Territorialité envers les groupes voisins et étrangers (« Nasty neighbors effect ») chez Propithecus verreauxi

La majorité des primates vivent en groupes (van Shaik et al., 1992, Sussman et al., 1987) et habitent un territoire généralement caractérisé par des frontières bien délimitées (Kummer, 1971). La relation qu‘un groupe maintient donc avec ses voisins est l‘un des aspects les plus importants du comportement social chez les animaux territoriaux. Dépendamment du régime alimentaire, la distribution et la disponibilité des ressources, certaines espèces peuvent, par conséquent, défendre leurs territoires à l‘encontre des intrusions des groupes voisins existants (Cheney, 1987 ; van Shaik, 1989 ; Isbell, 1991 ; Koenig, 2002). Par conséquent, chez ces espèces vivant en société, la décision de retrait ou d‘attaque lors des confrontations dépend de facteurs sociaux et écologiques.

Les compétitions entre les groupes territoriaux incluent souvent des coûts élevés, par conséquent, c‘est avantageux pour les groupes de bien peser les coûts avant d‘entrer dans un conflit ou de se retirer selon le contexte écologique et social (Wilson et al., 2001). La territorialité peut avoir des avantages significatifs, mais elle est également coûteuse (Taborsky, 1984), en particulier dans les formes de dépenses en énergie (Ewald, 1983) et dans le risque des blessures (Cant et al., 2002). Chez un certain nombre d’espèces, des conséquences fatales de compétition ont été décrites (par exemple, chez plusieurs espèces de fourmis, Wilson, 1971; chez les loups, Mech, 1994; les babouins jaunes, Shopland, 1982; les chimpanzés, Goodall, 1986; Wilson et Wrangham, 2003; Wilson et al., 2004; Townsend et al., 2007; Williams et al., 2008). Donc, dans des situations de menace, contester un groupe équivaut à une estimation effective des facteurs et surtout une estimation de l‘influence du résultat à l‘issue de la compétition. Par conséquent une réponse appropriée et coordonnée parait être cruciale pour la survie des membres du groupe.

En outre, la capacité de distinguer des individus étrangers et voisins est assez répandue chez les animaux. Ceci est typiquement connu sous le nom de « Dear enemy effect ». Cette théorie peut s‘expliquer principalement par deux hypothèses qui ont été déduites par la variation de la réponse lors des rencontres envers des groupes voisins (familiar group) et des groupes étrangers (unfamiliar group). Premièrement, l‘hypothèse de familiarité prédit que, quand la relation avec les voisins est scellée et invariable, les propriétaires d‘un territoire doivent répondre moins agressivement contre l‘intrusion des voisins par rapport aux étrangers. Ceci s‘explique par le fait que ce sont des groupes familiers et que la réduction de l‘agression des uns envers les autres réduirait les chances de blessures et de perte d‘énergie (Temeles, 1994). Deuxièmement, l‘autre revers de l‘hypothèse est que, les propriétaires des lieux doivent répondre plus agressivement à l‘intrusion des étrangers parce que ces derniers peuvent entrer en compétition pour de nouveaux territoires ou pour se reproduire contrairement aux voisins, qui eux, n‘entre en compétition que pour la reproduction. Ceci peut représenter une sérieuse menace pour le groupe (Yedenberg et al. 1994 ; Temeles, 1994).

Milieu d’étude

Localisation géographique

La présente étude a été menée dans La forêt de Kirindy/CNFEREF (Centre National de Formation, d‘Etude et de Recherche en Environnement et Foresterie), appelée auparavant Kirindy/CFPF (Centre de Formation Professionnelle Forestière). La recherche s‘est faite du 06 Avril au 17 Juillet 2013. La forêt de Kirindy se situe dans la partie Ouest de Madagascar et fait partie de la région du Menabe (Figure 1). La station forestière dans cette forêt dense sèche et caducifoliée se trouve approximativement à 60 km au Nord de la ville de Morondava, sur la Route Nationale RN8A vers Belo-sur-Tsiribihina, et à environ 44°39’E de longitude et 20°40’S de latitude. Son altitude varie entre 18 à 40 m. Elle se trouve entre les villages de Marofandilia et Beroboka. Sa superficie est de 12500 ha. Depuis 1993, le Deutsche Primaten Zentrum Göttingen, Germany (DPZ) a établi trois sites d‘études CS5, CS7 et N5 dans cette forêt et effectue des recherches permanentes sur l‘ensemble de la faune de Vertébrés.

Site d’étude

L‘étude sur terrain a été effectuée dans le site local nommé CS7. Plus précisément, ce site se trouve au Sud de la piste CONOCO, à environ 2 km à l‘Est du camp DPZ. Il est constitué par plusieurs parcelles rectangulaires de 25 m x 25 m ou 50 m x 50 m dont chaque parcelle est numérotée. Le système de repérage est simple : des lettres de A à W vont du Nord vers le Sud et des numéros de 1 à 30 d‘Ouest vers l‘Est. Au total, il couvre environ 100 ha de forêt. Il est traversé par la rivière Kirindy qui est saisonnière car elle manque d‘eau pendant la saison sèche.

Climat : Température et Humidité

Le climat de la région est caractérisé par une saisonnalité prononcée avec une saison chaude et humide entre décembre et avril, une saison fraîche et sèche entre mai et septembre et une transition chaude et sèche d‘octobre à novembre (Sorg et Rohner, 1996). La température annuelle moyenne à Morondava est de 24,7°C. Les moyennes des minimum et maximum sont 19°C et 30,7°C. Il est à noter que pendant la saison sèche, la température descend jusqu‘à 4°C la nuit et remonte pendant la levée du jour. Le diagramme ombrothérmique de Morondava montre que la saison la plus sèche se trouve entre mi-avril jusqu‘à mi-novembre et la saison la plus humide s‘étend de mi-décembre à mi-mars .

Faune

Cette forêt présente une très riche communauté de primates. Les recherches effectuées antérieurement se sont concentrées particulièrement sur les mammifères. Ainsi, huit espèces de lémuriens ont été inventoriées par différents chercheurs à savoir Microcebus berthae, Microcebus murinus, Propithecus verreauxi, Eulemur rufifrons, Cheirogaleus medius, Mirza coquereli, Phaner pallescens, Lepilemur ruficaudatus (Ganzhorn et al., 1996; Mittermeier et al., 2010 ; Kappeler et Fichtel, 2012). En plus de ces espèces de Lémuriens, plus d‘une vingtaine d‘espèces de Mammifères sont rencontrées dans cette forêt , avec sept espèces d‘Insectivores, cinq espèces de Rongeurs dont le fameux rat géant sauteur Hypogeomis antimena, trois espèces de Carnivores dont Cryptoprocta ferox ou Fossa et sept de chauves souris (Ganzhorn et al., 1996). La forêt héberge également de  nombreuses espèces d‘Oiseaux au nombre de 40 dont 13 sont endémiques de la région (Raherilalao et Wilmé, 2008), et plusieurs espèces herpétofauniques avec 14 espèces d‘Amphibiens et 42 espèces de Reptiles (Raselimanana, 2008).

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Table des matières

INTRODUCTION
I. MILIEU D‘ETUDE
I.1 Milieu d‘étude
I.1.1 Localisation géographique
I.1.2 Site d‘étude
I.1.3 Climat : Température et Humidité
I.1.4 Faune
I.1.5 Flore
II. MATERIELS ET METHODES
II.1 Espèce étudiée : Propithecus verreauxi
II.1.1 Position systématique
II.1.2 Description et Distribution géographique
II.1.3 Biologie et Ecologie
II.1.4 Régime alimentaire
II.1.5 Reproduction et vie sociale
II.1.6 Statut de conservation
II.2 Etude des réactions des individus face aux playbacks
II.2.1 Choix des groupes et des animaux focaux
II.2.2 Expérience de playback
II.2.3 Design expérimentale
II.2.4 Analyse de données enregistrées
II.3 Analyses statistiques
II.3.1 Test de rang Wilcoxon
II.3.2 Analyse en composantes principales (ACP)
II.3.3 Analyse Linear Mixed Models (LMM)
III. RESULTATS
III.1 Différence entre la perception des différents playbacks
III.1.1 Différence entre Unfamiliar call et Familiar call
III.1.2 Différence par localisation de l‘expérience (Core area vs. Overlap)
III.1.3 Différence par sexe
III.1.4 Analyse en composantes principales des données (ACP)
III.2 Analyse avec le Linear Mixed Models (LMM)
IV. DISCUSSION
CONCLUSION
PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS
BIBLIOGRAPHIE

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