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Le système intensif ou moderne
Localisation
Plus récent, apparu au début des années 1980, le système intensif ou moderne est périurbain car localisé essentiellement dans la banlieue de Dakar dans la zone des Niayes. Cette zone s’inscrit administrativement dans les quatre régions bordant la frange maritime du nord du pays : Dakar, Thiès, Louga et Saint-Louis. Elle s’étire sur une longueur de 180 km, et sa largeur varie de 5 à 30 km à l’intérieur des terres. Elle est généralement limitée dans sa partie intérieure par la route nationale Dakar-Saint-Louis. Elle couvre 40,9 % du territoire national et constitue un milieu assez original caractérisé par des dunes et des dépressions souvent inondées par l’affleurement de la nappe phréatique et par un climat assez favorable. La région des Niayes bénéficie d’un microclimat assez particulier par rapport aux autres parties du pays qui s’intègrent dans les mêmes domaines climatiques qu’elle. Elle est caractérisée par des températures modérées influencées par la circulation des alizés maritimes soufflés par les courants froids des Açores. La température mensuelle moyenne la plus chaude oscille autour de 27,5°C à Dakar et survient en juillet et août. De novembre à février, la température maximale est inférieure à 28°C et la température minimale est inférieure à 18°C sur la quasi-totalité de la grande côte. Les ressources en eau dans les Niayes proviennent, de nos jours, essentiellement de la nappe phréatique des sables quaternaires qui caractérisent ce milieu. Cette nappe est d’une importance capitale par ces multiples usages. En effet, elle est utilisée, entre autre, pour l’alimentation des animaux et pour les besoins agricoles qui confèrent à la région toute son importance agronomique [22].
Le système moderne comprend actuellement les grandes fermes laitières de NIACOULRAB, de WAYEMBAM et tout récemment la ferme PAST-AGRI.
A côté de ces grandes fermes, un réseau de fermes plus modestes (ferme de Pout, de Sangalkam, etc.) s’est tissé tout autour de Dakar et au niveau de la région de Thiès, sur l’initiative d’opérateurs économiques privés qui pour la plupart étaient complètement étrangers au secteur de l’élevage ou qui ont bénéficié de projets d’introduction de races importées [11].
Races exploitées
Ce système moderne exploite des races exotiques hautes productrices de lait importées des pays tempérés et permet de limiter les contraintes génétiques connues chez les races locales.
La première race introduite dans les Niayes fut le zébu pakistanais qui est issu du croisement entre le Sahiwal et le Red Sindhi. Elle fut importée de la Tunisie en 1965. La production laitière de la Pakistanaise est supérieure à celle de la Ndama et est estimée à 1688 litres de lait pour 288 jours de lactation [14].
La seconde race introduite dans cette zone fut le Guzerat en 1967 en provenance du Brésil.
Cette race a des performances laitières meilleures que celles de la Pakistanaise [16].
Ensuite, la Montbéliarde fut introduite dans cette zone des Niayes en 1976.
Aujourd’hui, on rencontre dans cette zone, surtout deux races de bovins laitiers : la Jersiaise et la Holstein.
Caractéristiques et objectifs du système
Le système intensif ou moderne reste limité à quelques privilégiés à cause des lourds investissements qu’il nécessite (bâtiments, parcelles de cultures fourragères, matériel de traite, intrants vétérinaires et alimentaires).
Dans ce système, des techniques modernes de production sont utilisées et ce sont surtout les races exotiques hautes productrices de lait qui sont exploitées.
L’objectif majeur du système moderne est de satisfaire la forte demande en lait et produits laitiers des agglomérations urbaines [26]. Cependant, l’incidence de ce mode de production reste minime car les effectifs du système intensif constituent 1% du cheptel bovin [66].
Déterminants de l’évolution de la production laitière et problèmes rencontrés
Tendances actuelles et facteurs d’évolution de la production laitière périurbaine
Le Sénégal a une production nationale faible, irrégulière et fortement marquée par une variation saisonnière. Le système extensif traditionnel détient la plus grande partie du cheptel, car les effectifs du système intensif constituent seulement 1% du cheptel bovin [66] et la part des fermes intensives périurbaines reste toujours faible, de l’ordre de 2% de la production totale.
Facteurs d’influences politique et socio-économique
En 2004, la production annuelle nationale a été estimée à 114 millions de litres dont 84% pour le lait de vache et 16% pour le lait des petits ruminants [65]. Sous l’effet conjugué de la croissance démographique et de l’urbanisation, la demande intérieure en lait et produits laitiers reste nettement supérieure à la production nationale. En effet, au moment où la demande nationale est estimée à plus de 360 millions de litres de lait par an, la production locale ne dépasse guère 114 millions de litres par an, d’où le recours sans cesse croissant aux importations. Le volume en équivalent lait importé, de 31. 000 tonnes pour 32 milliards de F CFA en 2003, est passé à 34794 tonnes pour une valeur de 36. 7 milliards de FCFA en 2004. Ceci traduit une augmentation des importations de presque 5 milliards de dollars en un an.
Conscient du faible niveau de la production locale, les pouvoirs publics sénégalais ont très tôt mis en œuvre des politiques d’amélioration de la production laitière. C’est ainsi que de 1995 à 1998, trois campagnes d’insémination artificielle (IA) ont été menées par le PAPEL dans le bassin Arachidier. S’inspirant du programme du PAPEL, le PRODAM a aussi intégré un volet IA dans ses activités de développement rural à Matam depuis 1996 [28]. Toujours pour accroître la production laitière par l’IA, d’autres initiatives privées ou collectives ont été mises en place, à l’image de la « Maison des Eleveurs » dans la région de Saint Louis [33]. En 1999 et 2000, c’est au tour des pouvoirs publics de prendre la relève à travers des campagnes nationales d’insémination artificielle (PNIA), avec l’objectif d’inséminer 5000 vaches locales par an [64].
Possibilités d’intensification
Aussi, dans le souci d’accroître la productivité, de réaliser la sécurité alimentaire et de lutter contre la pauvreté en milieu pastoral, le Ministère de l’élevage a élaboré en avril 2005, une lettre de politique de développement de l’élevage (LPDE) en cours d’approbation pour son application en 2005-2009 [61]. Cette LPDE s’oriente autour de 3 axes stratégiques :
¾ Assainissement de l’environnement de la production pour l’amélioration de la compétitivité par le renforcement de la sécurité alimentaire des aliments et la protection zoo-sanitaire, le renforcement de la prophylaxie médicale du cheptel, la modernisation des circuits de commercialisation et de distribution ;
¾ Intensification de la production à travers la création de fermes privées modernes (FPM) grâce à la mise en place d’un Fonds d’appui à la stabulation (FONSTAB) et de Centre d’impulsion pour la modernisation de l’élevage (CIMELS) ;
¾ Sécurisation de l’élevage pastoral, basée sur l’amélioration de la gestion de l’espace, le renforcement des infrastructures pastorales, le renforcement des capacités des éleveurs, l’amélioration de l’accès au crédit entre autres.
Les faibles performances constatées au niveau de la production locale, malgré les divers efforts d’amélioration, résulteraient de l’action conjuguée d’un certain nombre de facteurs. Parmi ces facteurs, on peut citer les contraintes climatiques, les contraintes alimentaires et les contraintes sanitaires.
Contraintes majeures au développement de la production laitière nationale
Contraintes climatiques
En matière d’élevage, le climat constitue la contrainte la plus déterminante car il conditionne, d’une part, les ressources alimentaires et, d’autre part, le bien être du bétail. La forte variabilité de la pluviométrie dans l’espace et dans le temps fait que la disponibilité des pâturages est très limitée en quantité et en qualité, surtout pour le système traditionnel qui caractérise l’élevage au Sénégal. En effet, dans la plupart des pays en Afrique au Sud du Sahara, les fortes variations annuelles des ressources alimentaires du cheptel, liées aux régimes pluviométriques, entraînent de fortes irrégularités des productions animales [42].
Par ailleurs, d’après PAGOT (1985), les températures tropicales élevées constituent une contrainte importante pour la production laitière intensive axée pour la plupart sur l’exploitation des races importées. De nombreuses études ont montré que le séjour prolongé à des températures supérieures à 25°C, particulièrement dans des ambiances humides, entraîne, entre autres perturbations, une réduction de l’ingestion de matière sèche, une chute de la production et de la fertilité des animaux.
Contraintes alimentaires et d’abreuvement du cheptel
Les contraintes alimentaires et d’abreuvement du cheptel constituent le problème majeur du développement de la production laitière au Sénégal. Selon DIOP (1997), l’élevage sénégalais se pratique, en grande partie, par le mode extensif, et reste tributaire des aléas géoclimatiques. Ce qui se traduit par des problèmes de disponibilité en aliments et en eau durant la période de soudure correspondant à la saison sèche. Ceci a pour conséquence directe la chute de la production.
Par ailleurs, la superficie totale des parcours est évaluée à 12 millions ha, avec une productivité de 500 à 3 000 kg de MS/ha. A cela s’ajoutent une baisse continue des superficies destinées aux zones de parcours et une réduction de l’accès aux cours d’eau pour l’abreuvement du cheptel, au profit du développement des activités agricoles et hydro-agricoles [28].
En système intensif, pour limiter ce problème alimentaire, on a recours aux sous-produits agricoles et agro-industriels. Mais pour des raisons multiples, ces sous-produits, bien qu’ils soient produits au Sénégal, sont d’accès difficile. En outre, le coût des aliments concentrés demeure un facteur limitant, en sachant que l’alimentation représente 50 à 60% des coûts de production [17].
Contraintes sanitaires
Situation sanitaire
La situation zoo-sanitaire est relativement satisfaisante en ce qui concerne la maîtrise des grandes épizooties [33].
L’élevage traditionnel continue de payer un lourd tribut à un certain nombre de pathologies comme les maladies telluriques (botulisme, charbons, tétanos), la fièvre aphteuse et le parasitisme interne.
Par contre, dans les systèmes d’élevage intensif et semi-intensif, les problèmes sanitaires les plus fréquents restent les pathologies podales (le piétin), la dermatose nodulaire, la fièvre aphteuse et les mammites. Ces dernières sont plus fréquemment rencontrées chez les races hautes productrices de lait. Aussi une mortalité embryonnaire ou juvénile élevée due au manque d’adaptation climatique et pathologique des femelles exploitées reste de mise.
Affections mammaires
Ces affections comprennent principalement les affections de la peau du trayon et les mammites.
Affections de la peau du trayon
Les affections entraînant les lésions de la peau du trayon sont d’origine bactérienne ou virale.
Affections d’origine bactérienne
La staphylococcie
C’est une affection purulente, banale, mais à caractère contagieux avec formation de petites pustules. Ces pustules peuvent devenir coalescentes et donner des lésions de formes variées. La staphylococcie est due à une colonisation de plaies préexistantes, le plus souvent, par Staphylococcus aureus. Ce germe est une cause majeure des infections mammaires ; il est très souvent présent sur la peau des trayons et il existe une corrélation entre la colonisation de l’orifice du trayon par cette bactérie et des lésions cutanées du trayon.
Pour un diagnostic de certitude, le praticien pourra effectuer la ponction ou l’écouvillonnage de quelques pustules pour un envoi rapide au laboratoire pour analyse bactériologique.
Le S. aureus étant sensible à de nombreux médicaments et antiseptiques [13], une bonne hygiène, avant et après la traite, permet la maîtrise de l’affection due à ce germe.
La thélite nodulaire tuberculoïde
C’est une affection chronique à allure enzootique, spécifique du trayon. Elle touche généralement les jeunes animaux, rarement au-delà du troisième vêlage [13]. Elle est due à Mycobacterium aquae. Ce germe présente une communauté allergique avec les bacilles tuberculeux. L’affection évolue en trois stades à savoir :
9 Induration : se forme au milieu, à la base ou sur tout le trayon. On note une déformation du trayon et la palpation donne l’impression que l’on a glissé une pièce de monnaie sous la peau.
9 Nodule : l’induration du stade précédent devient plus volumineuse et la peau devient grisâtre puis gris violacée puis violacée et enfin violette. Le nodule est plus chaud que le reste du trayon. Le nombre de nodule est variable.
9 Ulcération : l’éclatement des nodules donne des ulcères qui seront comblés par des croûtes épaisses, marron foncé à noire. La cicatrisation sera longue à obtenir, surtout si la traite est maintenue.
Il n’existe pas de traitement spécifique pour la thélite nodulaire tuberculoïde. Pour éviter une dissémination du germe dans le troupeau, il est nécessaire de bien respecter les règles de l’hygiène et de traire ces vaches en dernier.
Epidémiologie et étiologie des mammites
Epidémiologie
Evolution des mammites dans l’élevage
L’évolution des mammites est variable en fonction des germes en cause. Certaines espèces bactériennes telles Staphylococcus aureus, Steptococcus dysgalactiae, Pseudomonas aeruginosa, sont le plus souvent responsables d’infections chroniques de type subclinique. Par contre, les entérobactéries (E. coli, Klebsiella pneumoniae, Enterobacter aerogenes…), Str. uberis et les streptocoques du groupe D (Str. faecalis, faecium) sont fréquemment impliqués dans les mammites cliniques, notamment au vêlage. Néanmoins, une faible proportion des infections dues à des entérobactéries peut persister sous une forme subclinique.
La contagiosité est également variable. Les formes les plus sévères qui entraînent presque à tout coup la réforme des animaux sont les mammites à Nocardia et à Corynebacterium pyogenes pour lesquelles il y a une perte fonctionnelle de la glande mammaire. Ces mammites sont rebelles aux traitements en lactation par les antibiotiques [56].
Sources d’infection et voies de transmission
Les espèces bactériennes impliquées dans les infections mammaires de la vache sont présentes sur l’animal lui-même ou dans son environnement [38, 56]. Dans le premier cas, les micro-organismes sont transmis de quartiers à quartiers essentiellement pendant la traite par les mains du trayeur, les gobelets trayeurs, les lavettes. Quant aux bactéries d’environnement, la plupart survivent et se multiplient dans la litière et les animaux s’infectent entre les traites. Cependant lorsque le niveau d’infection par ces espèces bactériennes est élevé dans un troupeau, leur transmission peut également s’effectuer pendant la traite[56].
Facteurs prédisposants
L’infection de la glande mammaire est favorisée par une multitude de facteurs. En effet, les mammites impliquent la participation de trois biosystèmes qui sont l’environnement, l’agent infectieux et l’animal [56]. En dehors donc de l’agent infectieux, l’établissement de l’infection et le déclenchement de la mammite dépendent à la fois des capacités de défense de l’hôte (facteurs intrinsèques) et des facteurs extérieurs qui peuvent modifier les interactions qui s’établissent entre les micro-organismes et l’animal.
Facteurs intrinsèques
La morphologie de la mamelle et du trayon
La probabilité de contamination du trayon est largement influencée par la conformation de la mamelle et des trayons. Les mamelles pendulaires, les longs trayons et les trayons en forme de cylindrique augmentent les risques de traumatismes, soit accidentels, soit liés à leur inadaptation à la traite mécanique [56].
Les animaux à traite rapide perdent l’élasticité du sphincter et ont un large diamètre du canal du trayon qui reste ouvert même en dehors de la traite prédisposant ainsi ces animaux à des infections mammaires [50].
Le stade de lactation
En dehors de toute infection, les numérations cellulaires sont faibles pendant la période du pic de lactation puis elles augmentent jusqu’au tarissement [67]. Ce phénomène peut être lié à une dilution du nombre des cellules dans un volume de lait plus ou moins grand lors du pic de lactation [20, 45, 44].
Le numéro de lactation
La réceptivité de la mamelle à l’infection augmente avec le nombre de lactations [19, 50]. Il existe une relation entre l’âge de l’animal et son statut sanitaire ; plus il est âgé, plus grands sont les risques qu’il soit infecté.
Le niveau de production laitière
Diverses études ont montré l’existence de corrélation positive (0,30 à 0,44) entre le niveau de production laitière et la sensibilité aux mammites [30]. Ainsi, les races ayant des aptitudes particulières ou sélectionnées par l’Homme pour leur haut niveau de production sont prédisposées aux mammites [19].
La rétention lactée
La rétention lactée est surtout favorisée par le stress qui entraîne une décharge par les glandes surrénales de l’adrénaline dont l’effet est la constriction des vaisseaux et capillaires sanguins ; ce qui inhibe la contraction des cellules myoépithéliales responsables de l’éjection du lait des cavités alvéolaires [72]. Comme milieu de culture par excellence, le lait en rétention dans les galactophores, est un facteur de risque de mammite.
Les pathologies intercurrentes
Diverses études épidémiologiques ont montré l’existence de relations entre les pathologies nutritionnelles ou infectieuses péripartum et les mammites. L’acidose du rumen est connue pour favoriser l’apparition de mammites à Streptococcus bovis et à Candida albicans [30].
Facteurs extrinsèques
Certains facteurs du milieu sont susceptibles d’augmenter la sensibilité des mamelles à l’infection.
La machine à traire
La machine à traire peut influencer le déclenchement des affections mammaires [50, 27] en :
9 contaminant une vache saine avec des germes pathogènes,
9 provoquant la pénétration de micro-organismes dans le trayon,
9 réduisant la résistance de la vache.
Aussi, les infections mammaires sont plus fréquentes lors du mauvais réglage de la machine à traire.
Les blessures et autres traumatismes des trayons
Les blessures des trayons peuvent être dues à la présence d’éléments vulnérants (fils de fer barbelés, grilles de caniveaux à déjection…) ; mais le plus souvent, c’est le piétinement du trayon par l’animal lui-même ou par une autre vache du troupeau qui en est la cause directe. Toutes les blessures du trayon, même celles apparemment bénignes, cicatrisent difficilement à cause de l’exposition permanente des trayons à toutes sortes d’agressions, de la traite et de l’écoulement du lait. Il en résulte des séquelles qui rendent le quartier plus sensible à des infections ultérieures [68].
L’environnement
Les conditions de logement des vaches laitières jouent un rôle important dans l’épidémiologie des infections mammaires en déterminant largement la fréquence des blessures de trayon et l’importance de la contamination des litières par des micro-organismes dits d’environnement. La litière joue un rôle important dans l’augmentation du risque infectieux [57]. Selon SERYES (1985), parmi les facteurs favorisant la contamination des litières on peut citer:
9 la nature de la litière : la sciure de bois constitue un substrat très favorable à la multiplication des bactéries coliformes et notamment des Klebsiella et Enterobacter ;
9 la présence des excréments ;
9 la température des litières et l’ambiance du bâtiment.
L’exposition au froid intense, aux courants d’air, à une humidité excessive ou à une chaleur extrême, peut prédisposer la vache à une infection mammaire. Aussi, la présence de boues, après une période de fortes pluies, peut contribuer à la multiplication des germes [30].
L’alimentation
La synthèse des « antibiotiques internes » et celle de la substance kératinisée bactériostatique du canal du trayon seraient perturbées par une alimentation non équilibrée. Les troubles de l’équilibre nutritionnel (herbe riche en phytœstrogènes ou en azote) favorisent le passage à l’état aigu des infections mammaires latentes ou subcliniques [19, 56]. En effet, selon PLOMMET et ROGUINSKY cités par DUPONT (1980), l’excès d’azote inhibe la synthèse des acides gras insaturés présents dans le revêtement interne du canal du trayon. De même, les carences ou les déséquilibres minéraux et vitaminiques entraîneraient une diminution de la phagocytose. En effet, les carences en sélénium, en vitamine E, en zinc, cuivre et cobalt ont été régulièrement rencontrés dans les troupeaux laitiers à forte incidence de mammites.
Par ailleurs, le manque de cellulose dans la ration est un facteur qui favorise l’apparition de l’acidose du rumen et cette dernière rend l’animal plus vulnérable.
Impacts des mammites en élevage bovin laitier
Les mammites ont des répercussions sur tous les acteurs de la filière : producteur, transformateur et consommateur.
Importance médicale des mammites
Les mammites sont responsables d’une morbidité très grande dans les troupeaux laitiers. Selon CHAUFFAUD cité par GUEYE (1987), en France, toutes les étables étaient touchées par l’infection mammaire. Selon les troupeaux, 5 à 70 % des vaches étaient atteintes de mammites et 10 % des vaches présentaient chaque année, au moins une fois, une mammite clinique. Par ailleurs, un cas clinique décelé correspond environ à 40 cas d’infection subcliniques.
Enfin, environ 6% des mortalités sont dues à la mammite et plus d’une vache sur quatre quitte
le troupeau parce que son pis n’est plus en santé [53].
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Table des matières
Introduction
PREMIERE PARTIE : PROBLEMATIQUE DES MAMMITES EN ELEVAGE BOVIN LAITIER INTENSIF
CHAPITRE I : Les élevages de bovins laitiers en zone périurbaine.
I. Caractéristiques et systèmes de production
I.1. Le système agropastoral ou pastoral semi-intensif
I.1.1. Localisation
I.1.2. Races exploitées
I.1.3. Caractéristiques du système
I.2. Le système intensif ou moderne
1.2.1. Localisation
1.2.2. Races exploitées
1.2.3. Caractéristiques et objectifs du système
II. Déterminants de l’évolution de la production laitière et problèmes rencontrés
II.1. Tendances actuelles et facteurs d’évolution de la production laitière périurbaine
II.1.1. Facteurs d’influences politique et socio-économique
II.1.2. Possibilités d’intensification
II.2. Contraintes majeures au développement de la production laitière nationale
II.2.1. Contraintes climatiques
II.2.2. Contraintes alimentaires et d’abreuvement du cheptel
II.2.3. Contraintes sanitaires
II.2.3.1. Situation sanitaire
II.2.3.2. Affections mammaires
II.2.3.2.1. Affections de la peau du trayon
II.2.3.2.1.1. Affections d’origine bactérienne
II.2.3.2.1.2. Affections d’origine virale
II.2.3.2.1.3. Autres affections
II.2.3.2.2. Mammites
CHAPITRE II : les mammites et leurs conséquences
I. Epidémiologie et étiologie des mammites
I.1. Epidémiologie
I.1.1. Evolution des mammites dans l’élevage
I.1.2. Sources d’infection et voies de transmission
I.2. Etiologie des mammites
I.2.1. Facteurs déterminants
I.2.1.1. Les causes primaires
I.2.1.1.1. Germes contagieux
I.2.1.1.2. Germes d d’environnement
I.2.1.2. Les causes secondaires
I.2.1.2.1. Champignons
I.2.2. Facteurs prédisposants
I.2.2.1. Facteurs intrinsèques
I.2.2.1.1. La morphologie de la mamelle et du trayon
I.2.2.1.2. Le stade de lactation
I.2.2.1.3. Le numéro de lactation
I.2.2.1.4. Le niveau de production laitière
I.2.2.1.5. La rétention lactée
I.2.2.1.6. Les pathologies intercurrentes
I.2.2.2. Facteurs extrinsèques
I.2.2.2.1. La machine à traire
I.2.2.2.2. Les blessures et autres traumatismes des trayons
I.2.2.2.3. L’environnement
I.2.2.2.4. L’alimentation
II. Impacts des mammites en élevage bovin laitier
II.1. Importance médicale des mammites
II.2. Impact économique
II.3. Impact technologique
III. Mécanismes d’impact des mammites sur la production laitière
III.1. Particularités anatomiques de la glande mammaire de la vache
III.2. Les mécanismes naturels de défense de la mamelle
III.2.1. Au niveau du trayon
III.2.2. Au niveau de la mamelle
III.3. Mécanismes d’action des germes pathogènes
IV. Conséquences des mammites sur la qualité du lait et la santé humaine
IV.1. Altération de la qualité du lait
IV.2. Conséquences hygiéniques des mammites
V. Diagnostic et contrôle des mammites
V.1. Diagnostic
V.1.1. Tests de dépistage des mammites subcliniques
V.1.1.1. Les méthodes de numération des cellules du lait
V.1.1.1.1. Comptage automatique optique en fluorescence
V.1.1.1.2. Comptage avec le coulter-Counter
V.1.1.2. Le Californian Mastitis Test (CMT)
V.1.1.3. Le détecteur de mammite
V.1.2. Diagnostic bactériologique
V.2. Contrôle des mammites
V.2.1. Traitement des mammites
V.2.1.1. Traitement par voie galactophore
V.2.1.2. Traitement par voie générale
V.2.1.3. Aspects pharmacocinétiques des médicaments
V.2.1.4. Traitement des mammites et santé publique
V.2.2. Prophylaxie des infections mammaires
V.2.2.1. Hygiène de la traite
V.2.2.2. Traitement au tarissement
V.2.2.3. Reformes des animaux incurables
V.2.2.4. Autres mesures
DEUXIEME PARTIE : EXPERIMENTATION
CHAPITRE I : Lieu d’étude
I. Ferme laitière de Wayembam
I.1. Productions animales
I.1.1. Les petits ruminants
I.1.2. Les bovins
I.1.2.1. Caractéristiques et performances des races exotiques exploitées
I.1.2.2. Alimentation et suivi sanitaire
I.1.2.3. Le lait et sa commercialisation
I.2. Productions végétales
II. Ferme laitière de Niacoulrab
II.1. Productions animales
II.1.1. Le cheptel de petits ruminants
II.1.2. Le cheptel des bovins
II.1.2.1. Les races exotiques exploitées
II.1.2.2. Alimentation et suivi sanitaire
II.1.2.3. Le lait et sa commercialisation
II.2. Productions végétales
CHAPITRE II : Matériel et méthodes
I. Matériel
I.1. Matériel animal
I.2. Matériel de terrain
I.3. Matériel de Laboratoire
II. Méthodes
II.1. Sur le terrain
II.1.1. Echantillonnage
II.1.2. Collecte des informations
II.1.3. Le test de CMT
II.1.3.1. Principe et technique de réalisation
II.1.3.2. Lecture et interprétation
II.1.4. Prélèvement de lait
II.2. Au laboratoire
II.2.1. La constitution des pools
II.2.2. La préparation des milieux de culture
II.2.3. Isolement des germes
II.2.4. Identification des germes
II.2.5. Antibiogramme
II.3. Analyse des données
CHAPITRE III : Résultats et discussion
I. Résultats
I.1. Sur le terrain
I.1.1. Caractéristiques de l’échantillon
I.1.2. Résultats du CMT
I.1.2.1. Effet du stade de lactation sur les résultats du CMT
I.1.2.2. Effet du numéro de lactation sur les résultats du CMT
I.2. Au laboratoire
I.2.1. Résultats de l’examen bactériologique
I.2.2. Résultats de l’antibiogramme
I. Discussion
II.1. Matériel et méthodes
II.2. Résultats du CMT
II.3. Résultats bactériologiques
II. Recommandations
III.1. Amélioration des conditions d’élevage
III.2. Amélioration de l’hygiène de la traite
III.2.1. Entretien et utilisation de la machine à traire
III.2.2. Recommandations à l’égard des trayeurs
III.3. Gestion du tarissement
III.4. Autres mesures
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
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