Théories ou modèles d’E/A
Selon Brugnard (2004), les modèles d’apprentissage les plus courants actuellement sont groupés en trois grandes conceptions: le behaviorisme, le constructivisme et le socioconstructivisme. Le behaviorisme qui se centre sur le comportement visible, le constructivisme et le socioconstructivisme, deux théories admises innovantes dans le processus de l’E/A.
Le behaviorisme
Le behaviorisme (ou comportementalisme en français) considère l’apprentissage comme une modification durable du comportement résultant d’un entraînement particulier (Labédie, 2001). L’apprentissage se fonde sur les théories du conditionnement : établir une relation stable entre les réponses que l’on souhaite obtenir, les comportements observables, et les stimulations ou stimulus de l’environnement, à l’aide des renforcements (positifs ou négatifs) (Skinner, 1969). La répétition, associant stimulus et réponse, y est très importante ; les bonnes réponses sont renforcées positivement. Un programme « microgradué », structuré préalablement par l’enseignant, sera parcouru de façon progressive avec l’apprenant (Boutin, 2018). Ainsi, la connaissance est transmise par l’enseignant vers l’apprenant, où seuls ceux qui donnent la réponse appropriée au stimulus donné ont acquis cette connaissance.
Le constructivisme
Le constructivisme a été développé par Piaget en réaction au behaviorisme qui, d’après lui, limitait trop l’apprentissage à l’association stimulus-réponse. Il considère l’apprentissage comme un processus de construction des connaissances qui se réalise dans l’interaction entre le sujet pensant et l’environnement dans lequel il évolue (Labédie, 2001). Ce que l’apprenant va apprendre dépend de ce qu’il sait déjà : il utilise ses connaissances antérieures pour construire de nouvelles connaissances. Les connaissances de chaque sujet ne sont pas une simple « copie » de la réalité, mais une « reconstruction » de celle-ci : l’ancien équilibre cognitif de connaissance se trouve déséquilibré pour faire face place à un nouvel équilibre cognitif. Dans cette approche, le rôle du professeur consiste à proposer un environnement structuré et riche pour que l’élève découvre par lui-même les contradictions qu’il est prêt à affronter en inventant de nouvelles structures intellectuelles. Ainsi, l’apprenant peut seulement connaître ce qu’il a lui-même construit.
Le socioconstructivisme
Le socioconstructivisme souscrit aux postulats du constructivisme mais y ajoute une autre dimension : celle des interactions sociales. Ce sont les interactions avec les autres et avec l’environnement qui façonnent nos connaissances et par lesquelles nous créons nos propres connaissances (Labédie, 2001). Pour faciliter l’apprentissage selon cette conception, il est nécessaire d’inciter le travail en équipe, et supervisé, par la création de zone proximale de développement (ZPD), dans lequel chaque participant explicite sa démarche et construit ainsi de nouvelles connaissances. Cette démarche s’inscrit également dans la volonté d’utiliser les acquis individuels et collectifs pour faciliter l’élaboration de nouvelles connaissances. Les étapes de cette approche sont représentées dans la figure qui suit.
Au sein d’un enseignement socioconstructiviste, la construction de la connaissance se fait, en prenant en compte les représentations initiales, par la mise en place de situations problèmes qui mettent en œuvre des métacognitions et des conflits sociocognitifs.
Les situations problèmes
D’après la définition donnée par Zehnder (2003), « une situation-problème est une situation qui remet en cause une représentation, et présente un obstacle pour l’apprenant, qui, en situation instable, cherchera à rétablir l’équilibre ». C’est une situation mise en place par l’enseignant, à résoudre par l’apprenant, en mobilisant ses conceptions. Cette situation-problème doit être porteuse de sens pour l’élève, sinon il n’y aura pas une véritable démarche de recherche et de construction : il doit savoir ce qu’il cherche et pourquoi il le cherche .
En d’autres termes, pour qu’il y ait une véritable acquisition du savoir par l’apprenant au sein des situations problèmes, il faut que (qu’) :
– les élèves s’engagent dans la résolution du problème en mobilisant leurs conceptions initiales (métacognition);
– ces conceptions initiales soient erronées ou insuffisantes ;
– les élèves prennent conscience de l’insuffisance de leurs conceptions ;
– la connaissance que l’enseignant désire apprendre aux élèves soit la plus adaptée à la résolution du problème ;
– il y ait confrontation de ces conceptions entre élèves pour que la prise en compte de l’insuffisance soit possible (conflits sociocognitifs).
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE 1 : Cadrage théorique
1.1. Théories ou modèles d’E/A
1.1.1. Le behaviorisme
1.1.2. Le constructivisme
1.1.3. Le socioconstructivisme
1.2. Méthodes d’E/A
1.2.1. Généralités sur les méthodes d’E/A
1.2.2. La méthode expositive
1.2.3. La méthode interrogative (maïeutique)
1.2.4. La méthode active
1.3. Conceptions et représentations
1.4. Motivation scolaire
1.5. Activité documentaire
1.5.1. Définition
1.5.2. Les compétences visées par une activité documentaire
1.5.3. Critères de choix
1.5.4. Documents d’origine « non scolaire » (DONS)
1.6. La radioactivité
1.6.1. Définition
1.6.2. Les différents types de réactions nucléaires spontanées ou radioactivités
1.6.3. Les utilisations des réactions nucléaires spontanées
1.6.4. La médecine nucléaire
1.6.5. La scintigraphie
1.7. Conclusion du chapitre 1
CHAPITRE 2 : Préparation de la mise en œuvre de la séquence d’E/A avec des DONS comme support
2.1. Travail préliminaire : Identification des types d’E/A utilisés par des enseignants Malgaches
2.1.1. Observations de séances au cours des stages
2.1.2. Les observations concrètes pour le mémoire
2.2. Recherche et description des DONS utilisés
2.2.3. Elaboration des questions de synthèse des documents
2.3.1. Elaboration de la fiche de préparation
2.3.2. Elaboration de la fiche d’observation de la séance socioconstructiviste
2.3.3. Description de l’établissement choisi
2.3.4. Constitution des groupes à partir du questionnaire
2.4. Conclusion du chapitre 2
CHAPITRE 3 : Déroulement de la séquence d’e/a base sur le socioconstructivisme et résultats
3.1. Description de la séance
3.2. Résultats des observations obtenues à partir de la fiche d’observation
3.2.1. Changements de représentations
3.2.2. Evolution de la motivation
3.3. Discussions et perspectives
3.3.1. Avantages
3.3.2. Inconvénients
3.4. Conclusion du chapitre 3
CONCLUSION GENERALE
Bibliographie
Annexes