Techniques de conservations des eaux et des sols

Dégradation du sol

La dégradation du sol est une détérioration des propriétés physiques, chimiques et biologiques des sols. Dans la zone soudano sahélienne, la dégradation de la productivité des sols provient du déséquilibre du bilan des matières organiques et minérales induit par les feux répétés, le surpâturage, le défrichement et les travaux culturaul. non adaptés. Ce déséquilibre est encore accéléré par l’érosion (Roose, 1980 ; Breman et Uithol, 1986). Elle conduit à la perte de matières organiques et des particules de terre fine, et entraîne ainsi la baisse de la productivité du sol. Un sol dégradé est donc un sol qui a perdu son aptitude culturale ou un sol peu productif, qui n’arrive plus à assurer ses fonctions de support et de nutrition pour la plante. Généralement, la dégradation du sol est divisée en trois catégories comportant chacune différentes formes (FAO, 2003 ; Jouve et al., 2002). Ces trois catégories de dégradation du sol sont les suivantes:

• La dégradation physique: La forme la plus commune et la plus répandue de la dégradation physique du sol est l’érosion. On estime qu’elle affecte 84% des sols dégradéE, (Steiner, 1996 cité par Jouve, 2002). Cette érosion se manifeste par un transport des matériaux des couches superficielles du sol par l’eau (érosion hydrique) et! ou par le vent (érosion éolienne). L’une des principales causes de l’érosion hydrique est l’accroissement du ruissellement. Cette dernière est influencée par le régime pluviométrique, la topographie des sols mais aussi par les activités humaines en particulier les modes de culture. Une autre forme de dégradation physique du sol est la compaction c’est-à-dire la diminution excessive de la porosité du sol. Elle réduit la colonisa:ion du sol par les racines, diminuant ainsi la résistance des plants au stress hydrique et leurs capacités d’extraction des éléments minéraux du sol. D’autres formes sont: l’encroûtement superficiel du sol (L’encroûtement diminue l’infiltration et favorise le ruissellement) et la battance du sol.

• La dégradation chimique: Comme la dégradation physique, celle-ci peut prendre différentes formes en interaction les unes avec les autres. Les formes les plus évoquées dans la littérature sont l’épuisement du sol en éléments nutritifs et l’acidification des sols. L’épuisement du sol en éléments nutritifs est causé par l’exportation de ces éléments dans les productions, sans une restitution compensatrice et aussi par la lixiviation et l’érosion. En plus de l’épuisement du sol en éléments nutritifs,l’acidification du sol est entraînée par l’application excessive ou irrationnelle des pesticides ou des engrais chimiques.

• La dégradation biologique: Celle-ci se manifeste essentiellement par la baisse de la matière organique du sol. Une autre forme de dégradation biologique des sols est la diminution des micro-organismes et de la micro faune du sol, en particulier les termites qui jouent un rôle important dans le recyclage de la matière organique et de la structuration du sol. Les causes majeures de cette dégradation sont le déboisement, le surpâturage et les coupes répétées, l’agriculture itinérante, la mauvaise gestion par l’agricul::ure des ressources en sol et en eau, comme la non adoption des pratiques en matière de conservation du sol et de l’eau, la pollution des sols par les pesticides et les herbicides.

Techniques de conservations des eaux et des sols

Selon Reij (1996), les techniques de conservations des eaux et des sols (CES) représentent l’ensemble des pratiques qui concourent à la gestion des sols et de l’eau sur le plan agricole y compris l’agroforesterie et les pratiques agronomiques et culturales. L’application de ces techniques vise à éviter ou à réduire la dégradation du sol et à améliorer les propriétés physiques, chimiques et biologiques du sol, et par conséquent elles permettent d’améliorer la productivité de la terre (Sawadogo, 1995; Reij et al., 1996; Doro, 1991). Les mesures de conservation des eaux et des sols sont nombreuses et diverses. Elles peuvent être regroupées en trois catégories (Dakio, 2000 ; Jouve, 2002):
• les dispositifs physiques que sont les diguettes, les cordons pierreux, les demi lunes, etc.
• les procédés biologiques: le paillage, les haies vives, la mise en défend, etc.
• les techniques culturales: le zaï, le travail du sol (le sous solage, les buttes etc.), la maîtrise de la densité de semis etc. Notre étude abordera particulièrement les cas particuliers du zaï et des cordons pIerreux .

Zaï

En mooré, zaï veut dire « se lever tôt pour préparer sa terre ». Il consiste à creuser des cuvettes d’environ 20 à 40cm de diamètre et de 10 à 15cm de profondeur. Après les premières pluies, on y apporte une à deux poignées de poudrette, c’est à dire des déjections animales desséchées. Les termites attirées par les matières organiques, transforment cette cuvette en entonnoir (Roose et Rodriguez, 1990 ; Roose et al., 1993 ; Reij et a’. 1996).

Avantages du zaï

Les avantages du zaï concernent principalement la capture des eaux de ruissellement et la concentration des éléments fertilisants et des eaux, disponibles dans les cuvettes. Un autre atout majeur du zaï est l’amélioration de la fertilité chimique des champs grâce à l’apport de matière organique effectués au pied des plants. Ces avantages résument la qualité agronomique première du zaï: récréer un micro environnement de croissance favorable et relativement persistant pendant la durée de la saison des pluies. Du point de vue des agriculteurs, l’avantage du zaï reste donc, bien avant sa fonction de réhabilitation des écosystèmes, l’obtention de rendements satisfaisants sur des terres qui paraissaient irrécupérables (Roose et al., 1999).

Contraintes du zaï

Le zaï, malgré ses nombreux avantages, ne peut pas résoudre toutes les contraintes à la production agricole dans le Sahel: Les trous doivent être creusés durant la saison sèche, la pénibilité et la durée du travail restent non négligeables. Selon Roose et al., (1995) ; Reij et al., (1996) le zaï exige 300 heures de travail à la pioche, soit environ 3 mois de travail pour un homme, pour restaurer 1 hectare, Les disponibilités en fumier, en main d’œuvre et en moyens de transport, sont également des facteurs incontournables dans la pratique du zaï.

Cordons pierreux

Ce sont des ouvrages anti-érosifs constitués par un arrangement judicieux de pierres sur les courbes de niveau. Les matériaux utilisés sont des blocs de cuirasses appelés moellons. Les cordons sont appliqués sur des terrains en pente où le ruissellement est fort (Rochette, 1989) Plusieurs auteurs dont Zida (1992), Zougmoré et al. (1993), Lamachère et al. (1991) cnt montré que l’installation des cordons pierreux dans les Zones sahéliennes favorise une infiltration plus importante de l’eau, une amélioration du bilan hydrique du sol et une sédimentation des éléments nutritifs au voisinage du dispositif. Selon Zougmoré et al. (1993), cette sédimentation est plus importante, lorsque l’espace entre les cordons pierreux est de 25 m ou de 33 m. Cet ouvrage permet donc la réduction de l’érosior. hydrique.

Conclusion partielle 

Un sol dégradé est un sol qui a perdu ses capacités de soutien et ou de nutrition de la plante. La dégradation du sol peut être physique, chimique, biologique ou une combinaison des trois. Chacune des trois catégories de dégradation comporte différentes formes en interrelation. La dégradation du sol est induite par des facteurs naturels et des activités anthropiques qui l’accélèrent. Elle entraîne une baisse de la productivité des terres et constitue un obstacle à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire dans la plus part des pays soudano sahéliens. La lutte contre la dégradation des sols au Burkina Faso ne date pas d’aujourd’hui. Elle concerne l’application de méthodes ou de procédés permettant de réduire l’impact des agents de dégradation sur le sol, d’améliorer les propriétés physique, chimique et biologique des sols. Cela entraînerait une augmentation de la productivité des terres et de récupérer des terres dégradées et abandonnées pour une agriculture durable.

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Table des matières

Introduction générale
Chapitre 1 : Revue bibliographique
1.1. Dégradation du sol
1.2. Techniques de conservations des eaux et des sols
1.2.1. Zaï
1.2.1.1. Avantages du zaï
1.2.1.2. Contraintes du zaï
1.2.2. Cürdons pierreux
Conclusion partielle
Chapitre II: Milieu d’étude
II.1. Situation géographique
11.2. Climat
11.2.1. Précipitations
11.2.2. Température
11.2.3. Vents
11.3. Végétation
11.4. Sol
11.5. Population
11.6. Agliculture et élevage
11.6.1. Agriculture
11.6.2 Elevage
Conclusion partielle
Chapitre III: Méthodologie et matériels d’étude
111.1. Caractéristiques des sols du site
111.2. Dispositif expérimental
111.3. Matériel végétal utilisé et densité de semi
IlIA. Pose des carrés de rendement
111.5. Smvi des stades de développement
111.5.1. Nombre de poquets levés à l’ha
III.5.2. Mesure de hauteur et comptage de feuilles des plants
111.5.3. Evolution de l’épiaison par traitement
111.6. Evaluation des composantes du rendement
111.6.1. Nombre de plants et d’épis à l’hectare (ha)
111.6.2. Evaluation du nombre de grains par épi et Poids des grains
111.7. Estimation des rendements
111.8. Echantillonnage de sol
111.9. Analyse chimique des échantillons de sol
111.10. TraItement es donnees
Chapitre IV : Résultats et discussions
IV.l. Analyses chimiques des échantillons du soL
IV.l.l. Résultats
IV.1.2. Discussions
IV.2. Evolution des éléments chimiques du sol entre 2007 et 2009
IV.2.l. Résultats
IV.2.2 Discussions
IV.3. Suivi des stades de développement
IV.3.l. Résultats
IV.3.1.l, Levée des poquets
IV.3.1.2, Evolution de la hauteur des plants de sorgho
IV.3.1.3, Evolution du nombre de feuille des plants de sorgho
IV.3.lA, Evolution de l’épiaison des plants
IV.3.2. Discussions
IV.4. Evaluation des composantes du rendement
IV.4.1. Résultats
IVA.2.l, Nombre de plants à l’hectare par traitement
IVA.2.2, Nombres d’épis à l’hectare
IV04.2.3, Nombre de grains par épi des différents traitements
IVA.2A, Poids de mille (1000) grains
IVA.2.5, Rendement en grain obtenu par traitement
IV04.2.6, Rendement en paille des différents traitements
IV.4.3. Discussions
Conclusion générale et perspectives
Bibliographie

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