Théorie du comportement planifié
La théorie du comportement planifié d’Ajzen (1991), est basée sur la théorie de l’action raisonnée du même auteur et de Fishbein, développée en 1975. Selon l’action raisonnée, le comportement d’un individu serait déterminé par son intention comportementale à l’appliquer. Deux catégories déterminent l’intention:
1) l’attitude de la personne, déterminée par ses croyances et
2) ses normes subjectives qui représentent ses perceptions. La théorie du comportement planifié, qui dit que pour qu’un comportement soit efficace il doit d’abord être planifié, est donc une extension de l’action planifiée.
Cette approche, a une catégorie de plus, celle de la perception du contrôle sur le comportement. Elle influencerait l’intention de l’individu à mettre en place un comportement. Le besoin de cette nouvelle variable serait lié aux limitations de contrôle que les gens avaient sur le comportement. La perception du contrôle se rapporte aux ressources de la personne, à ses capacités, aux opportunités et à la perception de l’importance d’accomplir le résultat attendu. La croyance de l’individu sur son auto-efficacité peut influencer ses choix et ses efforts à la mise en place du comportement. Le modèle d’Ajzen, considère donc que trois variables influencent de façon direct l’intention de mettre en place un comportement. Celle-ci influence ensuite le comportement
Barrières. Manque d’informations au sujet des patients. Dykes et al. (2009), mentionnent qu’il y a un sentiment d’insécurité de la part des infirmières, lorsqu’elles fournissent des soins aux patients dont elles ne connaissent pas l’état de santé. Pour illustrer cela, une infirmière dit ne pas répondre à l’appel d’un patient qu’elle ne connaît pas, de peur de ne pas savoir comment réagir s’il lui demande de l’aide pour sortir du lit ou pour aller dans la salle de bain. Les capacités des soignants sont également diminuées par d’autres facteurs, tels que le manque de connaissances. Une des participantes dit ne pas déplacer un patient sans connaître son état de santé. Connaissances et formation des soignants sur les chutes. Le manque de formation sur les chutes chez les professionnels de la santé, a été évoqué chez 49.4% des infirmiers participants (Koh et al., 2008). Parfois, les infirmières évaluent de manière injustifiée certains patients sans facteurs de risque de chutes par peur de représailles, alors que le manque de temps et le travail bâclé qui en découlent, sont des obstacles à la mise en place de recommandations (Stenberg et al., 2010).
Le manque d’évaluation et de réflexion par rapport aux recommandations, ainsi que l’introduction de nouvelles informations en quantité, peinent les professionnels à se familiariser avec les programmes de prévention (Stenberg et al. 2010). Le fait que les professionnels ne soient pas formés dans l’évaluation et la gestion multifactorielle des chutes chez les personnes âgées, les amènent à croire que la chute ne peut être évitée. De plus, la prévention des chutes n’est pas envisagée comme une priorité et parfois, des infirmiers ne se considèrent pas comme responsables de ce problème potentiel (Baker et al., 2005). Pour Williams et al., (2011), 22% des infirmiers ont rapporté manquer d’instructions dans l’application de nouvelles pratiques. Koh et al. (2008) approuvent que le manque de connaissances des infirmières est considéré comme une des limitations principales à apporter un changement dans 82.4% des cas. Lorsqu’un programme de prévention est mis en place, Stenberg et al. (2010) mentionnent qu’il est important que les avantages de prévention des chutes soient évidents pour faciliter le respect des recommandations. Les avantages visant l’enseignement de nouvelles pratiques et l’attractivité des guidelines sont suggérés par Koh et al. (2008) comme étant des ressources, à 3.8% et 6.9%, respectivement.
Motivation. Dans l’étude de Koh et al. (2008), le manque de motivation des infirmières est considéré comme une limitation à changer la pratique. Habitudes. Selon Baker et al., (2005), une des composantes de la prévention comme l’exercice physique est mentionné comme une barrière, car elle ne fait pas partie de la culture de certains soignants. Le fait que ces derniers adoptent des pratiques qui ne leurs sont pas habituelles, limitent leur volonté de changement. En effet, Stenberg et al. (2010) disent également que la routine, installée dans les services, empêche la mise en oeuvre de recommandations. Les personnes à faible pourcentage ainsi que les gens absents de longues périodes, sont mentionnés comme un fardeau dans les équipes selon Stenberg et al. (2010). Ceux-ci oublient les nouvelles recommandations et retournent dans la routine d’avant. Autres. Stenberg et al. (2010) démontrent que les infirmiers prennent soin d’écrire dans le dossier patient informatisé, lorsqu’un patient refuse une intervention de prévention de chutes. Ils font cela dans l’intention de prouver qu’ils ont voulu suivre les recommandations, mais que le patient, de par son refus, a été une barrière.
Informations au sujet des patients
Les professionnels présents à l’étude de Williams et al. (2011), suggèrent qu’impliquer les familles dans l’enseignement permet une meilleure communication entre tous les acteurs. L’esprit et le travail d’équipe est un atout considérable selon Dykes et al. (2009) dans la mise en place des résultats de preuves scientifiques. Prendre soin du patient d’un collègue en pause, assurer une surveillance et accepter d’être aidé, sont les caractéristiques définies pour cet état d’esprit. Connaissances et formations des soignants sur les chutes. La formation avancée du personnel infirmier est une ressource. Dykes et al. (2009) à travers leur modèle prédictif, montre que la probabilité de chuter diminue avec la présence de facteurs protecteurs tels que les connaissances/communications et les aptitudes des soignants. Selon Williams et al. (2011), 33% des infirmiers citent que l’éducation et la communication du personnel sont des interventions potentielles pour éviter les chutes. Williams et al. (2011) et Stenberg et al., (2010), mentionnent que les participants aux études ont une prise de conscience suite aux conséquences néfastes des chutes apportant des coûts supplémentaires ainsi qu’une charge de travail élevée.
Ils comprennent donc la nécessité de recommandations de pratique clinique concernant les chutes. Les participants de Williams et al. (2011), avant le programme de sensibilisation, arrivent à nommer les impacts d’une chute tels que les coûts élevés et une hospitalisation plus longue à 40%, les procès suite aux chutes à 31%, la grande charge de travail qui en découle à 13% et enfin, la réputation de l’hôpital à 12%. Ils nomment aussi les effets d’une chute qui sont pour 79% des fractures, à 16% les changements psychologiques, une hospitalisation prolongée à 33% et une perte de confiance en l’équipe infirmière selon 27% des participants. Ils citent également les interventions qu’ils pourraient mettre en place pour éviter les chutes comme à 42% l’utilisation de contentions, la bonne dotation du personnel selon 33% et la vigilance à 32%.
Après le programme de prévention, ils nomment les effets d’une chute par une fracture à 85%, des changements psychologiques à 25%, une hospitalisation prolongée selon 28% et une perte de confiance en l’équipe à 47%. En ce qui concernent les facteurs favorisants, les troubles cognitifs ont été mentionnés selon 69% des infirmiers, les médicaments et analgésiques à 41%, les problèmes d’équilibre à 19.5% et enfin, l’anxiété à 16%. Viennent enfin les interventions pour éviter les chutes, les professionnels ont recensés l’utilisation de la sonnette dans les lits et les chaises de façon appropriée à 47%, l’utilisation des barrières de lit à 36%, la création d’un environnement sécuritaire selon 31%, l’équipement en bon état à 28%, les contentions à 25% et l’éducation du personnel sur la problématique à 21%. Stenberg et al. (2010) démontrent que les conséquences vécues suite à une chute, permettent aux professionnels de voir les avantages des recommandations dans la pratique.
Pour Baker et al. (2005), des études de cas cliniques sur la façon d’intégrer un programme de prévention est nécessaire, pour que les professionnels puissent trouver un sens à ce qu’ils font et le mettre correctement en pratique. Motivation. Les professionnels de la santé ayant pris part à l’étude de Stenberg et al. (2010) mentionnent que la motivation influence les comportements des soignants envers les changements de pratique. En effet, Baker et al. (2005) estiment que la motivation des professionnels est un atout. Facteurs personnels. Plusieurs aspects personnels sont mentionnés dans l’étude de Stenberg et al. (2010). Ces derniers révèlent que le respect, le fait d’avoir des principes éthiques et d’être responsable va influencer les attitudes des soignants. De plus, les auteurs démontrent que les professionnels qui éprouvent une satisfaction ainsi qu’une fierté dans leur travail, vont agir de manière positive pour adopter des recommandations.
|
Table des matières
Introduction
Recension des écrits et problématique
Problématique
Question de recherche
Objectifs
Cadres théoriques
Promotion et prévention de la santé
Les détérminants de la santé
La qualité des soins
La théorie du comportement planifié
Méthode
Devis de recherche
Description des étapes de réalisation
Banques de données
Mots clés utilisés pour la sélection des articles
Critères de sélection
Stratégies de recherche et mots clés
Grilles d’analyse
Résultats
Traitement des données
Critères des articles retenus
Synthèse des résultats
Caractéristiques de l’équipe intradisciplinaire
Barrières
Ressources
Facteurs institutionnels
Barrières
Ressources
Caractéristiques de l’équipe interdisciplinaire
Barrières
Ressources
Caractéristiques des patients
Barrières
Ressources
Facteurs environnementaux
Barrières
Ressources
Justification des résultats non retenus
Discussion
Critique des études
Discussion des résultats
Evidence Based Nursing
Caractéristiques de l’équipe intradisciplinaire
Facteurs organisationnels
Caractéristiques de l’équipe interdisciplinaire
Caractéristiques des patients
Facteurs environnementaux
Promotion de la santé
Implications pour la pratique
Forces et faiblesses de ce travail de Bachelor
Forces
Limites
Conclusion
Références
Appendice A
Appendice B
Appendice C
Appendice D
Appendice E
Appendice F
Télécharger le rapport complet