Théâtre à l’hôpital et politique de santé publique

À ce jour, aucune science et même le législateur n’ont établi de lien direct entre la santé, le droit et le théâtre ou précisé le rapport qui existe entre eux, bien que le théâtre reste convaincu qu’il y ait une collaboration possible. L’influence partagée entre ces trois disciplines pose question bien sûr, mais l’histoire témoignera de leur attachement. Le monde littéraire prouve que le théâtre a souvent puisé aux sources de la santé et de la médecine pour partager ses informations. Par ailleurs, la santé à son tour n’a jamais cessé de faire appel au théâtre pour d’éventuelles progressions ou pour soutenir l’information, l’éducation et la communication en son propre domaine. La vie de la médecine elle-même est un théâtre où chaque acteur joue son propre personnage : ces deux disciplines – théâtre et médecine – restent de bons amis.

Le théâtre est un lieu de grande importance pour informer la population en matière de politique préventive, d’accompagnement et de resocialisation du patient. Il a à sa charge de communiquer directement avec les malades et les usagers de l’hôpital, mais il est aussi un acteur de grande importance en éducation sanitaire pour le malade et son entourage. La devise « informer, éduquer et communiquer » est un atout du théâtre qu’il partage avec toutes les disciplines. Mais depuis longtemps la médecine profite de cette compétence chaque fois que le besoin se présente en collaboration avec les professionnels du théâtre.

LES ÉCRITURES DU THÉÂTRE ET DE LA MÉDECINE

À Athènes, il y a eu plusieurs critiques et différents courants idéologiques du théâtre selon la manière dont il est aperçu socialement. Les écritures des artistes spécialistes du théâtre antique ont sans doute influencé la politique des tragédies grecques, la politique de l’État, la politique de santé, mais aussi le regard social dans ses dimensions de liberté, d’égalité et de démocratie participative. C’est un aperçu général et beaucoup plus synthétique puisque leur rapport était incertain et mal vu par les politiques et par d’autres courants idéologiques de l’époque. Il y eut donc, des courants majeurs ou des pratiques savantes qui ont structuré cette problématique d’une manière peu critique et qui font face à l’évolution du théâtre tragique jusqu’à aujourd’hui. « Depuis les études très influentes de Louis Gernet et Jean-Pierre Vernant, la tragédie grecque n’est plus considérée comme un genre littéraire, mais comme un spectacle qui nécessite d’être placé dans son contexte historique et culturel, les festivals civiques et religieux d’Athènes au Ve siècle av. J.-C. Cet héritage de la pensée de Vernant a toutefois donné naissance à deux postures critiques opposées, que l’on pourrait résumer à gros traits de la manière suivante : d’un côté, une lecture historiciste de la tragédie, considérée comme émanation des structures idéologiques et des institutions athéniennes, et donc nécessairement politique. Ce mouvement est lui-même partagé en deux courants divergents : pour les uns, le théâtre tragique, contemporain et consubstantiel de la démocratie, participe à la construction de l’État en venant affermir ses fondements idéologiques. À l’opposé, et dans la droite ligne des écrits de Vernant, pour qui « la tragédie n’est pas le reflet de la réalité sociale », mais « la met en question », d’autres affirment que la fonction de la tragédie n’était ni de relayer ni de faire la propagande de l’idéologie civique d’athénienne, mais au contraire d’interroger et de mettre en crise le fonctionnement démocratique. » .

Des médecins et des scientifiques mettent leurs plumes au service de l’activité théâtrale pour valoriser davantage l’image donnée par les comédiens et d’autres hommes de l’art théâtral. La plupart d’entre eux essaient de tisser un lien très étroit entre le corps, l’esprit, et l’art dans leur imagination, leur capacité d’émouvoir, de donner du plaisir, du doute et de la douleur.

L’idée des spécialistes du théâtre de faire de la médecine une partie intégrante du théâtre dramatique, investit de près la renaissance de la compréhension de la société hellénique du spectaculaire qui donne naissance à l’alliance de la médecine traditionnelle et de l’art dramatique couramment appelé : « La tragédie». Cette naissance affecte le système de l’hôpital dans sa façon d’exercer, mais aussi produit des effets considérables sur la tragédie comme à l’apogée de ses principes. « Lorsque l’auteur hippocratique compare les mauvais médecins aux figurants que l’on fait paraître dans les tragédies, c’est moins pour assimiler le bon médecin à l’acteur, que pour condamner une usurpation des apparences et se livrer à l’éloge de tout nouveau professionnalisme : ces gens [les médecins charlatans] ressemblent beaucoup aux figurants qu’on fait paraître dans les tragédies. De même que les figurants ont l’apparence, l’habit et le masque d’acteurs, sans être acteurs, de même, parmi les médecins, beaucoup le sont par le titre, bien peu le sont par le fait. » .

Le médecin était toujours élu par le peuple. Il devait être capable de convaincre ses patients à partir d’une culture du discours plus soigné en efficacité de parole, mais aussi en assurance de ton qui étaient des valeurs beaucoup plus attendues que des soins qui étaient bien incertains. Jean-Marie Pradier montre encore que : « l’orateur Antiphon n’avait-il pas ouvert boutique avec une enseigne où il avait inscrit qu’il était capable de traiter les chagrinés par les discours ? » Selon Platon, il voyait d’un mauvais œil ce mode de recrutement qui ne facilitait pas la profession médicale et qui mettait à l’écart les professionnels de l’art et de la médecine de leurs exercices. Jean-Marie Pradier affirme que : « Platon, dans le Gorgias, s’attriste dans ce mode de recrutement qui avantageait les bavards impudents et séducteurs et laissait pour compte les artisans habiles, mais taciturnes. » Les maux sont enlevés par des guérisseurs bien appropriés tels que les médecins et les acteurs qui mettent ensemble la pratique de l’art dans la médecine au profit de leurs patients. « Médecins et acteurs sont bien les gens qui lèvent les maux par le pouvoir de l’évocation. Les premiers ajoutent à la voix le geste qui soulage ; les seconds animent le texte par le mouvement qui émeut. » .

Pour ce qui est de la médecine hippocratique, elle s’est dotée de l’idée de s’éloigner de la magie et des pratiques purement rituelles pour mettre en place l’exploration rationnelle de la maladie. Elle a dû faire face à de nombreuses critiques et des théories explicatives sur le plan physique et organique. Elle s’est allouée une autre manière de concevoir la médecine et de définir les différentes causes des maladies. « L’idée d’une réalité composée d’éléments primaires organisés selon des principes et des règles existant en soi, en dehors de tout caprice divin, a progressivement conduit les médecins à envisager les irrégularités physiologiques et mentales de l’homme comme la manifestation des anomalies d’un système interne imaginé après une réflexion sur les nombres, l’harmonie et leurs combinaisons, et la gestion. Un grand nombre de médecins, y compris parmi les inventeurs, se contentaient de considérer les causes de la maladie en termes d’excès ou de défaut à partir de deux coordonnées bipolaires : l’une constituait l’axe du sec et de l’humide, l’autre, celui du chaud et du froid. » Cela signifie tout simplement que certaines critiques de médecins avancent à partir de postulats tels que le chaud, le froid, l’humide, le sec qui continuent à être la cause originelle des maladies et de la mort des hommes. Cette nouvelle philosophie de la médecine a été clairement définie sous plusieurs angles et donne de nouvelles valeurs subtiles et d’autres substances que les traités théoriques et critiques intitulés l’Ancienne médecine ont mis en place pour la nouvelle interprétation de l’art et de la médecine.

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Table des matières

INTRODUCTION
PARTIE I
LE THÉÂTRE, ACTEUR DE LA POLITIQUE DE SANTÉ PUBLIQUE ET PRIVÉE
TITRE I / (ACTE I)
LES ATELIERS DE SANTÉ DANS LE THÉÂTRE
UN LANGAGE ARTISTIQUE ACCESSIBLE À TOUS
CHAPITRE I / SCÈNE I
L’ENRACINEMENT DU THÉÂTRE DANS LA SANTÉ PUBLIQUE ET PRIVÉE
CHAPITRE II / SCENE II
L’INFORMATION ET L’ÉDUCATION DE SANTÉ
TITRE II / (ACTE II)
LE CORPS DANS LE THÉÂTRE MÉDICAL
CHAPITRE I / SCÈNE I
LA MANIPULATION DU CORPS DU COMÉDIEN PAR LE MÉDECIN
CHAPITRE II / SCÈNE II
LE CORPS S’EXPRIME DANS L’ART ET DANS LA MÉDECINE
PARTIE II
JOUER AU SEIN DES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ COMME DANS UN GRAND THÉÂTRE
TITRE I / (ACTE I)
DU THÉÂTRE À L’HÔPITAL PSYCHIATRIQUE ET EN ERGOTHÉRAPIE
CHAPITRE I / SCÈNE I
L’ART THÉÂTRAL POUR LES PATIENTS ATTEINTS D’UN PROBLÈME PSYCHOLOGIQUE
CHAPITRE II / SCÈNE II
LA PRATIQUE DU THÉÂTRE CHEZ LE PROFESSIONNEL ERGOTHÉRAPEUTE
TITRE II / (ACTE II)
LE THÉÂTRE COMME PROJET DE SOCIALISATION DU PATIENT
CHAPITRE I / SCÈNE I
JEU DE RÔLE : CRÉATION ET DÉVELOPPEMENT
CHAPITRE II /SCÈNE II
LA RÉALISATION DE L’ACTIVITÉ THÉÂTRALE DANS LES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ
CONCLUSION GÉNÉRALE

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