La psychologie sociale ou la psychosociologie
ย ย ย ย ย ย La psychologie sociale รฉtudie les individus dans des groupes restreints et les groupes eux-mรชmes. Elle a recours ร des mรฉthodes non expรฉrimentales (questionnaire, entretien), soit expรฉrimentales (introduction par lโobservateur dโune distorsion comportementale dans un groupe, dont il รฉtudie les effets par rapport ร un groupe tรฉmoin), ou encore ร lโobservation de fonctionnements sociaux rรฉels au sein de la sociรฉtรฉ globale. Or, il sโagit, ici, dโรฉtudier le systรจme de santรฉ dans le CSB dโIsotry cโest-ร -dire la prestation de soin et la consommation de soin oรน interviennent les acteurs du systรจme de santรฉ, ร savoir les personnels de soins, les tradipraticiens et les consommateurs de soin. En effet, chaque acteur sera รฉtudiรฉ par une approche psychosociologique. Il est aussi ร remarquer que chaque acteur a sa fonction dans le systรจme de santรฉ. Ce qui explique le recours au fonctionnalisme.
Gรฉnรฉralitรฉs sur lโรฉcart entre le Nord et le Sud en matiรจre de santรฉ
ย ย ย ย ย ย ย ย Au cours des derniรจres dรฉcennies du XXรจme siรจcle, lโรฉcart sโest considรฉrablement creusรฉ entre la richesse des pays du Nord et la pauvretรฉ des pays du Sud, en particulier, les pays moins avancรฉs. Depuis 20 ans, le nombre des pays les moins avancรฉs selon les critรจres des Nations Unies nโa cessรฉ dโaugmenter (5). Dans les pays les moins avancรฉs, qui comptent plus de 650 millions dโhabitants, la majoritรฉ de la population vit avec moins de 2 dollars US par jour et les taux dโalphabรฉtisation ne dรฉpassent pas 50% et atteignent, dans les zones rurales reculรฉes, plus de 80%. Le corollaire de cette pauvretรฉ endรฉmique est, bien entendu, la dรฉgradation des รฉtats de santรฉ (5). Collectivement, quand les dรฉpenses publiques moyennes de santรฉ, par an et par personne, atteignent 2500 euros au Nord, elles ne dรฉpassent pas 2,5 euros dans les pays les plus pauvres (5). Comment soigner aussi bien avec mille fois moins de ressources publiques ? La pauvretรฉ de lโimmense majoritรฉ de la population mondiale, qui sโest encore aggravรฉe au cours des crises successives des annรฉes 80, 90 et 2000 en Afrique, en Asie, en Amรฉrique latine et en Europe orientale, se double en rรฉalitรฉ de choix politiques qui nโont que rarement identifiรฉ la santรฉ comme une prioritรฉ (5). Depuis la fin de la guerre froide, lโouverture de lโEurope de lโEst, la rรฉcession europรฉenne des annรฉes 90, lโinstabilitรฉ politique et la corruption croissante constatรฉe dans de nombreux pays en voie de dรฉveloppement, ont รฉtรฉ autant de prรฉtextes pour diminuer constamment lโaide au dรฉveloppement accordรฉe aux pays les plus pauvres, en Afrique en particulier. En corollaire, cette constatation a conduit ร lโรฉmergence politique dโun nouveau paradigme : il ne peut y avoir de dรฉveloppement durable sans prioritรฉ accordรฉe ร la santรฉ. Longtemps, la santรฉ a รฉtรฉ considรฉrรฉe comme une sorte de ยซ luxe ยป. Chacun sโest accordรฉ ร combattre les รฉpidรฉmies les plus meurtriรจres, ร lutter contre les principales causes de mortalitรฉ prรฉmaturรฉe et a trouvรฉ assez naturel que des concepts comme la qualitรฉ des soins, la qualitรฉ de vie liรฉe ร la santรฉ. Les annรฉes de vie gagnรฉes sans incapacitรฉs ne sโappliquent quโร lโextrรชme minoritรฉ des pays industrialisรฉs. Jusquโร une date rรฉcente, les maladies chroniques comme le cancer, le diabรจte, les maladies cardiovasculaires ne soient que peu ou pas du tout prises en charge dans les pays en voie de dรฉveloppement .Il a semblรฉ tout ร fait accessoire, alors que nombre de ces pays connaissent, eux aussi, une transition dรฉmographique et รฉpidรฉmiologique (du fait de lโaugmentation dโespรฉrance de vie et de la proportion de personnes รขgรฉes, de lโadoption de mode de vie occidentaux, ou encore de lโurbanisation des populations) une transition qui fait chaque jour pรจse plus lourd la mortalitรฉ liรฉe ร ces maladies chroniques et aux accidents de la voie publique. Ainsi, la plupart des dรฉcideurs de lโaide internationale sont aujourdโhui convaincus quโune prioritรฉ accordรฉe ร la santรฉ est une stratรฉgie efficace de dรฉveloppement.
La pauvretรฉ, la prรฉcarisation et la sous-alimentation
ย ย ย ย ย ย ย ย ย Plus de la moitiรฉ dโune quarantaine de pays du monde sous-alimentรฉs se trouvent en Afrique et 29 des 36 pays les plus pauvres du monde (les pays les moins avancรฉs โ oรน le revenu par habitant nโatteint mรชme pas 500 Dollars par an) appartiennent ร lโAfrique subsaharienne. Plus de 10 % des enfants y meurent avant leur premier anniversaire : une proportion qui nโest atteinte nulle part ailleurs (10). Les lacunes des systรจmes de santรฉ sont, dans chacun de ces pays considรฉrรฉs, la cause dโun trรจs grand nombre de maladies et/ou incapacitรฉs surmontables, de souffrances inutiles, dโinjustices, dโinรฉgalitรฉs et de non-respect des droits fondamentaux de lโindividu. Leur impact est particuliรจrement grave chez les pauvres alors que lโabsence de couverture sociale les condamne encore plus profondรฉment dans leur misรจre. Les pauvres dont la possibilitรฉ de recours aux soins est alรฉatoire, sont ceux dont les besoins sont les moins pris en compte. Ils sont traitรฉs avec moins de respect que les autres, ne sont pas ร mรชme de choisir leurs prestataires de services et sont soignรฉs dans des conditions non satisfaisantes. La sous-alimentation et le manque dโeau potable fragilisent ร leur tour la santรฉ dรฉjร prรฉcaire des populations. Lโaugmentation de la production agricole de lโAfrique actuelle est loin de suivre lโaugmentation de la population, la malnutrition est massive et les risques de famine sont de plus en plus frรฉquents. De nombreux pays africains sont tributaires de lโaide alimentaire internationale.
Progrรจs technique et progrรจs mรฉdical
ย ย ย ย ย ย Les cinquante annรฉes qui viennent de sโรฉcouler ont vu des progrรจs mรฉdicaux trรจs importants. Le dรฉveloppement de lโantibiothรฉrapie, notamment, est ร lโorigine de la baisse notoire de la mortalitรฉ due aux maladies infectieuses. Plus rรฉcemment, les anticancรฉreux et les antirรฉtroviraux ont permis de faire รฉvoluer dans un sens plus favorable le pronostic vital des maladies quโils traitent. Mais ces progrรจs ont coรปtรฉ et coรปteront encore trรจs chers ร la collectivitรฉ. Parallรจlement, la mรฉdecine est devenue plus technicienne et plus prรฉcise, ajoutant au diagnostic personnel du mรฉdecin, des technologies dโimagerie mรฉdicale de plus en plus sophistiquรฉes. Outre le diagnostic, les traitements disponibles ont รฉgalement bรฉnรฉficiรฉ des progrรจs techniques. Ces technologies ont รฉvidemment un coรปt plus รฉlevรฉ. Mais en plus du coรปt direct de la ยซ machine ยป, la rapiditรฉ de diffusion alourdit-elle aussi les comptes. Pour des raisons รฉthiques notoires, la moindre dรฉcouverte rรฉalisรฉe, quโil sโagisse de progrรจs diagnostique ou thรฉrapeutique, est immรฉdiatement diffusรฉe ร lโensemble (ou presque) des prestataires de santรฉ. De surcroรฎt, le rythme du progrรจs technologique est tel que les nouvelles technologies se superposent les unes aux autres dans certains cas. De plus, ces instruments doivent รชtre souvent utilisรฉs afin dโen assurer les financements (amortissement), ce qui peut parfois conduire ร quelques abus (souvent dรฉnoncรฉ en matiรจre dโutilisation des scanners).
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
Choix du sujet et du cadre dโรฉtude
Problรฉmatique
Hypothรจse
Mรฉthodologie
Concept et instrumentalisation
Recherche documentaire
Les acteurs
Technique dโรฉchantillonnage
Dรฉroulement de lโenquรชte
Sรฉlection des personnes et des infrastructures sani taires
Bilan et limites de lโรฉtude
PARTIE I : MODELE MONDIAL DE SANTE ET SANTE POUR TOUS
CHAPITRE I : LโACCROISSEMENT DES INEGALITES SANIRAIRES DANS LE MONDE
I โ Gรฉnรฉralitรฉs sur lโรฉcart entre le Nord et le Sud en matiรจre de santรฉ
II โ La situation sanitaire des pays du sud et des besoins en croissance
1ยฐ) La situation sanitaire des pays du sud
2ยฐ) Des besoins en croissance, aggravรฉs par le SIDA
III โ Les facteurs dรฉstabilisants des systรจmes de santรฉ des pays en dรฉveloppement
1]- la croissance dรฉmographique
2] โ la pauvretรฉ, la prรฉcarisation et la sous-alimentation
3] โ lโinstabilitรฉ politique, la mauvaise gouvernance, lโinsรฉcuritรฉ, les conflits
IV โ Les limites des systรจmes de santรฉ des pays ne dรฉveloppement
1] โ les trois vagues de rรฉformes
2] โ les consรฉquences de lโInitiative de Bamako sur le financement des systรจmes de santรฉ
V โ Les dรฉfis ร relever au niveau des systรจmes de santรฉ
CHAPITRE II : LโEVOLUTION TECHNOLOGIQUE MEDICALE par RAPPORT aux CONTRASTES NORD / SUD
I – Progrรจs technique et progrรจs mรฉdical
II โ Difficultรฉs en matiรจre de transfert de technologie
III โ Les diffรฉrentes innovations technologiques dans le domaine de la santรฉ
1] โ le mรฉdecin au poignet
2] โ un DSP ร lโoreille
3] โ la tรฉlรฉ mรฉdecine
CHAPITRE III : INTEGRATION DES PAYS PAUVRES DANS LA TECHNOLOGIE NOUVELLE ET LE MARCHE DES MEDICAMENTS
I โ Intรฉgration des pays pauvres dans la nouvelle technologie
II โ Intรฉgration des pays pauvres dans le marchรฉ des mรฉdicaments
1] La situation actuelle
2] Intรฉgration aux mรฉdicaments
a- lโaccessibilitรฉ financiรจre ยซ prix abordable ยป
b- un financement pรฉrenne et durable
c- un bon systรจme de gestion et dโapprovisionnement
Le cas problรฉmatique de Madagascar
CONCLUSION PARTIELLE
PARTIE II : CAS DU CSB ISOTRY CENTRAL
CHAPITRE IV : GENERALITES SUR LES CSB
I- Les Centres de Santรฉ de Base (CSB)
II- Les prestataires de soins
III- Les diffรฉrents taux relatifs ร la frรฉquentation des CSB
IV- Les taux de consultation externes dans chaque CSB dโAntananarivo ville
V- Les crรฉdits allouรฉs ร la santรฉ par lโEtat
CHAPITRE V : ANALYSE DES PROBLEMES RENCONTRES DANS LES CSB : CAS DU CSB DโISOTRY CENTRAL
I- La mauvaise gestion et lโinaptitude des structures internes au niveau du CSB dโIsotry central
II- Le ยซ FANOME ยป ou participation financiรจre de la population
I-Dรฉfinition du ยซ FANOME ยป
II-Caractรฉristiques du fonds dโรฉquitรฉ qui sera constituรฉ
III-Lโรฉtablissement de la liste des dรฉmunis
IV-Gรฉnรฉralitรฉs sur lโapplication du ยซ FANOME ยป
V-Note explicative concernant la mise en place du ยซ FANOME ยป
VI-Etude sur les effets de la mise en place du ยซ FANOME ยป sur la population
โข Amรฉlioration observรฉe
โข Nombre de consultations depuis la mise en place du ยซ FANOME ยป
โข Effets du recouvrement des coรปts sur les pauvres
CHAPITRE VI: LES CONSEQUENCES DE CES PROBLEMES AU NIVEAU DE LA POPULATION CIBLE DES CSB
I : Le recours ร lโautomรฉdication
I- Dรฉfinition de lโautomรฉdication
II- La bonne automรฉdication et la mauvaise automรฉdication
a- La bonne automรฉdication
b-La mauvaise automรฉdication
III-Les diffรฉrents รฉlรฉments qui favorisent le recours ร lโautomรฉdication
a- Lโaspect psychologique du malade
b-Les aspects sociologiques et รฉconomiques
IV- La perception du risque par une approche psychosociologique et sociologique
V- Le recours ร lโautomรฉdication
II : Le recours ร la mรฉdecine traditionnelle
I- Dรฉfinition de la mรฉdecine traditionnelle (MT)
II-Le tradipraticien
III- Les problรจmes de la MT
IV-Les consรฉquences du recours ร la mรฉdecine traditionnelle
III : Synthรจse des problรจmes liรฉs ร la santรฉ
CHAPITRE VII : MAITRISE TECNHOLOGIQUE ET MEDECINE MARCHANDE
I- Technique- Technologie et rรฉgulation dโadministration/ gestion
1- La gestion du personnel de santรฉ
2- La gestion des mรฉdicaments et des consommables mรฉdicaux
3- La gestion du financement de la santรฉ
4- La gestion du systรจme dโinformation sanitaire
II- Le profil de gestion du malade
1- La situation actuelle de la relation mรฉdecin- malade
2- Etude des relations mรฉdecin- malade
3-Le mimรฉtisme et lโambiance contraignante au sein du bureau de consultation
4- Budget de mรฉnage et fonds allouรฉ aux soins de santรฉ
CONCLUSION PARTIELLE
PARTIE III : PRIORITES DU PARTENERIAT EN LOGIQUE PROSPECTIVE
CHAPITRE VIII : LA NECESSITE DโUNE BONNE GOUVERNANCE
I- La bonne gouvernance
1-La bonne gouvernance – concept et principe
2-Les caractรฉristiques de la bonne gouvernance
3-La pertinence de la bonne gouvernance pour les soins de santรฉ et le systรจme de santรฉ
a- Engagement politique
b- Approches favorables aux pauvres
c- Equilibre de lโoffre de soins de santรฉ de lโEtat, des ONG et du secteur privรฉ
d- Gestion des institutions de santรฉ centrรฉe sur les clients
e- Lutte contre les pratiques illรฉgales
f- Financement rรฉactif et juste de soins de santรฉ
g- Dรฉcentralisation
II- Le partenariat
CHAPITRE IX : LA TELE MEDECINE
I โ Gรฉnรฉralitรฉs
II โ Dรฉfinition de la tรฉlรฉ mรฉdecine
III โ Historique
IV- Justification de la nรฉcessitรฉ de la tรฉlรฉmรฉdecine dans les CSB
1] โ synthรจse des problรจmes de la prestation de soins au sein des CSB
2] โles diffรฉrentes applications de la tรฉlรฉ mรฉdecine favorables ร ces problรจmes ci-dessus
V โ Etudes de faisabilitรฉ de ce projet de tรฉlรฉ mรฉdecine dans les CSB
1] โ faisabilitรฉ thรฉorique et contextuelle
2] โ faisabilitรฉ technique
VI โ Etude de la rรฉpartition des coรปts dโun tel projet
CHAPITRE X : LA CREATION DE PROGICIEL INTEGRE DE GESTION DโUN CSB
I โ Gรฉnรฉralitรฉs
II โ Justification de la nรฉcessitรฉ de crรฉer un Progiciel dans les CSB
1] โ les problรจmes de gestion des CSB
2] โ les applications en relation avec la politique de santรฉ ร Madagascar
III โ Etude de faisabilitรฉ du Projet
IV โ La rรฉpartition financiรจre des coรปts
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
Liste des tableaux
Liste des schรฉmas
Acronymes et abrรฉviations
ANNEXES :
1-Questionnaires
2-PMA dโun CSB
3- Nombre de cas de problรจmes de santรฉ prioritaires ร Antananarivo ville
4- Les diffรฉrentes applications du progiciel
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