Théorie de la pression créatrice de la population et théorie de l’innovation induite

Théorie de la pression créatrice de la population et théorie de l’innovation induite

Théorie de la pression créatrice de la population

Cette théorie a été mise au point par E. Boserup en 1965. C’est une théorie qui donne une vision optimiste face à ce que l’on peut qualifier de désastre malthusien. Il faut rappeler que Malthus dans sa première publication en 1798 affirmait la croissance géométrique de la population face à une croissance arithmétique de la production alimentaire. Ainsi, Malthus montrait que les pressions démographiques peuvent dégrader l’environnement et conduire à la famine (Dumont, 2015), la guerre, la maladie elle-même. Pour Boserup (1965), du fait que les densités de population augmentent, l’intensification agricole fait de même et cela n’accroît pas seulement la production mais aussi stimule l’adoption des techniques de gestion des terresconservatrices des ressources naturelles. Boserup affirme donc que la pression démographique entraîne une réorganisation de la production agricole. Contrairement à l’analyse malthusienne, on ne peut séparer l’évolution de la production agricole de celle de la population. C’est la taille de la population et donc le niveau de subsistance nécessaire qui conduit à des modifications dans les modèles d’exploitations des terres (Fournet-Guérin, 2008). Boserup ajoute qu’une population dispersée n’incite pas la société à changer le système d’utilisation du sol. La croissance démographique joue donc un rôle moteur dans le changement des techniques, c’est la pression créatrice.

Théorie de l’innovation induite

La théorie de l’innovation induite a été développée par Hayami et Ruttan en 1985. Selon eux, les progrès techniques et institutionnels sont : i) endogènes au système économique ; ii) en mutuelle interaction ; iii) dépendants des spécificités culturelles propres à chaque nation. C’est dire que les innovations qu’elles soient techniques, sociales ou instrumentales ne sont ni des phénomènes extérieurs venant influencer l’agriculture, ni des événements isolés les uns des autres (Fontan et al., 2004).

Ainsi, une modification dans la dotation en ressources, une diminution de la surface cultivable par exemple, aura une incidence sur le choix des innovations technologiques comme les variétés à hauts rendements ou l’utilisation d’intrants. L’inverse est également vrai : l’utilisation de variétés à hauts rendements pourra provoquer une diminution de la surface des terres et de ce fait, une réduction de la charge de travail. Entre les innovations, des interactions réciproques existent également (Xavier de Vaujany, 2006). L’organisation coopérative du crédit facilitera l’utilisation d’intrants. De même, l’utilisation d’une variété pluviale modifiera la gestion de distribution de l’eau d’irrigation.

Vulnérabilité, Résilience, Capabilités

Vulnérabilité

Il n’est pas possible d’avoir une définition unique de ce concept car les approches diffèrent. Mais en termes courant, la vulnérabilité est la probabilité de voir sa situation ou ses conditions de vie se dégrader, quel que soit son niveau de richesse, face aux fluctuations de la vie.

Gondard-Delcroix (2007 : 1) décrit la vulnérabilité comme suit : « la vulnérabilité, généralement définie comme le risque ex-ante de voir sa situation expost se dégrader à la suite d’un choc, permet de mettre en lumière l’importance des risques et des chocs dans la vie des ménages, et donc d’appréhender leurs capacités à mettre en place des stratégies efficaces pour réduire, ex- ante, leur exposition au risque et, ex-post, les conséquences d’un choc négatif sur leurs conditions de vie ».

Le risque étant omniprésent dans la vie de tous les jours, tout individu, en tout lieu et en tout temps, est plus ou moins vulnérable. En d’autres mots, la vulnérabilité peut être décrite comme une fonction des risques et des menaces diminuée des options adaptatives et réponses face aux problèmes (Gondard-Delcroix, 2004).

Résilience

La notion de vulnérabilité ouvre les voies sur celle de la résilience. Ces deux notions sont souvent confondues pourtant elles sont bien différentes. La résilience décrit en général la capacité de l’individu à faire face à une difficulté ou à un stress importants, de façon non seulement efficace, mais susceptible d’engendrer une meilleure capacité de réagir, plus tard, à une difficulté. La résilience est issue d’un équilibre entre, d’une part, les difficultés (les risques et les chocs) et d’autre part, la capacité de faire face à la situation. Lorsque les difficultés excèdent les facteurs de protection de l’individu, même les personnes qui ont fait preuve de résilience antérieurement peuvent être dépassées. La définition de Penot et al. (2014 : 50) rejoint cette idée en décrivant la résilience comme étant :

« L’aptitude des individus et des systèmes (les familles, les groupes et les collectivités) à vaincre l’adversité ou une situation de risque ».

Cette aptitude évolue avec le temps ; elle est renforcée par les facteurs de protection chez l’individu ou dans le système et le milieu ; elle contribue au maintien d’une bonne santé ou à l’amélioration de celle-ci.

Capabilités
A l’intérieur du concept de « capabilités », on distingue deux sous-notions : les «capacités » et les « potentialités ». Les capacités désignent le fait d’être capable de faire quelque chose (doing), grâce notamment aux caractéristiques personnelles des individus et aux opportunités sociales c’est-à-dire à leurs moyens d’existence (livelihoods) ; et les potentialités désignent le fait d’avoir les moyens de le réaliser (being), au travers des dotations en capital des individus. En partant de cette analyse, on le transposte au niveau local, sachant qu’un développement économique et social effectif se caractérise par de fortes potentialités et de larges opportunités pour la conservation des ressources naturelles.

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Table des matières

INTRODUCTION
1. CONCEPTS ET ETAT DE L’ART
1.1. Concepts
1.1.1. Théorie du choix rationnel
1.1.1.1. Préférences rationnelles
1.1.1.2. Comportement d’optimisation
1.1.2. Théorie de la pression créatrice de la population et théorie de l’innovation induite
1.1.2.1. Théorie de la pression créatrice de la population
1.1.2.2. Théorie de l’innovation induite
1.1.3. Vulnérabilité, Résilience, Capabilités
1.1.3.1. Vulnérabilité
1.1.3.2. Résilience
1.1.3.3. Capabilités
1.1.3.4. Liaison vulnérabilité, risque, capabilités
1.2. Etat de l’art
1.2.1. Diffusion du maraîchage dans le socio-écosystème de Mananara-Nord : contraintes et opportunités
1.2.2. Impact de la diffusion du maraîchage sur l’état de la vulnérabilité socioéconomique et socio-écosystémique de Mananara-Nord
1.2.2.1. Impact sur le revenu des exploitations agricoles
1.2.2.2. Impact sur l’environnement
2.MATERIELS ET METHODES
2.1. Matériels
2.1.1. Contexte de réalisation de l’étude
2.1.2. Choix du thème
2.1.3. Choix de la zone d’étude
2.1.3.1. Choix de la Réserve de biosphère de Mananara-Nord comme zone d’étude
2.1.3.2. Choix des villages étudiés
2.2. Méthodes
2.2.1. Démarche de vérification commune aux hypothèses
2.2.1.1. Phase préparatoire
2.2.1.2. Phase de recueil de données
a. Entretien auprès des personnes ressources
b. Enquête auprès des ménages riverains
c. Entretien collectif ou focus group
2.2.1.3. Phase de traitement de données
a. Présentation rapide du logiciel « Olympe »
b. Les fonctionnalités d’Olympe mobilisées dans la présente étude
2.2.2. Démarche de vérification spécifique des hypothèses
2.2.2.1. Démarche spécifique pour vérifier l’Hypothèse 1 : « L’assistance des différents acteurs de développement auprès des agriculteurs constitue un facteur déterminant dans l’adoption du maraîchage »
a. Diagnostic de la filière maraîchère dans la RBMN
b. Indentification des facteurs d’adoption du maraîchage
2.2.2.2. Démarche spécifique pour vérifier l’Hypothèse 2 : « Les retombées économiques de l’adoption du maraîchage sont plus profitables aux ménages peu vulnérables qu’aux ménages plus vulnérables »
a. Typologie
b. Comparaison proprement dite de l’économie des exploitations
2.2.2.3. Démarche spécifique pour vérifier l’Hypothèse 3 : « le maraîchage est une activité à redynamiser pour arriver à une diminution des pressions sur les ressources naturelles »
a. Revue historique des appuis institutionnels déployés dans la RBMN
b. Analyse de l’importance de la filière maraîchère dans la conservation des ressources naturelles
2.3. Limites de la méthodologie
2.3.1. Une grande difficulté à récolter des données fiables
2.3.2. Insuffisance de données pour l’analyse
2.4. Chronogramme des activités
3.RESULTATS
3.1. Facteurs influençant les agriculteurs à adopter le maraîchage
3.1.1. Etat globale actuel de la filière maraîchère dans la RBMN
3.1.1.1. Caractéristiques fonctionnelles
a. Caractéristiques de la production
b. Caractéristiques de la consommation
3.1.1.2. Caractéristiques organisationnelles
3.1.2. Facteurs explicatifs de l’adoption du maraîchage
3.1.2.1. Validité du modèle
3.1.2.2. Description des facteurs explicatifs de l’adoption du maraîchage
a. Caractéristiques socio-personnelles
b. Caractéristiques structurelles
c. Caractéristiques institutionnelles
3.2. Évaluation et identification des changements associés à l’adoption du maraîchage
3.2.1. Établissement de la situation réelle (situation avec adoption du maraîchage) et de la situation contrefactuelle : typologie des exploitations agricoles
3.2.1.1. Typologie des exploitations agricoles dans la situation contrefactuelle
a. Résultat de la Classification Ascendante Hiérarchique (CAH) et de l’Analyse Factorielle Discriminante (AFD) des non-adoptants
b. Caractéristiques de chaque catégorie d’exploitation
3.2.1.2. Typologie des exploitations agricoles dans la situation réelle (situation avec maraîchage)
a. Résultats de la Classification Ascendante Hiérarchique (CAH) et de l’Analyse Factorielle Discriminante (AFD) pour la situation avec maraîchage
b. Caractéristiques de chaque type d’exploitation pour la situation avec adoption du maraîchage
3.2.2. Analyse économique comparée des exploitations agricoles en situation avec adoption du maraîchage et en situation contrefactuelle
3.2.2.1. Différentiel entre les types d’exploitation agricole
a. Les agriculteurs de Type 1 (ménages vulnérables)
b. Les agriculteurs de Type 2 (ménages moyennement vulnérables)
c. Les agriculteurs de Type 3 (ménages peu vulnérable)
3.2.2.2. Contribution du maraîchage dans la formation du revenu des exploitants agricoles
3.2.2.3. Rentabilité du maraîchage
3.3. Analyse de l’interdépendance des différents systèmes de production et importance des incitations économiques liées aux cultures maraîchères par rapport à la conservation de l’environnement
3.3.1. Revue historique des interventions déployées dans la zone d’étude
3.3.2. Influence de la dynamique du foncier sur le recul des limites des forêts
3.3.2.1. Test de normalité de la distribution des échantillons
3.3.2.2. Test de comparaison des moyennes des surfaces
4.DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
4.1. Discussions
4.1.1. Analyse de la filière culture maraîchère dans la RBMN
4.1.2. Facteurs influençant les agriculteurs à adopter le maraîchage
4.1.2.1. Pour les caractéristiques socio-personnelles
4.1.2.2. Pour les caractéristiques structurelles
a. La tenure foncière
b. La quantité des cultures vivrières (qviv/tm) et la surface du riz jinja (Sj/St)
c. Le nombre de pieds de girofle
4.1.2.3. Pour les caractéristiques institutionnelles
a. L’assistance
b. L’appartenance à une organisation paysanne
c. L’accès au crédit
4.1.3. Impact socio-économique du maraîchage dans la RBMN
4.1.3.1. Impact sur l’économie d’exploitation
a. Pour les exploitations de Type 1
b. Pour les exploitations de Type 2
c. Pour les exploitations de Type 3
CONCLUSION

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