Technologies de l’information et de la communication

Technologies de l’information et de la communication

Cadre théorique

Pour débuter ce travail, une revue de littérature des ouvrages, articles, thèses et autres sources (émissions de télévision, de radio…) qui répondaient aux thématiques à savoir l’IE ainsi que les utilisations des TIC dans un but d’influence politique a été réalisée. Au total, plus de 200 documents ont été rassemblés pour réaliser la partie théorique. Les sources principales se trouvent dans les points suivants ainsi que dans la bibliographie. 2.1 Définitions Afin de bien comprendre les thématiques variées abordées dans le cadre de ce travail et d’avoir une base théorique pour la réalisation du questionnaire, différentes notions essentielles ont été définies. 2.1.1 Intelligence Economique L’IE consiste en la maîtrise, la protection et l’exploitation de l’information afin de comprendre et anticiper l’environnement extérieur, les acteurs, les risques et les opportunités. Ceci dans le but de protéger le patrimoine informationnel et stratégique et d’agir sur les bons leviers d’influence. Le tout dans le respect des règles et avec l’utilisation de sources ouvertes contrairement à l’espionnage industriel. On peut définir l’IE avec trois piliers : la veille, la protection et l’influence (Guilhon 2016, p.12). Une autre définition donnée par mon mandant, consiste à dire que l’IE : c’est la bonne information, à la bonne personne, au bon moment, et d’une manière sûre. Technologies de l’information et de la communication Selon le dictionnaire Larousse, les TIC sont : « L’ensemble des techniques et des équipements informatiques permettant de communiquer à distance par voie électronique ». (TIC 2018) Ces techniques et équipements permettent donc de manipuler, convertir, stocker, gérer, transmettre et retrouver l’information pour communiquer (Technologies de l’information et de la communication 2018). Cela comprend principalement les ordinateurs et par extension tous les traitements de données informatiques ainsi que les réseaux, c’est-àdire principalement Internet ainsi que les intranets. On voit donc que le terme TIC fait référence, in fine, à tout ce qui est permis par l’intermédiaire des ordinateurs, smartphones ou tablettes, seuls ou alors reliés à un réseau tel qu’Internet. Il est évident que toutes les possibilités d’utilisation des TIC ne seront pas discutées dans ce travail mais qu’elles seront abordées dans leurs perspectives d’utilisation dans les domaines politiques définis ci-dessous. 2.1.3 Communication d’influence La communication d’influence est un ensemble de procédés qui visent à susciter, infléchir, légitimer ou empêcher des décisions publiques en utilisant comme principal levier d’action l’influence de l’opinion publique (Communication d’influence 2017). La communication d’influence trouve ses origines dans la Grèce antique avec la codification de la rhétorique par Aristote qui consiste à utiliser des méthodes oratoires dans le but de convaincre. Plus récemment, l’arrivée des médias de masse a fait basculer la rhétorique vers l’ère de la propagande. Finalement, le développement des TIC a fortement modifié la donne en apportant la puissance des réseaux. La démocratisation de l’accès à Internet ainsi que la révolution numérique apportée par le web 2.0 permettent dorénavant à tout un chacun de communiquer au grand nombre grâce aux médias sociaux (Qu’est-ce que la communication d’influence 2015). Dans le domaine politique, la communication d’influence est également souvent accompagnée de storytelling, des discours qui prennent la forme d’histoires racontées afin de peser de manière plus forte sur l’opinion publique en agissant sur les émotions (Marsan et Daverio 2009, p.26). Intelligence Economique et politique : besoins et pratiques dans les principaux partis politiques suisses CUCHE, Kilian 17 2.1.4 Relations publiques Selon le dictionnaire Larousse, les relations publiques sont : « Des activités professionnelles visant à informer l’opinion sur les réalisations d’une collectivité afin de promouvoir sa notoriété » (Relations 2018) Le professeur Jean-Pierre Beaudoin définit quant à lui la notion de relations publiques comme la suivante : « La fonction des relations publiques consiste à établir et entretenir des relations efficaces avec les publics utiles. » (Chouchan et Flahaut 2011, p.10) Dans ce domaine également, les TIC ont apporté la puissance des réseaux et le web 2.0 afin d’offrir de nouveaux canaux de communication pour établir des relations avec les publics ainsi que d’autres manières d’informer ces derniers sur les activités des partis politiques. Les politiciens sont constamment confrontés aux relations publiques dans leur pratique quotidienne car ils doivent convaincre des publics et des groupes d’intérêt en permanence. Ils sont également régulièrement approchés par des groupes d’intérêts ou lobbies. Le marketing politique définit ci-dessous permet également de mieux identifier quels sont ces différents publics que les partis doivent informer. 2.1.5 Marketing politique Le marketing politique est une déclinaison du marketing qui considère le politicien comme un produit dont les consommateurs sont les électeurs. Il faut donc rechercher les attentes des consommateurs (ici les électeurs), afin de proposer le candidat et le programme idéal (Marketing politique 2018). Le marketing politique consiste également à : « Construire son offre (programme et candidat), compte tenu de la demande (les électeurs), du jeu des autres (les candidats et partis) et des moyens dont on dispose dans un cadre idéologique choisi. » (Villemus 2012, cité dans Marketing politique 2018) Les TIC ont apporté une révolution avec la puissance de calcul des ordinateurs qui permettent actuellement d’analyser des masses de données gigantesques et hétérogènes pour en tirer des inférences et déterminer des profils d’électeurs ainsi que leurs attentes. Les réseaux sociaux apportés par le web 2.0 permettent également de récolter énormément de données sur les électeurs afin de cibler le démarchage politique et de mieux analyser les besoins et attentes de ces derniers. Intelligence Economique et politique : besoins et pratiques dans les principaux partis politiques suisses CUCHE, Kilian 18 2.2 Usage des TIC dans un cadre politique Comme nous avons pu le voir ci-dessus, les TIC offrent de nouvelles perspectives pour la communication d’influence, les relations publiques et le marketing politique. Voici une série d’exemples concrets d’utilisations des TIC dans un cadre politique sur lesquels a été basée la partie du questionnaire qui concerne la sensibilisation à ces pratiques. 2.2.1 Communication d’influence On trouvera ci-dessous une liste non-exhaustive d’exemples d’utilisation des TIC pour la communication d’influence dans un cadre politique. 2.2.1.1 Astroturfing Cette pratique consiste à faire croire à un phénomène de masse sur Internet sur un sujet donné alors qu’en fait il s’agit de messages construits de toutes pièces et diffusés, la plupart du temps par des faux comptes. Ces méthodes sont principalement utilisées dans un cadre d’influence politique. En effet, selon une étude, la mise à l’agenda politique semble être la fonction prépondérante des stratégies d’Astroturfing (Boulay, 2012). Le réseau social Twitter est particulièrement utilisé pour les actions d’Astroturfing en raison de sa portée et de la rapidité à laquelle sont transmises les informations sur ce réseau (Ratkiewicz et al. 2011). En Suisse, une utilisation de faux comptes ou « robots » a été détectée sur le réseau social Twitter à l’occasion de la campagne de votation sur l’initiative No Billag (Deck 2018).

Méthodologie de l’enquête

Cette partie a pour but de présenter la méthodologie utilisée pour réaliser l’enquête au niveau suisse sur les pratiques actuelles et les besoins futurs en IE dans les cinq plus grands partis politiques suisses. Le but de cette enquête est de déterminer quels sont les pratiques actuelles en IE en fonction de ses trois piliers (veille, protection, influence) ainsi que les besoins potentiels des politiciens et des partis dans ce marché. De plus, le niveau de sensibilisation à l’usage des TIC à des fins politiques a également été mesuré. Du reste, rien n’a été trouvé dans la littérature actuelle concernant les besoins et pratiques en IE dans le domaine politique suisse. C’est donc un nouveau champ de recherche qu’il a été décidé d’explorer au travers de cette enquête. 3.2 Revue de littérature « besoins et pratiques en IE » Il existe déjà plusieurs études concernant l’analyse des besoins et pratiques en IE mais jamais dans un cadre politique en Suisse. Cela a principalement été réalisé du côté des entreprises notamment par Alain Mermoud en 2008 dans son travail intitulé « Besoins et pratiques en veille stratégique en Suisse » (Mermoud 2008) ainsi que par Alexandre Racine et Amanda Morina dans leur travail « Pratiques et besoins de veille dans les PME de Suisse Romande » (Morina et Racine 2014). Le livre de Pierre Larrat (2008) concernant les pratiques européennes en IE a également été consulté. 3.3 Formulation des objectifs Afin de construire correctement le questionnaire et la structure des entretiens, une liste de variables à mesurer ainsi que d’hypothèses à vérifier sur lesquelles se baser a été définie. 3.3.1 Variables L’enquête était divisée en quatre grandes catégories :  La sensibilisation aux TIC ainsi qu’à l’IE ;·  Les besoins et pratiques en veille ;·  Les besoins et pratiques en protection de l’information ;·  Les besoins et pratiques en influence.· Intelligence Economique et politique : besoins et pratiques dans les principaux partis politiques suisses CUCHE, Kilian 31 3.3.1.1 Variables de sensibilisation aux TIC et à l’IE Les variables suivantes concernant les TIC et l’IE ont été mesurées :  Le niveau de familiarité avec les termes : IE, communication d’influence,· relations publiques et marketing politique ;  Le niveau de familiarité avec les termes : Astroturfing, Fake News, réseaux· sociaux, E-réputation, Big Data ;  Le niveau d’accord avec des affirmations concernant aussi bien les TIC que· l’IE ;  Le niveau d’acceptabilité avec des pratiques concernant l’usage des TIC à des· fins politiques ;  Le taux de victimisation concernant les Fake News ;·  Le taux d’utilisation du Big Data à des fins politiques.· 3.3.1.2 Variables des besoins et pratiques en veille Les variables suivantes concernant les besoins et pratiques en veille ont été mesurées:  Le taux de pratique de la veille ;·  L’objectif de la veille mise en place ;· Le taux d’utilisation d’outils d’analyse de l’environnement ;·  Les types de veille pratiqués ;· Les types de veille à développer ;·Les sources utilisées pour la veille ;·  Les outils utilisés pour la veille ;· Les difficultés rencontrées lors de la veille ;·  Le niveau d’intérêt pour des prestations de veille ;·3.3.1.3 Variables des besoins et pratiques en protection de l’information Les variables suivantes concernant les besoins et pratiques en protection de l’information ont été mesurées :  Le taux de suivi de formation à la protection des informations ;·Le taux d’audit de sécurité passés ;·  Le taux de fuites d’informations au niveau politique ;·Les pratiques de protection de l’information utilisées ;·Le niveau d’intérêt pour des prestations en protection de l’information.·Intelligence Economique et politique : besoins et pratiques dans les principaux partis politiques suisses CUCHE, Kilian 32 3.3.1.4 Variables des besoins et pratiques en influence Les variables suivantes concernant les besoins et pratiques en influence ont été mesurées :  Le taux de mise en place d’un site web ;·Le taux d’utilisation des réseaux sociaux ;·Les réseaux sociaux utilisés ;·  La gestion de la communication digitale ;·La gestion de la réputation en ligne ;·Le taux d’actions d’influence menées ;·Le taux d’utilisation des stratégies d’influence ;·Le taux d’utilisation des stratégies de communication ;·  Le taux de suivi de formation pour parler aux médias ;·Le taux d’utilisation de pratiques de lobbying ;·Le niveau d’intérêt pour des prestations en influence.·3.3.2 Hypothèses Avant de démarrer l’enquête, certaines hypothèses personnelles à comparer avec les résultats quantitatifs et qualitatifs ont également été émises :  La population étudiée n’est pas assez sensibilisée aux problématiques· d’utilisations des TIC à des fins politiques ;  La population étudiée connaît bien ce qui a trait au marketing politique, à la· communication d’influence ainsi qu’aux relations publiques mais moins à l’IE ;  Les pratiques en IE ne sont pas uniformes entre les partis politiques ;·Il y a un manque de pratiques au niveau de la protection des informations, tous· partis politiques confondus ; Il existe une demande importante en IE, tous partis politiques confondus ;La demande la plus importante concerne les services de veille, tous partis· politiques confondus.

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Table des matières

Déclaration
Remerciements
Résumé
Liste des figures
Abréviations ..
1. Introduction
1.1 Problématique et cadre du travail
1.2 But et objectifs
2. Cadre théorique
2.1 Définitions
2.1.1 Intelligence Economique
2.1.2 Technologies de l’information et de la communication
2.1.3 Communication d’influence
2.1.4 Relations publiques
2.1.5 Marketing politique
2.2 Usage des TIC dans un cadre politique
2.2.1 Communication d’influence
2.2.1.1 Astroturfing
2.2.1.2 Fake News
2.2.1.3 Soft power .
2.2.2 Relations publiques
2.2.2.1 Sites web
2.2.3 Marketing politique
2.2.3.1 Big Data
2.3 Intelligence Économique et politique
2.3.1 Veille
2.3.1.1 Compréhension de l’environnement
2.3.1.1.1 L’analyse SWOT
2.3.1.1.2 L’analyse PESTEL
2.3.1.2 Veille réglementaire
2.3.1.3 Veille concurrentielle
2.3.1.4 Veille politique
2.3.1.5 Veille médiatique
2.3.2 Protection
2.3.2.1 Audit de sûreté
2.3.2.2 Bonnes pratiques de sécurité
2.3.3 Influence
2.3.3.1 Stratégie d’influence
2.3.3.2 Stratégie de communication digitale
2.3.3.2.1 Site web et réseaux sociaux
2.3.3.2.2 E-réputation
3. Méthodologie de l’enquête
3.1 Définition du problème
3.2 Revue de littérature « besoins et pratiques en IE »
3.3 Formulation des objectifs
3.3.1 Variables
3.3.1.1 Variables de sensibilisation aux TIC et à l’IE
3.3.1.2 Variables des besoins et pratiques en veille
3.3.1.3 Variables des besoins et pratiques en protection de l’information
3.3.1.4 Variables des besoins et pratiques en influence
3.3.2 Hypothèses
3.4 Collecte de données
3.4.1 Quantitatives
3.4.1.1 Élaboration du questionnaire
3.4.1.2 Choix de l’outil
3.4.1.3 Phase test
3.4.1.4 Choix de la population et diffusion
3.4.1.4.1 Population
3.4.1.4.2 Diffusion
3.4.2 Qualitatives
3.4.2.1 Choix des personnes interviewées
3.4.2.1.1 Politiciens
3.4.2.1.2 Professionnels
3.4.2.2 Déroulement des entretiens
3.4.2.2.1 Prise de contact
3.4.2.2.2 Méthodologie d’entretien
4. Résultats de l’enquête
4.1 Résultats qualitatifs
4.1.1 TIC
4.1.1.1 Fake News
4.1.1.2 Big Data
4.1.1.3 Astroturfing
4.1.1.4 Réseaux sociaux
4.1.2 Points de vue des politiciens
4.1.2.1 Veille
4.1.2.2 Protection
4.1.2.3 Influence
4.1.3 Points de vue des professionnels de l’IE
4.1.3.1 Veille
4.1.3.2 Protection
4.1.3.3 Influence
4.1.4 Marketing et communication
4.1.4.1 Big Data et marketing
4.1.4.2 Stratégies de communication
4.1.4.3 Stratégies d’influence
4.1.5 Big Data
4.1.5.1 Infrastructure Big Data
4.1.5.2 Big Data et données personnelles
4.1.5.3 Sources du Big Data
4.2 Résultats quantitatifs
4.2.1 Variables de contrôle
4.2.1.1 Informations personnelles
4.2.1.2 Informations politiques
4.2.2 Niveau de sensibilisation
4.2.2.1 Familiarité avec les thématiques
4.2.2.2 Familiarité avec les TIC
4.2.2.3 Utilisation des TIC
4.2.2.4 Acceptabilité des TIC
4.2.2.5 Fake News
4.2.2.6 Big Data
4.2.3 Besoins et pratiques de veille
4.2.3.1 Pratique de la veille
4.2.3.2 But de la veille
4.2.3.3 Analyse de l’environnement
4.2.3.4 Types de veilles pratiquées
4.2.3.5 Types de veille à développer
4.2.3.6 Sources utilisées pour la veille
4.2.3.7 Outils utilisés pour la veille
4.2.3.8 Difficultés rencontrées pour la veille
4.2.3.9 Intérêt pour des prestations de veille
4.2.3.10 Externalisation de la veille
4.2.4 Besoins et pratiques de protection de l’information
4.2.4.1 Formations et audits de sécurité
4.2.4.2 Fuites d’informations
4.2.4.3 Pratiques de protection des informations
4.2.4.4 Intérêt pour des prestations de protection de l’information
4.2.4.5 Externalisation de la protection de l’information
4.2.5 Besoins et pratiques d’influence
4.2.5.1 Site web et réseaux sociaux
4.2.5.2 Communication digitale
4.2.5.3 E-réputation
4.2.5.4 Stratégie d’influence
4.2.5.5 Stratégie de communication
4.2.5.6 Lobbying
4.2.5.7 Intérêt pour des prestations d’influence
4.2.5.8 Externalisation de l’influence
5. Analyse
5.1 Synthèse de l’enquête
5.1.1 TIC
5.1.2 Veille
5.1.3 Protection
5.1.4 Influence
5.1.5 Validation des hypothèses
5.2 Recommandations
5.2.1 TIC
5.2.2 Intelligence Economique
6. État du marché
6.1 Méthodologie de recherche
6.2 Entreprises identifiées
6.2.1 Intelligence Economique
6.2.2 Veille
6.2.3 Protection de l’information
6.2.4 Influence
7. Regard critique sur le travail
8. Conclusion
Bibliographie
Annexe 1 : Guides d’entretien
Annexe 2 : Questionnaires
Annexe 3 : Résultats envoyés aux partis.

 

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