Les Investissements Directs Étrangers ont pris une importance non négligeable dans le phénomène de la globalisation. De nouvelles voies de financement sont nées avec l’expansion des flux financiers internationaux. Comme tous les pays en développement, Madagascar se fait une concurrence acharnée en vue d’attirer les investissements directs étrangers. Et par conséquent, un afflux massif de ces investissements s’est constaté d’une année à l’autre.
NOTION DE L’INVESTISSEMENT
Définition de l’investissement
L’investissement peut être défini comme une opération de dépense réalisée par les agents économiques en vue d’accroître leur capital et de dégager un revenu. Au sens courant, l’investissement désigne l’achat qui se révélera utile à long terme; donc utilisé plusieurs fois au cours du processus de production en vue de l’exploitation. Au sens strict, c’est l’acquisition des moyens de production pour remplacer ou accroître les capacités de production : c’est le cas du capital fixe. On peut qualifier L’investissement de deux façons :
– l’investissement de modernisation ; lorsqu’ il permet des gains de productivité, de meilleure qualité de fabrication, et de l’amélioration des conditions de travail,
– l’investissement d’extension ; lors qu’il s’agit de la création de la nouvelle ligne de production permettant d’augmenter les capacités de celle-ci.
Formes de l’investissement
Plusieurs qualifications de l’investissement peuvent être existées, mais on en distingue deux formes selon la nature:
– l’investissement immatériel ou incorporel,
– l’investissement matériel ou corporel.
L’investissement immatériel ou incorporel
C’est l’ensemble des dépenses de recherche et développement, brevets et licences, la publicité et l’investissement en capital humain (éducation, formation et dépense de santé), qui génèrent des recettes futures à moindres coûts, tout en améliorant la performance au niveau du processus de la production. Les investissements immatériels mesurés par Alternatives Économiques sont : les dépenses de formation, les logiciels et la publicité, les brevets et licences, la recherche et développement. L’exemple des investissements immatériels les plus connus, est le contrat de franchise, qui permet à un franchiseur de «louer» son nom à un franchisé. Ce dernier paiera des royalties pour pouvoir afficher la marque prestigieuse sur son magasin (Lacoste, Mac Donald, …).
L’investissement matériel ou corporel
C’est l’acquisition des biens de productions : machines, logements, etc., et qui font l’objet d’un accroissement du capital technique ou capital fixe. C’est donc un flux qui s’ajoute sous forme d’équipements au capital productif. En acquérant un bien durable par exemple, une entité productive effectue un investissement matériel ou corporel qui constitue la Formation Brute de Capital Fixe ou FBCF. Cette dernière représente la valeur des biens acquis pendant une période d’au moins d’un an dans leur processus de production.
L’INSEE déduit de la FBCF, les amortissements ou la Consommation de Capital Fixe (CCF) pour obtenir la formation nette de capital fixe FNCF, qui exprime l’accroissement de biens d’équipement hormis ceux de remplacement des équipements productifs usés ou dépensés techniquement. En effet, la notion de l’amortissement met l’accent sur l’acquisition des machines pour le remplacement, dû à l’usure, d’où le phénomène d’obsolescence.
Les déterminants de l’investissement
Les déterminants de l’investissement signifient les causes, et les facteurs de l’investissement. Pour investir, le chef d’entreprise doit tenir compte des éléments tels que :
o La demande,
o Le financement de l’investissement,
o La rentabilité de l’investissement .
La demande
Les études statistiques et les enquêtes auprès des entrepreneurs montrent que c’est la demande qui conditionne les profits espérés, donc détermine l’investissement en question. La demande anticipée est ainsi le déterminant principal de l’investissement. Du point de vue macroéconomique, la demande est égale à la production. Tandis que de son côté, l’investissement répond aux variations de la demande, de la manière suivante :
❖ en période de faible croissance (ralentissement économique), la demande estimée est faible, donc l’investissement diminue fortement car les entreprises ne cherchent pas à accroitre leur capacité de production.
❖ tandis qu’en période de croissance (accélération), les entreprises sont incitées à investir en vue de répondre à la pression de la demande.
Ainsi, la variation de la demande dans une situation de plein emploi des capacités de production, suscite une certaine variation de l’investissement. La théorie keynésienne montre la dépendance de l’investissement au rythme de la croissance par le phénomène de l’accélérateur d’investissement. Selon cette optique, la relance budgétaire suscitant une demande autonome supplémentaire est un instrument efficace de relance de l’investissement. Par ailleurs, la mesure de l’accélérateur se fait par le rapport entre le stock de capital et le niveau de production, dont la constante obtenue est appelée « coefficient de capital ». Ce coefficient mesure l’intensité du phénomène d’accélération. Plus il est élevé, plus l’investissement est important pour atteindre le niveau de production souhaité.
Dans un premier temps, l’investissement se traduit par la demande des biens d’équipements sur le marché. Et après, cette dépense d’investissement contribue directement à la variation de la demande globale. De plus, comme l’investissement engendrera l’augmentation de la productivité, il produira aussi un impact positif sur l’augmentation des profits et des salaires et engendra par la suite une variation à la baisse des prix. Cette augmentation des salaires, ainsi que la diminution des prix ont un impact positif sur la hausse de consommation aussi bien pour les ménages que les entreprises. Et en tout, cette augmentation de demande de consommation et d’investissement permet aux entreprises de produire plus et de réinvestir à nouveau. Sur ce point, la demande joue un rôle important en tant que déterminant de l’investissement .
Le financement de l’investissement
Pour pouvoir investir, les entreprises doivent tenir compte du mode de financement qui leur est favorable. Concernant le financement interne ou l’autofinancement, les entreprises se lancent à l’étude comparative entre l’utilisation des ressources internes pour financer l’investissement qui estimé par le « manque à gagner », et le coût d’opportunité d’un placement des ressources sur les marchés financiers, c’est-à-dire le taux d’intérêt. Donc l’entreprise investit dans le cas où l’estimation de l’investissement est supérieure au rapport au cout d’opportunité de placement. En outre, le financement externe des entreprises peut provenir des banques, des sociétés financières mais également de l’émission d’obligations ou d’actions. Quand le financement se fait par le crédit bancaire, il s’agit de la création monétaire. Dans ce cas, les entreprises doivent payer le taux d’intérêt augmenté de la prime de risque que la banque veut récupérer en cas de faillite, pour pouvoir obtenir le financement par emprunt bancaire. Et pour les actions, les entreprises émettrice doivent s’attendre à des nouveaux propriétaires, tandis que pour le cas des obligations, les entreprises s’attendent à s’endetter.
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Table des matières
INTRODUCTION
Première partie : CONTEXTE GENERAL ET APPROCHE THEORIQUE DE L’ETUDE
CHAPITRE I : THEORIES ET APPROCHE CONCEPTUELLE
SECTION I : NOTION DE L’INVESTISSEMENT
SECTION II : DE L’INVESTISSEMENT NATIONAL A L’ IDE
SECTION III: CONCEPT ET DEFINITION DE L’IDE
CHAPITRE II : THEORIE SUR LES DETERMINANTS DES IDE
SECTION I : REVUE GENERALE DES THEORIES SUR L’IDE
SECTION II : LES STRATEGIES D’IMPLANTATION DES IDE
SECTION II : LES PRINCIPAUX DETERMINANTS DES IDE
CHAPITRE III : LES EFFETS DES IDE SUR LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE
SECTION I : RELATIONS DE CAUSALITE IDE-CROISSANCE
SECTION II: CADRE THEORIQUE DES OPPORTUNITES DES IDE
SECTION III: APERÇU SUR LES INCONVÉNIENTS DES IDE
Deuxieme partie : ETUDES DES EFFETS DES IDE SUR L’ECONOMIE DE MADAGASCAR
CHAPITRE I: CONTEXTE GENERAL DES IDE A MADAGASCAR
SECTION I : LES RESSOURCES NATURELLES COMME DETERMINANTS DES IDE A MADAGASCAR
SECTION II : MESURE ET STRATEGIES D’ATTRACTIVITE DES IDE
SECTION III : SITUATION DES IDE A MADAGASCAR
CHAPITRE II : ANALYSE DES RETOMBEES POSITIVES DES IDE A MADAGASCAR
SECTION I : APPORTS DES IDE DANS LA CROISSANCE ECONOMIQUE
SECTION II : LES EFFETS SUR LA BALANCE DE PAIEMENTS
SECTION III : INCIDENCE DES IDE SUR LE BUDGET DE L’ÉTAT
CHAPITRE III: ANALYSE DES EFFETS PERVERS DES IDE ET RECOMMANDATIONS PARTICULIERES
SECTION I : LES RETOMBEES NEGATIVES DES IDE SUR L’ECONOMIE PAR DES DIFFERENTS CANAUX
SECTION II : LES RAISONS EXPLICATIVES DES EFFETS NEFASTES DES IDE
SECTION III : RECOMMANDATIONS PARTICULIERES POUR MADAGASCAR
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE