Théorie des ressources : Passé et présent

Théorie des ressources : Passé et présent

La flexibilité : une définition multidimensionnelle

Une organisation pour pouvoir accroître sa flexibilité et diminuer de sa rigidité doit avoir une base de sustentation qui constitue un ancrage dans le sens de la stabilité afin d‟éviter le chaos.
Plutôt que d‟admettre la dichotomie entre la stabilité et le changement, ce paradoxe signifie que la flexibilité organisationnelle associe à la fois le changement et la stabilité.
Il y a une flexibilité organisationnelle et changement tant que la projection du centre de gravité se trouve au niveau de la base de sustentation.
Le management doit faire face à cette tension constructive entre ce qui change et ce qui doit être préservé et qui constitue l‟ancrage.
Par exemple ce qui change concerne la nécessité d‟expérimenter et de prendre des initiatives, et la nécessité de préserver les valeurs fondamentales et les missions de l‟organisation.« L‟organisation flexible implique une disponibilité à évoluer, à réagir et à changer, en même temps ceci demande un engagement inconditionnel, un intérêt continu et une loyauté de l‟organisation ».
Ce paradoxe montre la nature intrinsèquement dynamique de la flexibilité ;c‟est grâce à ce dynamisme qu‟il y a mouvement et évolution de cette base de sustentation qui constitue le garant de l‟équilibre de l‟organisation.L‟étymologie du terme flexibilité est explicite.
Ce mot vient du verbe fléchir : se courber, plier sous la charge (Larousse :2011) qui est un verbe d‟action exprimant la transformation d‟un état à un autre. Une
analyse de définitions va nous permettre d‟identifier les dimensions récurrentes qui caractérisent la flexibilité.

Exploration du concept et revue de définitions de flexibilité :

Face à la complexité conceptuelle de la flexibilité, la plupart des auteurs et des managers se limitent à une définition intuitive et simple.La flexibilité est généralement définie comme une capacité d‟adaptation face aux contraintes environnementales de l‟incertitude et de l‟urgence.
Elle désigne une capacité des individus et des institutions à s‟adapter dans la vie économique et sociale, aux circonstances nouvelles ; elle représente l‟aptitude d‟un organisme à refondre avec succès aux perturbations en provenance de son environnement.
Tel l‟organisme humain grâce à son homéostat qui peut répondre avec succès à la variation de la température. La réponse peut venir à travers la sécrétion de sueurs qui peut équilibrer la relation avec l‟environnement, mais si la température atteint un certain niveau, une décision doit être prise pour trouver une autre réponse.
Le système organique peut répondre favorablement à un changement de l‟environnement en retrouvant son équilibre.
L‟objectif est de rechercher les éléments qui reviennent dans les différentes définitions. Ces éléments peuvent constituer les dimensions fondamentales du concept puisqu‟ils constituent les intersections entre les différentes définitions.
EPPINK à travers une analyse critique de la conception de la flexibilité proposée par ANSOFF.Il estime que la flexibilité ne peut pas être réduite à la seule dimension passive de réaction aux « surprise stratégique ».
Et que « la flexibilité peut être considérée comme une caractéristique de l‟organisation qui la rend moins vulnérable aux changements externes imprévisibles,ou qui la met dans une meilleure position pour répondre avec succès à ces changements ».
Elle s‟appuie sur différentes composantes : les individus, le processus de décision, les valeurs, la structure et la technologie.
Cet auteur distingue trois niveaux d‟analyse de la flexibilité.

Le niveau opérationnel :
Il correspond aux changements temporaires dans les niveaux d‟activité de l‟entreprise. Généralement ces changements concernent les volumes d‟activité.
Le niveau concurrentiel :
Ce niveau implique une transformation de la position de l‟entreprise au niveau du marché ; l‟entreprise se positionne par exemple en lançant un nouveau produit, ou se retire s‟il y a l‟arrivée des nouveaux concurrents sur le marché.
Le niveau stratégique :
Ces changements correspondent à des transformations inédites et brutales qui sont importantes pour l‟organisation.
Ainsi la flexibilité constitue une option stratégique lorsque le recours aux démarches conventionnelles devient contre-productif compte tenu de la durabilité et de l‟importance des changements.
Pour DAKER et MASCARENHAS, il existe trois moyens pour développer la flexibilité.
– La diversification :
Par la participation à de multiples marchés, l‟utilisation de diverses technologies,la décentralisation des unités de production et l‟accroissement de leur autonomie.
– Le développement des ressources potentiellement utiles :
Telles les capacités de R. et D. les technologies flexibles, les actions de promotion commerciale et le maintien d‟un slack organisationnel.
– La réduction de l‟engagement spécialisé :
En évitant l‟intégration verticale, en utilisant le travail temporaire, et en multipliant les redondances fonctionnelles.
Alors la flexibilité suppose l‟existence au sein de l‟organisation des démarches de veille, d‟anticipation et d‟évaluation des changements environnementaux.

Elle peut être associé à d‟autres options telles la prise d‟assurance,l‟augmentation du contrôle sur l‟environnement, ou la planification contingente.
Dans la continuité de ces travaux HARRIGAN, définit la flexibilité comme la capacité des entreprises à se repositionner sur le marché ; à changer de tactiques, ou à « démanteler » leurs stratégies courantes. Elle met l‟accent sur le rôle des barrières à la sortie qui freine la flexibilité stratégique.
Certains investissements fixes et lourds peuvent bloquer les entreprises dans des stratégies obsolètes et en déclin.
En faisant un rapprochement entre barrière à la sortie et d‟escalade d‟engagement (qui est cette tendance à investir des ressources supplémentaires même s‟ils s‟avèrent inadéquats), causés par la nécessite d‟une certaine cohérence et de justification de l‟organisation. GENUS ajoute des éléments sociaux et humains à la conceptualisation de la flexibilité.
Pour lui, elle est le résultat d‟une combinaison entre des prises de décisions incrémentales, des technologies adaptables, et des capacités de contrôle des acteurs.REIX propose des conceptualisations très élaborées de la flexibilité :
Il estime que la flexibilité exprime un certain pouvoir d‟action de la firme, où elle sera capable d‟utiliser ou de contrebalancer les effets de son environnement.
Il s‟agit d‟une notion dynamique où le temps a un rôle déterminant et ne se réduit pas à un problème de calcul, du moment que le comportement des membres de l‟organisation fait face aux changements.« Pour lui la flexibilité découle d‟une volonté délibérée et s‟inscrit dans une prévision de l‟action ».
Il propose deux définitions complémentaires de la flexibilité en s‟appuyant sur les concepts de la commande dynamique des systèmes.
L‟une relative à la variété potentielle de la commande : « une décision est d‟autant plus flexible qu‟elle autorise davantage de décisions ultérieures satisfaisant un certain critère de résultat ». Avec cette définition, nous retrouvons l‟idée de Schneider où la flexibilité équivaut à l‟étendue du champ de décision, mesurée par le nombre d‟alternative.
L‟autre relative à la flexibilité d‟un état : « un état présente un degré de flexibilité d‟autant plus grand qu‟il est plus facile de la rapprocher d‟un autre état représentant un point d‟une trajectoire optimale ».
Pour R. REIX, il est équivalent de parler de la flexibilité d‟une décision ou de la flexibilité d‟un état et il n‟établit pas de hiérarchie non plus entre les deux définitions.

Elle est un moyen de faire face à l‟incertitude, et traduit la capacité d‟apprentissage de l‟entreprise en utilisant l‟information additionnelle.
Il distingue deux axes d‟une politique de flexibilité :
– Le premier concerne la gestion des ressources qui vise à maintenir en permanence un ensemble d‟actifs facilement adaptables.
– Le second s‟applique à la conception et l‟animation de l‟organisation.
La flexibilité par la gestion des ressources repose sur trois moyens « la pratique d‟une capacité excédentaire, la limitation de l‟investissement, et l‟amélioration de la polyvalence des ressources et de leur liquidité générale par des actifs tampons ».
La flexibilité dépend des mesures appliquées pour motiver et conduire, sans coûts excessifs, le changement organisationnel.Elle repose aussi sur les aptitudes des membres de l‟organisation à pouvoir obtenir des informations sur les perturbations enregistrées et pouvoir agir rapidement et avec pertinence en conséquence.

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Table des matières

Introduction
CHAPITRE 1 : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL DE LA FLEXIBILITE
Introduction
SECTION I : Théorie des ressources : Passé et présent
SECTION II- la flexibilité : passion, scepticisme et paradoxes
SECTION III- la flexibilité : une définition multidimensionnelle
CHAPTRE II : STRATEGIE ET FLEXIBILITE
INTRODUCTION
SECTION I- L’ENVIRONNEMENT ET STRATEGIES DE L’ENTREPRISE :
SECTION II- DECISIONS STRATEGIQUES ET RECHERCHE DE FLEXIBILITE : La force
d’une stratégie flexible :
SECTION III -LES MOYENS D’UNE STRATEGIE FLEXIBLE :
CHAPITRE III : PRODUCTION ET FLEXIBILITE
SECTION 1-Les supports structurels de la flexibilité : portée et limites
SECTION 2-Organisation de la production et flexibilité :
SECTION III-FLUX DE PRODUCTION ET FLEXIBILITE
CHAPITRE IV : RESSOURCES HUMAINES ET FLEXIBILITE
INTRODUCTION
SECTION 1 : MODIFICATIONS ET NOUVELLES ORGANISATIONS DU TRAVAIL :
SECTION II : DESIGN ORGANISATIONNELLE ET RESSORCES HUMAINES
SECTION III : CAPACITE DE CONTROLE ET RESSOURCES HUMAINES.
CHAPITRE V : LA CONDUITE ET LA REUSSITE DU CHANGEMENT
INTRODUCTION
SECTION I- LES ENTREPRISES ET LE CHANGEMENT
SECTION II : LA CONDUITE DU CHANGEMENT :
SECTION III -Les clés du changement :
CHAPITRE VI : FLEXIBILITE ET SYSTEME D’INFORMATION
SECTION I –ROLE ET METHODE DE MANAGEMENT DU S.I (système d’information) :
SECTION III-SYSTEME D’INFORMATION ET CONTROLE :
CONCLUSION PARTIE THEORIQUE
CHAPITRE VII : PARTIE EMPIRIQUE
SECTION I METHODOLOGIE DE RECHERCHE :
SECTION II : les constats généraux tirés de l’analyse quantitative :
SECTION III : Analyse détaillée des variables composant chacune des deux dimensions du concept de flexibilité
CONCLUSION : PARTIE PRATIQUE
CONCLUSION GENERALE
ANNEXES

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