La pensรฉe รฉconomique des Physiocraties
Notion รฉconomique Les physiocrates, dans leurs รฉtudes sur lโรฉconomie, se distinguent des autres auteurs grรขce ร 3 points essentiels :
๏ง Lโordre รฉconomique : Lโidรฉe vient des critiques du mercantilisme6 sur lโenrichissement, lโagriculture productrice nette, libรฉralisme afin dโassurer un revenu รฉlevรฉ ร lโagriculture, les rapports entre les classes et le tableau รฉconomique.
๏ง La richesse : Elle ne se confond pas avec le stock monรฉtaire car tout dรฉpend de la consommation productive, c’est-ร -dire, ce que lโon peut consommer sans sโappauvrir. Elle ne se confond pas plus avec la population.
๏ง ยซ Seule lโagriculture est productrice nette ยป : ยซ Les travaux de lโagriculture dรฉdommagent des frais, payent la main dโoeuvre de la culture, procurent des gains aux laboureurs et de plus, ils produisent les revenus des biens fonds (la rente fonciรจre). Ceux qui achรจtent les ouvrages dโindustrie, payent les frais, la main dโoeuvre et le gain des marchands, mais ces ouvrages ne paient aucun revenu au delร . Lโindustrie et le commerce sont stรฉriles, et on ferait double emploi si, dans le but de calculer la valeur du produit national, lโon additionnait la valeur des biens agricoles et celle des biens industriels. Seule la libertรฉ peut assurer un revenu รฉlevรฉ ร lโagriculture. Elle rรฉduit les coรปts et abolit les monopoles. Elle permet dโobtenir de bons prix et dโรฉlever la productivitรฉ ยป Quesnay.
Les classes socio-รฉconomiques Lโordre รฉconomique rรจgle les rapports entre les trois classes fondamentales : classe productive, classe des propriรฉtaires et classe stรฉrile.
๏ถ La classe productive : ย ยป celle qui fait renaรฎtre par la culture du territoire, les richesses annuelles de la Nation ย ยป Il sโagit en fait des fermiers qui font des avances :
o avances primitives: dรฉpense en capital fixe (machines etc.).
o avances annuelles: capital circulant (semences et salaires).
๏ถ La classe des propriรฉtaires comprend le souverain, les possesseurs de terre et les dรฉcimateursย ยป. Elle subsiste par le revenu ou produit net qui lui est payรฉ annuellement par la classe productive. Cette classe par sa distribution (naturelle) conditionne le dรฉveloppement harmonieux du pays, il est donc nรฉcessaire de protรฉger la ย ยป propriรฉtรฉ fonciรจre qui est le prolongement de la libertรฉ individuelle… ยซย . Ces propriรฉtaires font aussi des avances, les avances fonciรจres : fonds de terre ou infrastructures (de la part du souverain).
๏ถ La classe stรฉrile. Tous les autres… dont les dรฉpenses sont payรฉes par la classe productive et celle des propriรฉtaires.
Le ยซ Tableau รฉconomiqueยป selon Quesnay Le Zizac : (La troisiรจme invention capitale aprรจs lโรฉcriture et la monnaie (Mirabeau)) Selon Quesnay, le tableau รฉconomique est le reflet de lโordre รฉconomique : Dans sa premiรจre version, le ZIZAC, Quesnay montre le rรดle central de la distribution effectuรฉe pour moitiรฉ entre moyens de subsistance et pour moitiรฉ de produits faรงonnรฉs (ou propension ร consommer). Soit une avance par la classe productive de 2 milliards qui produit 3 milliards dont 2 de produit net. Soit la classe productive (I) qui alloue ses 2 milliards de produit net ร la classe des propriรฉtaires (II) ; celle ci rรฉpartit ses dรฉpenses raison de 1 milliards pour classe productive (I) et I milliards pour la classe stรฉrile (III) et ร leur tour chaque classe rรฉpartit ร raison de ยฝ entre dรฉpenses agricoles et commerciales etc. Le tableau lui mรชme รฉtudie les flux des dรฉpense entre catรฉgories reprรฉsentatives, il est typiquement macro-รฉconomique et on peut mรชme lโinterprรฉter au delร de lโรฉtat stationnaire comme un phรฉnomรจne multiplicateur. Soit 5 milliards dโavances annuelles, ร raison de 2 pour la classe I, 2 (en fait du revenu) pour la classe II et 1 pour la classe III. La classe II conserve sa propension ร consommer (I/2 entre I et III). Lโargent (2 milliards) de la classe stรฉrile est utilisรฉ pour acheter de la subsistance ร la classe I. Nรฉanmoins la classe I achรจte 1 milliards ร la classe stรฉrile. Au total, la classe productive auto consomme 2 milliards, verse 2 milliards aux propriรฉtaires et achรจte 1 milliards aux ย ยป stรฉriles ยซย . Elle effectue ainsi 5 milliards de dรฉpenses. Les physiocrates ont forgรฉs leur nom ร partir de ยซ physis ยป qui signifie nature et ยซ kratos ยป pour puissance ยซ Seule la terre qui crรฉe de la valeur ยป. La terre est lโunique source des richesses et que cโest lโagriculture que les multiplie. Mirabeau dans un commentaire du tableau รฉconomique des physiocrates met en รฉvidence lโorigine de la valeur crรฉรฉe par la classe des cultivateurs, puis sa circulation : ยซ Dโentre ces biens tout ce qui consomme celui qui cultive (la terre) est subsistance : il nโy a que ce quโil peut vendre quโil soit richesse ยป. Si lโhomme cultive la terre avec ses bras, il nโen retirera que sa subsistance et celle de sa famille, en vivant mรชme pauvrement. Il faut donc quโil se procure de lโaide telle que la machine qui lui fournit plus de produit, et qui lui demande moins dโentretien. Le prรฉcurseur de la thรฉorie classique Franรงois Quesnay est le premier ร avoir lโambition de thรฉoriser le secteur agricole. Il a mis en รฉvidence lโimportance de lโactivitรฉ agricole dans son principe de pensรฉe รฉconomique. Selon Quesnay, Seule la fonction de cultivateur pouvait gรฉnรฉrer le produit net. La valeur de ce dernier est mesurรฉe par la diffรฉrence entre le volume de la production aux charges de locations des terres reรงues par les propriรฉtaires terriens et dโacquisitions des outils de production reรงus par les artisans. Pour les deux autres classes, ils ne peuvent pas crรฉer des produits nets parce quโils dรฉpensent tous ses revenus en consommant des produits agricoles.
La pensรฉe politique des physiocraties
ย ย Les physiocrates considรจrent lโexistence de lโordre naturel dans le domaine รฉconomique. Comme ils ne considรจrent que lโagriculture comme base lโactivitรฉ productrice, cela implique que les physiocrates croient la vertu de lโordre naturel dans le secteur agricole. Lโordre naturel : une certaine conception de la nature, lโhomme et de la sociรฉtรฉ. Il existe des lois naturelles: ยซla lรฉgislation positive consiste donc dans la dรฉclaration des lois naturelles, constitutives de lโordre รฉvidemment le plus avantageux possible aux homme rรฉunis ยป en sociรฉtรฉ. (Droit Naturel). Les transgressions du droit naturel sont la source de tous les maux. Dโoรน une nรฉgation de lโhistoire et une immuabilitรฉ de lโordre des choses. Lโhomme est soumis aux lois naturelles, mรป par lโhรฉdonisme (il est dans la nature humaine de maximiser son intรฉrรชt personnel) et une certaine sociabilitรฉ (le XVIIIยฐ est le siรจcle de la bienveillance). La sociรฉtรฉ, rรฉgie par le contrat social, met en harmonie les intรฉrรชts particuliers et la sociรฉtรฉ; ยซ lโintรฉrรชt particulier est le premier lien de la sociรฉtรฉ; dโoรน il suit que la sociรฉtรฉ est dโautant plus assurรฉe que lโintรฉrรชt particulier est le plus abri ยป ( Mirabeau). Les hommes sont รฉgaux, mais lโinรฉgalitรฉ est le fruit des diffรฉrences de milieu et de capacitรฉ dans le travail. Dโoรน lโidรฉe que la libertรฉ implique la libertรฉ de sa personne et celle des choses acquises par le travail. Toute atteinte ร la libertรฉ du commerce et de lโindustrie est une atteinte aux droits de lโhomme; la libertรฉ permet la concurrence et la diminution des coรปts. Il faut donc condamner les monopoles et privilรจges.
Le progrรจs de la rente et du profit
ย ย ย ยป Montrant le Progrรจs de la Rente et du Profit, compte tenu dโune augmentation du Capital ยซย , David Ricardo analyse le profit et la rente en ย ยป quarters ย ยป de blรฉ, rapportรฉs au capital investi, estimรฉ lui aussi en ย ยป quarters ย ยป de blรฉ. Le principe ย ยป fondamental ย ยป de 1844 est pleinement appliquรฉ: le taux de profit agricole dรฉtermine mรฉcaniquement le taux de profit moyen dans la mesure oรน, au stade รฉvolutif de la sociรฉtรฉ, il existe une particularitรฉ des rendements agricoles dรฉcroissants.Lโoriginalitรฉ de son analyse apparaรฎt dรจs les premiรจres hypothรจses du raisonnement : absence de progrรจs technique, augmentation du capital et de la production dans la mรชme proportion, fixitรฉ des salaires rรฉels. Dans ce cadre, Ricardo fait rentrer les principes gรฉnรฉraux de rรฉaffectation du capital et de pรฉrรฉquation des taux de profit. Le Tableau comporte deux parties : la premiรจre montre en dรฉtail comment lโaccumulation du capital de faรงon extensive sur huit doses de terre entraรฎne une baisse rรฉcurrente du profit et une hausse de la rente sur les doses de capital antรฉrieures. Le rapport du produit net physique au capital investi physique, le ย ยป profit ย ยป selon Ricardo est donnรฉ en sรฉrie dรฉcroissante, au nom du prรฉjugรฉ agronomique. La seconde partie donne les rรฉsultats globaux du profit et de la rente (quantitรฉs globales et taux moyen) et de la production pour lโensemble du capital investi par pรฉriode. Elle souligne la relation inversement proportionnelle entre le profit et la rente, quand il y a accumulation du capital agricole au stade ย ยป รฉvolutif ย ยป de la sociรฉtรฉ. Ricardo est convaincu de lโoriginalitรฉ de sa dรฉcouverte: ย ยป Cโest une vision des effets de lโaccumulation qui est extrรชmement curieuse et nโa, je pense, jamais รฉtรฉ รฉvoquรฉe jusquโร prรฉsent ยซย . Selon la thรฉorie classique, le niveau de salaire rรฉsulte de la rรฉmunรฉration des classes sociales travailleuse. Elle doit รชtre dรฉterminรฉe par le niveau de dรฉpense qui permet de renouveler la force de travail des salariรฉs. Donc, cโest une somme qui permet dโapporter la subsistance dโun travailleur avec sa famille. Les classiques considรจrent que seul le travail de transformations qui appartient au domaine que la science รฉconomique. En effet, selon Ricardo, seuls les marchandises reproductibles qui ont les qualitรฉs des biens รฉconomiques. Or, seuls les produits manufacturรฉs qui satisfont parfaitement cette condition. Nรฉanmoins, la thรฉorie de salaire classique รฉvoque la dรฉpendance de lโรฉquilibre รฉconomique ร la production agricole. Parce que le salaire doit รชtre une fonction croissante du prix de blรฉ du fait que le blรฉ est le principal moyen de subsistance des travailleurs. La thรฉorie classique est favorable ร la rรฉalisation de profit par lโentrepreneur. Or, le profit de lโentrepreneur est formรฉ par le rรฉsidu de montant de recette des produits vendus moins les rentes des propriรฉtaires de terrains et les salaires des travailleurs. Si le prix de blรฉ augmente, le salaire augmente, alors le profit diminue, donc, lโentreprise secondaire stagne. Au contraire, si le prix de blรฉ diminue, le salaire diminue. Cela amรฉliore la crรฉation de profit ; dโoรน le dรฉveloppement des entreprises. En bref, la thรฉorie classique est inconsciemment favorable ร la diminution du prix des produits agricoles. Toutefois, la diminution ne doit pas rรฉsulter dโune rรฉglementation mais par le marchรฉ lui-mรชme. Cela suppose que, selon la thรฉorie classique, le dรฉveloppement industriel est provoquรฉ par le dรฉveloppement du secteur agricole et la possibilitรฉ de mรฉcanisation et lโรฉconomie dโรฉchelle sur lโactivitรฉ agricole. Cela permet une diminution du coรปt unitaire des produits agricoles et la diminution de prix de vente.
Besoin nutritionnel important et urgent
ย ย Le premier principal objectif de lโOMD15 actuellement est dโรฉliminer lโextrรชme pauvretรฉ et la faim. Partout dans le monde, et mรชme ร Madagascar, il existe deux cibles principales :
๏ถ Rรฉduction de moitiรฉ de la proportion de la population dont le revenu est infรฉrieur ร un dollar par jour
๏ถ Rรฉduire de moitiรฉ la proportion de la population qui souffre de la faim
Chez plusieurs pays en dรฉveloppement, la population sโaccroรฎt de maniรจre prรฉpondรฉrante avec un taux de 2,5%16. La production agricole doit nรฉcessairement suivre ce mouvement afin que la population soit mieux nourrie. La hausse des niveaux de revenu engendre une demande dโautres produits aussi bien que de denrรฉes alimentaires supplรฉmentaires. Dans la plupart des cas, le secteur agricole ne peut que difficilement absorber les nouvelles couches de la population active qui font leur apparition. Il faut donc que les secteurs non agricoles, comme lโindustrie et les services, connaissent ร leur tour une expansion rapide, laquelle exigera dโimportants investissements en capital. En raison de la prรฉdominance de lโagriculture, ces investissements doivent provenir en grande partie du secteur agricole. Celui-ci a donc la double obligation dโaccroรฎtre sa production et de fournir du capital ร dโautres secteurs afin de promouvoir la croissance รฉconomique tout en continuant ร assurer le bien-รชtre des agriculteurs et de leurs familles. Le besoin de nourriture et le rendement extrรชmement bas de la production agricole exigent que la plupart des effectifs de main dโลuvre et des ressources fonciรจres des pays ร revenu faible soient consacrรฉs ร lโagriculture. Dans les premiers temps lโagriculture occupe de 60 ร 80% de la population, et la moitiรฉ โ ou davantage โ du revenu national en est peut รชtre tirรฉe. Mรชme si lโagriculture consomme peu de capital par travailleur, sa consommation totale de capital national peut รชtre importante. Alors que le dรฉveloppement agricole exige avant tout la mobilisation et utilisation efficace de la terre, de la main-dโลuvre et dโautres ressources dont lโagriculture dispose dรฉjร , au contraire, pour dรฉvelopper dโautres secteurs ou dโautres parties de lโรฉconomie, il faut crรฉer ou transformer ces ressources de base.
Qualitรฉ de la vie rurale
ย ย Tant que les citadins sโefforceront de dissuader les ruraux dโaccรฉder ร lโenvironnement ยซ de luxe ยป, relativement mieux รฉquipรฉ et moins ferme qui est le leur, les avantages quโils cherchent ร prรฉserver continueront ร attirer la masse de la population rurale. Le problรจme ne consiste donc pas ร repousser les ruraux mais ร amรฉnager la vie des communautรฉs rurales pour la rendre attrayante et relativement stable, et ร crรฉer les conditions dโune agriculture productive et dโun secteur rural non agricole en expansion. Il faut pour cela mettre ร la disposition des ruraux des services accessibles et de bonne qualitรฉ en plus des possibilitรฉs dโemploi. Les infrastructures nรฉcessaires en matiรจre de routes, de communications et dโadduction dโeau contribuent non seulement ร rendre la vie plus agrรฉable mais aussi ร dรฉvelopper la production. Il faut รฉgalement prรฉvoir des mesures institutionnelles et culturelles pour donner aux ruraux une importance et une influence comparables ร celles des citadins. Il faut enfin compenser les risques et les servitudes de la vie ร la campagne par la mise en place de services sociaux, dโinfrastructures et de possibilitรฉs culturelles.
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Table des matiรจres
Introduction
PARTIE I: CONCEPT ECONOMIQUE SUR LโEXPLOITATION DES TERRES
CHAPITRE I : THEORIE ECONOMIQUE SUR LโEXPLOITATION DES TERRESย
I.1. Thรฉorie physiocrate (1756-1768)
I.2. Thรฉorie de Ricardo
CHAPITRE II : NOTIONS FONDAMENTALES SUR LโEXPLOITATION DES TERRES
II.1. Complication dans lโexploitation
II.2. Conditions prioritaires du redressement de lโagriculture
PARTIE II: ANALYSE DESCRIPTIVE SUR LA SITUATION DE MADAGASCAR
CHAPITRE III : CADRAGE MACROECONOMIQUE
III.1. Contexte gรฉnรฉral sur lโagriculture
III.2. Problรจmes fondamentaux influant la production ร Madagascar
CHAPITRE IV : STRATEGIES DE DEVELOPPEMENT
IV.1. Plan de manลuvre en relation directe avec lโagriculture
IV.2. Gestion des terres
Conclusion
Annexes
Bibliographie et webographie
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