et selon la loi de l’offre et de la demande, lorsque le prix augmente, la demande diminue. Toutefois, la variation de cette demande diffère d’un agent économique à un autre selon l’utilité de bien. Il est donc utile de calculer l’élasticité-prix de la demande selon les types d’utilisateurs ;
– le climat : en chaque saison, la demande en éléctricité (énergie) varie. ex : lorsque il fait froid, on utilise plus de matériel de chauffage ; lorsqu’il fait chaud, on utilise plus l’air conditionné…
– l’impact des politiques énergétiques : comme toute activité économique, la production d’électricité vit dans un environnement et subit les influences des élements de celui-ci.

Il sera mentionné ultérieurement que pour les entreprises et les industries, l’électricité est nécessaire en tant que facteur de production et sa disponibilité en quantité suffisante et à coûts compétitifs permettra l’augmentation de la production des entreprises donc du PIB.

De ce fait, selon l’hypothèse de la croissance, une augmentation (diminution) de la consommation d’énergie donc d’électricité entraîne une augmentation (diminution) du PIB réel. Mais, selon Squalli (2007), l’impact négatif de la consommation d’électricité sur le PIB réel peut être attribué à une consommation excessive d’énergie dans les secteurs improductifs de l’économie, à une contrainte de capacité ou à une offre inefficiente d’énergie. On doit par ailleurs tenir compte du fait que la demande de l’éléctricité, comme pour tout bien marchand, est fonction de son prix. L’augmentation du prix, selon la loi de l’offre et la demande, entraîne une diminution de la demande. Le problème est de savoir dans quelle mesure cette demande varie puisqu’elle est fonction de l’utilité de chaque agent.

Si on a pu expliquer ainsi la nécessité de l’électricité dans la croissance économique, nous allons maintenant voir comment est produite l’électricité et les notions rattachées à cette production.

Notions sur le réseau de distribution de l’électricité

Définition, utilité et mesure de l’éléctricité 

L’éléctricité est une forme d’énergie produite directement en utilisant une force naturelle (chutes d’eau, marées…) ou une matière première (combustible atomique tel que l’uranium) et indirectement par la combustion du charbon, du pétrole ou du gaz naturel. Elle est utilisée dans les activités économiques et sociales pour de nombreuses applications : l’alimentation des moteurs électriques pour faire fonctionner des machines de production et de conservation, le chauffage et l’éclairage des entreprises, des hôpitaux, des particuliers, de l’administration…

La puissance d’une centrale électrique se mesure en KiloWatt (kW) et la production d’électricité (quantité d’électricité produite) en KiloWattHeure (kWh) . On peut aussi utiliser l’unité « Tonne équivalente de pétrole » (Tep) si l’on veut étudier la consommation énergétique totale d’un pays et comparer la consommation d’électricité avec celle des autres sources d’énergie.

Sources

On note deux grandes catégories de sources d’énergie électrique. Ce sont :
– les sources non renouvelables
– les sources renouvelables .

Les sources non renouvelables sont des ressources naturelles dont la destruction est irréversible ou dont la regénération est très longue (50 ans et plus). Ce sont les combustibles fossiles :le pétrole, le gaz naturel, le charbon. On peut utiliser aussi les atomes nucléaires : l’Uranium. Il y a donc une notion de finitude des stocks des intrants nécessaires à la production d’électricité. Cette épuisement devrait donc constituer un principe de précaution d’où la campagne en faveur des ressources renouvelables constatée actuellement. En outre, la combustion des combustibles fossiles génère des Gaz à Effet de Serre (GES) et la fission d’atome nucléaire des émissions radioactives qui menacent l’équilibre de l’écosystème, d’où le risque de non soutenabilité de la croissance.

Les sources renouvelables sont, par contre, des resources naturelles qu’on ne consomme pas plus que la nature ne produit, c’est-à-dire, qu’elles sont abondantes. On regroupe dans cette catégorie l’énergie solaire, l’énergie hydraulique et l’énergie éolienne.

Si ce sont les matières premières nécessaires à la production d’électricité, nous allons voir maintenant les infrastructures nécessaires pour sa production, son transport et sa distribution.

Infrastructures du réseau électrique

L’industrie de l’électricité est divisée dans trois activités principales :
– La production d’électricité ;
– Le transport de l’électricité ;
– La distribution de l’électricité aux utilisateurs finaux.

La production
L’énergie électrique est produite dans une centrale à l’aide de générateurs (appareil qui transforme l’énergie mécanique en énergie électrique) à un niveau de tension inférieur ou égal à 20 000 Volts. Les centrales de production d’électricité sont composées de turbines et de réacteurs.

On note l’existence de plusieurs technologies de production d’électricité. D’une part, les plus répandues sont les centrales thermiques, les centrales nucléaires et d’autre part, les centrales hydroélectriques, les centrales éoliennes et les centrales photovoltaïques mais il existe aussi des centrales géothermiques, marémotrices et d’autres fonctionnant à l’hydrogène.

Si elle est produite dans des centrales thermiques fonctionnant avec des combustibles fossiles tels que le gaz naturel, le pétrole et le charbon, l’électricité est qualifiée l’électricité finale. Par contre, elle est dite primaire lorsqu’elle est produite par les centrales nucléaires, hydrauliques, éoliennes, photovoltaïques, géothermiques et marémotrices donc non produite par les centrales thermiques classiques.

Le transport
Une fois produite, l’électricité doit être acheminée vers les différents lieux d’utilisation par l’intermédiaire d’une ligne de transport. Les lignes de transport à Haute Tension (HT) sont supportées par de grands pylônes d’acier. Le passage du courant électrique dans les conducteurs (câbles, fils électriques) engendrent des pertes d’énergies dues à la résistance de ces conducteurs. Pour une même puissance à transporter, plus la tension de service est élevée, plus ces pertes sont faibles. Aussi, avant que l’électricité ne quitte la centrale, elle passe par un transformateur élévateur, en vue d’en augmenter le niveau de tension.

La distribution
Des départs de ligne Moyenne Tension (MT) partent de la sous-station pour desservir les agglomérations environnantes. Les lignes électriques du réseau de distribution peuvent être aériennes (suspendues à des poteaux électriques : en béton, en bois ou métalliques), ou souterraines (enfouies sous terre). La MT est ensuite transformée en Basse Tension (BT) par des postes de transformation MT/BT installés dans différents endroits. Les branchements d’abonnés sont raccordés à partir des lignes BT issues de ces transformateurs. Chaque branchement d’abonné est équipé d’un compteur électrique qui mesure la consommation individuelle d’énergie.

Le classement des installations électriques en fonction des tensions est le suivant:
– BT : tension U <= 1000 V
– MT : 1000 V < U <= 50.000 V
– HT : U > 50.000 V .

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I : LIENS ENTRE PRODUCTION D’ELECTRICITE ET CROISSANCE ECONOMIQUE
CHAPITRE I. LES FONDEMENTS THEORIQUES DE LA PRODUCTION D’ENERGIE ELECTRIQUE SUR LA CROISSANCE
I.1 Théories sur le lien entre la consommation d’énergie électrique et la croissance économique
I.1.1 Historique de l’intégration de la question énergétique dans l’analyse économique
I.1.2 Théorie sur le lien entre consommation d’éléctricité et croissance économique
I.2 Notions sur le réseau de distribution de l’électricité
I.2.1 Définition, utilité et mesure de l’éléctricité
I.2.2 Sources
I.2.3 Infrastructures du réseau électrique
a) La production
b) Le transport
c) La distribution
d) La tarification
I.3 Théories sur l’énergie électrique
I.3.1 Théories sur les SER
a) Le monopole naturel
b) Effet de club ou effet de réseau
I.4 Approches théoriques de la croissance économique
I.4.1 Défintion
I.4.2 Mesure de la croissance économique d’un pays
I.4.3 Les déterminants de la croissance
CHAPITRE II. L’OFFRE ET LA DEMANDE D’ELECTRICITE AU NIVEAU MONDIAL
II.1 L’Offre
II.1.1 L’évolution de la production d’électricité
II.1.2 La répartition de la production selon les continents
II.1.3 La production selon les sources
II.1.4 Le prix moyen de l’électricité par kWh
II.2 La Demande
II.2.1 Evolution de la consommation mondiale
II.2.2 Répartition de la consommation d’électricité dans le monde
II.2.3 Répartition selon les types d’utilisateurs
II.3 Cas de la France
II.3.1 L’Offre
a) La quantité produite
b) La production selon les sources
c) Le prix de l’électricité
II.3.2 La Demande
a) Consommation en TWh
b) Répartition de la consommation selon les utilisateurs
CHAPITRE III. L’OFFRE ET LA DEMANDE D’ELECTRICITE A MADAGASCAR
III.1 L’Offre d’électricité à Madagascar
III.1.1 Les Organismes du secteur
III.1.2 Les opérateurs du secteur électricité à Madagascar
a) Le Marché urbain
a.1 Présentation de la JIRAMA
a.2 L’Offre
a.3 La Demande
b) Le Marché rural
b.1 Production et consommation annuelles d’électricité dans les milieux ruraux desservis
b.2 Usage de l’électricité dans les milieux ruraux
b.3 Tarification
b.4 Accès de la population rurale à l’électricité
b.5 Taux de couverture de l’électrification rurale
PARTIE II : PLACE DE L’ELECTRICITE DANS L’ECONOMIE MALGACHE
CHAPITRE IV. IMPACTS DE L’ELECTRICITE SUR LA PRODUCTIVITE DES INDUSTRIES A MADAGASCAR : CAS JIRAMA
IV.1 Situation économique du pays
IV.1.1 Participation de chaque secteur dans le PIB
IV.1.2 Participation du secteur secondaire dans le PIB selon les branches
IV.2 Impacts de la consommation d’électricité sur la croissance économique
IV.2.1 Part du secteur électricité dans la constitution du PIB
IV.2.2 L’impact de la consommation d’électricité sur la productivité des industries
a) La consommation d’électricité du secteur secondaire
b) Budget consacré par l’industrie à l’achat d’électricité
c) Impacts du prix de l’électricité sur la consommation d’électricité des industries
d) Impacts de la consommation d’électricité en terme de quantité sur la VA des industries
CHAPITRE V. LES PERSPECTIVES ET OBSTACLES QUE RENCONTRENT LE SECTEUR ELECTRICITE A MADAGASCAR
V.1 Les forces et opportunités qui s’offrent au secteur
V.2 Les faiblesses et obstacles au déevloppement du secteur
CONCLUSION
ANNEXE
BIBLIOGRAPHIE

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