Test de dépistage et Counseling en matière de VIH

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Structure du VIH

Les VIH sont des virus enveloppés de 90 à 120 nanomètres de diamètre. Dans leur forme typique, ils apparaissent comme des particules sphériques cernées par une enveloppe faite d’une couche lipidique à la surface de laquelle émergent des boutons [15]. (cf. figure n°4)
Le VIH 1 comporte [16, 17] :
– une enveloppe constituée d’une double couche lipidique d’origine cellulaire (membrane plasmique), hérissée de spicules glycoprotéiques d’origine virale : la glycoprotéine transmembranaire (gp 41) et la glycoprotéine de surface (gp 120)
– une matrice (MA), constituée de protéine P17, tapisse l’intérieur de la particule virale
– une capsule (CA) (coque de protéines) située au cœur de la particule virale est constituée par la protéine 24 (P24)
– une nucléocapside (NC), constituée principalement par une protéine basique (P7)
– la protéine 6 (P6) : de fonction non encore entièrement précisée est aussi présente. Elle jouerait un rôle dans l’incorporation de VPR (Viral Protein R) lors de l’assemblage de particules virales
– un génome viral représenté par les deux brins simples d’ARN de polarité positive
– des enzymes virales associées à la structure interne : la transcriptase inverse (TI), l’intégrase (IN) et la protéase (PR).
Le VIH-2 se distingue du VIH-1 par ses protéines structurelles. Il comporte ainsi :
– la pg 36 comme glycoprotéine transmembranaire
– la gp 140 comme glycoprotéine externe
– la protéine P26 comme protéine interne majeure
– la protéine P16 comme protéine externe.

Réplication du VIH [15]

Les principales étapes du cycle du VIH réplicatif sont communes à tous les rétrovirus. Leur connaissance est essentielle à la compréhension de la physiopathologie de l’infection VIH et surtout, chacune de ces étapes constitue une cible potentielle pour une thérapie antirétrovirale (ARV).
La figure n°5 ci-dessous illustre les différentes phases de la réplication du VIH.
Figure 5: Cycle de réplication du VIH [15]
La réplication du VIH est un cycle comprenant les phases suivantes :
– la phase de pénétration du virus dans la cellule de l’hôte
– la phase de transcription et d’intégration génomique
– la phase de transcription du pro virus
– la phase d’assemblage et de libération des virus.

Voies de transmission du VIH [8]

Les trois seuls modes de transmission du VIH sont :
– la transmission par voie sexuelle, lors des rapports sexuels non protégés avec une personne infectée
– la transmission par voie sanguine, par exposition au sang d’une personne infectée
– la transmission de la mère à l’enfant, lors de la grossesse, de l’accouchement ou de l’allaitement au sein.
Il n’existe pas à ce jour, d’autres modes de transmission du VIH prouvés. Schématiquement, plus grande est la quantité de virus présent (charge virale) dans le produit biologique contaminant, plus élevé est le risque de transmission. Inversement, l’absence de détection de la charge virale réduit fortement sa transmission sans l’empêcher complètement.

Situations sans risque de transmission [17]

Le VIH n’est pas transmissible :
– par voie respiratoire
– par simple contact social, que ce soit à la maison, dans des soirées, au travail, à l’école ou même en prison
– par l’alimentation ou par l’eau
– par les insectes comme les moustiques
Il n’y a aucun risque :
– à embrasser ou serrer la main d’une personne infectée
– à utiliser des objets ayant été en contact avec une personne infectée (couverts, verres, vêtements, téléphone…)
– d’être contaminé aux toilettes ou dans les piscines.

Diagnostic de l’infection à VIH [18]

Le diagnostic de l’infection à VIH repose sur la mise en évidence des anticorps spécifiques du virus (diagnostic sérologique ou indirect) ou sur la détection du virus lui-même ou de ses composants (diagnostic virologique ou direct).

Diagnostic indirect

Test de dépistage

La détection des anticorps anti-VIH repose sur la réalisation et la visualisation d’une réaction antigène-anticorps entre les anticorps sériques du sujet infecté et des antigènes viraux produits au laboratoire.
La détection des anticorps dans d’autres liquides biologiques tels que les urines ou la salive a été proposée mais l’utilisation du sérum reste la méthode de référence.
Les méthodes de référence pour la visualisation de la réaction antigène-anticorps sont actuellement les méthodes immuno-enzymatiques de type ELIZA. Une nouvelle catégorie de tests dits de quatrième génération, apparue en 1997, est largement utilisée. Par ailleurs, des tests dits rapides, avec une réponse en quelques minutes, sont aussi disponibles et facilement réalisables sans appareils sophistiqués. Ces tests rapides n’ont toutefois pas la même sensibilité que les tests de troisième et quatrième génération au cours de la primo-infection. Cependant, si tous les tests de dépistage, même fiables, comportent un risque de résultats faussement positifs, le recours à des tests de confirmation est nécessaire.

Tests de confirmation

La technique de référence est le Western Blot, technique par laquelle les protéines virales sont séparées par électrophorèse avant d’être transférées sur une membrane de nitrocellulose. La présence d’anticorps dirigés contre une protéine donnée est révélée par une réaction immuno-enzymatique qui matérialise la position de la protéine sous la forme d’une bande colorée.

Diagnostic direct

Test de détection de l’antigène p24

Les antigènes viraux circulants correspondent aux particules virales et aux protéines virales libres. Les méthodes ELIZA commercialisées détectent essentiellement la protéine P24 du VIH-1. La recherche de l’antigène P24 dans le sérum est aujourd’hui indiquée essentiellement chez les nouveau-nés de mère séropositive pour le VIH et lors de la suspicion d’une primo-infection. Dans les tests de quatrième génération, la recherche de l’antigène P24 est couplée à celle des anticorps anti VIH.

Détection du matériel génétique viral

La présence d’ADN viral dans le plasma témoigne d’une réplication virale constante dans l’organisme. La quantification de la charge virale se fait sur des prélèvements de sang sur EDTA en raison de la fragilisation du virus, le plasma doit être décanté et congelé dans les six heures consécutives au prélèvement. La quantification de la charge virale est effectuée au cours du suivi afin d’évaluer l’efficacité du traitement.

Isolement du virus

L’isolement viral se fait à partir des cellules mononuclées sanguines ou du plasma du sujet infecté grâce à l’adjonction de cellules mononuclées de donneurs sains qui servent de support pour la multiplication virale.

Prise en charge de l’infection à VIH

La prise en charge comporte des mesures et attitudes adoptées vis-à-vis des sujets infectés pour prolonger leur suivie et améliorer leurs conditions de vie afin de leur garantir un bien-être [19].

But de la prise en charge de l’infection au VIH

– Réduire la morbidité et la mortalité liées au VIH
– Améliorer la qualité de vie des patients en y associant le soutien psychologique, nutritionnel et le traitement des infections opportunistes
– Restaurer et préserver la fonction immunitaire par le traitement ARV en vue de l’obtention d’une charge virale durablement indétectable.
La prise en charge de l’infection au VIH est multidimensionnelle à savoir psychosociale, nutritionnelle, vaccinale, médicale, clinique, paraclinique et médicamenteuse (prise en charge des infections opportunistes et traitement antirétroviral).
Ce chapitre de prise en charge sera essentiellement axé sur la prise en charge psychosociale avec le counseling VIH/Sida.

Prise en charge psychosociale

La prise en charge psychosociale comprend tout acte, attitude, toute parole qui a pour but de renforcer les capacités psychosociales d’une personne, soit en la tranquillisant, soit en la renforçant, soit en l’encourageant.
Elle consiste également à aider la personne à trouver une solution à ses problèmes et à prendre des décisions sages et courageuses [20]. Elle permet à la personne infectée et/ou affectée par le VIH/Sida de se sentir comprise, épaulée, réconfortée par le conseiller et/ou le personnel de santé. Chaque personne infectée par le VIH est un être humain singulier et unique qui a besoin d’être accompagné afin de faire face aux discriminations sociales liées à la maladie et à certaines craintes, par exemple :
– se voir rejeter par le personnel de santé,
– se voir refuser un emploi, un logement, l’entrée dans une école, dans un pays étranger,
– d’être abandonné par sa famille ou même son conjoint.
La prise en charge psychosociale d’un sujet infecté par le VIH débute par le counseling pré-test et se poursuit toute sa vie. Elle va d’un soutien purement psychologique à des mesures sociales requises.

Le soutien psychologique [21]

Le conseiller doit réunir plusieurs facteurs afin de créer un cadre favorable à l’épanouissement de la personne infectée :
– la disponibilité
– l’accueil
– mettre la personne en confiance pour lui permettre de discuter, de poser des questions en toute sécurité
– aider le patient à accepter son statut sérologique positif
– responsabiliser le patient dans son rôle à jouer dans l’arrêt ou le ralentissement de la propagation du VIH/Sida à travers l’adoption de meilleurs comportements : respecter les mesures de prévention sexuelle, observer les mesures d’hygiène universelle
– aider les personnes atteintes du VIH/Sida à partager les résultats du test avec le(s) partenaire(s) ou un membre de la famille en qui elles ont confiance
– orienter les personnes atteintes du VIH/Sida vers des associations des PVVIH où elles peuvent échanger les expériences et se sentir moins isolées.

Soutien social [21]

La plupart des personnes vivant avec le VIH sont sans travail ou le deviennent. Afin de leur rendre la dignité en leur permettant d’avoir une source de revenus, les activités suivantes doivent être encouragées :
– aide matérielle et projets générateurs de revenus à travers des organisations de micro crédit ou de micro financement soutenues par certaines institutions
– protection juridique des personnes atteintes du VIH tant dans le milieu du travail qu’au niveau de la famille
– prise en charge des orphelins et enfants vulnérables
– visites à domicile.

Le counseling

Le counseling est un terme (tiré de l’anglais) utilisé pour désigner un ensemble de pratiques aussi diverses que celles qui consistent à orienter, aider, informer, soutenir et traiter [22].
L’OMS définit le counseling du VIH/Sida comme « un dialogue confidentiel entre un client et un personnel soignant en vue de permettre au client de surmonter le stress et de prendre des décisions personnelles par rapport au VIH/Sida. Le counseling consiste notamment à évaluer le risque personnel de transmission du VIH et à faciliter l’adoption de comportements préventifs ».
Le counseling du VIH/Sida a deux buts :
– fournir un soutien psychosocial aux personnes infectées et affectées par le VIH/Sida
– prévenir la transmission du VIH en encourageant les changements de comportement et en félicitant les bons comportements.
Le counseling du VIH/Sida se préoccupe des individus, des couples, des familles, des groupes sociaux, etc. Il s’agit notamment de :
– personnes vivant avec le VIH, de leur(s) partenaire(s), de leur famille etc.
– malades du SIDA
– clients des centres de dépistage
– clients des centres de don de sang
– personnes ayant des partenaires multiples
– toxicomanes/alcooliques
– minorités sexuelles (homosexuels, hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes, transgenres,…)
– associations des PVVIH
– orphelins du Sida et autres enfants vulnérables
– professionnels du sexe.
En d’autres termes le counseling VIH/Sida s’adresse à tout le monde.
Le counseling tient compte de :
– le consentement éclairé : le test de dépistage est volontaire, il doit être effectué après que le patient ait donné son consentement éclairé.
– la confidentialité : la relation de confiance est nécessaire à la bonne compréhension d’une information et à la promotion d’un changement de comportement positif et responsable du patient. Le conseiller doit savoir que toute divulgation de renseignements nécessite le consentement préalable du patient.
– le statut sérologique : le test de confirmation pour un résultat positif avant l’annonce du résultat. L’importance d’une telle confirmation est évidente en raison des conséquences psychologiques qui découlent de cette annonce.
– les références socioculturelles : le conseiller doit se rappeler que la culture et la tradition influencent les attitudes et les idées surtout dans les domaines de la maladie et du décès. Il doit être sensible aux différences de culture et reconnaitre ses limites [21].
Le counseling VIH/Sida s’établit avant le dépistage (counseling pré-test), lors du counseling post-test et tout au long de la vie.
 Le counseling pré-test
C’est un entretien individuel d’information préalable au dépistage. Il consiste à obtenir un consentement libre et éclairé du patient, des parents ou du responsable légal chez le mineur conformément aux prescriptions légales sur le VIH/Sida [21].
Un counseling pré-test bien mené facilite l’annonce du résultat. Il s’intéresse essentiellement aux aspects suivants :
– les connaissances du patient en matière de VIH/Sida et la correction des incompréhensions : information sur les modes de transmission, le traitement, les croyances et préjugés par rapport au VIH, l’importance du dépistage, etc.
– l’évaluation du risque chez le patient d’avoir été exposé à l’infection à VIH : en s’informant sur le(s) partenaire(s) sexuel(s), les notions de comportements sexuels à risque, le niveau socio-économique, etc.
– la signification du test et l’impact du résultat par rapport à la vie du client
– les aptitudes du patient à faire face à une situation de crise
– obtenir le consentement libre et éclairé : le patient donne son accord en étant conscient de la signification du test de dépistage et ses conséquences
– préparer le client à recevoir le résultat [21]

LES DROITS FONDAMENTAUX DES PATIENTS ET VIH

Les droits des patients sont les droits que possèdent les personnes qui utilisent le système de santé, qui consultent le personnel des soins de santé ou qui subissent une intervention médicale.
Le consentement aux soins est une notion-clé qui figure dans la plupart des législations nationales concernant les droits des patients [23].
Ils sont formalisés dans le texte de la loi de 2002 dite « loi Kouchner » qui peut se résumer en quatre axes : le patient doit bénéficier de soins conformes à l’état actuel de la science médicale, il doit être informé le plus loyalement possible de son état, il est un acteur de sa prise en charge pour laquelle on devra obtenir son consentement et enfin à la liberté de choix pour tout ce qui concerne sa santé.
Les droits des patients s’appliquent à tous les patients quels que soient son état physique ou mental, sa culture, son origine sociale, ses opinions politiques, son âge, sa race,… Cependant, on note encore certaines limites, stigmatisations, discriminations et mauvaises pratiques à l’endroit des patients vivant avec le VIH/Sida.
En négligeant les droits fondamentaux des patients en matière de VIH/Sida dont l’accès à l’éducation et à l’information sur le VIH/Sida, aux traitements et aux services de soin et d’appui, on entretient la progression de l’épidémie du sida. Il en résulte que ce sont précisément ceux qui auraient le plus besoin d’être informés, éduqués et conseillés qui se trouvent privés de ces services, même lorsque ces derniers sont disponibles.
La stigmatisation et la discrimination peuvent leur bloquer l’accès au traitement, se répercuter sur leur emploi, leur logement et leurs autres droits.

Historique des droits des patients [24,25]

– En 17 avril 1943, l’hôpital public est ouvert à l’ensemble de la société. Il devient un établissement sanitaire et social. Le décret du 17 avril 1943, dans l’urgence du conflit, ouvre l’hôpital public à l’ensemble de la société, sans distinction.
– En octobre 1946, le droit à la santé est inscrit dans le préambule de la constitution de la 4e République. Par son inscription, le droit à la santé acquière un statut constitutionnel.
Le préambule de la Constitution de la 4e République dispose que la nation : « Garantit à tous, notamment à l’enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence ».
– Décembre 1948, le droit à la santé est inscrit dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Celle-ci stipule dans son article 25 que « toute personne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille, notamment (…) pour les soins médicaux ainsi que pour les services sociaux nécessaires… ».
– En 1974 : Première « Charte du malade hospitalisé » en France.
Simone VEIL, ministre de la santé, signe la première charte du malade hospitalisé qui garantit la qualité des soins et le respect de la dignité des personnes hospitalisées dans chaque établissement de santé. Six chapitres composent cette charte :
1. Formalités à l’entrée et à la sortie,
2. Respect de la dignité et de la personnalité,
3. Principales règles à observer à l’hôpital,
4. Liens avec l’extérieur,
5. Informations médicales,
6. Questionnaire de sortie.
Le malade est alors placé au cœur de l’hôpital.
– Années 80 : Premières crises sanitaires en France
A partir des années 80, on voit survenir des crises sanitaires majeures : SIDA, affaire du sang contaminé, vache folle (encéphalopathie), amiante, etc. La prise de décision publique en matière de santé est alors remise en cause.
Parallèlement, on assiste à cette période, à une augmentation des maladies chroniques : la « compliance » (la participation des patients à leur traitement) est nécessaire.
– Le 6 mai 1995 : Deuxième « Charte du patient hospitalisé »
Une charte du patient hospitalisé (et non plus du malade) est adoptée. Au-delà de l’évolution sémantique, elle précise que « le patient hospitalisé n’est pas seulement un malade, il est avant tout une personne avec des droits et des devoirs ».
« Charte du patient hospitalisé », une personne avec des droits et des devoirs :
1. Accessibilité
2. Les établissements de santé sont garants de la qualité
3. L’information accessible et loyale
4. Consentement libre et éclairé
5. Respect de l’intégrité du corps humain
6. Choix de l’établissement
7. La personne hospitalisée est traitée avec égard
8. Confidentialité et secret professionnel
9. Accès au dossier médical
10. Expression et droit de réparation
Cette charte, plus longue que la première, donne un ton plus éducatif.
– En avril 1996 : Apparition du statut du représentant des usagers par une ordonnance JUPPE L’ordonnance du 24 avril 1996 prévoit ainsi une représentation des intérêts des usagers de la santé au conseil d’administration de chaque établissement public de santé, à la Conférence nationale et aux Conférences régionales de santé qui ont pour objectif de définir les priorités de santé publique. « Les usagers et leurs représentants participent activement à l’amélioration de la qualité des prises en charge ».
– De septembre 1998 à juin 1999 : Les premiers états généraux de la santé Ils ont fait apparaitre que les dispositions de protection des droits des malades ne répondaient qu’imparfaitement à leurs attentes et qu’il convenait de les redéfinir et de les développer. A l’issue de ces états généraux de la santé, deux données essentielles ont émergé :
o au plan individuel : la méconnaissance des usagers concernant leurs droits
o au plan collectif : le souhait des usagers de pouvoir s’exprimer davantage sur les questions afférentes au système de santé.
– Le 4 mars 2002 : La loi relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé simplifie et réunifie tous les textes préexistants sur les droits des usagers en santé
La loi n°2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et la qualité du système de santé définitivement adoptée par le Parlement le 19 février 2002, est promulguée. Elle simplifie et réunifie tous les textes préexistants sur les droits des usagers en santé. On retrouve notamment les thématiques suivantes :
1. Egalité d’accès aux soins
2. Respects de l’intégrité du corps humain
3. Droit à l’intimité
4. Libre choix et consentement
5. Prise en compte de la douleur
6. Confidentialité et secret professionnel
7. Accompagnement de fin de vie
8. Droit à l’information (accès au dossier médical)
– Le 2 mars 2006 la « Troisième charte du patient hospitalisé »
La circulaire du 2 mars 2006 publie la charte de la personne hospitalisée qui vient actualiser et remplacer celle de 1995. Charte de seize pages organisées en onze chapitres et dotée d’un index, d’une annexe rappelant les principaux textes ayant servi à son élaboration et d’un résumé.
La charte reprend en les développant les chapitres de la charte de 1995 et apporte de nouvelles notions : le droit à l’information, l’attention particulière à la fin de vie et le respect de la dignité, la désignation d’une personne de confiance, le droit de refus de traitement ou de demande de leur interruption, les conditions dans lesquelles un médecin est autorisé à interrompre ou limiter des actes lorsqu’une personne n’est pas en mesure d’exprimer sa volonté, la possibilité de rédiger des directives anticipées, une plus grande information sur la recherche biomédicale et le consentement des personnes y participant, l’accès direct aux informations médicales le concernant , le droit de saisir la commission des relations avec les usagers et de la qualité (CRUQ) et la description de la procédure d’indemnisation et de conciliation.

Les patients vivant avec le VIH/SIDA

Les PVVIH continuent à être exposées à des niveaux élevés de discrimination et de stigmatisation du fait de leur séropositivité dans le monde et en particulier en Afrique.
La stigmatisation et la discrimination brident les efforts entrepris pour mettre fin à l’épidémie du VIH car elles découragent les PVVIH de révéler leur statut aux membres de leur famille et à leurs partenaires sexuels, elles sapent également la capacité et la volonté des PVVIH à accéder et à adhérer à un traitement malgré la multitude de textes internationaux prônant l’égalité des hommes dans le monde à l’instar de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948. Cette-dernière considérée comme creuset de tous les grands principes des Droits de l’Homme, affirme dès son préambule et ses articles suivants : l’universalité, l’inaliénabilité et l’indivisibilité des droits humains.
L’article premier de la Déclaration énonce en substance : « Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ».
Les chapitres suivants énonceront les différents droits fondamentaux des patients s’appliquant à tous les usagers des structures hospitalières y compris les PVVIH/Sida. Il s’agit :
– du respect de la dignité et de la vie privée
– de la non-discrimination
– de la prise en charge de la douleur
– du respect de la vie et accompagnement en fin de vie
– de l’information
– du consentement- personne de confiance- refus de soin
– du droit de se plaindre

Respect de la dignité et de la vie privée des PVVIH

La dignité est intrinsèque à la condition humaine (Déclaration Universelle des Droits de l’Homme). C’est une qualité entière qui ne se fragmente pas. Elle appelle un entier respect de la personne et de la personnalité passée, présente et future.
Sa reconnaissance est à la fois propre (de soi-même) et réciproque (de la part de l’autre). La dignité qu’un patient ressent dépend de son propre regard sur lui-même, d’autant plus qu’elle lui semble menacée, mais tout autant, du regard que les autres portent sur lui.
L’ABCDE, proposé à titre pédagogique et mnémotechnique, est inspiré de Chocehinov, moyennant de discrètes modifications liées à la traduction.
– Attitude : celle des soignants suppose leur adhésion aux principes ci-dessus et l’attention qu’ils portent à leur manière d’être.
– Bienveillance : elle est fondamentale pour ne faire passer aucun intérêt (y compris de proches) avant celui de la personne soignée. On sera à l’écoute et attentif à la façon dont elle conçoit son bien-être et souhaite être considérée. Il ne s’agit pas seulement de soigner la maladie, mais aussi de prendre soin de la personne.
– Comportement : découlant de l’attitude, il est respectueux, ouvert, authentique, à l’égard d’un patient toujours digne d’attention(s).
– Dialogue : verbal et infra-verbal (regard), c’est un élément majeur d’échanges dans la relation. Il est nécessaire de favoriser les conditions de son déroulement, propices à la confiance.
– Empathie : le soignant doit s’efforcer de ne pas oublier que, s’il agit, pour lui, d’un malade ou d’une maladie parmi beaucoup d’autres, pour le patient sa situation est unique et représente une crise majeure de son existence [26, 27].
Tous les soignants et d’une façon générale, tous les personnels d’un hôpital doivent être sensibilisés à la dignité des PVVIH et à son respect. Ce respect s’impose particulièrement à ces-dernières d’autant plus que certaines peuvent être affaiblies, car ayant perdu leur santé, leur statut social (travail, ressources, famille,…), une partie de leurs moyens physiques ou mentaux.
Le patient vivant avec le VIH a droit au respect de sa vie privée tout autant que n’importe quel autre patient. La « charte de la personne hospitalisée » insiste sur le fait que « l’intimité du patient doit être préservée lors des soins, des toilettes, des consultations et des visites médicales ». Le PVVIH hospitalisé a également le droit de demander que sa présence dans une structure sanitaire ne soit pas divulguée. De même, la chambre du malade est assimilée par la jurisprudence à un lieu privé. Le malade peut donc refuser des visites. Le respect de la confidentialité du courrier, des communications téléphoniques et des entretiens avec des visiteurs ou des professionnels de santé doit être garanti. Les journalistes, photographes, démarcheurs et représentants n’ont pas accès aux malades, sauf accord de ceux-ci et du directeur de l’établissement.
Tout personnel de santé doit porter la plus grande considération et attention et considération à toute personne quels que soient son état physique ou mental, sa culture, son origine sociale, ses opinions politiques, son âge,… Renvoi à Art. L1110-2 du code de la Santé Publique (CSP) : « La personne malade a le droit au respect de sa dignité » ; la Charte de la personne hospitalisée : « La personne hospitalisée est traitée avec égard. Ses croyances sont respectées. Son intimité doit être préservée ainsi que sa tranquillité » ; « Le respect de la vie privée est garanti à toute personne ainsi que la confidentialité des informations personnelles, administratives, médicales et sociales qui le concernent ».
Les Codes Harmonisés de Déontologie et d’Exercice CEDEAO mentionnent le respect de la vie et de l’être humain faisant partir des devoirs généraux des praticiens et stipule dans son article 2 : « Le respect de la vie, de la personne humaine, de sa dignité et de l’environnement constitue en toutes circonstances le devoir primordial du praticien. Un praticien doit se destiner à fournir des soins médicaux compétents, avec compassion et respect pour les droits de l’homme et la dignité des patients. Le respect dû à la personne humaine ne cesse pas de s’imposer après la mort. ».

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
I. GENERALITES SUR LE VIH
1. Définition et historique
1.1. Définition
1.2. Historique
2. Situation épidémiologique de l’infection au VIH
2.1. Dans le monde
2.2. En Afrique subsaharienne
2.3. Au Sénégal
3. Agent pathogène
3.1. Structure du VIH
3.2. Réplication du VIH
3.3. Voies de transmission du VIH
3.4. Situations sans risque de transmission
4. Diagnostic de l’infection à VIH
4.1. Diagnostic indirect
4.1.1. Test de dépistage
4.1.2. Tests de confirmation
4.2. Diagnostic direct
4.2.1. Test de détection de l’antigène p24
4.2.2. Détection du matériel génétique viral
4.2.3. Isolement du virus
5. Prise en charge de l’infection à VIH
5.1. But de la prise en charge de l’infection au VIH
5.2. Prise en charge psychosociale
5.2.1. Le soutien psychologique
5.2.2. Soutien social
II. LES DROITS FONDAMENTAUX DES PATIENTS ET VIH
1. Historique des droits des patients
2. Les patients vivant avec le VIH/SIDA
2.1. Respect de la dignité et de la vie privée des PVVIH
2.2. Non-discrimination des PVVIH
2.3. La prise en charge de la douleur chez les PVVIH
2.4. Respect de la vie et accompagnement en fin de vie
2.5. L’information des PVVIH
2.6. Consentement- Personne de confiance- Refus de soin
2.7. Le droit de se plaindre
DEUXIEME PARTIE
I. METHODOLOGIE
1. Cadre d’étude
2. Type d’étude
3. Durée d’étude
4. Critères d’inclusion
5. Critères de non inclusion
6. Méthode de recueil des données
7. Méthode d’analyse des résultats
8. Difficultés rencontrées
II. RESULTATS
1. Caractéristiques démographiques et socioéconomiques
1.1. Répartition selon la classe d’âge
1.2. Répartition de l’échantillon suivant le sexe
1.3. Répartition de l’échantillon selon la nationalité
1.4. Répartition selon le statut matrimonial
1.5. Répartition selon le niveau d’étude
1.6. Répartition selon la religion
1.8. Répartition selon l’ethnie
1.9. Répartition selon la structure hospitalière
1.10. Répartition selon l’ancienneté du statut sérologique
2. Connaissance des modes de transmission et des moyens de prévention du VIH
2.1. Connaissance des modes de transmission
2.1.1. Répartition du niveau de connaissance des moyens de transmission du VIH selon l’âge des patients
2.1.2. Répartition du niveau de connaissance des modes de transmission du VIH selon le niveau d’étude
2.1.3. Répartition de la connaissance des modes de transmission du VIH selon l’ancienneté du statut sérologique
2.2. Connaissance des moyens de prévention
2.2.1. Répartition de la connaissance des moyens de prévention du VIH suivant l’âge
2.2.2. Répartition de la connaissance des moyens de prévention du VIH selon le niveau d’étude
3. Test de dépistage et Counseling en matière de VIH
4. Confidentialité des résultats des patients
4.1. Répartition des patients selon ceux qui ont informé ou non leur conjoint
4.2. Qui est présent à l’annonce du résultat
5. Des actes discriminatoires
6. Les sanctions en matière du VIH
6.1. Répartition du niveau de connaissances des sanctions relative au VIH
6.2. Connaissance des actes de transmission volontaire du VIH
1. Caractéristiques démographiques et socio-économiques
1.1. Selon le sexe
1.2. Selon l’âge
1.3. Selon la profession et le niveau d’étude
1.4. Selon le statut matrimonial
2. Connaissances des droits des patients VIH
2.1. Connaissance des voies de transmission et des moyens de prévention du VIH/Sida
2.2. Test de dépistage et counseling en matière de VIH
2.3. Confidentialité du statut sérologique
2.4. Les actes discriminatoires envers les patients VIH
CONCLUSION ET SUGGESTIONS
REFERENCES
ANNEXES

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