Structure sociale et reproduction
E. rubriventer est une espรจce matriarcale et monogame qui vit en petits groupes sociaux de 2 ร 10 individus, composรฉs par un couple et leur progรฉniture. Chaque groupe est dominรฉ par une femelle mais le serait aussi par lโensemble des femelles composant le groupe.
Lโespรจce a une activitรฉ en majoritรฉ cathรฉmerale, mais variable en fonction de la saison, du type et de la disponibilitรฉ en ressources alimentaires. Pendant la pรฉriode de nourrissage, un individu postรฉ en retrait sert de sentinelle, surveillant la venue de prรฉdateurs ou dโautres groupes dโE. rubriventer. Leurs territoires sโรฉtendent sur 12 ร 20 hectares (Irwin et al, 2005).
En fonction de la disponibilitรฉ en ressources, les individus peuvent parcourir 400-500m de distance, allant mรชme jusquโร 1000m en pรฉriode de raretรฉ.
Les connaissances actuelles sur la structure des populations et sur la dynamique des groupes sont encore trรจs faibles. En effet, la nature des migrations (femelles ou mรขles philopatriques) liรฉes ร la reproduction ou ร la crรฉation de nouveaux groupes et lโรฉtat de la population en gรฉnรฉral (fragmentation, barriรจre gรฉographique) demeurent encore inconnus.
La pรฉriode de reproduction se situe entre mai et juin ; seul le couple dominant se reproduit, c’est-ร -dire le couple qui arrive ร maintenir la dรฉfense du groupe et du territoire. La gestation dure 2 mois pour une portรฉe se limitant ร un petit chaque annรฉe. Les petits naissent au mois de septembre et octobre. Durant les 3 premiรจres semaines, la femelle et le mรขle sโoccupent tous les deux du transport du petit puis seul le mรขle continue de transporter lโenfant pendant une pรฉriode de 100 jours (Fig.4). La maturitรฉ sexuelle est ร 2 ans. Lโespรฉrance de vie est de 20 ร 25 ans (Mittermeier et al., 2010).
Rรฉgime alimentaire
E. rubriventer est une espรจce majoritairement frugivore mais peut se nourrir รฉgalement de feuilles (Figure 5), fleurs, graines, petits invertรฉbrรฉs et aussi de la terre en pรฉriode de raretรฉ de fruits (Overdorff, 1996b ; Tecot 2008). Lโactivitรฉ de cette espรจce est fortement dรฉpendante de la disponibilitรฉ des ressources. Une รฉtude menรฉe sur lโalimentation a montrรฉ que cette espรจce consomme plus de 70 espรจces de plantes comestibles diffรฉrentes (Overdorff, 1993).
Durant la pรฉriode prรฉ et post-natale, lโaccรจs de la femelle dominante aux ressources est privilรฉgiรฉ.
Prรฉdateurs
Les prรฉdateurs de lรฉmuriens sont communs. Parmi eux, il y a tout dโabord le serpent Boa manditra (Goodman, OโConner & Langrand, 1993). Parmi les oiseaux, les prรฉdateurs sont surtout Asio madagascariensis (Annexe3), une chouette endรฉmique de Madagascar lโaigle serpentaire de Madagascar, Eotriochis astur et dโautres rapaces (Goodman, Langrand & Raxworthy, 1993). Il y a รฉgalement le Fosa (Wright et al, 1997) connu sous le nom scientifique Cryptoprocta ferox et mรชme dโautres lรฉmuriens. Enfin, il y a lโhomme, les chiens et les chats errants.
Locomotions et communications
E. rubriventer est lโun des lรฉmuriens utilisant le plus majoritairement le saut comme moyen de locomotion (prรจs de 50% de ses mouvements) ce qui le diffรฉrencie des autres Eulemur. Il adopte aussi plusieurs postures lorsquโil se trouve perchรฉ sur un arbre (ร lโarrรชt, sur un support horizontal, ร lโarrรชt sur un support vertical, au repos, bain de soleil, au cours du sommeil). Comme moyen de communication, la vocalisation (cri de contact, signaux territoriaux et cris dโalarme) est le langage commun entre les individus. Grรขce ร la prรฉsence de glande anale chez le mรขle et la femelle et une glande frontale chez le mรขle, des marquages olfactifs sont effectuรฉs pour la dรฉlimitation ou la dรฉfense du territoire (Mittermeier et al., 2010).
Statut de conservation de lโespรจce
Selon lโรฉvaluation de la liste rouge de l’IUCN (2012), E. rubriventer est vulnรฉrable (VU). Il est protรฉgรฉ selon le dรฉcret 88-243 du 15/06/1988, il est prรฉsent dans les rรฉserves naturelles et aires protรฉgรฉes de Madagascar. Les menaces principales ร sa survie sont la fragmentation et la perte d’habitat dues aux cultures sur brรปlis et les exploitations illรฉgales, ainsi que la chasse, qui peut รชtre lourde dans certains secteurs.
MรTHODOLOGIE
Pรฉriode dโรฉtude
Les donnรฉes ont รฉtรฉ collectรฉes en dรฉbut de la saison froide : au cours des mois de juin et juillet 2012. Cette pรฉriode est idรฉale pour lโรฉtude des activitรฉs alloparentales dโE. rubriventer, cโest la saison post-natale. Cependant, au cours de cette รฉtude, il nโy a eu aucun nouveau-nรฉ dans chaque groupe et les observations se sont focalisรฉes sur les relations entre parents et juvรฉniles.
Choix des groupes
Trois groupes ont รฉtรฉ suivis durant la pรฉriode dโรฉtude, ces groupes ont fait lโobjet dโรฉtude dโauteurs antรฉrieurs (Tecot, 2004) dans le site Talatakely. Il sโagit des groupes 3, 4 et 5 dรฉnommรฉs ainsi par les guides locaux du Parc. Les individus nโont pas รฉtรฉ marquรฉs et les observations ont รฉtรฉ faites ร distance. Le tableau 1 montre la composition de chaque groupe.
Identification des individus
Lโidentification des individus a permis de voir le ou les membres qui entrent en relation dans le groupe รฉtudiรฉ, sont notรฉs: les classes dโรขge et le sexe. Pour le cas dโEulemur rubriventer, cette mรฉthode dโidentification a รฉtรฉ rรฉalisรฉe avec lโaide des guides locaux qui ont suivi les animaux depuis leur naissance. Les membres du groupe sont alors classรฉs en trois catรฉgories: adulte, sub-adulte, juvรฉnile et enfant.
Suivi des animaux
Les observations commencent le matin vers 8h et se terminent aux environs de 16 heures, avec un total de 115 heures dโobservation.
Pour repรฉrer le trajet de lโanimal, la mรฉthode des traces a รฉtรฉ adoptรฉe : il sโagit de suivre les animaux par les traces quโils laissent aprรจs leurs activitรฉs (les restes dโaliments fraรฎchement rejetรฉs et encore sucรฉs par de petites mouches noires, lโodeur laissรฉ par le mรขle aprรจs marquages sur les branches et les matiรจres fรฉcales fraรฎchement dรฉposรฉes). En gรฉnรฉral, les animaux surtout les Primates diurnes, sont plus actifs le matin (Freese, 1975). Ils sont plus faciles ร dรฉtecter quand ils sont actifs que quand ils sont au repos. Les animaux ont aussi รฉtรฉ dรฉtectรฉs par le bruit qu’ils font et par observation directe ou par les mouvements des branches dรปs ร leur dรฉplacement. Des pistes dรฉjร รฉtablies dans le site d’รฉtude ont รฉtรฉ utilisรฉes pour lโobservation et la coupure d’arbres pour tracer de nouveaux transects sur l’habitat a รฉtรฉ รฉvitรฉe car ceci รฉtant supposรฉ avoir un impact plus ou moins important sur l’habitat en gรฉnรฉral.
La mรฉthode ยซ focal sampling ยป a รฉtรฉ adoptรฉe car il est difficile de noter en mรชme temps toutes les activitรฉs et interactions qui se produisent lors dโune รฉtude de la structure et de lโorganisation sociale dโun groupe (Altman, 1974). Cette mรฉthode a รฉtรฉ utilisรฉe pour analyser l’รฉvolution de l’activitรฉ au cours de la journรฉe. Les observations ont รฉtรฉ faites durant des sessions de 20 minutes rรฉpรฉtรฉes ร un intervalle de 5mn entre les prises de notes. Les activitรฉs du groupe et de lโindividu focal seront aussi notรฉes en enregistrant lโacteur et le rรฉacteur du comportement, la hauteur oรน se trouve lโanimal dans lโarbre lors de son activitรฉ. Il faut รฉgalement tenir compte du voisin le plus proche, cโest-ร -dire de la distance entre ces deux individus, la distance รฉtant estimรฉe ร vue.
Rythme dโactivitรฉ
Le rythme dโactivitรฉs dรฉcrit les activitรฉs enregistrรฉes tout au long de la journรฉe. Il sโagit de reprรฉsenter chaque activitรฉ sous forme de graphique. Ce rythme a รฉtรฉ รฉtabli dans le but de dรฉterminer les moeurs journaliers de lโanimal, c’est-ร -dire ร quelle heure de la journรฉe il est le plus actif et quel comportement est adoptรฉ pendant ce temps dโactivitรฉ. Les rรฉsultats obtenus montreront les actogrammes de lโespรจce, ceci par transformation de chaque activitรฉ (dynamique ou statique) en pourcentage. Ce pourcentage indique le rapport entre la durรฉe de lโactivitรฉ et la somme des durรฉes de toutes les activitรฉs ramenรฉ ร 100.
Avec m : durรฉe journaliรจre en secondes de lโactivitรฉ et M : total du suivi journalier en seconde.
Ces activitรฉs sont les suivantes :
Feeding (F) : alimentation, lโindividu mange des feuilles, des fruits, des insectes, ou autres.
Resting (R) : repos, lโindividu demeure immobile.
Traveling (T) : dรฉplacement, lโanimal se dรฉplace pour changer de support ou pour chercher de la nourriture.
Grooming (GR) : toilettage, toilettage mutuel, autotoilettage, toilettage unilatรฉral.
Playing (PL) : jeu, particuliรจrement chez les petits, ce comportement peut avoir lieu entre juvรฉnile et adulte mรขle ou femelle, ou entre les juvรฉniles.
Fighting (FG) : aggression, ce comportement est rarement observรฉ chez E. rubriventer .
Etude des relations entre le juvรฉnile et les membres du groupe
Les affiliations englobent les activitรฉs de rapprochements sociaux entre deux ou plusieurs individus dโun groupe. Pour Eulemur rubriventer, ces affiliations sont exprimรฉes par le toilettage unilatรฉral, le toilettage mutuel, les contacts corporels et les jeux collectifs.
Toilettage
Le toilettage est un moyen de se dรฉbarrasser des ectoparasites et dโรฉviter les infestations parasitaires (Altmann, 1980). Ce comportement permet aussi dโentretenir la santรฉ de la peau et du pelage. Le toilettage et le lรฉchage sont encore des soins de propretรฉ donnรฉs au corps, comprenant le dรฉmรชlage, lโarrangement de la fourrure avec les dents de peigne.
Le toilettage mutuel est le comportement social le plus frรฉquent chez les Primates non humains (Sauther, 1991). Ceci apparaรฎt quand deux individus sโapprochent (interaction attractive) et que lโun fait le toilettage de lโautre et rรฉciproquement. Cโest un moyen de mesurer les interactions dโaffinitรฉ dans les relations sociales (Gouzoules et Gouzoules, 1987).
Chez les Primates humains ou non humains, la caresse pendant le toilettage rรฉciproque a un rรดle de protection et dโamour.
Le taux de toilettage est obtenu en faisant le rapport entre le nombre de toilettage effectuรฉ par chaque membre du groupe sur le juvรฉnile et le nombre total de toilettage (figure 14).
Contact corporel et voisinage
Lโindividu focal, quand il est en train de se nourrir ou de se reposer, peut รชtre approchรฉ par un membre du groupe et ce dernier va mรชme sโaccoler ร lโindividu focal (approche et contact corporel), il peut aussi รชtre approchรฉ par un membre du groupe sans que celui-ci entre en contact physique avec lโindividu focal (voisin le plus proche ou voisinage). Ce type de comportement a รฉtรฉ estimรฉ a vue en notant une distance variant de 0m (lorsque les deux individus sont accolรฉs) ร 3m du focal.
Jeux
Les jeux mutuels sont aussi considรฉrรฉs comme investissements alloparentaux lorsque lโun des individus qui y participent est plus jeune que les autres. Une matrice de jeux collectifs a รฉtรฉ รฉtablie pour identifier les relations affiliatives de jeux entre les membres du groupe.
Le pourcentage de jeux collectifs est obtenu en faisant le rapport entre le nombre de jeux effectuรฉs par chaque individu du groupe et le juvรฉnile et le nombre total de jeux (figure 18).
Le taux de toilettage et le taux de jeux est ensuite reportรฉ ร des matrices dโaffinitรฉ puis convertis en indice dโaffinitรฉ qui donnera au final les interactions entre lโindividu focal et les autres membres du groupe.
Matrice des rรฉsultats
Dรฉfinitionย
La matrice est un tableau ร double entrรฉe dont le nombre de colonnes est รฉgal ร celui des lignes. Les noms des membres de chaque groupe sont placรฉs dans le mรชme ordre verticalement et horizontalement de la faรงon suivante : femelle, mรขle, juvรฉnile. Les individus contenus dans la premiรจre colonne sont des acteurs, ceux dans la premiรจre ligne sont qualifiรฉs des rรฉacteurs. Le nombre de toilettages rรฉciproques observรฉs entre ces deux individus est posรฉ dans la troisiรจme colonne et la ligne suivante. Les rรฉsultats dans ces matrices sont repris sur les indices de similaritรฉ pour expliquer lโaffinitรฉ entre deux individus du groupe pris deux ร deux.
Test de KRUSKALL et WALLIS
Le test consiste ร dรฉfinir une rรจgle de dรฉcision concernant la validitรฉ de lโhypothรจse relative ร lโidentitรฉ des distributions dโun caractรจre mesurable dans des populations. Ce test permet de dรฉterminer si les sommes des rangs ainsi obtenues sont disparates ou non pour que lโhypothรจse nulle puisse รชtre conservรฉe.
Nous avons utilisรฉ ce test pour vรฉrifier lโhypothรจse nulle suivante : il nโy a pas une diffรฉrence entre les pourcentages des activitรฉs affiliatives (toilettage et jeux collectifs) de chaque individu du groupe.
Test U DE MANN-WHITNEY (JONHSON, 1992)
Ce test permet de comparer deux populations pour lesquelles on dispose dโรฉchantillons indรฉpendants de tailles respectives m et n. Ce test a รฉtรฉ utilisรฉ pour vรฉrifier lโhypothรจse nulle suivante : il nโy a pas de diffรฉrence entre le pourcentage dโaccolement du mรขle et de la femelle avec la progรฉniture.
STRATES UTILISEES PAR Eulemur rubriventer AU COURS DES ACTIVITES JOURNALIERES
Diffรฉrentes strates sont utilisรฉes par E. rubriventer pour chaque activitรฉ. La figure suivante montre les hauteurs moyennes en mรจtre des strates utilisรฉes par les groupes au cours de chaque activitรฉ : durant lโalimentation, E. rubriventer monte sur les hautes branches ร 13m de hauteur et descend jusquโร 2 ou 3m au dessous de la canopรฉe. Il utilise le plus souvent la strate moyenne (4 ร 10m) pour se reposer. Lors du dรฉplacement, il utilise diffรฉrents niveaux de 2m ร 15m de hauteur. Le toilettage sโeffectue ร des niveaux plus hauts (6 ร 16m), il en est de mรชme pour les jeux (6 ร 18m). La strate infรฉrieure (0 ร 5m) est rarement utilisรฉe.
DISCUSSION
ECOETHOLOGIE DE LโESPECE
Les observations effectuรฉes lors de lโรฉtude ecoรฉthologique dโE. rubriventer ont รฉtรฉ basรฉes sur les activitรฉs qui se succรจdent ร un intervalle de temps rรฉgulier mais court, quelques unes des activitรฉs peuvent ainsi ne pas รชtre notรฉes et seules les activitรฉs principales ont รฉtรฉ considรฉrรฉes.
Rรฉpartition des activitรฉs
La recherche faite par plusieurs auteurs sur les lรฉmuriens montre que les activitรฉs peuvent รชtre influencรฉes par diffรฉrents facteurs tels que: la phรฉnologie (Stanford, 1991), la prรฉdation (Clutton et Harvey,1977; Overdorff, 1996), le mouvement du groupe durant la journรฉe (Harcourt, 1990), le nombre des groupes (Isabell et al, 1993), la taille du corps (Terborgh et al, 1983), les facteurs abiotiques: la tempรฉrature, lโhumiditรฉ, la luminositรฉ et la photopรฉriode (Ascoff et al, 1982, Gwinner, 1986), la rรฉpartition et lโabondance de plantes ressources (Ramanakoto, 2006).
Eulemur rubriventer est une espรจce de lรฉmuriens ร moeurs cathรฉmerale (active autant le jour que la nuit). Elle reste inactive pendant une grande partie de la journรฉe (46%). Les animaux consacrent 25 % de leurs temps au dรฉplacement (la plupart du temps pour la recherche de nourriture). Les autres activitรฉs, telles que lโalimentation et l’activitรฉ sociale sont moins frรฉquentes et constituent respectivement 22 % et 7 % de leurs activitรฉs.
Dans le cas de E. rubriventer, elle mange activement avant de rejoindre son dortoir, elle est trรจs active en dรฉbut de matinรฉe et en fin dโaprรจs midi, cโest une espรจce crรฉpusculaire.
Repos
Les rรฉsultats montrent que lโespรจce passe la plus grande partie de son temps ร se reposer, cette activitรฉ occupe une grande partie de son temps durant lโรฉtude (65,69% pour le groupe 3 et 44,01% pour le groupe 5), cette prรฉdominance du repos est peut-รชtre due ร la conservation de lโรฉnergie car la majoritรฉ de leur nourriture est composรฉe de feuilles qui nโapportent que peu dโรฉnergie (Ganzhorne et al.1987).
Dโaprรจs les รฉtudes faites par Fleagle en 1999 et Andriatsarafara en 1988, la pรฉriode de repos se trouve, en gรฉnรฉral, ร midi chez les espรจces diurnes, ร minuit chez les nocturnes et les deux si elles sont crรฉpusculaires. Le repos occupe la plus grande partie des activitรฉs des groupes dโEulemur rubriventer, a-t-il รฉtรฉ dit auparavant. Cette inactivitรฉ est caractรฉrisรฉe en gรฉnรฉral, d’aprรจs nos observations, par le contact corporel entre deux ou plusieurs individus du groupe social, ceci รฉtant considรฉrรฉ comme le moyen le plus efficace pour se rรฉchauffer.
Cependant, il a รฉtรฉ remarquรฉ que des affinitรฉs plus ou moins marquรฉes existent entre les diffรฉrents individus du groupe. Ces affinitรฉs font que, au sein d’un groupe social, des prรฉfรฉrences existent entre les individus. Ainsi, par exemple, un individu A est vu en contact corporel avec B plus souvent qu’avec les autres individus du groupe. Chez Eulemur rubriventer, les membres du groupe se mettent accolรฉs les uns aux autres pendant les pรฉriodes de repos et la femelle est toujours la plus proche de ses petits.
Dรฉplacement
Le dรฉplacement tient une place assez importante dans l’activitรฉ gรฉnรฉrale du groupe. Les observations ont montrรฉ que ce type d’activitรฉ est surtout consacrรฉ ร la recherche de la nourriture mais il y a aussi la recherche de l’endroit idรฉal pour dormir. Lโรฉtude faite par Overdorff en 1993 montre que dans le cas gรฉnรฉral, un groupe de lรฉmuriens se nourrit et se dรฉplace beaucoup plus lorsque la ressource alimentaire devient rare. Overdoff confirme lโidรฉe de Dunbar en 1988, pour le cas des primates, qui pourraient augmenter leur dรฉplacement journalier pour trouver de la nourriture ou inversement cโest-ร -dire dรฉcroรฎtre ce voyage journalier en vue dโรฉconomiser leur รฉnergie.
Le dรฉplacement est รฉgalement un comportement permettant au petit de sโexercer et de ce familiariser aux diffรฉrentes techniques de dรฉplacement effectuรฉes par lโadulte pendant la recherche de nourriture ou pendant le jeu. En gรฉnรฉral, un groupe de lรฉmuriens se nourrit et se dรฉplace beaucoup plus lorsque la ressource alimentaire devient rare (Overdorff, 1993).
Alimentation
Lโalimentation est une activitรฉ trรจs importante ร la survie de lโanimal. La recherche de nourriture est importante pour des fins de reproduction. Dans un groupe, une femelle allaitante a le plus accรจs ร la nourriture que les autres individus, elle a besoin de plus dโรฉnergie pour nourrir son petit mais aussi pour sโen occuper mรชme si chez cette espรจce le groupe est monogame et que le mรขle et la femelle participent ร la fois ร lโรฉlevage des jeunes.
Chaque espรจce ou chaque individu choisit les niveaux forestiers prรฉfรฉrรฉs pour faire chaque activitรฉ. ร propos de lโalimentation, le choix de la stratification varie aussi suivant la disponibilitรฉ alimentaire et la hauteur de lโarbre oรน il trouve la nourriture. Parmi les plantes occupant le domaine vital dโE. rubriventer, les fruits de lโespรจce Chrysophyllum boivinianum connu sous lโappellation malgache ยซRahiakaยป sont les plus consommรฉs. Ceci peut รชtre expliquรฉ par le fait que lโanimal a une prรฉfรฉrence trophique bien dรฉfinie avec un rรฉgime alimentaire gรฉnรฉralement frugivore.
La saison pendant laquelle les observations ont รฉtรฉ effectuรฉes est la pรฉriode oรน peu de plantes donne des fruits et lโespรจce Chrysophyllum boivinianum est celle qui arrive ร fructification ร cette saison. Selon les nutriments apportรฉs par le fruit, Eulemur rubriventer apprรฉcie cette espรจce de plante, ceci est รฉgalement un facteur favorisant la dispersion des graines de cette espรจce. Les feuilles et les champignons sont รฉgalement mangรฉs par lโanimal en cas de raretรฉ.
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Table des matiรจres
REMERCIEMENTSย
RESUMEย
ABSTRACTย
SOMMAIREย
LISTE DES FIGURESย
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES ANNEXESย
LISTE DES ABREVIATIONSย
INTRODUCTIONย
PARTIE I : PRESENTATION DE LA ZONE DโETUDE
I -1- Parc National de Ranomafana
I -2- Climat
I -3- Flore et aspect de la forรชt
I -4- Sol
I -5- Faune
PARTIE II : MATERIELS ET METHODESย
II-1 DESCRIPTION DU SITE DโETUDE : Le site TALATAKELY
II-2 MATERIEL BIOLOGIQUE
II-2-1 Eulemur rubriventer
II-2-2 Caractรจres gรฉnรฉraux
II-2-3 Rรฉpartition gรฉographique
II-2-4 Structure sociale et reproduction
II-2-5 Rรฉgime alimentaire
II-2-6 Prรฉdateurs
II-2-7 Locomotions et communications
II-2-8 Statut de conservation de lโespรจce
II-3 METHODOLOGIE
II-3-1 Pรฉriode dโรฉtude
II-3-2 Choix des groupes
II-3-3 Identification des individus
II-3-4 Suivi des animaux
II-3-5 Rythme dโactivitรฉ
II-3-6 Etude des relations entre le juvรฉnile et les membres du groupe
II-3-7 Analyse statistique
PARTIE III : RESULTATS ET INTERPRETATIONSย
III-1 BUDGET DโACTIVITES DโEulemur rubriventer
III-2 STRATES UTILISEES PAR Eulemur rubriventer AU COURS DES ACTIVITES JOURNALIERES
III-3 LES INTERACTIONS ENTRE JUVENILES ET LES AUTRES MEMBRES DU GROUPE (SOINS ALLOPARENTAUX)
III-3-1 Pourcentage des interactions affiliatives et agressives
III-3-2 Dispersion des individus du groupe dans les diffรฉrentes proximitรฉs (Voisinages)
III-3-3 Contact corporel des adultes avec le petit
III-3-4 Contact du juvรฉnile avec les individus des autres classes dโรขge
III-3-5 Toilettage entre le juvรฉnile et les autres membres du groupe
III-3-6 Jeux entre le juvรฉnile et les autres membres du groupe
PARTIE IV : DISCUSSIONย
IV-1 ECOETHOLOGIE DE LโESPECE
IV-1-1 Rรฉpartition des activitรฉs
IV-1-2 Repos
IV-1-3 Dรฉplacement
IV-1-4 Alimentation
IV-1-5 Strates utilisรฉes par lโanimal
IV-2 INTERACTIONS ENTRE JUVENILE ET LES MEMBRES DU GROUPE
IV-2-1 Activitรฉs de soins parentaux
IV-2-2 Choix des partenaires pour le toilettage
IV-2-3 Contact corporel entre les individus
IV-2-4 Toilettage en tant que soin parental
IV-2-5 Jeu en tant quโactivitรฉ de soin parental
IV-2-6 Relations intraspรฉcifiques
IV-2-7 Pressions
CONCLUSIONย
RECOMMANDATIONSย
BIBLIOGRAPHIEย
GLOSSAIREย
ANNEXESย
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