Tรฉlรฉcharger le fichier pdf d’un mรฉmoire de fin d’รฉtudes
Embryogenรจse du canal anal
Lโรฉtude embryologique ancienne et moderne repose sur de nombreux travaux rรฉalisรฉs chez lโAnimal et sur quelques travaux plus rรฉcents sur lโembryon humain [9,19,76,98,99].
Lโintestin primitif postรฉrieur, dโorigine entoblastique, va constituer la partie supรฉrieure de lโanus, la partie infรฉrieure รฉtant dโorigine ectoblastique.
Cloisonnement du cloaque
Lโindividualisation du canal anal et du rectum va se faire par le cloisonnement du cloaque. Il sโeffectue par la conjonction de 2 processus prolifรฉratifs, puis par lโatrophie et la disparition du bourgeon cloacal du canal neurentรฉrique et de lโintestin post-anal.
Ainsi, ร la 9รฉme semaine, une dรฉpression de lโectoderme, appelรฉe orifice anal ou proctoderme, se crรฉe en regard de la membrane anale. Elle se rompt, faisant ainsi communiquer le canal ano-rectal et lโextรฉrieur.
De faรงon contemporaine au cloisonnement du cloaque, va sโeffectuer lโhorizontalisation du pรฉrinรฉe.
Chez lโadulte, valves, cryptes et colonnes de Morgagni sont des vestiges de cette membrane anale [63].
Appareil sphinctรฉrien
A 20 semaines, le manchon musculaire striรฉ du sphincter externe dโorigine mรฉsoblastique vient entourer le manchon musculaire lisse du canal anal dโorigine entoblastique [73].
Entre 20 et 30 semaines, lโhypertrophie de la couche musculaire lisse aboutit ร la crรฉation du sphincter interne. Il joue alors un rรดle direct dans le maintien de la continence [19].
Vascularisation et innervation
La vascularisation ; aux origines doubles du systรจme artรฉriel, vient tout naturellement sโadjoindre un double drainage veineux et lymphatique.
Entre 16-20 semaines, apparaissent les plexus nerveux myentรฉriques, tandis que le plexus entรฉrique sous-muqueux de Meissner va sโindividualiser plus tard.
Anatomie du canal anal
Organe terminal du tube digestif, lโanus est aujourdโhui considรฉrรฉ comme une entitรฉ anatomique distincte du rectum [73].
Il assure la double fonction de continence et dโexonรฉration en synergie avec le rectum auquel il fait suite. Son originalitรฉ anatomique vient en partie de sa double origine ento- et ectoblastique.
Le rectum, partie terminale du tube digestif, va traverser les parties du pรฉrinรฉe postรฉrieur et se termine ร lโorifice anal.
Cette traversรฉe permet de distinguer 2 portions : le rectum pelvien et le rectum pรฉrinรฉal ou canal anal [26].
Le canal anal mesure environ 4 cm de long [51]. Il dรฉbute au niveau de lโangle ano-rectal, au bord supรฉrieur du muscle releveur de lโanus et se termine ร lโorifice cutanรฉ [79].
Lโรฉtude anatomique permet de dรฉcrire 4 parties : cavitรฉ du canal anal, lโappareil sphinctรฉrien anal, les espaces celluleux pรฉri-anaux et le paquet vasculo-nerveux.
Anatomie descriptive du canal anal (Figure 1)
Les limites
Le canal anal est limitรฉ en haut par la saillie de la fronde pubo-rectale du muscle releveur de lโanus et en bas par la ligne ano-cutanรฉe.
La cavitรฉ du canal analย
La muqueuse qui tapisse le canal est divisรฉe en 2 รฉtages sรฉparรฉs par la ligne pectinรฉe constituรฉe du rebord libre des valvules anales. Sur cette ligne pectinรฉe se trouvent les cryptes de Morgagni.
ฬต Lโรฉtage sus-pectinรฉal ou rรฉgion sus-valvulaire constitue le tiers du canal anal. Il est formรฉ de replis de muqueuse formant des plis verticaux ; les colonnes de Morgagni. Les colonnes au nombre de 6 ร 8, sont des รฉlรฉments pyramidaux formant un lรฉger relief dont les bases sont reliรฉes les unes les autres par des commissures inter-valvulaires. A ce niveau, il existe dans la sous-muqueuse une dilatation veineuse (plexus hรฉmorroรฏdaire interne) pouvant rester asymptomatique toute la vie oรน รชtre la source de symptรดmes.
ฬต A lโรฉtage sous-pectinรฉal ou sous-valvulaire reprรฉsente les deux tiers du canal anal. Il est constituรฉ dโรฉpithรฉlium de type malpighien se continuant progressivement avec la peau du pรฉrinรฉe [26]. Cette zone est constituรฉe par une peau fine marquรฉe par les plis radiรฉs de lโanus, souvent pigmentรฉe riche en poils et en glandes sรฉbacรฉes [26]. Plus au-dessus se trouve le pecten qui est fait dโun revรชtement, lisse, sec, mat, gris bleu, sรฉparรฉ de la zone prรฉcรฉdente par la ligne ano-cutanรฉe.
Lโappareil sphinctรฉrien [26] (Figure 1)
Il est composรฉ de 2 sphincters, externe et interne, sรฉparรฉs par la couche longitudinale complexe.
Le sphincter interne et lโespace sous-muqueux
Il correspond au prolongement et ร lโรฉpaississement de la couche musculaire circulaire du rectum. Il est composรฉ de fibres lisses, entourant le manchon cylindrique sous-muqueux. Il a 1 ร 7 mm dโรฉpaisseur et 2 ร 3 cm de hauteur [26,73]. Le bord supรฉrieur nโest pas net alors que le bord infรฉrieur est extrรชmement net. Il marque le sillon inter-sphinctรฉrien facilement repรฉrable en clinique par le toucher rectal. Il se reconnaรฎt par la coloration blanchรขtre de ses fibres, bien distinctes des fibres striรฉes, rouges du sphincter externe et par lโabsence de contraction sous lโaction des bistouris รฉlectriques. Le bord infรฉrieur du faisceau moyen du sphincter externe canalaire, le dรฉborde sur lโindividu couchรฉ ou debout alors quโil est dรฉbordรฉ par lui en position opรฉratoire. En effet, il existe un espace, dโimportance considรฉrable du fait de lโexistence de la pathologie hรฉmorroรฏdaire, et qui a fait lโobjet de nombreux travaux entre autres par Treitz, Morgan, Parks et Milligan [56,59,66]. Dans ce plan habituel de la muscularis mucosae, existe une hypertrophie de ses fibres รฉlastiques qui seront renforcรฉes par dโautres รฉlรฉments รฉlastiques venus de la face profonde du sphincter interne pour constituer le ligament suspenseur de Parks, amarrant le plan profond de la muqueuse au sphincter interne [66].
Ces faisceaux รฉlastiques dessinent des trousseaux fibreux qui constituent le relief des colonnes de Morgagni et scindent les sacs veineux hรฉmorroรฏdaires en trois paquets constituant les coussinets de Thomson [97]. Ainsi, constituรฉ, le ligament suspenseur de Parks va dรฉlimiter au-dessus de lui ; lโespace sous-muqueux et au-dessous ; lโespace marginal de Parks. Ces espaces en relation intime avec le sphincter interne vont รชtre le siรจge des glandes dโHermann et Desfossรฉs. Elles sont au nombre de 4 ou 8 selon les individus. Ces รฉlรฉments vestigiaux sโabouchant au fond des cryptes anales seraient ร lโorigine des suppurations qui constitueront les fistules anales. Le sphincter interne assure par sa tonicitรฉ la continence involontaire [26].
Le sphincter externe et muscle pubo-rectalย
Le sphincter externe est constituรฉ de fibres striรฉes et pouvant รชtre considรฉrรฉ comme une expansion pรฉrinรฉale du muscle releveur de lโanus. En effet, le sphincter externe fut lโobjet de nombreuses descriptions tรฉmoignant probablement de variations individuelles. Nous en resterons ร la description classique, celle comportant 3 faisceaux.
– Le faisceau sous-cutanรฉ n’a pas vรฉritablement de fonction sphinctรฉrienne. Il est nettement sรฉparรฉ du faisceau moyen par des fibres provenant de la couche longitudinale complexe. Il s’รฉtale en rayonnant sous la peau de la marge anale, elle-mรชme marquรฉe par les plis radiรฉs de l’anus. Ces plis radiรฉs sont constituรฉs par les fibres les plus externes de la fibre longitudinale complexe qui, aprรจs avoir segmentรฉ le faisceau sous-cutanรฉ du sphincter externe, s’insรจrent ร la face profonde de la peau de la marge anale et constituent ce que Milligan appelle le corrugator cutis ani [56].
– Un faisceau moyen qui entoure circulairement le canal anal muqueux, de hauteur variable 2 ร 5 cm, dรฉterminant ainsi la hauteur rรฉelle de l’anus. Son รฉpaisseur est de 10 mm au moins. Son aspect cylindrique est souvent dรฉformรฉ en ovale ร son pรดle postรฉro-infรฉrieur par son attache postรฉrieure au coccyx et au raphรฉ ano-coccygien, ร la formation duquel il participe.
Cette dรฉformation postรฉrieure constitue le triangle de Minor expliquant la zone de faiblesse que reprรฉsente la commissure postรฉrieure muqueuse, siรจge le plus frรฉquent des fissures anales.
En avant, c’est par son bord supรฉrieur, le cap anal, qu’il s’insรจre de prรจs aux รฉlรฉments rรฉsistants du pรฉrinรฉe moyen ; ce rapport serrรฉ est la clรฉ de l’ouverture de l’espace sus-jacent recto-vaginal ou recto-prostatique.
– Le faisceau pubo-rectal du releveur de l’anus s’insรจre au niveau de la symphyse pubienne, de part et d’autre de la ligne mรฉdiane, pour se diriger vers l’arriรจre et contourner le canal anal postรฉrieurement aprรจs avoir atteint son bord latรฉral. Ses fibres se mรฉlangent avec celles du faisceau profond du sphincter externe avec lequel il se confond. Il cravate ainsi le canal anal par l’arriรจre, ร la maniรจre d’une fronde. C’est un muscle puissant dont le relief est parfaitement perรงu au toucher rectal. Son bord postรฉro-supรฉrieur reprรฉsente la limite supรฉrieure du canal anal.
Ce faisceau pubo-rectal dรฉrive embryologiquement des muscles du groupe mรฉdio-ventral des muscles pelvi-caudaux. Il est en continuitรฉ avec les autres faisceaux du releveur de l’anus dรฉrivรฉs des groupes latรฉro-dorsaux des mรชmes muscles. Ces faisceaux pubo-coccygien et ilio-coccygien forment la limite infรฉrieure du pelvis. Ils reprรฉsentent avec le pubo-rectal, les points d’ancrage de l’anus, qui se trouve ainsi en continuitรฉ avec le rectum, et suspendu par les faisceaux du releveur aux parois pelviennes. Leur tonicitรฉ ou leur flacciditรฉ va contribuer ร sa situation topographique.
– Les 2 faisceaux pubo-coccygien et ilio-coccygien dรฉbordent le pubo-rectal latรฉralement et en arriรจre. Ils s’insรจrent sur le coccyx et le raphรฉ ano-coccygien, oรน se produit une dรฉcussation des fibres.
La couche longitudinale complexe
Elle fait suite ร la couche musculaire longitudinale du rectum, comme le sphincter interne continue la couche circulaire du rectum. Cette couche subit de nombreuses inflexions par rapport ร ses origines.
Elle s’insinue naturellement entre sphincter interne et sphincter externe. Elle รฉmet de nombreux trousseaux fibroblastiques, qui vont pรฉnรฉtrer, en dedans le sphincter interne, en dehors le sphincter externe.
Un fort contingent de fibres sรฉpare les 2 faisceaux moyen et sous-cutanรฉ du sphincter externe. Il descend jusqu’au plan profond du derme. Il constitue ainsi la limite externe et infรฉrieure de l’espace marginal de Parks. La limite interne et supรฉrieure est constituรฉe par le ligament de Parks. C’est le lieu de collection des abcรจs de la marge.
Cette couche longitudinale complexe s’รฉpanouissant dans l’ensemble des sphincters, s’amarrant en bas ร la peau, signifie la continuitรฉ de l’anus avec le rectum.
Les suppurations d’origine anale partant des glandes vestigiales d’Hermann et Desfossรฉs, trouvent le long de ces fibres, leurs voies de migration soit vers la marge, soit vers le creux ischio-rectal, soit dans l’รฉpaisseur de la paroi rectale.
Lโinnervation du canal analย
La paroi canalaire de lโanus est innervรฉe par les branches affรฉrentes et effรฉrentes qui se connectent avec les centres nerveux de commande.
ยพ Les affรฉrences nerveuses [73]
Lโinnervation sensitive de lโanus est beaucoup plus riche que celle du rectum, et, tout spรฉcialement, au niveau de la muqueuse anale. La sensibilitรฉ au-dessous de la ligne ano-cutanรฉe dรฉpend du systรจme nerveux isolรฉ intra-รฉpithรฉlial.
Alors que, au-dessus, des rรฉcepteurs dโune trรจs grande diversitรฉ et densitรฉ permettent lโanalyse de multiples informations telles que la friction et le tact [34,43].
ยพ Les effรฉrences nerveuses [73]
Elles sont constituรฉes :
– des fibres nerveuses somatiques, issues des trous sacrรฉs des 2รจme, 3รจme et 4รจme vertรจbres vont donner le nerf pudendal. Il passe entre les ligaments sacro-รฉpineux et sacro-tubรฉral et pรฉnรจtre dans un dรฉdoublement de lโaponรฉvrose du muscle obturateur interne (canal dโAlcock). Ce nerf donne, entre autres, le nerf rectal inferieur qui innerve le sphincter externe et la peau de la marge anale ;
– de lโinnervation sympathique, particuliรจrement riche et est essentiellement sous la dรฉpendance du sympathique lombaire par lโintermรฉdiaire des nerfs splanchniques pelviens ;
– de lโinnervation parasympathique, qui dรฉpend aussi du plexus hypogastrique dont la synapse post-ganglionnaire est nicotinique.
Le systรจme de commande nerveuse est inversรฉ au niveau des sphincters. Lโinnervation du sphincter interne est plus complexe, dโabord sous la dรฉpendance du systรจme entรฉrique et de certaines opiacรฉes agissant par lโintermรฉdiaire des plexus myentรฉriques. Le sphincter externe reรงoit 3 terminaisons nerveuses avec la branche musculaire pรฉrinรฉale du nerf pudendal, le nerf anal et la branche pรฉrinรฉale du 4รจme nerf sacrรฉ qui correspond au nerf sphinctรฉrien accessoire dรฉcrit par plusieurs auteurs [28,77,82,94].
Le muscle releveur de lโanus intimement liรฉ au sphincter externe reรงoit les branches du nerf releveur de lโanus ; collatรฉral du nerf pudendal, qui peut provenir aussi directement des 3รจme et 4รจme racines sacrรฉes [77,83].
Anatomie fonctionnelle du canal anal ou physiologie du canal anal dans la dรฉfรฉcationย
Le rรดle de lโanus est dโassurer les 2 fonctions de continence et dโexonรฉration par la synergie des diffรฉrents รฉlรฉments qui constituent le canal anal.
La continence anale Elle est assurรฉe par 2 dispositifs anatomiques.
ยพ La continence par occlusion du canal
Le tonus permanent des sphincters anaux assure lโocclusion du canal anal. En effet la pression de fermeture du canal se situe normalement entre 5 et 10 kPa ; 80% de ce chiffre est dรป au tonus du sphincter interne, et 20% au tonus du sphincter externe. Le tonus du sphincter interne est permanent, son action รฉchappe ร la volontรฉ. Lโaction du sphincter interne est dรฉterminante et fait de celui-ci lโagent principal de la continence automatique. Toute section totale du sphincter interne met donc en danger la continence.
Le sphincter externe est lโagent de la continence volontaire. Sa contraction augmente la pression de fermeture du canal anal, mais il sโagit dโun muscle striรฉ, donc fatigable et sa contraction volontaire ne peut รชtre maintenue plus de 50 ร 60 secondes.
ยพ Rรดle de lโangulation ano-rectale
Cette angulation ano-rectale rapproche le bord supรฉrieur du canal anal ร la partie la plus basse de la face antรฉrieure du rectum. Ainsi, toute augmentation de pression intra-abdominale (effort musculaire, effort de toux, changement postural) va sโexercer sur la face antรฉrieure du rectum par lโintermรฉdiaire du cul-de-sac de Douglas et va tendre ร appuyer la face antรฉrieure du rectum sur lโorifice supรฉrieur du canal anal, jusqu’ร en assurer lโocclusion. Cโest lโeffet de valve ร charniรจre antรฉrieure, qui vient physiologiquement complรฉter lโocclusion de la lumiรจre du canal anal dรฉjร existante.
Lโexonรฉration
Elle est crรฉe par lโabolition des tonus existants, ceux du sphincter interne et du sphincter externe qui ouvre le canal anal, celui du pubo-rectal qui ouvre lโangulation ano-rectale, et ceux des faisceaux pubo- et ilio-pelvien qui entraรฎnent la descente du canal anal en dessous de son point dโamarrage physiologique. Le canal anal ainsi bรฉant se situe dans lโaxe du rectum qui sโรฉvacue sous lโeffet des contractions rectales, dโune part, de lโaugmentation de la pression intra-abdominale, dโautre part, par la manลuvre de Valsalva (effort dโexpiration ร glotte fermรฉe). Lโexonรฉration est une action volontaire mettant en jeu une synergie recto-anale.
Histologie
La muqueuse anale comprend 3 types : รฉpithรฉlium malpighien kรฉratinisรฉ en bas, รฉpithรฉlium glandulaire lieberkรผhnien au-dessus de la ligne pectinรฉe et un รฉpithรฉlium intermรฉdiaire entre les 2 types [54]. En effet, il nโexiste pas de superposition exacte entre lโaspect macroscopique et les 3 zones diffรฉrentes dโรฉpithรฉlium que lโon individualise aujourdโhui dans le canal anal.
– La zone infรฉrieure est faite dโun รฉpithรฉlium malpighien dโabord kรฉratinisรฉ et cornรฉ au niveau de la marge anale puis seulement kรฉratinisรฉ.
– La zone supรฉrieure est dโun รฉpithรฉlium cylindrique identique ร celui du rectum.
– La zone intermรฉdiaire de 10โ15 mm de hauteur, situรฉe de part et dโautre de la ligne pectinรฉe, est dite รฉpithรฉlium jonctionnel, sโรฉtendant depuis le fond des cryptes qui ont un revรชtement glandulaire ร moins de 1 cm au-dessus de la ligne pectinรฉe [16,25].
La muqueuse rectale, au contraire, est pauvre en terminaisons libres et organisรฉes, donc moins sensible ร la douleur. Ce fait est pris en considรฉration pour les traitements instrumentaux qui doivent รชtre appliquรฉs au-dessus de la ligne pectinรฉe et lors de la chirurgie hรฉmorroรฏdaire, imposant le respect de la muqueuse sensible, sous peine dโincontinence par trouble de la sensibilitรฉ [4].
Etiopathogรฉnie et physiopathologie
A lโheure actuelle, plusieurs รฉtudes ont montrรฉ que la pathologie hรฉmorroรฏdaire relรจve dโun processus multifactoriel, oรน lโon note une part importante des facteurs anatomiques et vasculaires.
Les facteurs anatomiques
Facteur mรฉcaniqueย
Cโest un facteur qui a un rรดle essentiel dans le glissement et le prolapsus des hรฉmorroรฏdes sous lโinfluence dรฉterminante de la constipation et des efforts quโelle impose lors de la dรฉfรฉcation. En effet, la muqueuse anale comporte les coussinets de Thompson, qui sont constituรฉs de tissus conjonctifs sous-muqueux hautement spรฉcialisรฉs et de tissus cellulo-fibro-รฉlastiques renfermant un riche rรฉseau veineux. Les coussinets sont susceptibles dโune grande variation de volume, grรขce ร leur disposition trivalve. Ils confรจrent ร la sous-muqueuse anale une importante capacitรฉ lui permettant une turgescence variable capable de sโadapter aux dimensions changeantes du canal anal. Ils assurent lโocclusion complรจte de la lumiรจre anale. Ce qui explique leur rรดle physiologique au niveau de la continence anale.
En effet, les troubles du transit, surtout la constipation ont un rรดle non nรฉgligeable sur la genรจse de la maladie hรฉmorroรฏdaire (MH). Les efforts excessifs et prolongรฉs fournis lors de la dรฉfรฉcation peuvent รชtre ร lโorigine de cisaillements qui viennent รฉtirer et fragmenter le tissu de soutien. Ainsi, lโรฉvolution de cette rupture de tissus de soutien conditionne lโapparition de prolapsus hรฉmorroรฏdaire de degrรฉ croissant. En plus, la strangulation des vaisseaux turgescents par les sphincters anaux, est responsable des hรฉmorroรฏdes hรฉmorragiques ou thrombotiques.
Ainsi, les efforts de dรฉfรฉcation sont les principaux responsables des symptรดmes du syndrome du pรฉrinรฉe descendant qui peut donc sโassocier ร la maladie hรฉmorroรฏdaire expliquant certaines incontinences post-opรฉratoires.
Facteurs sphinctรฉriensย
Lโhypertonie basale de la partie supรฉrieure du canal avec persistance dโun tonus de base rรฉsiduel รฉlevรฉ lors du rรฉflexe recto-anal inhibiteur est lโanomalie la plus frรฉquemment retrouvรฉe lors des รฉtudes manomรฉtriques. Le sphincter interne lisse assure la plus grande partie de ce tonus de base du canal anal (80%).
En effet des รฉtudes pharmacologiques in vitro et dโimageries par rรฉsonance magnรฉtique in vivo dรฉmontrent que le sphincter anal interne ne parvient pas ร fermer complรจtement le canal anal [80]. La diminution du calibre de lโanneau sphinctรฉrien empรชche ou retarde la rรฉintรฉgration de la muqueuse anale dans le canal aprรจs dรฉfรฉcation et cette muqueuse se trouve provisoirement รฉtranglรฉe, freinant la circulation du retour veineux. Il en rรฉsulte ainsi la stase, la congestion locale, bref toutes les conditions favorables aux saignements.
Facteurs vasculairesย
Leur rรดle est non nรฉgligeable car responsable de sensation de congestion, des hรฉmorragies, des thromboses. Ils font intervenir au niveau de la sous-muqueuse anale, les shunts artรฉrio-veineux qui, selon Guntz et Parnaud, sont de 2 types.
ยพ Shunt artรฉrio-veineux de type segment dโarrรชt
Ils sont reprรฉsentรฉs dans la sous-muqueuse anale superficielle, et sont fonctionnellement latents. En effet ils peuvent รชtre fonctionnels de maniรจre brutale dans certaines conditions sous lโinfluence dโune agression dรฉterminante : variation de pression, effort physique, le fait de sโasseoir longtemps, ingestion dโalcool, dโรฉpices, รฉmotion ou tout autre facteur capable de modifier la vasomotricitรฉ pelvienne et digestive. De ce fait, dans la thรฉorie circulaire, le point de dรฉpart serait dโorigine vasculaire avec des perturbations, telles que lโexcรจs dโapport artรฉriel qui submerge les capacitรฉs dโadaptation du tissu hรฉmorroรฏdaire. Cette anomalie peut รชtre brutale ou transitoire.
Les effets secondaires de cette perturbation, seraient en premier lieu : lโapparition dโune poussรฉe fluxionnaire ou thrombotique et de rectorragies par mise en jeu des shunts superficiels. La rรฉpรฉtition de ces phรฉnomรจnes, associรฉe ร des facteurs favorisant tels quโun terrain prรฉdisposรฉ, va se rรฉpercuter, dโune part, sur le retour veineux avec des lรฉsions vasculaires dystrophiques et, dโautres parts, sur le tissu de soutien avec une dilacรฉration aboutissant ร un prolapsus hรฉmorroรฏdaire.
ยพ Shunts artรฉrio-veineux ร plein canal
Ils sont situรฉs dans la sous-muqueuse anale profonde. Ce sont des fentes ou espaces vasculaires qui constituent de vรฉritables lacs sanguins, richement anastomosรฉs entre eux รฉvoquant une structure de type caverneux. A leur voisinage, on a lโexistence dโartรฉrioles et de nombreuses formations nerveuses qui expliquent leur fonction vasomotrice sous commande neurovรฉgรฉtative permettant de rรฉguler la pression et le dรฉbit sanguin.
ยพ Hyperpression veineuse
Lโhyperpression veineuse gรฉnรฉralisรฉe et pathologique (hypertension portale) dont la relation avec les hรฉmorroรฏdes รฉtait obscure, est rendue actuellement plus claire [26,41]. En effet, le rรดle classique de lโhypertension portale semble รชtre trรจs minime voire inexistant : la prรฉvalence des varices rectales est augmentรฉe dans lโhypertension portale mais pas celle de la maladie hรฉmorroรฏdaire par rapport ร une population normale [15].
Par contre, lโhypertension veineuse gรฉnรฉralisรฉe et physiologique, qui est le rรดle de la colonne sanguine en orthostatisme, expliquerait la spรฉcificitรฉ de la pathologie hรฉmorroรฏdaire chez lโhomme et jamais chez les Mammifรจres [7].
Physiopathologie
Les 3 paquets hรฉmorroรฏdaires internes forment de petits coussinets, les coussinets de Thompson, qui participent pour 15% au tonus sphinctรฉrien de base et donc ร la continence. Ainsi, il a รฉtรฉ retrouvรฉ des anomalies au test de la perfusion saline aprรจs les hรฉmorroรฏdectomies ; il est donc important de bien รฉvaluer la continence anale avant dโenvisager une telle intervention. Cela suppose รฉgalement dโavoir vis-ร -vis de la pathologie hรฉmorroรฏdaire une attitude la plus conservatrice possible.
Si les hรฉmorroรฏdes ont un rรดle physiologique certain, elles peuvent devenir pathologiques par le biais de rectorragies, de thrombose ou dโun prolapsus. Lโorigine de la pathologie hรฉmorroรฏdaire nโest pas connue, mรชme si beaucoup dโhypothรจses ont รฉtรฉ รฉvoquรฉes :
– des facteurs inflammatoires ร lโorigine de la composante congestive des paquets hรฉmorroรฏdaires pathologiques et sur lesquels on peut agir grรขce aux anti-inflammatoires locaux ;
– des facteurs thrombotiques ; les thromboses sont frรฉquentes au niveau des hรฉmorroรฏdes externes. Ces thromboses peuvent รชtre le rรฉsultat dโune mauvaise circulation sanguine au sein des anastomoses artรฉrio-veineuses qui composent les hรฉmorroรฏdes ;
– une dรฉhiscence des tissus de soutien sous-jacents, en particulier, le ligament de Parks serait ร lโorigine du prolapsus ;
– la physiopathologie de la maladie hรฉmorroรฏdaire est protรฉiforme et ne permet pas de guider de faรงon univoque le traitement. Sโagissant dโune pathologie fonctionnelle, le traitement sera dรฉterminรฉ ร partir des symptรดmes.
EPIDEMIOLOGIE DE LA MALADIE HEMORROรDAIRE
Epidรฉmiologie descriptive
La prรฉvalence est trรจs difficile ร รฉvaluer compte tenu du nombre important de patients qui ne consultent pas et qui ont recours ร lโautomรฉdication.
Mรชme si lโincidence de la maladie hรฉmorroรฏdaire semble avoir diminuรฉe depuis 30 ans, elle reste une affection frรฉquente puisquโon estime globalement quโen Amรฉrique : un peu moins de 5% de la population en souffrent rรฉguliรจrement ; un tiers dโentre eux consultent et 13 sujets par million dโhabitants sont hospitalisรฉs pour ce motif [41,42].
Dโautres sources ont montrรฉ que la prรฉvalence de la maladie hรฉmorroรฏdaire, รฉvaluรฉe sur 10 millions de sujets, serait de 4,4%. Parmi ces patients seul un tiers consulte pour leurs symptรดmes, ce qui reprรฉsente 1,5 millions de prescription par an [4].
Le pic de frรฉquence se situe entre 45 et 65 ans. Aucune diffรฉrence significative entre les sexes nโa รฉtรฉ observรฉe mรชme sโil semble que la pathologie hรฉmorroรฏdaire soit un plus frรฉquente chez lโhomme. Cependant, on observe une frรฉquence de 1,8 fois plus รฉlevรฉe dans les milieux socio-รฉconomiques favorisรฉs par rapport au milieu plus dรฉfavorisรฉ en Angleterre. Cette diffรฉrence entre les milieux socio-รฉconomiques sโexpliquerait par la sรฉdentaritรฉ favorisant lโapparition de la maladie hรฉmorroรฏdaire dans la classe sociale plus รฉlevรฉe [4,37].
Epidรฉmiologie analytique
ยพ La constipation
Une รฉtude comparative de lโรฉpidรฉmiologie de la maladie hรฉmorroรฏdaire avec celle de la constipation, rรฉputรฉe รชtre le principal facteur de risque, a รฉtรฉ effectuรฉe par certains auteurs [41]. Cette รฉtude avait montrรฉ une frรฉquence รฉlevรฉe de la constipation dans lโenfance, qui diminuait ensuite pour augmenter aprรจs 65 ans. Alors que celle de lโhรฉmorroรฏde prรฉsente un pic entre 45 et 65 ans [37,48,86]. Par contre, dโautres รฉtudes rรฉcentes insistent plus sur lโaspect dur des selles, les efforts de poussรฉes et sur la station prolongรฉe aux toilettes que sur la frรฉquence des selles [4].
Il sโavรจre que, en pratique, le traitement des troubles du transit et de la constipation lorsquโils existent, rรฉduit les rรฉcidives des poussรฉes hรฉmorroรฏdaires [37].
ยพ Lโhypertonie du sphincter anal
Plusieurs รฉtudes physiopathologiques ont conclu ร une pression sphinctรฉrienne plus รฉlevรฉe chez les patients souffrant de maladie hรฉmorroรฏdaire, ce qui explique les tentatives de traitement par les dilatations anales, aujourdโhui abandonnรฉes en raison des risques รฉlevรฉs dโincontinence [21,63].
ยพ La diarrhรฉe [48,101]
Plus rรฉcemment Johanson et Sonnenberg ont mis en รฉvidence une corrรฉlation entre la maladie hรฉmorroรฏdaire et les troubles du transit intestinal. Ainsi, ces deux auteurs, aprรจs avoir dรฉmontrรฉ lโabsence de corrรฉlation entre la constipation et les hรฉmorroรฏdes, montrent que la diarrhรฉe aurait un rรดle dans le dรฉveloppement des hรฉmorroรฏdes en raison de pressions de repos qui seraient plus importantes afin de maintenir une continence satisfaisante.
ยพ Obรฉsitรฉ [37,99]
Pour Johanson et Sonnenberg, lโobรฉsitรฉ serait un facteur de risque de la maladie hรฉmorroรฏdaire, du fait de lโeffort physique quโelle pourrait entraรฎner.
ยพ Facteurs familiaux et hรฉrรฉditaires [4]
Il nโy a, ร ce jour, aucune preuve dโune รฉventuelle origine gรฉnรฉtique. En effet, cette origine est difficile ร prouver compte tenu dโune prรฉvalence รฉlevรฉe de cette pathologie et du fait que tous les patients ne consultent pas. En revanche lโorigine polygรฉnique a รฉtรฉ รฉvoquรฉe.
ยพ La sรฉdentaritรฉ ou mode de vie [1,37]
Certaines professions (chauffeurs, รฉlรจves, travailleurs de bureau), la sรฉdentaritรฉ, certains sports (รฉquitation, vรฉlo) et la position debout prolongรฉe, qui renforcent les forces de cisaillement sont ร lโorigine de la destruction du tissu de soutien.
ยพ Les habitudes alimentaires [84]
Mรชme si leur responsabilitรฉ dans la maladie hรฉmorroรฏdaire nโa pas รฉtรฉ statistiquement confirmรฉe, ces observations suivantes semblent lโรฉtayer.
– Plusieurs auteurs ont รฉtudiรฉ lโinfluence de la consommation dโalcool sur la maladie hรฉmorroรฏdaire. Les rรฉsultats observรฉs ont รฉtรฉ divergents. Pour les uns, lโalcool nโa aucune influence [26,73]. A lโopposรฉ, plusieurs travaux ont mis en รฉvidence une consommation plus importante dโalcool parmi les sujets ayant une symptomatologie hรฉmorroรฏdaire [9,51]. En effet, lโalcool joue un rรดle accessoire et le facteur physiologique essentiel est lโhypertension portale [48]. Lโhypertension portale semble รชtre rรฉellement un facteur รฉtiopathogรจnique. Elle est susceptible, aussi bien chez lโenfant que chez lโadulte, de rรฉvรฉler la prรฉsence dโhรฉmorroรฏde sans en favoriser rรฉellement les poussรฉes ou les complications [4,26].
– Une รฉtude comparative rรฉalisรฉe chez un groupe de personnes souffrant dโhรฉmorroรฏde et un groupe tรฉmoin avait montrรฉ une absorption dโeau significativement moins importante chez les malades par rapport aux tรฉmoins. Lโeau intervient dans la physiologie de la dรฉfรฉcation. Elle hydrate les fibres du bol fรฉcal ; ce qui a pour effet dโaugmenter le volume des selles tout en les assouplissant, facilitant ainsi la dรฉfรฉcation [84].
– Le poivre et la capsaicine contenus dans le piment, ont une action irritative locale et provoquent des modifications vasculaires complexes. Ces derniers sont susceptibles dโexacerber la symptomatologie hรฉmorroรฏdaire et ce, malgrรฉ une action tonique sur la paroi veineuse [82,94].
– La consommation excessive de lipide : les acides gras รฉlรจvent la sรฉcrรฉtion dโhormones ayant un effet vasoactif (cholรฉcystokinine, pancrรฉozymine, Vasoactif Intestinal Peptide, gastrine) pouvant entraรฎner une ouverture anormale des shunts hรฉmorroรฏdaires [84].
Les facteurs dรฉclenchantsย
La liste est longue et variรฉe mais nous citerons ici que certains facteurs qui nous paraissent รชtre les plus incriminรฉs :
– les troubles du transit qui sont souvent mis en avant aussi bien dans les constipations que dans les diarrhรฉes mais qui ne sont pas statistiquement dรฉmontrรฉs ;
– le facteur familial serait polygรฉnique ;
les รฉpisodes de la vie gรฉnitale : certains travaux ont dรฉmontrรฉ la richesse du tissu hรฉmorroรฏdaire en rรฉcepteurs hormonaux et ces facteurs semblent indรฉniables : crise hรฉmorroรฏdaire prรฉ-menstruelle ; en effet la moitiรฉ des femmes ayant des troubles hรฉmorroรฏdaires notent un dรฉclenchement ou une recrudescence au moment des rรจgles ; par ailleurs certains accouchements se compliquent souvent dโune crise hรฉmorroรฏdaire et les patientes gardent plus le souvenir de ces terribles thromboses du post partum que de leur accouchement ;
– enfin, certains facteurs irritatifs locaux peuvent jouer un rรดle : suppositoires, antigrippaux, antalgiques, hypnogรจnes ou autresโฆ
ETUDE CLINIQUE ET PARACLINIQUE DE LA MALADIE HEMORROรDAIRE
Diagnostic positif de la maladie hรฉmorroรฏdaire
Les motifs de consultation
Les hรฉmorroรฏdes peuvent รชtre un motif de consultation parce qu’elles sont douloureuses, parce qu’elles saignent ou parce qu’elles rรฉalisent une procidence ou un prolapsus hรฉmorroรฏdaire lors de la dรฉfรฉcation.
Les signes fonctionnels
Lโinterrogatoire, qui permet de dรฉterminer les signes fonctionnels, constitue une รฉtape clรฉ du diagnostic.
ยพ Les rectorragies [4,15,37]
Elles sont faites de sang rouge rutilant survenant ร la fin des selles. Elles peuvent รชtre plus ou moins abondantes arrosant typiquement les selles. Elles sont parfois impressionnantes ou il peut sโagir simplement de quelques traces ร lโessuyage. Ces rectorragies peuvent tacher les slips ou mรชme les maillots de bain ; ce qui motive souvent une consultation.
Lโinterrogatoire permettra de prรฉciser certains caractรจres de la rectorragies. Ainsi, on prรฉcisera les circonstances de survenue, au moment de la dรฉfรฉcation, lโaspect et la quantitรฉ des rectorragies qui sont trรจs variables et pouvant entraรฎner une anรฉmie ferriprive.
ยพ La douleur [4,37,49]
Elle peut รชtre le fait de thrombose ou dโun simple ลdรจme au niveau des hรฉmorroรฏdes internes, induisant une tension et une pesanteur, surtout chez la femme en pรฉriode prรฉmenstruelle [37]. En effet, il peut sโagir de douleurs anales plus ou moins importantes selon lโรฉtat des lรฉsions, souvent ร type de cuisson parfois trรจs pรฉnible.
Elle est gรฉnรฉralement supportable, permettant le sommeil. Il peut sโagir parfois de brรปlure, de tiraillement ou de piqรปre motivant une consultation. Elle impose la recherche de lรฉsions associรฉes (fissures, ulcรฉration, cryptite, papillite, abcรจs). [41]
ยพ La procidence ou tumรฉfaction hรฉmorroรฏdaire
Cโest une extรฉriorisation des hรฉmorroรฏdes, qui est perรงue comme une tumรฉfaction. Elle est lisse, rรฉnitente, indolore avec une impression de gรจne. La procidence peut รชtre permanente ou intermittente, survenant alors en fin dโexonรฉration et lors des efforts de poussรฉe ou en position accroupie. La rรฉintรฉgration peut รชtre spontanรฉe, nรฉcessitant une manลuvre dโappui digital, voire รชtre impossible. [4]
De survenue progressive ou brutale, son รฉvolution reste capricieuse, imprรฉcise, se compliquant parfois de suintement abondant, dโulcรฉration ou de macรฉration et dโรฉrythรจme marginal prurigineux du fait du frottement continuel de la muqueuse avec les vรชtements. Ainsi, la procidence devient une vรฉritable infirmitรฉ [48].
ยพ Le prurit anal [37]
Lโรฉcoulement sรฉro-sanglant secondaire au prolapsus hรฉmorroรฏdaire, peut รชtre responsable dโun prurit anal. Ce prurit sera diffรฉrenciรฉ de celui infectieux ou eczรฉmatisรฉ, qui est associรฉ ร ces pathologies dont il est le premier signe [8,56,70].
ยพ Les suintements [37]
Il est dรฉcrit par le patient comme une sensation dโhumiditรฉ au niveau de lโanus, secondairement ร un รฉtat inflammatoire. Ce suintement rarement isolรฉ sโassocie le plus souvent ร un prolapsus hรฉmorroรฏdaire surtout chronique, ร lโanite, ร une fistule, ร une rectite ou ร un eczรฉma.
ยพ Les autres signes associรฉs
La recherche de ces signes associรฉs est importante et leur prรฉsence doit inciter ร rechercher une atteinte rectale.
ย Tรฉnesme [49]
Cโest une tension pelvienne douloureuse avec envie continuelle dโaller ร la selle.
ย Les รฉpreintes [49]
Ce sont des douleurs recto-sigmoidiennes irradiant vers lโanus. Ces douleurs sโaccompagnent ou prรฉcรจdent lโexonรฉration ou les รฉvacuations anormales.
ย Les faux besoins [49]
Il sโagit de sensation impรฉrieuse dโaller ร la selle, aboutissant ร des selles insignifiantes.
Les signes physiques
Les conditions de lโexamenย
Lโexamen physique est indispensable devant toute symptomatologie anale. Cet examen est redoutรฉ et mal vรฉcu psychologiquement en raison dโune pudeur ร lโexposition de la rรฉgion anale, de la crainte de la douleur et lโangoisse du diagnostic. Il faut donc prendre le temps dโexpliquer en prรฉvenant le malade de ce qui va รชtre fait, en agissant avec douceur.
Ainsi, lโexamen se fait dans un milieu bien รฉclairรฉ et lโexaminateur doit se munir de gants ou de doigtier aux deux mains. Cet examen nรฉcessite une bonne vacuitรฉ de la vessie et surtout de lโampoule rectale pour un bon examen intraluminal. Le malade adopte la position classique qui est celle genu-jugale (la tรชte reposant par la joue gauche sur la table dโexamen, les bras repliรฉs en avant de la tรชte et les reins cambrรฉs) (Figure 5).
|
Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RAPPELS
I. GENERALITES
I.1. Dรฉfinition
I.2. Historique
I.3. Embryogenรจse du canal anal
I.3.1. Cloisonnement du cloaque
I.3.2. Appareil sphinctรฉrien
I.3.3. Vascularisation et innervation
I.4. Anatomie du canal anal
I.4.1. Anatomie descriptive du canal anal
I.4.1.1 Les limites
I.4.1.2. La cavitรฉ du canal anal
I.4.1.3. Lโappareil sphinctรฉrien
I.4.1.3.1. Le sphincter interne et lโespace sous-muqueux
I.4.1.3.2. Le sphincter externe et muscle pubo-rectal
I.4.1.3.3. La couche longitudinale complexe
I.4.1.4. Lโespace celluleux pรฉri-anal
I.4.2. Les rapports
I.4.3. La vascularisation du canal anal
I.4.4. Lโinnervation du canal anal
I.4.5. Anatomie fonctionnelle du canal anal ou physiologie du canal anal dans la dรฉfรฉcation
I.4.5.1. La continence anale
I.4.5.2. Lโexonรฉration
I.5. Histologie
I.6. Etiopathogรฉnie et physiopathologie
I.6.1. Les facteurs anatomiques
I.6.1.1. Facteur mรฉcanique
I.6.1.2. Facteurs sphinctรฉriens
I.6.1.3. Facteurs vasculaires
I.6.2. Physiopathologie
II. Epidรฉmiologie de la maladie hรฉmorroรฏdaire (MH)
II.1. Epidรฉmiologie descriptive
II.2. Epidรฉmiologie analytique
II.3. Les facteurs dรฉclenchants
III. Etude clinique et paraclinique de la maladie hรฉmorroรฏdaire
III.1. Diagnostic positif de la maladie hรฉmorroรฏdaire
III.1.1. Les motifs de consultation
III.1.2. Les signes fonctionnels
III.1.3. Les signes physiques
III.1.3.1. Les conditions de lโexamen
III.1.3.2. Lโexamen proctologique proprement dit
III.1.3.2.1. Lโinspection de la marge anale
III.1.3.2.2. Le toucher ano-rectal
III.1.3.2.3. Lโanuscopie
III.1.3.2.4. La rectoscopie
III.1.4 Classification de la M.H
III.1.5. Le profil รฉvolutif de la M.H
III.1.5.1. Les complications de la M.H
III.1.5.1.1. La thrombose hรฉmorroรฏdaire
III.1.5.1.2. Le prolapsus hรฉmorroรฏdaire
III.1.5.1.3. Lโanรฉmie hรฉmorroรฏdaire
III.1.5.1.4. Les ulcรฉrations et rupture de varices
III.1.5.1.5. Lโabcรจs phlรฉbitique
III.1.5.1.6. La rรฉtention urinaire
III.1.5.2. Les sรฉquelles des complications thrombotiques hรฉmorroรฏdaires
III.1.5.2.1. Les marisques
III.1.5.2.2. Les polypes hรฉmorroรฏdaires
III.1.6. Les formes cliniques
III.1.6.1. Hรฉmorroรฏdes et fissures anales
III.1.6.2. Hรฉmorroรฏdes et fistules anales
III.1.6.3. Hรฉmorroรฏdes et abcรจs anaux
III.1.6.4. Hรฉmorroรฏdes et polypes bรฉnins
III.1.6.5. Hรฉmorroรฏdes et condylomes anaux
III.1.6.6. Hรฉmorroรฏdes et cancer recto-anal
III.2. Le diagnostic diffรฉrentiel
III.2.1. Devant le prolapsus
III.2.2. Devant la rectorragie
III.2.3. Devant une douleur anale
III.2.4 Devant le prurit anal
IV. Traitement
IV.1. Buts du traitement
V.2. Les moyens du traitement
IV.2.1. Les rรจgles hygiรฉno-diรฉtรฉtiques
IV.2.2. Les moyens mรฉdicaux
IV.2.2.1. Les mรฉdicaments utilisรฉs par voie per os ou gรฉnรฉrale
IV.2.2.2. Les topiques hรฉmorroรฏdaires, ou mรฉdicaments utilisรฉs par voie locale
IV.2.3. Le traitement instrumental
IV.2.3.1. La ligature รฉlastique
IV.2.3.2. Les injections sclรฉrosantes
IV.2.3.3. La photocoagulation ร lโinfrarouge
IV.2.3.4. Lโรฉlectrocoagulation
IV.2.3.5. La destruction laser
IV.2.3.6. Ligature pรฉdiculaire sรฉlective sous contrรดle Dรถppler
IV.2.3.7 Cryothรฉrapie
IV.2.4. Le Traitement chirurgical
IV.2.4.1. Principes
IV.2.4.2. Les diffรฉrentes techniques chirurgicales
IV.2.4.2.1. La technique de Milligan et Morgan ou hรฉmorroรฏdectomie par paquets sรฉparรฉs
IV.2.4.2.1.1. Historique
IV.2.4.2.1.2. Principe
IV.2.4.2.1.3.Technique
IV.2.4.2.1.4. Les avantages et les inconvรฉnients
IV.2.4.2.2. Hรฉmorroรฏdectomie pรฉdiculaire fermรฉe ou technique de Fergusson
IV.2.4.2.2.1. Historique
IV.2.4.2.2.2. Principe
IV.2.4.2.2.3. Technique
IV.2.4.2.3. Technique de Longo ou mucosectomie rectale basse avec anopexie
IV.2.4.2.3.1. Historique
IV.2.4.2.3.2. Principe
IV.2.4.2.3.3. Technique
IV.2.4.2.4 Lโintervention de Parks.
IV.3. Les indications
IV.3.1. Les douleurs
IV.3.2. Les rectorragies
IV.3.3. Les procidences hรฉmorroรฏdaires
IV.3.4. Les thromboses
IV.3.4.1. Thromboses hรฉmorroรฏdaires externe (THE)
IV.3.4.2. Thromboses hรฉmorroรฏdaires internes (THI)
IV.3.4.2.1. T. H. I. non prolabรฉe
IV.3.4.2.2. T. H. I. prolabรฉe
IV.3.5. Les cas particuliers
IV.3.5.1. M. H. et fissure anale
IV.3.5.2. M. H. et fistule anale
IV.3.5.3. M. H. et Carcinome รฉpidermoรฏde du canal anal
IV.3.5.4. Hรฉmorroรฏdes et marisques
IV.3.5.5. Hรฉmorroรฏdes et anรฉmie
IV.4. Les contre-indications
IV.5. Les rรฉsultats
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL PERSONNEL
I. PATIENTS ET METHODES
I.1. PATIENTS
I.2. METHODES
I.2.1. Type et cadre dโรฉtude
I.2.2. Critรจres de sรฉlection
I.2.3. Paramรจtres dโรฉtude
I.2.4. Mรฉthode chirurgicale
I.2.5. Les soins post-opรฉratoires
I.2.6. Collecte et traitement des donnรฉes
II. LES RESULTATS
II.1. Donnรฉes cliniques
II.1.1. Durรฉe dโรฉvolution
II.1.2. Motifs de consultation
II.2.3. Antรฉcรฉdents
II.2.4. Examen physique
II.3. Examens paracliniques
II.3.1. La rectoscopie
II.3.2. Numรฉration et Formule Sanguine
II.4. Prise en charge avant lโintervention
II.4.1. La durรฉe du suivi mรฉdical
II.4.2. La prise en charge mรฉdicale
II.5. Les indications du traitement chirurgical
II.6. Les donnรฉes opรฉratoires
II.6.1. Les gestes opรฉratoires associรฉs
II.6.2. Les incidents et accidents opรฉratoires
II.7. Les donnรฉes post-opรฉratoires
II.7.1. La durรฉe dโhospitalisation
II.7.2. Les complications post-opรฉratoires
II.7.2.1. Les complications immรฉdiates
II.7.2.2. Lโรฉvaluation tardive
II.7.2.2.1. La durรฉe du suivi post-opรฉratoire
II.7.2.2.2. Les complications tardives
II.7.2.2.2.1. La rรฉcidive
II.7.2.2.2.2. La stรฉnose anale
II.7.2.2.2.3. Lโincontinence anale
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES
I. Epidรฉmiologie
II. Les donnรฉes cliniques et endoscopiques
II.1. Dรฉlai de consultation
II.2. Les facteurs de risque
II.3. Les signes cliniques
II.4. Les signes para-cliniques
III. Le traitement chirurgical
III.1. Lโindication chirurgicale
III.2. Lโanesthรฉsie
III.3. Les gestes opรฉratoires associรฉs
III.4. Les suites immรฉdiates
III.4.1. Les soins post-opรฉratoires
III.4.2. Le suivi des patients
III.4.3. La morbiditรฉ
III.5. Les suites tardives
III.6. La qualitรฉ de vie de nos patients
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
Tรฉlรฉcharger le rapport complet