Techniques d’extraction des huiles essentielles

Depuis la nuit des temps, l’homme vit en symbiose permanente avec son environnement naturel où il puise nourriture, vêtements, matériaux de construction et remèdes pour assurer sa survie. Concernant ces derniers, aujourd’hui encore, une majorité de la population mondiale, plus particulièrement dans les pays en développement, se soigne uniquement avec des remèdes traditionnels à base de plantes. Celles-ci constituent en effet depuis toujours une source des médicaments. Selon l’OMS, 80 % de la population mondiale dépendent de l’utilisation de remèdes à base de plantes pour les soins de santé de base. Ces produits naturels sont effectivement moins chers que les médicaments modernes et sont donc plus accessibles. De plus, dans certaines régions reculées, ce sont les seuls disponibles. Ainsi, les plantes sont des alliés importants pour préserver la santé (www.who.int/mediacentre/factsheets/fs134/fr/). Par ailleurs, toujours selon l’OMS, près de 6377 espèces de plantes sont utilisées en Afrique, dont plus de 4000 sont des plantes médicinales, constituant 90 % de la médecine traditionnelle en Afrique (OMS, 2003). On peut citer par exemple Combretum glutinosum Perr., qui est au Sénégal l’espèce la plus prescrite par les thérapeutes traditionnels pour traiter diverses affections, notamment le paludisme, l’hypertension artérielle, l’anémie, la fièvre bilieuse hématurique, la blennorragie, la syphilis, les plaies, la toux, l’ictère, les pneumonies ou les spasmes (TRAORE, 1983 ; MALGRAS, 1992). Mais il faut noter que ce n’est pas seulement en médecine traditionnelle que les plantes sont employées puisque de nombreux médicaments courants dans la médecine moderne sont produits à partir de végétaux. De l’aspirine au taxol issu de Taxus baccata L. (Taxaceae) aux propriétés anticancéreuses remarquables (contre le cancer de l’ovaire et le cancer du sein) et l’artémisinine isolée d’Artemisia annua L. (Asteraceae) pour ses propriétés antipaludiques (HOSTETTMANN, 2001), l’industrie pharmaceutique moderne elle-même s’appuie encore largement sur la diversité des métabolites secondaires végétaux aux propriétés biologiques inédites, pour trouver de nouveaux médicaments.

Dans le contexte socio-économique d’un pays en développement comme Madagascar, où la population reste étroitement dépendante du milieu naturel, l’exploitation des plantes peut aboutir à l’obtention de réponses thérapeutiques adéquates à faible prix. En effet, la flore malgache offre une diversité exceptionnelle et constitue un grand potentiel pour le pays. Elle possède l’un des taux d’endémisme les plus élevés au monde. Sur les 432 familles de plantes existant dans le monde, la Grande île en possède 210 dont cinq n’existent nulle part ailleurs. Au niveau des genres, le degré d’endémisme est de 20 %. Enfin, sur 10 000 à 14 000 espèces recensées (selon les auteurs), 85 % sont endémiques (DIRECTION DES EAUX ET FORETS, 1996).

GENERALITES SUR LES HUILES ESSENTIELLES 

Définition

Les HE sont des mélanges de substances aromatiques produites par de nombreuses plantes et présentes sous la forme de minuscules gouttelettes dans les feuilles, la peau des fruits, la résine, les branches, le bois,… (PADRINI et al., 1997). Généralement, les plantes aromatiques synthétisent naturellement les huiles dans des cellules sécrétrices qui contiennent de la chlorophylle. Les huiles sont ensuite transportées dans d’autres parties lors de la croissance de la plante. Actuellement, leur utilisation en médecine naturelle, en parfumerie et en alimentation est considérablement accrue ; c’est pourquoi certains organismes de normalisation AFNOR NF, ISO et la Commission de la Pharmacopée Européenne ont donné une définition beaucoup plus précise de l’HE : « produit odorant, généralement de composition complexe, obtenu à partir d’une matière première végétale botaniquement définie, soit par entraînement à la vapeur d’eau, soit par distillation sèche, soit par un procédé mécanique approprié sans chauffage. L’HE est le plus souvent séparée de la phase aqueuse par un procédé physique n’entraînant pas de changement significatif de sa composition ». Les HE, ou essences aromatiques végétales, sont totalement solubles dans les solvants organiques usuels et dans les huiles végétales, mais très peu solubles dans l’eau. Elles se présentent sous forme de liquides peu ou pas colorés. Leurs densités sont le plus souvent inférieures à celle de l’eau bien qu’il existe des HE dites lourdes comme celle du girofle.

La qualité de l’huile produite est très variable selon les espèces. Ainsi, la composition d’une HE est influencée par un grand nombre de paramètres. Elle varie selon l’organe producteur, l’espèce végétale, les caractéristiques écologiques, les conditions de récolte, de séchage, de stockage, d’extraction et de conditionnement (RAKOTOMALALA, 2004).

Il parait nécessaire de préciser les termes suivants :
a) Le mot essence désigne l’ensemble des substances aromatiques volatiles synthétisées dans le cytoplasme des cellules sécrétrices d’une plante aromatique. L’essence est à l’origine des parfums exhalés par le végétal et peut se retrouver dans différentes parties de la plante (RAZAFINDRAKOTO, 2010) ;
b) L’HE est un extrait naturel de la plante aromatique, obtenu par distillation à la vapeur d’eau. Autrement dit, l’HE est l’essence distillée (MALHEBIAU, 1994) ;
c) Les huiles végétales sont obtenues le plus souvent par expression des graines et sont constituées en majorité de corps gras (BASTIEN, 2008).

Historique

Les HE sont connues et utilisées par les hommes depuis la plus haute antiquité. Elles étaient utilisées lors des cérémonies religieuses et pour le traitement des maladies. Il y a des milliers d’années, l’Egypte des pharaons, la Chine, l’Inde et la Perse, toutes ces grandes et puissantes civilisations anciennes, appréciaient les parfums et les vertus des plantes et maîtrisaient des techniques d’extraction de l’essence naturelle (RAKOTOMALALA, 2004).

En effet :
➢ 4000 ans avant Jésus-Christ (JC), les Égyptiens préparaient déjà l’essence de cèdre par distillation sèche et dominaient l’art de fabriquer des baumes et eaux parfumées pour lutter contre les épidémies ;
➢ 2700 ans avant JC, les Égyptiens avaient remarqué les propriétés antiseptiques d’essences aromatiques ;
➢ 2000 ans avant JC, les Chinois ont découvert l’hydrodistillation, technique d’extraction d’HE la plus répandue de nos jours ;
➢ En 1754, eut lieu la naissance d’une véritable industrie de parfumerie grâce à la découverte de l’eau de Cologne par un commerçant italien ;
➢ En 1931, Gattéfossé dans son ouvrage « Aromathérapie », en décrivant ses expériences et ses découvertes, il fut le premier à démontrer les relations structure/activité des molécules aromatiques et à établir les grandes propriétés des arômes naturels comme étant antitoxiques, antiseptiques, tonifiants, stimulants, calmants, etc. (BARDEAU, 1976) ;
➢ Vers 1970-1980, certains médecins se sont spécialisés en phytothérapie et en aromathérapie. Le Dr Jean Valnet signe le premier traité en 1976 et prescrit des préparations magistrales à base d’HE telles que gélules, suppositoires, ovules, sirops, pommades, gels, crèmes, huile de massages et bien d’autres ;
➢ En 1990, Frachomme et Pénoël évoquent le terme de « médecine aromatique » dans leur livre « Aromathérapie exactement » contenant les chémotypes et les indications thérapeutiques reposant sur les bases scientifiques.

Aujourd’hui, les parfumeurs et les pays industrialisés convergent vers la valorisation des HE à cause de leurs vertus très diversifiées tout en délaissant progressivement les produits synthétiques considérés comme générateurs de cancers.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
GENERALITES SUR LES HUILES ESSENTIELLES
1. Définitions
2. Historique
3. Techniques d’extraction des huiles essentielles
3.1. Hydrodistillation ou entraînement à la vapeur d’eau
3.2. Expression à froid
3.3. Enfleurage
3.4. Hydrodiffusion
3.5. Extraction par solvants volatils
3.6. Extraction au four à micro-ondes
3.7. Extraction par le CO2 supercritique
4. Composition chimique
4.1. Les terpénoïdes
4.2. Les composés aromatiques
4.3. Les composés d’origines diverses
5. Propriétés pharmacologiques
6. Chémotypes
7. Propriétés physiques des essences et huiles essentielles
8. Conservation des huiles essentielles
9. Familles de plantes aromatiques
10. Utilisations des huiles essentielles
10.1. Alimentation
10.2. Parfumerie et cosmétologie
10.3. Thérapeutique
11. Modes d’administration des huiles essentielles
CONCLUSION

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