De nombreux paramètres relatifs à l’écologie, au comportement et aux traits d’histoire de vie des oiseaux d‟eau s’avèrent fortement influencés par la disponibilité locale en ressources alimentaires. Ainsi, la distribution spatiale des effectifs (Ballance et al. 1997), le choix des sites de nidification (Jouventin et Mougin, 1981), l’intensité des interactions interspécifiques, le succès de la reproduction (Brown et al, 1996, Chudzik et al, 1994) et le régime alimentaire (Götmark, 1984, Belant et al, 1993) dépendent en partie de la nature et de l’abondance des ressources alimentaires disponibles dans l‟environnement plus ou moins proche des sites de reproduction.
Matériel biologique
Présentation de la famille des Anatidés
La famille des Anatidés (Anatidae) appartient à la Classe des Oiseaux, Sous-classe des Neornithes, Infraclasse des Neoaves, Parvclasse des Galloanserae, Superordre des Anserimorphae, Ordre des Ansériformes, Infraordre des Ansérides (Sibley et Monroe, 1990). C‟est une famille d‟oiseaux cosmopolites qui vivent en étroite relation avec les zones humides et leurs environs immédiats. Ces oiseaux se distinguent par leur cou généralement long, leurs pattes palmées et leur bec souvent aplati et arrondi à l‟extrémité (excepté chez les Harles), recouvert d‟une peau molle se terminant par un onglet corné. Plusieurs rangées de lamelles sont régulièrement disposées sur les bords des deux mandibules, ayant comme fonction capitale, la filtration de l‟eau (Géroudet, 1972). Les Anatidés sont caractérisés par des poussins nidifuges, couverts par un épais duvet dès l‟éclosion des œufs.
En ce qui concerne la classification systématique, nous nous sommes inspirés du plus récent travail connu dans ce domaine, celui de Sibley et Monroe (1990). Ces auteurs subdivisent la famille des Anatidés en quatre sous-familles : Les Oxyurinés (Erismatures), les Stictonettinés (sous famille récemment individualisée, contenant une seule espèce vivant en Australie), les Cygninés (Cygnes) et les Anatinés. Cette dernière sous-famille est-elle même subdivisée en deux tribus : les Anserini (Oies, Bernaches et Tadornes) et les Anatini.
Les Anserini, tout comme les Cygninés ont une taille relativement grande (les Cygnes étant les plus grands Anatidés) et un corps trapu. Ils possèdent un long cou et des pattes courtes. Les plumages des mâles et des femelles sont identiques. Chez toutes les espèces de la tribu des Anatini, Sarcelle marbrée exceptée, il existe une forte dissemblance entre les plumages mâles et femelles en dehors de la période du plumage d‟éclipse.
En effet, les deux sexes de ce groupe subissent deux mues par an, l‟une correspondant à un plumage nuptial, l‟autre à un plumage d‟éclipse. Pour les femelles, la différence entre les deux types de plumage est très estompée; en revanche, chez les mâles le plumage nuptial prend des colorations très vives. Le plumage d‟éclipse s‟observe en période post-nuptiale où celui des mâles ressemble fortement à celui des femelles et des juvéniles. La différenciation entre mâles et femelles n‟est possible que grâce à la coloration du bec. (El Agbani, 1999). Le comportement alimentaire des canards permet de distinguer deux groupes :
⇒ Les canards de surface, qui gardent la partie arrière de leur corps hors de l‟eau lorsqu‟ils cherchent leur nourriture (cas de toutes les espèces du genre Anas)
⇒ Les canards plongeurs, qui disparaissent complètement dans l‟eau pour rechercher leur nourriture; on rencontre dans ce groupe les Fuligules, les Nettes, les Eiders, les Macreuses, les Garrots et les Harles (El Agbani, 1999).
Techniques de dénombrement des oiseaux d’eau
Les méthodes d‟observation des oiseaux sont nombreuses et dépendent des espèces étudiées et du but recherché. Deux méthodes sont souvent utilisées, à savoir le dénombrement au sol et le dénombrement en avion. Elles ont en commun l‟évaluation numérique des groupes. Sachant que les regroupements concernent plusieurs milliers d‟oiseaux, il est exclu de les compter un par un et l‟on doit donc procéder à une estimation de ce nombre (Tamisier et Dehorter, 1999). Elle présente différentes variantes et le choix de l‟une ou de l‟autre dépend de :
❖ La taille du site.
❖ La taille de le population des oiseaux à dénombrer.
❖ L‟homogénéité de la population (Schricke, 1985) .
Cependant une différence entre le nombre d’oiseaux détecté par l’observateur et l’effectif réellement présent existe toujours. Ces procédés utilisés se rapportent tous à des estimations visuelles de la taille des bandes d’oiseaux au sol, en avion ou sur des procédés photographiques (Schricke, 1982), une combinaison de ces deux procédés permet une meilleure évaluation numérique des groupes d’oiseaux (Tamisier et Dehorter, 1999).
Méthodes d’échantillonnage
La méthode absolue : Dans ce cas, le dénombrement est dit exhaustif car on considère que la population est estimée directement dans sa valeur absolue et tous les individus sont comptés. On retiendra ce comptage individuel si le groupe d’oiseaux se trouve à une distance inférieure à 200m et ne dépasse pas les 200 individus.
La méthode relative : Cette méthode est utilisée si la taille du peuplement avien est supérieure à 200 individus ou si le groupe se trouve à une distance éloignée, elle basée principalement sur une estimation quantitative (Blondel 1969, in Houhamdi 1998, 2000). Pour cela, il faudra diviser le champ visuel en plusieurs bandes, compter le nombre d’oiseaux d’une bande moyenne et reporter autant de fois que de bandes (Blondel 1969 in Houhamdi 1998, 2000). D‟après la littérature, cette méthode présente une marge d’erreur estimée de 5 à 10% (Lamotte et Bourliere 1969) qui dépend en grande partie de l‟expérience de l‟observateur et de la qualité du matériel utilisé (Legendre et Legendre 1979; Tamisier et Dehorter, 1999).
Dates et fréquences des dénombrements
Notre étude menée sur 2 saisons d‟hivernage qui, initialement reposait sur des recensements par décade des peuplements d‟oiseaux d‟eau depuis Septembre 2010/2011, 2011/2012, à raison de 8 heures par jours, mais compte tenu des journées de travail annulées pour des raisons météorologiques où la visibilité était pratiquement nulle et des mois ne faisant pas partie de la saison d‟hivernage (mai, juin et juillet), nous avons éliminé ces journées de sorties.
Choix des points d’observation
Le choix des postes d‟observation est basé essentiellement sur :
● La vision globale et dominante du site.
● La répartition des groupements d‟oiseaux sur le site (à l‟intérieur et sur les berges du plan d‟eau).
Deux points d‟observations nous ont ainsi permis d‟effectuer notre travail, le premier nous assure l‟observation de la grande Timerganine et le deuxième la petite Timerganine.
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Table des matières
Introduction générale
Contexte et objectifs de cette thèse
Structuration de la thèse
Chapitre I Présentation de la région d’étude
Introduction
1. Les zones humides de l‟Est
1.1. Wilaya d‟El-Tarf
1.1.1. Lac Oubeïra
1.1.2. Lac Tonga
1.1.3. Lac Mellah
1.1.4. Lac des Oiseaux
1.1.5. Marais de la Mékhada
1.1.6. Lac Noir
1.1.7. Aulnaies d‟Aïn Khiar
1.2. Wilaya d‟Annaba
1.2.1. Lac Fetzara
1.2.2. Sidi Achour
1.2.3. Boukhadra
1.2.4. Salines
1.2.5. Boussedra
1.3. Wilaya de Skikda
1.3.1. Le complexe de Guerbes-Sanhadja
1.4. Wilaya de Jijel
1.4.1. Lac de Béni Bélaïd
1.5. Wilaya de Sétif
1.5.1. Sebkhet El Hamiet
1.5.2. Sebkhet Bazer
1.5.3. Chott El Beïda-Hammam Essoukhna
1.5.4. Chott El-Frain
1.5.5. La sebkha de Melloul
1.6. Wilaya d‟Oum El Bouaghi
1.6.1. Garaet Tarf
1.6.2. Garaet Ank Djemel
1.6.3. Garaet Guellif
1.6.4. Garaet El-Marhsel
1.6.5. Chott El-Maleh
1.6.6. Sebkhet Djendli
1.6.7. Ougla Touila
1.6.8. Sebkhet Gémot
1.6.9. Sebkhet Ezzemoul et Chott Tinsilt
1.6.10. La plaine de Remila et la Garaet de Timerganine
1.7. Wilaya de khenchela
1.7.1. Sebkhet Ouled Amara et Sebkhet Ouled M‟Barek
2. Description du site d‟étude
2.1. Garâa Timerganine
2.1.1. Situation géographique
2.1.2. Carde biotique
a. Flore
b. Habitats
c. Faune
1. Avifaune
2. Amphibiens et reptiles 363. Mammifères
4. Entomofaune
2.1.3. Caractéristiques socio-économiques de la zone humide
2.1.4. Description du bassin versant de la Garaet de Timerganine
2.1.4.1. Régime hydrique
2.1.4.2. Climatologie
2.1.4.3. Géologie et géomorphologique
2.1.5. Fonctions de la zone humide
2.1.5.1. Fonctions hydrologiques
2.1.5.2. Fonctions biologiques
2.1.5.3. Fonctions socio-économiques
2.2. Marrai de Boussedra
2.2.1. Géologie et géomorphologie
2.2.2. Régime hydrique
2.2.3. Climatologie
2.2.4. Fonctions de la zone humide
2.2.4.1. Fonctions hydrologiques
2.2.4.2. Fonctions biologiques
2.2.4.3. Fonctions socio-économiques
Conclusion
Chapitre II Matériel et méthodes
Introduction
1. Matériel
1.1. Matériel biologique
1.1.1. Présentation de la famille des Anatidés
1.1.2. Description de l‟espèce étudiée
1.1.2.1. Comportements et activités
1.1.2.2. Dynamique des populations
1.1.2.3. Organisation sociale
1.1.2.4. Démographie et causes de mortalité
1.2. Matériel utilisé
2. Méthodologie de travail
2.1. Dénombrement
2.1.1. Buts et raisons
2.1.2. Techniques de dénombrement des oiseaux d‟eau
2.1.3. Méthodes d‟échantillonnage
2.1.3.1. La méthode absolue
2.1.3.2. La méthode relative
2.1.4. Dates et fréquences des dénombrements
2.1.5. Choix des points d‟observation
2.2. Etude des rythmes d‟activités diurnes
2.2.1. Méthodes d‟échantillonnage
2.2.1.1. Méthode FOCUS
2.2.1.2. Méthode SCAN
2.3. Biologie de la reproduction
Chapitre III Résultats et Discussion
Partie I
1. Phénologie de la Sarcelle marbrée dans les différentes zones humides des hauts plateaux
1.1. Evolution des effectifs de Sarcelle marbrée dans les différentes zones humides de la wilaya d‟Oum El Bouaghi
1.2. Evolution des effectifs de Sarcelle marbrée dans les différentes zones humides de la wilaya de Batna
1.3. Evolution des effectifs de Sarcelle marbrée dans les différentes zones humides de la wilaya de Sétif
1.4. Evolution des effectifs de Sarcelle marbrée dans les différentes zones humides de la wilaya de Khenchela
1.5. Suivi de l‟effectif hivernant à la Garaet de Timerganine
1.6. Occupation spatiale
1.7. Discussion
Partie II
2. Etude du rythme des activités diurnes
2.1. Variations journalières des rythmes d‟activités diurnes
2.2. Variation menstruelle des rythmes d‟activités diurnes de la Sarcelle marbrée dans la Garaet de Timerganine
2.1. Discussion
2.1.1. Analyse statistique multivariée
2.1.2. Utilisation de la zone humide
Partie III
3. Biologie de la reproduction
3.1. Effectif nicheur
3.2. Installation des nids
3.3. Caractéristiques des nids
3.4. Taille de ponte
3.5. Caractéristiques des œufs
3.6. Eclosion des œufs
3.7. Discussion
Conclusion