HISTOIRE NATURELLE DE L’INFECTION AU VIH CHEZ L’HOMME
L’histoire naturelle de l’infection au VIH désigne l’ordre dans lequel se déroulent les manifestationscliniques, biologiques et immuno-virologiques de l’infection au VIH, en dehors de toute interventionthérapeutique. Elle comporte quatre phases qui sont : la primo infection, la phase asymptomatique, laphase d’immunodépression mineure et la phase d’immunodépression majeure ou de sida.
Primo infection
Elle survient 2 à 6 semaines après la pénétration du virus dans l’organisme et correspond à la période de séroconversion. À ce moment, le virus se diffuse très rapidement dans le corps,et l’infection s’établit de façon définitive dans l’organisme. Ce stade est souvent asymptomatique mais, dans30% à 50% des cas, des manifestations cliniques peuvent apparaitre : on parle de primo infectionsymptomatique ou de syndrome rétroviral aigu. Son diagnostic associé à une prise en charge précoce,permet d’améliorer le pronostic de l’infection au VIH. Les manifestations cliniques les plus fréquemment rencontrées sont :
❖la fièvre ;
❖l’asthénie, les myalgies, les arthralgies et les céphalées ;
❖les adénopathies disséminées ;
❖le rash cutané ;
❖les pharyngites érythémateuses avec dysphagie.
À la biologie on note deux types de perturbations :
– Des perturbations hématologiques : une thrombopénie le plus souvent suivie d’une leucopénie àtype de neutropénie et de lymphopénie. Celle-ci, fait place ensuite à une hyper-lymphocytose portantsur les CD8 avec de grands lymphocytes CD8 hyper basophiles, bleutés ; la lymphopénie CD4 estconstante avec un rapport CD4/CD8 <1.
– Des perturbations hépatiques avec une hépatite aigüe cytolytique.
PRISE EN CHARGE DE L’INFECTION AU VIH
La prise en charge est l’ensemble des mesures et attitudes prises vis-à-vis des sujets infectés, afin deprolonger leur survie et d’améliorer leurs conditions de vie pour leur garantir un bien-être [25].
Test de dépistage du VIH
Le dépistage du VIH constitue un élément majeur dans la stratégie de prévention. Il est recommandé devant toute situation épidémiologique à risque. Au Sénégal, le test de dépistage est volontaire et gratuit, il doit faire l’objet d’un consentement préalablelibre et éclairé. Ainsi, tous les centres de dépistage, les cliniques et les laboratoires qui pratiquent des tests VIH sont tenus d’offrir gratuitement des services de counselling avant et après chaque test VIH. Pour les enfants âgés de moins de 15 ans, l’avis des parents ou du représentant légal est requis avant tout dépistageVIH [26]. Tout résultat de test de dépistage à VIH/Sida est confidentiel et ne peut être remis par la personne habilitéequ’aux personnes suivantes :
❖La personne ayant subi le test ;
❖Le représentant légal de l’enfant mineur ou de l’adulte incapable ayant subi le test ;
❖L’autorité compétente ayant requis le test ;
❖La personne habilitée par celui qui a subi le test.
Prise en charge psycho-sociale
Elle comprend tout acte, toute attitude, toute parole qui a pour but de renforcer les capacités psychosociales d’une personne, soit en la tranquillisant, soit en la renforçant, soit en l’encourageant. Elle consisteégalement à aider la personne à trouver une solution à ses problèmes et à prendre des décisions sages etcourageuses [25]. La prise en charge psycho-sociale d’un sujet infecté par le VIH débute depuis le counselling pré-test et sepoursuit toute sa vie. Cette prise en charge psycho-sociale s’établit :
❖Lors de l’entretien individuel d’information réalisé avant le dépistage, encore appelé counselling prétest, qui consiste à obtenir un consentement libre et éclairé du patient, des parents ou duresponsable légal chez le mineur comme le prescrit la loi sur le VIH/Sida [26].
❖Lors du counselling post test et pour le reste du suivi, à aider le patient et son entourage à vivrepositivement la séropositivité, et à adopter un comportement responsable.
Chaque personne infectée est un cas spécifique. Les PVVIH ont besoin d’être soutenues pour faire face auxmultiples défis de la maladie qui, à l’état actuel des connaissances ne se guérit pas et engendre encore desdiscriminations sociales [25]. Dans le cas particulier de l’enfant, la délivrance de l’information reste délicate. Les pédiatres utilisentl’information dite partielle en réalisant un heureux compromis entre la nécessité de donner des repèresaux mineurs tout en ménageant les réticences des parents à nommer formellement la maladie [19]. Ainsi, le médecin et l’assistant social sont au centre de ce soutien psychosocial, qui constitue un pilierimportant de la prise en charge des PVVIH.
Prise en charge nutritionnelle
Le volet nutritionnel est une composante obligatoire dans tout programme de prise en charge des PVVIH. La malnutrition est considérée comme un cofacteur de progression rapide de l’infection vers le stade desida [27]. La prise en charge nutritionnelle commence par l’évaluation de l’état nutritionnel et des conseilsde régime d’ordre général [27] à savoir :
❖S’alimenter régulièrement ;
❖Savoir fractionner les repas ;
❖Varier l’alimentation en mangeant chaque jour des aliments énergétiques, riches en protéines etsurtout des fruits et légumes ;
❖Éviter l’alcool, le tabac et les excitants ;
❖Faire du sport ;
❖Consommer de l’eau potable .
Dans le cas particulier de l’enfant né de mère séropositive, la politique nationale en matière d’alimentationa changé au Sénégal. En effet, il est recommandé dorénavant de faire l’allaitement maternel protégé. Onentend par allaitement maternel protégé un allaitement sous couvert d’une trithérapie ARV chez la mère(comme prophylaxie ou comme traitement) et d’une prophylaxie chez l’enfant.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTÉRATURE
I. DÉFINITION
II. SITUATION ÉPIDÉMIOLOGIQUE DE L’INFECTION AU VIH
II.1. DANS LE MONDE
II.2. EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE
II.3. AU SÉNÉGAL
II.4. LE CAS DES ENFANTS
III. AGENT PATHOGÈNE
III.1. STRUCTURE DU VIH
III.2. TROPISME DU VIH
III.3. RÉPLICATION DU VIH
III.4. VOIES DE TRANSMISSION DU VIH
IV. HISTOIRE NATURELLE DE L’INFECTION AU VIH CHEZ L’HOMME
IV.1. PRIMO INFECTION
IV.2. PHASE DE SÉROPOSITIVITÉ ASYMPTOMATIQUE
IV.3. PHASE D’IMMUNODÉPRESSION MINEURE
IV.4. PHASE D’IMMUNODÉPRESSION SÉVÈRE OU DE SIDA
IV.5. CLASSIFICATIONS
V. PRISE EN CHARGE DE L’INFECTION AU VIH
V.1. PRISE EN CHARGE PSYCHO-SOCIALE
V.2. PRISE EN CHARGE NUTRITIONNELLE
V.3. PRISE EN CHARGE VACCINALE
V.4. PRISE EN CHARGE MÉDICALE
V.5. PRISE EN CHARGE DES INFECTIONS OPPORTUNISTES
V.6. PRISE EN CHARGE PAR LES MÉDICAMENTS ANTIRÉTROVIRAUX (ARV)
V.7. PRÉVENTION DE L ’INFECTION AU VIH
VI. ATTITUDES ET PRATIQUES DU PERSONNEL MÉDICAL
VI.1. DÉFINITION ET CONCEPTS
VI.2. STIGMATISATION ET DISCRIMINATION DES PERSONNES INFECTÉES PAR LE VIH
VII. TRANSMISSION DU VIH EN MILIEU DE SOINS
VII.1. ÉPIDÉMIOLOGIE DE LA TRANSMISSION DU VIH EN MILIEU DE SOINS
VII.2. ACTION DES AGENTS PHYSIQUES ET CHIMIQUES SUR LE VIH
VII.3. PRÉVENTION DES AES EN MILIEU DE SOINS
VII.4. PRISE EN CHARGE DES ACCIDENTS D’EXPOSITION
DEUXIÈME PARTIE : NOTRE ETUDE
I. CADRE DE L’ÉTUDE
I.1. HISTORIQUE
I.2. SERVICES ET PRESTATIONS OFFERTES
I.3. PERSONNEL
II. MÉTHODOLOGIE
II.1. PÉRIODE D’ÉTUDE
II.2. TYPE D’ÉTUDE
II.3. POPULATION D’ÉTUDE
II.4. DÉFINITION OPÉRATIONNELLE DES VARIABLES
II.5. COLLECTE DES DONNÉES
II.6. ASPECTS ÉTHIQUES
II.7. PLAN D’ANALYSE
III. RÉSULTATS
III.1. ÉTUDE DESCRIPTIVE
III.1.1. Taux de participation
III.1.2. Caractéristiques socioprofessionnelles
III.1.3. Prise en charge des PVVIH
III.1.4. Accidents avec exposition au sang
III.1.5. Besoin de formation
III.2. ÉTUDE ANALYTIQUE
III.2.1. Prise en charge des PVVIH
III.2.2. Accidents avec exposition au sang
III.2.3. Formation
IV. DISCUSSION
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
RÉFÉRENCES
ANNEXES