Un territoire du plateau des Terres Froides : Le Comté de Clermont
Sans relation avec la ville actuelle de Clermont-Ferrand en Auvergne, le Comté de Clermont se situait autrefois au pied du massif de la Chartreuse dans l’actuelle Voironnais.
Loin de prétendre faire une description exhaustive de son aire géographique, ce chapitre préliminaire vise à donner un cadre à nos recherches sur les cabarets. De plus, la bibliographie existante concernant cet espace restant particulièrement modeste, en fait un territoire relativement difficile à appréhender historiquement.
La seigneurie de Clermont dépendait alors de la puissante famille des ClermontTonnerre, qui figurait parmi les maisons « les plus grandes et les plus illustres » du Dauphiné. Celle-ci prend sa souche dans le petit village de Clermont. Une tour du château subsiste encore aujourd’hui sur la commune de Chirens. Clarus mons (clair mont) : le lieu situé sur une colline pourrait révéler l’étymologie de leur nom . Au XVIIIème siècle, les éminents Clermont-Tonnerre ne descendaient cependant plus sur leurs terres et le Comté était dirigé par un Comte Châtelain.
Géographie et Climat
Le Comté dans l’espace
Le Comté de Clermont désignait une ancienne seigneurie qui s’étendait autour du lac de Paladru, sur le plateau oriental des Terres Froides, à l’est de la région correspondant aujourd’hui au Nord-Isère.
Sa délimitation géographique reste cependant laborieuse, de fait, nous n’avons pu retrouver aucun document officiel révélant les frontières de ce Comté. Aux archives départementales de l’Isère, le fonds du Comté nous permet cependant de faire des hypothèses, il rassemble officiellement les informations du mandement correspondant aux communautés historiques et par ordre alphabétique d’Apprieu, Bilieu, Burcin, la Chapelle de Peyrin, Charavines, Chirens, Contamine, le Grand-Lemps, Massieu, Merlas, Oyeu, Paladru, Recoin, Saint-Bueil, Saint-Geoire, Saint-Michel-de-Paladru, Saint-Pierre et Saint-Sixte. Le dictionnaire du Dauphiné de Guy Allard , évoque également le Comté, y ajoute et retranche quelques petites communautés de moindre envergure. Pourtant, certaines des informations recensées aux archives, concernent également les communautés des Abrets, Saint-Jean-d’Avelanne ou encore Pont-de-Beauvoisin au nord, Châbons et le Grand-Lemps à l’ouest et Voiron au sud. Les délimitations du Comté paraissent ainsi poreuses et son tracé sur une carte relève de l’approximation.
Dans sa plus grande longueur, du Grand-Lemps à Saint-Beuil, le Comté s’étend sur une petite trentaine de kilomètres, tandis que depuis ses frontières sud, il faut une vingtaine de kilomètre pour atteindre Charancieu. Le comté s’inscrit dans un triangle dont les sommets seraient Les Abrets au nord, le Grand-Lemps au sud-ouest et Saint-Bueil plus à l’est. Entre ces trois bourgs, le fan sud serait légèrement arrondi pour inclure les communautés d’Apprieu, de Chirens et de Merlas ; tandis que le côté serait échancré pour exclure le bourg de Montferrat.
Un climat rigoureux
Le climat des plateaux des Terres Froides est réputé rigoureux. Les hivers y sont froids, et les gelées qui ont débuté précocement durant un automne capricieux, continuent de tourmenter un printemps tardif . La période estivale s’en trouve ainsi réduite. Niché au sud-ouest du massif de la Chartreuse, le Comté subit également une forte pluviométrie, qui peut créer des espaces fort humides et des brouillards épais. Territoire de collines, le Comté varie entre 300 et 400 mètres d’altitude, mais peut également atteindre des altitudes de plus de 800 mètres au sommet des monts, voir plus de 1000 mètres sur les contreforts du massif de la Chartreuse. Ces pentes parfois importantes et gorgées d’eau créent un sol médiocre difficile à travailler.
La météorologie irrégulière complique les cultures. Ce climat rigoureux convient néanmoins « aux forêts, aux prés, aux cultures robustes et arbres fruitiers rustiques ».
A la fin du XVIIème siècle notamment et ainsi juste en amont de notre période d’étude, des épisodes climatiques particulièrement capricieux éprouvent les paysans. Ceux-ci organisent alors des remontrances à l’occasion de la révision des feux . En effet, la rudesse des hivers a fait mourir vignes et arbres fruitiers. Noix et châtaignes qui produisent normalement un complément alimentaire sont gâtées par les gelées tardives. Les vignes n’ayant pas disparu ne donnent plus que du verjus et sont peu à peu abandonnées.
Le tableau du Comté de Clermont que nous dressons ici parait fort peu accueillant, mais il ne nous faut pas pour autant imaginer cette région trop hostile. En Dauphiné, les hauts versant des montagnes demeurent beaucoup plus inhospitaliers, et ont pourtant accueilli des hommes tout au long des siècles.
Ce qui est néanmoins beaucoup plus inattendu, c’est que ce territoire aux terres plutôt médiocres ait supporté de très fortes densités de population.
Quelques éléments de géographie sociale
Une population dense et pluriactive
La population globale en Dauphiné connait de manière générale une forte croissance au XVIIIème siècle, passant de 550 000 habitants en 1698 à 770 000 en 1790, soit une croissance de 40% en un siècle . Cette même évolution gagne les plateaux des Terres Froides, qui atteignent une densité de 60 habitants au km . L’étude des recensements, bien que restant approximative, reflète cette augmentation massive de la population dans les localités du Comté.
L’historien Alain BELMONT explique cette singularité par la masse importante des artisans ruraux. En effet, leur taux s’élève de 15 à 20% sur cette période, ce qui pourrait expliquer la capacité de ce territoire à accueillir une plus forte densité de population. Alors que le seuil d’autonomie de subsistance pour un paysan est de 6 hectares , les artisans qui ont accès à des ressources secondaires, peuvent se permettre de demeurer sur des superficies inférieures.
Les précieux témoignages des procédures criminelles
« L’essentiel n’apparaît jamais d’emblée, à moins d’une découverte exceptionnelle ; il faut donc lire, lire encore, embourbé dans un marais qu’aucune risée ne vient distraire sauf si le vent se lève. » . Sur des centaines de pages tachées, dont l’écriture fine et rapide témoigne d’une main affairée et coutumière des procédures, l’Histoire est en embuscade. Comme le disent les mots d’Arlette Farge, les procédures judiciaires, notre source exclusive pour la rédaction de ce mémoire, regorgent d’informations étouffées parmi des affaires semble-t-il banales d’ivresse, de vol et de viol de propriété. En extraire l’essence historique fut le nœud de notre travail. Abondantes, riches et vivantes, ces procédures nous plongent au milieu d’instants de vie, écoulés il y a près de trois siècles. Cette partie introductive nous permettra de présenter notre source, ses richesses mais également, comme toute source historique, ses lacunes.
L’organisation de la justice au XVIIIème siècle
Pour la rédaction de ce mémoire, nous nous sommes penchés sur les archives judiciaires. La justice est alors divisée en deux sous-catégories : la justice civile et la justice criminelle. La justice civile se réfère aux litiges, notamment sur des contrats de mariage, testaments ou encore actes de vente. Bien que très riche, ce n’est pas sur celle-ci que nous nous sommes penchés. La justice criminelle quant à elle, intervient dès lors qu’une violence éclate, ce qui ne manque pas d’arriver au cœur de l’ivresse du cabaret.
C’est de celle-ci que se sont nourries nos recherches.
Les institutions
Le tissage des institutions de justice sous l’Ancien Régime relève d’imbrications complexes. Au sommet trône le roi, il détient le dernier mot en matière de justice dans le royaume. Le pays est ensuite subdivisé. Dans la province du Dauphiné, c’est le Parlement de Grenoble qui a la primauté. Il centralise la justice dans la région et « avait compétence en appel sur l’ensemble de la province » . Au niveau inférieur, le Dauphiné est divisé en trois baillages à partir de 1447 : le baillage de Viennois ou du plat pays, celui des Montagnes et enfin la sénéchaussée de valentinois-diois. Le baillage de Viennois est subdivisé en trois vibaillages ayant le niveau de judicature moyenne, dont le vibaillage de Grésivaudan, celui de Vienne appelé aussi « cour mage de Viennois et terre la Tour » et enfin celui de Saint Marcellin . Ces vibaillages semblent être des réminiscences de l’Époque Médiévale, davantage fonction honorifique que réelle implication dans les faits.
A l’échelon inférieur, le baillage de Viennois est divisé en judicatures subalternes appelées châtellenie ou mandement. Le comté de Clermont que nous étudions est l’une de ces châtellenies, érigée au statut de seigneurie. Ce statut est surtout honorifique. Le seigneur de Clermont détient les droits de haute, moyenne et basse justice et à ce titre, peut rendre jugement sur ces terres. Dans les faits, il est secondé par une nuée d’auxiliaires de justice qui officie pour lui.
Le personnel
Les rouages de la justice se comprennent, sans doute plus aisément, à travers l’illustration apportée par le personnel de Justice.
En Dauphiné, le pouvoir de justice est divisé au XVIIIème siècle, dans les mains d’environ 1250 seigneurs locaux à la tête de châtellenies . Par héritage de l’époque médiévale, ils possèdent le droit de rendre la justice. Souvent absents de leur terre, ils ont au fil du temps délégué ce pouvoir aux mains du personnel de justice. Les juges du parlement du Dauphiné, à Grenoble, sont au sommet de cette hiérarchie et les principaux agents de la justice seigneuriale. Ils sont diplômés en droit et ont obtenu des lettres de provision pour entrer en charge . Citadins résidant à Grenoble, ils se déplaçaient peu dans les seigneuries et à ce titre étaient également suppléés. Le Parlement du Dauphiné est ainsi le siège de la justice royale dans la province et les instructions menées dans les châtellenies sont envoyées aux juges, nourries de toutes les pièces de procédure.
A la tête des châtellenies, présidait un capitaine de châtellenie, secondé par des nobles et notables du lieu, appelés châtelains. Ils tenaient un rôle de premier ordre, habitant sur les lieux et connaissant les habitants, ils avaient une meilleure gestion des affaires courantes. Ils étaient à leur tour épaulés par des agents subalternes, appelés lieutenants de châtellenie ou vichâtelains. Ces officiers avaient pour rôle d’instruire les affaires, leurs dossiers étaient ensuite remis au juge. Une fois la sentence rendue, ils se chargeaient de veiller à son application. Délégués locaux du juge seigneurial, ils étaient responsables de la justice criminelle.
Les veuves tenancières
La mort de l’époux représente toujours un drame, en effet, la destruction de l’équilibre familial dans le cadre d’une économie de survie peut entrainer la veuve et ses enfants dans la misère. Le remariage est un moyen efficace de pallier à ce déséquilibre.
Pourtant, certaines choisissent de garder leur nouvelle autonomie, le veuvage est en effet le seul statut qui libère la femme de la tutelle masculine. N’ayant plus de figure du pater familias à qui rendre des comptes, la veuve peut décider de gérer elle-même ses activités.
Le cabaret peut ainsi être une stratégie de reconversion rationnelle pour ces veuves. Leurs enfants étant assez grands pour les aider ou partis de la maison, elles disposent d’assez de temps et de place pour aménager l’accueil de clients. De plus, leur nouveau statut impose le respect. Elles peuvent ainsi garder un œil sur la tenue de leur foyer tout en créant une activité génératrice d’un revenu nécessaire à leur survie. Nous avons ainsi trouvé seize veuves durant nos dépouillements, elles représentent 9,5 % des tenanciers, ce qui n’est pas négligeable.
Malheureusement, les archives ne nous ont livré l’âge de seulement deux d’entre elles (40 et 50 ans). Il est donc difficile d’en faire une réelle analyse, autrement que de dire que le veuvage, même précoce, n’intervient généralement pas avant 30 ans, et que pour les trentenaires, c’est souvent un second mariage qui se révèle le plus judicieux pour ces femmes. Tel que Catherine Gallier qui convole en secondes noces avec Benoit Favre, cabaretier. À 42 ans, elle est déjà indiquée comme épouse de son second mari , le décès du premier ayant dû intervenir précocement.
Une domesticité féminine
Lors d’une union, la jeune fille apportait une dot à son futur époux. Celle-ci devait permettre l’installation du ménage et servir pour débuter leur foyer dans les meilleures conditions. Dans les familles aisées la dot était assumée par le père de la future mariée et se négociait âprement. Dans les familles plus défavorisées, la jeune fille, par son travail aidait ou confectionnait entièrement l’apport au mariage. Cette mission obligeait les adolescentes à commencer à travailler plus tôt. Leur statut de domestique était ainsi un état transitoire entre l’enfant et la femme . En plus de leur permettre de mettre de l’argent de côté, leur occupation leur apportait une expérience professionnelle valorisable dans la future économie familiale. Cette importante contrainte a repoussé l’âge moyen du mariage toujours plus tard au cours des XVIème et XVIIème siècles, s’établissant autour de 26 à 28 ans à la veille de la révolution . Elle a également poussé les jeunes filles très tôt hors de chez elles. 80% des jeunes rurales quittaient le foyer familial dès l’âge de douze ans, pour commencer à confectionner leur dot . Elles étaient alors intégrées dans le nouveau foyer qu’elles aidaient. Nourries et logées, leur salaire était défini en conséquence, et jalousement économisé en vue de sa louable utilité future. Les cabarets, ayant besoin de mains d’œuvre pour le service des clients, étaient ainsi une source d’embauche de cette domesticité féminine précoce. Cette main d’œuvre était recrutée pour un an, à partir de la Saint Jean-Baptiste . Cette information est vérifiée par Marie Jayet du verger, autrefois domestique chez Benoit Allegret à Massieu qui précise : « elle a resté une année chez jean bosset saummur, année qui commença et qui fini à la saint Jean » . Plusieurs autres domestiques font également référence à la Saint-Jean comme date charnière pour leur calendrier personnel.
Un Groupe homogène ?
L’affaire familiale traverse parfois les années : nous observons pour certaines familles que les enfants reprennent l’activité de leurs parents de génération en génération.
Il semble qu’il y ait toujours eu un Billiard tenant cabaret à Apprieu. Claude Billiard, cabaretier, apparait dans une information en 1734 . A sa mort, des informations continuent d’être rédigées dans le cabaret désormais tenu par sa veuve, nous informant de la continuité de l’activité. Celle-ci maintient le cap durant au moins 14 ans de 1755 à 1769 qui constituent les dates extrêmes de son apparition dans les sources. Dix ans plus tard en 1779 , Laurent Billiard commence à être présent lui aussi. Bien que nous ne disposions d’aucune preuve des liens de parenté, il est probable qu’une filiation ait existé entre eux. Son auberge semble importante puisqu’elle est choisie au moins huit fois entre 1779 et 1789 pour être le lieu de rédaction d’informations. Accueillant de nombreux témoins et membres de la justice, ce devait être un lieu spacieux au confort relativement élevé. A sa mort, le lieu ne semble pas perdre en importance puisque « lauberge de la veuve de Laurent Billiard » apparait dès 1789. La famille Billiard fait ainsi référence dans le paysage cabaretier du siècle ; assez pour que la mort des tenanciers et la gestion par leur veuve n’entrave pas son activité. Les veuves Billiard apparaissent à elles deux, neuf fois dans les informations. Tandis que les autres veuves recensées -tenant d’autres débitsrestent plus discrètes. L’auberge devait ainsi revêtir une importance au sein de la communauté pour atteindre une telle longévité : 55 ans d’activité représentent une vie d’homme à l’époque !
Au sein de cette même famille, une femme de cabaretier attire également notre attention. En effet, Marguerite Billiard apparait en 1755 en tant que femme de Joseph Rossat Boudy . Elle pourrait avoir un lien avec le couple Claude Billiard. Elle aurait ainsi rejoint une famille cabaretière également respectable. Sir Joseph Rossat Boudy, boulanger et cabaretier, apparait en effet dans les informations de 1755 à 1789 , il a alors 69 ans ! Elle pourrait ainsi bien être fille, femme et mère de cabaretier. En effet, son fils, François Rossat Boudy est tenancier au côté de son père de 1778 à 1789 au moins. Il convole avec Claudine Guttin, possiblement affiliée à la famille de Guillaume Guttin, également cabaretier. Bien qu’aucune preuve ne soit effective et que les affiliations ne soient tirées que par un rapprochement des noms, l’arborescence des familles de cabaretiers parait se déployer peu à peu, laissant place à des arbres généalogiques denses.
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Table des matières
PARTIE 1 – LE CADRE DE L’ENQUETE
CHAPITRE 1 – UN TERRITOIRE DU PLATEAU DES TERRES FROIDES : LE COMTE DE CLERMONT
I. Géographie et Climat
II. Quelques éléments de géographie sociale
CHAPITRE 2 – LES PRECIEUX TEMOIGNAGES DES PROCEDURES CRIMINELLES
I. L’organisation de la justice au XVIIIème siècle
II. Une source riche et vivante
III. Des lacunes évidentes
PARTIE 2 – LE CABARET ET SES ACTEURS
CHAPITRE 3 – LE CABARET : UN DECOR FAMILIER AU VILLAGE
I. Omniprésence des cabarets
II. Sur une façade ordinaire, des indices révélateurs
III. Les lieux de la consommation
IV. Le cadre matériel de la consommation
CHAPITRE 4 – CABARETIER OU CABARETIERE ? LES TENANCIERS ET LEURS PERSONNELS
I. Portraits de cabaretiers
II. Une activité féminine ?
III. Une affaire de Famille ?
CHAPITRE 5 – LA CLIENTELE
I. Une clientèle masculine
II. L’importance des temporalités
III. Une clientèle locale ?
PARTIE 3 – THEATRE DE LA SOCIABILITE VILLAGEOISE : ENTRE SOLIDARITE ET CONFLICTUALITE
CHAPITRE 6 – « BOIRE CHOPINE » : LES CONSOMMATIONS AU CABARET
I. La boisson
II. Les autres produits de consommation
III. Dormir au cabaret
CHAPITRE 7 – S’ECHAPPER DU LABEUR QUOTIDIEN : LA FONCTION SOCIALE DU CABARET
I. Boire en commun
II. Les loisirs autorisés
III. Les déviances
CHAPITRE 8 – UN LIEU D’ECHANGES
I. Fonctions économiques
II. Fonctions judiciaires
III. Fonctions civiles et administratives
CHAPITRE 9 – L’ORDRE CONTESTE : ENCADREMENT ET CRIMINALITE
I. Un encadrement strict
II. Violence ordinaire ou crime : l’auberge haut lieu de la criminalité de l’Ancien Régime
III. Un lieu de contestation ?
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