Théorie des intelligences multiples de GARDNER

Quand j’étais un jeune enfant et un jeune adolescent, j’étais très attiré par les matières scientifiques. En primaire, je me souviens par exemple avoir construit un volcan et simulé une éruption volcanique avec du bicarbonate de soude, du vinaigre et du colorant rouge. J’avais de bons résultats dans les matières scientifiques. Pas en maths ! Je ne comprenais pas car on m’a toujours dit « si tu es mauvais en maths, tu es mauvais en physique » alors que dans mon cas, c’était l’inverse : très bon en physique et mauvais en maths. Comme souvent quand on est apprenant, j’associais ce blocage aux mauvaises relations avec les professeurs de mathématiques.

Au fur et à mesure de ma scolarité l’amour de la science grandissait jusqu’à me donner envie de travailler dans le domaine scientifique. Au début, j’étais attiré par le métier de météorologue (c’était pour chasser les tornades …). Et puis un jour, la vocation de professeur de sciences est arrivée en 4ème au collège grâce à ma professeure de physique. Elle m’a donné le goût pour la physique et par son dynamisme celui de l’enseignement. Lors de ses cours de physique, elle adorait nous faire comprendre les phénomènes scientifiques et s’appuyait régulièrement sur des expériences. Pourquoi aimer les sciences ? Ce que j’apprécie dans les sciences, c’est le fait de réfléchir et d’aller parfois chercher nos dernières ressources pour résoudre des problèmes, comprendre les transformations et les phénomènes. Pour moi, la science est très importante car elle peut répondre à toutes les questions que l’on peut se poser. En d’autres mots, tout a un rapport plus ou moins proche avec la science. La vocation de devenir professeur s’est éteinte en fin de troisième et au début du lycée du fait de mauvaises fréquentations. J’étais devenu insolent envers les professeurs et leur manquais de respect. Mon adolescence a été compliquée : conflit avec mon père (famille de forains sédentarisés), je réussissais dans les études alors que personne dans sa famille n’avait son bac. Le bac en poche du premier coup, je pars en licence « sciences pour l’ingénieur » au Mans et là, je redécouvre mon envie d’être enseignant grâce à plusieurs professeurs. Plusieurs me reviennent en mémoire : un professeur de mécanique qui adorait parler de ses expériences personnelles, de ses travaux d’étude et un autre professeur de physique qui faisait cours avec des métaphores sportives.

Pédagogie active

D’après CONFUCIUS (551 – 479 av JC)  » Apprendre sans réfléchir est vain. Réfléchir sans apprendre est dangereux.  » D’après le livre de S. DE BEAUVOIR (1908 – 1986) (  » ça s’apprend, un métier ; rien ne t’empêche d’apprendre »). Dans ce livre, on nous donne une définition très claire du mot apprendre qui aurait pour origine le mot latin « apprehendere » dont la signification est « saisir ou prendre ». Cependant, apprendre c’est acquérir une connaissance ou un savoir-faire, mais c’est aussi enseigner, c’est-à-dire faire acquérir une connaissance ou un savoirfaire. Apprendre, c’est enseigner, instruire ou étudier.

Apprendre, c’est profiter et faire profiter de notre savoir l’ensemble d’une culture. Culture qui se construit elle-même dans l’apprentissage. En étudiant, puis en enseignant, on enrichit de cet échange, nous construisons ensemble un patrimoine. « L’apprentissage en faisant » fait partie de la pédagogie active. John DEWEY (1859– 1952) qui est l’un des précurseur de cette forme de pédagogie à beaucoup réformé « l’éducation nouvelle ». Il a publié de nombreux livres sur l’éducation dans lesquels l’apprentissage est une activité sociale et interactive. Selon DEWEY, l’élève s’épanouit et est plus attentif s’il est en situation d’interagir et d’expérimenter dans le cadre du programme éducatif. John DEWEY a été influencé par William JAMES (1842 – 1910) et Charles DARWIN (1809 – 1882) dans sa façon de voir les choses c’est pour cela qui s’éloigne de l’idéalisme et qui se rapproche du pragmatisme. L’éducation nouvelle est un courant pédagogique qui défend le principe d’une participation active des individus à leur propre formation. Elle déclare que l’apprentissage, avant d’être une accumulation de connaissances, doit être un facteur de progrès global de la personne. Pour cela, il faut partir de ses centres d’intérêt et s’efforcer de susciter l’esprit d’exploration et de coopération : c’est le principe des méthodes actives. Elle prône une éducation globale, accordant une importance égale aux différents domaines éducatifs : intellectuels et artistiques, mais également physiques, manuels et sociaux. L’apprentissage de la vie sociale est considéré comme essentiel. De nos jours la pédagogie active « a été remplacée » par l’éducation nouvelle. L’éducation nouvelle s’appuie sur les principes de la pédagogie active et la confiance dans les ressources proches à chacun. Elle prône un apprentissage à partir du réel et du libre choix des activités. Les différents pédagogues de ce mouvement expriment de diverses manières cette nécessité de favoriser l’expérience personnelle :

Pour John DEWEY, on apprend en faisant (« Learning by doing »). FREINET (1896– 1966) préfère parler de tâtonnement expérimental. D’après le CIPE (Centre International de la Pédagogie d’Entreprise) cette méthode relève de ce qu’on nomme l’apprentissage expérientiel. Pour cela, il faut impliquer les élèves dans des situations familières qu’elles soient fictives ou réelles pour qu’ils puissent utiliser leurs compétences, connaissances afin de les faire évoluer au cours de la formation.

Depuis quelques années des spécialistes de la pédagogie affirment qu’utiliser uniquement une pédagogie transmissive conventionnelle (trop orientée vers le savoir : Cours Magistraux, Conférence) conduit souvent les élèves vers l’échec. C’est pour cela qu’actuellement il est préférable d’adopter des pédagogies plus pratiques afin de tenir compte de leurs acquis et de leurs expériences, le but est d’aider les élèves à se construire ainsi que de construire des compétences exploitables pour leur futur. La pédagogie active est caractérisée par plusieurs outils :
• La reproduction de situations proches de la réalité,
• Des supports et scénarios peu communs,
• La simulation de cas,
• Le travail et la réflexion de groupe,
• La relation Professeur-élèves,
• Utilisation de la pédagogie par l’erreur.

Les avantages pour un enseignant sont d’utiliser des supports qui représentent la réalité de la vie quotidienne et plus particulièrement celle du monde du travail et d’animer les activités pratiques en cohérence avec les exigences des programmes de l’Education Nationale. D’après les spécialistes, l’apprentissage ne peut pas exister sans une confrontation avec l’expérience pratique. Les inconvénients de cette pédagogie sont qu’elle est peu adaptée non seulement à tous les contenus car on ne peut pas tout le temps enseigner à l’aide des pédagogies actives mais aussi que c’est chronophage.

Pédagogie Freinet

Celestin FREINET, né en 1896, fait des études pour devenir instituteur mais part comme soldat lors de la première guerre mondiale (1914-1918). Lors de cette guerre, il est gravement blessé par balle au poumon (il en gardera des séquelles à vie). En 1919, il obtient un poste à Bar-Sur-Loup où il rencontre l’écrivain Henri BARBUSSE (1873 – 1935). C’est dans cette école qui commence ses recherches d’innovations pédagogiques. « Quand je suis revenu de la guerre 1914-1918, j’avais été sérieusement blessé et, notamment, je ne pouvais pas parler longtemps, surtout pas dans une salle de classe . . . Lorsque j’avais parlé pendant dix minutes, un quart d’heure, comme cela, je n’en pouvais plus. Et alors, j’ai cherché des solutions : ou bien je quittais l’enseignement à ce moment-là, ou bien je trouvais d’autres techniques de travail qui m’auraient permis de faire ma classe de façon intelligente, efficiente aussi, de m’intéresser à ma classe mais que je puisse tenir le coup, alors j’ai cherché. »

En 1920, FREINET se lance dans le mouvement de l’Education nouvelle. Il s’inspire notamment des travaux faits par le philosophe américain John DEWEY. A la fin de la seconde guerre mondiale, FREINET et sa femme Elise met en place le mouvement de l’école nouvelle en 1947 en France, en créant l’Institut Coopératif de l’Ecole Moderne (ICEM) à Vence, qui est une association qui permet de mettre en œuvre avec l’aide d’éducateurs, de formateurs et d’enseignants, les principes de la technique Freinet. Freinet préfère parler de technique plutôt de méthode et de pédagogie car il considère que la technique évolue au fur et à mesure du temps et s’adapte à n’importe quelle époque et endroit. D’après le site de l’ICEM, l’enfant doit être dans un cadre scolaire qui lui permettra de s’exprimer, de se responsabiliser, de coopérer, d’expérimenter et de s’ouvrir au monde pour qu’il puisse apprendre à son rythme et se construire des connaissances avec les autres.

La pédagogie Freinet repose sur quatre piliers : le tâtonnement expérimental, la coopération, l’expression libre et les techniques éducatives. Chaque pilier répond à un besoin d’organisation sur ce qui existe déjà. FREINET intègre l’expérience comme un outil nécessaire à l’apprentissage et s’inspire du quotidien des enfants. Il préconise également de favoriser la libre découverte, par les enfants, des grandes lois du langage, de la grammaire, des mathématiques, des sciences. Pour cela, il faut inciter à expérimenter, observer, comparer, imaginer des théories, vérifier. Cette démarche paraît moins rapide que les apprentissages systématiques, mais ce n’est qu’une apparence. En se passionnant, les jeunes travaillent davantage et gardent un souvenir durable de leurs découvertes, alors que beaucoup d’apprentissages mécaniques s’oublient rapidement. Une telle démarche développe surtout la capacité de chercher, d’inventer, plutôt que de se contenter de reproduire. Et c’est cette capacité qui devient de plus en plus nécessaire dans le monde moderne.

La notion de tâtonnement expérimental est maintenant admise non seulement avec les jeunes enfants, mais aussi avec les adolescents au cours des études secondaires et pour la formation des adultes.

Le tâtonnement expérimental

Selon FREINET, l’enfant apprend par tâtonnement expérimental. « Il s’agit de laisser les enfants émettre leurs propres hypothèses, faire leurs propres découvertes, éventuellement constater et admettre leurs échecs mais aussi parvenir à de belles réussites dont ils peuvent se sentir les vrais auteurs. Les résultats ? Une motivation très forte, une implication immédiate de chaque enfant, qui acquiert ainsi confiance en lui et en ses possibilités de progresser par lui-même. L’intérêt réside aussi dans le fait qu’il est inutile d’apprendre par cœur quelque chose que l’on a découvert par le tâtonnement expérimental ; on s’en souvient sans effort. […] » Selon FREINET, les enfants ont le droit aux mêmes choses que les adultes : Jardiner, tenir un journal, faire de la cuisine, construire une maison et travailler. Les exemples cités précédemment sont des activités types que l’on retrouve dans le cycle 1 et le cycle 2. Prenons l’exemple de la construction d’une maison qu’un adulte peut faire, Freinet part du principe que l’enfant pourra effectuer cette activité et trouver le bonheur du jeu et de l’apprentissage à construire une maison avec des blocs. L’enfant est expérimentateur par nature, il cherche sans cesse par lui-même afin de trouver des réponses à ses questionnements. L’expérience tâtonnée lui permet d’émettre ses propres hypothèses qui vont émerger jusqu’à évoluer vers les savoirs communs. Lorsqu’il émet une hypothèse, l’enfant doit passer par la phase de vérification également appelée phase action-essai. La réponse peut aller dans le sens de ses prédictions et dans ce cas l’enfant va l’intégrer afin de pouvoir la réutiliser ; si ce n’est pas le cas, l’enfant peut soit abandonner son expérience, soit modifier son hypothèse un certain nombre de fois en faisant de nouveaux essais afin d’aboutir à ce qu’il veut. Ses apprentissages se font grâce à la recherche dans des situations vraies et problématiques (REUTER, 2007).

Le tâtonnement expérimental est source d’apprentissages. L’élève-apprenant suit alors un certain processus face à une situation problème.

FREINET insiste sur le fait que nous n’avons jamais la certitude du succès de l’atelier. Mettre 3, 4 élèves à un atelier d’écriture ne signifie pas obtenir un beau texte rédigé par ces mêmes élèves. La pensée de FREINET, se dirige vers la réalisation plus que vers le résultat efficace. L’installation d’une classe sereine et motivante grâce à un matériel spécifique ( atelier peinture, machines à écrire ou bibliothèque) ne signifie pas une garantie de résultats, de réussite. Au contraire, le terrain est à l’erreur. Ici nous sommes en classe et non pas dans un bureau de rédaction. Bien que le dispositif peut s’y apparenter, la recherche est à l’action, au faire à l’expérimentation. Ainsi favoriser les échanges, les partages, l’interactivité et le travail collaboratif développe la confiance et la créativité. FREINET dénonce les pédagogies passives. Pour lui, apprendre à faire du vélo, ce n’est pas dessiner la bicyclette au tableau, c’est l’enfourcher, tomber et réessayer. L’apprentissage par l’action donne sens aux choses. Faire, agir, coopérer permet de lier les différents savoirs (transdisciplinaires et individuels) et de développer l’esprit d’entreprendre (pédagogie du projet). L’enseignant change de position, il mets tout en œuvre pour que les élèves puissent avoir de l’espace, le matériel nécessaire, l’occasion d’expérimenter qui leur permet d’apprendre. Les élèves avancent dans le processus d’apprentissage grâce à leurs essais, ses erreurs, ses rapports avec leurs camarades et leurs expériences : c’est le tâtonnement expérimental. FREINET défend la posture d’enquêteur dans laquelle doit être l’enfant comme a pu le faire Maria MONTESSORI (1870 – 1952) et John DEWEY. L’élève doit être un observateur actif, toujours se questionner et faire l’objet d’une recherche quand il n’a pas la réponse. Pour surmonter les obstacles, il a besoin de ses savoirs proches (ZPD). Ce sont des instruments utiles pour surmonter les obstacles. Les apprentissages, notamment à travers la coopération, prennent ainsi une valeur d’instruments, une palette d’outils qu’il s’approprie pour ses propres expériences.

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

Introduction
1 Partie théorique
1.1 Pédagogie active
1.2 Pédagogie Freinet
1.2.1 Le tâtonnement expérimental
1.2.2 La coopération selon Freinet
1.2.3 L’expression libre
1.2.4 Les techniques éducatives
1.3 Pédagogie institutionnelle
1.3.1 Les ceintures et les brevets
1.4 Évaluer par ceinture
1.4.1 Qu’est qu’une ceinture
1.4.2 Evaluer sans dévaluer
1.4.3 Un outil de communication et d’appropriation des critères
1.4.4 Construire sa première ceinture
1.4.5 Qui valide
1.4.6 Et si l’élève bloque
1.4.7 Une nouvelle méthode de travail avec les élèves
2 Problématique
3 Partie pédagogique
3.1 Contexte
3.2 Résultats et analyse
3.2.1 Organisation du cours
3.2.2 Points spécifiques sur le cours
3.2.3 Progression individualisée
3.2.4 Lien apprentissage/ évaluation
3.2.5 Ceinture et respect des consignes
4 Conclusion
Annexes
A Théorie des intelligences multiples de GARDNER
B Les invariants de FREINET
C Exemple de brevet
D Exemple de ceinture
E Résultats des brevets et ceintures pour les élèves
F Questionnaire et résultat

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *