TDM ABDOMINO-PELVIENNE
TDM ABDOMINO-PELVIENNE :
La TDM a objectivรฉ lโinfiltration de la graisse pรฉri-vรฉsicale chez 33 patients (78,6 %), se traduisant par une hyperdensitรฉ ou une irrรฉgularitรฉs des contours externes de la vessie. Une dilatation rรฉnale a รฉtรฉ retrouvรฉe dans 22 cas (52,3 %), de faรงon bilatรฉrale dans 8 cas (19 %), avec un envahissement du mรฉat urรฉtรฉral chez 7 patients (16,7 %), dโun envahissement du col vรฉsical chez 2 patients, et dโun envahissement de la prostate chez 6 patients (14,2 %). La TDM a mis en รฉvidence un envahissement de la vรฉsicule sรฉminale se traduisant par le comblement de lโespace graisseux inter-vรฉsico-sรฉminal dans 12 cas (28,6 %), bilatรฉral chez 8 patients, un envahissement du rectum dans 2 cas (4,7 %) et un envahissement du sigmoรฏde dans un cas. Lโextension ganglionnaire a รฉtรฉ retrouvรฉ chez 9 patients (21,4 %). Il sโagissait dโadรฉnopathies lombo-aortiques chez 3 patients, iliaques primitives chez un seul patient, iliaques internes droites chez 4 patients, iliaques internes gauches dans un cas, iliaque externe gauche dans un cas, et sacrรฉ chez un cas.
Extension locorรฉgionale :
Envahissement de la graisse pรฉri vรฉsicale : Une extension ร la graisse pรฉri vรฉsicale a รฉtรฉ objectivรฉ chez 33 de nos patients (78,6 %) au scanner, contre seulement 6 cas ร la chirurgie. Elle a รฉtรฉ confirmรฉe ร lโรฉtude histologique chez 16 patients (46 %). Le scanner a donc une bonne sensibilitรฉ pour le diagnostic dโinfiltration de la graisse pรฉri vรฉsicale, estimรฉe ร 87,5 %, mais sa spรฉcificitรฉ est faible, estimรฉe ร 34,6 % avec un risque de surestimation non nรฉgligeable. Le diagnostic dโinfiltration de la graisse pรฉri vรฉsicale a รฉtรฉ posรฉ au scanner sur une hyperdensitรฉ ou une irrรฉgularitรฉ des contours externes de la vessie. Or, 70 % des scanners ont รฉtรฉ rรฉalisรฉ aprรจs la rรฉsection trans urรฉtrale de la tumeur de vessie avec rรฉalisation de biopsie. Ce taux รฉlevรฉ de faux positifs sโexplique par la confusion au scanner entre envahissement tumoral et remaniements inflammatoires post opรฉratoires.
Envahissement des organes de voisinage : Lโenvahissement de la prostate a รฉtรฉ retrouvรฉ chez 12 patients au scanner, contre 7 patients ร lโexploration chirurgicale. Lโhistologie a retrouvรฉ un envahissement tumoral chez 6 dโentre eux, une hypertrophie prostatique bรฉnigne chez 5 de nos patients, et une association avec un adรฉnocarcinome prostatique dans un cas. Le scanner a donc une faible sensibilitรฉ pour le diagnostic dโenvahissement prostatique, estimรฉe ร 37,5 %, avec un risque important de surestimation. Cette surestimation sโexplique par le fait que lโinfiltration tumorale a รฉtรฉ รฉvoquรฉe au scanner sur des critรจres morphologiques. Ces critรจres ont peu de valeur, compte tenu de lโรขge moyen de nos patients (58 ans). la frรฉquence de lโhypertrophie prostatique bรฉnigne ร cette age est รฉlevรฉe.
Facteurs de risques : L’intoxication tabagique est le principal facteur de risque retrouvรฉ. Le nombre de cigarettes fumรฉes, le nombre de cigarettes inhalรฉes, et l’anciennetรฉ de l’intoxication sont des facteurs corrรฉlรฉs ร la survenue des tumeurs vรฉsicales. ร partir de 15 paquets annรฉes, ce risque persiste jusqu’ร 20 ans aprรจs l’arrรชt de l’intoxication tabagique. [7,8] Dans notre sรฉrie 71 % des patients sont des tabagiques chroniques avec un nombre de paquet/annรฉe moyen estimรฉ ร 30. Il faut y associer les facteurs de risque professionnel : certains dรฉrivรฉs des produits industriels, notamment les dรฉrivรฉs utilisรฉs dans la fabrication du caoutchouc, de la peinture, des colorants, de la mรฉtallurgie et ceux nรฉcessitant lโusage de goudrons. [9] La prรฉsence de calculs dans la vessie, ou la survenue d’infections urinaires rรฉpรฉtรฉes peut รชtre ร l’origine d’une agression de la muqueuse et conduire ร des dysplasies. La bilharziose urinaire prรฉdispose au cancer de vessie de type รฉpidermoide, bien que ce type histologique ne reprรฉsente que 3 ร 7 % des cancers infiltrants de vessie dans le monde. Il est retrouvรฉ dans 70 % des cas de tumeurs de vessie en Egypte, oรน la prรฉvalence de la bilharziose est de 45 %. Lโinfection et lโirritation chronique vรฉsicale sont donc retenues comme facteurs favorisant le dรฉveloppement de tumeurs vรฉsicales รฉpidermoides. D’autres produits ont รฉtรฉ incriminรฉs dans la carcinogenรจse des tumeurs de vessie, comme la phรฉnacรฉtine ou bien les sucres artificiels comme la saccharine ou le cyclamate. Leur rรดle exact n’a pas encore รฉtรฉ dรฉmontrรฉ. La genรจse du carcinome de vessie est en fait due, comme beaucoup d’autres cancers, ร des mutations gรฉnรฉtiques. Une des mutations gรฉnรฉtiques les plus frรฉquemment retrouvรฉes en cancรฉrologie est la mutation du gรจne p53 portรฉ sur le chromosome 17. [9] Aucun facteur hรฉrรฉditaire n’a รฉtรฉ mis en รฉvidence comme facteur de risque des tumeurs de vessie. [10]
Circonstances de dรฉcouverte :
L’hรฉmaturie est trรจs souvent le premier signe rรฉvรฉlateur d’une tumeur de vessie. Elle est retrouvรฉe dans 85 % des cas [4, 6, 19]. Dans notre sรฉrie, elle รฉtait prรฉsente dans 95 % des cas. Toute hรฉmaturie doit faire suspecter une tumeur vรฉsicale [6, 24]. Elle est classiquement terminale, isolรฉe et indolore mais le plus souvent totale car abondante conduisant ร la formation de caillots intra vรฉsicaux. L’accumulation de ces caillots peut entraรฎner une rรฉtention aiguรซ d’urines. D’autres modes de rรฉvรฉlation peuvent exister: les troubles mictionnels sont souvent prรฉsents et signent l’irritation vรฉsicale. Ils se manifestent le plus souvent par des pollakiuries diurnes et parfois nocturnes, des impรฉriositรฉs mictionnelles, et parfois des brรปlures mictionnelles avec des ECBU stรฉriles. Parfois, les circonstances de dรฉcouverte sont plus tardives, signant une tumeur plus รฉvoluรฉe : il peut s’agir alors de douleurs lombaires dues ร un obstacle au niveau du mรฉat urรฉtรฉral oรน siรจge la tumeur. Parfois, il peut s’agir รฉgalement de dรฉcouverte au stade de mรฉtastases. Des mรฉtastases osseuses ou pulmonaires peuvent faire dรฉcouvrir la tumeur vรฉsicale primitive jusqu’alors asymptomatique ou nรฉgligรฉe. Dans notre รฉtude 50 % des patients consultent avec un dรฉlai supรฉrieur ร 10 mois. Cette nรฉgligence est frรฉquente car les tumeurs vรฉsicales surviennent souvent dans une population alcoolo tabagique dรฉfavorisรฉe oรน l’accรจs aux soins n’est pas toujours facile.
Echographie abdomino-pelvienne : Cโest lโexamen de premiรจre intention devant une manifestation clinique รฉvocatrice. Elle se fait ร lโaide dโune sonde sectorielle de moyenne frรฉquence 3 ร 5MHz. Elle doit รชtre effectuรฉe sur une vessie pleine. Lโรฉchographie endo-cavitaire est un complรฉment de lโรฉchographie sus pubienne pour lโรฉtude du trigone, du bas-fond vรฉsical et de ses rapports avec les vรฉsicules sรฉminales et la prostate. [4,6] L’รฉchographie sus pubienne, permet une description du nombre de tumeurs, de leur morphologie (vรฉgรฉtante ou papillaire), de leur base d’implantation (รฉlargie ou รฉtroite). Elle recherche un รฉventuel retentissement au niveau des orifices urรฉtรฉraux et de la voie excrรฉtrice. La tumeur vรฉsicale se prรฉsente habituellement ร lโรฉchographie comme une masse saillante dans la lumiรจre vรฉsicale, ร base dโimplantation sessile ou pรฉdiculรฉe. Elle est dโรฉchogรฉnicitรฉ moyenne, souvent homogรจne, son contour interne peut parfois รชtre rehaussรฉ par un halo hyperรฉchogรจne traduisant la prรฉsence dโune hรฉmaturie [19]. Lโapport de lโรฉchographique est limitรฉ pour les tumeurs planes peu saillantes et pour les lรฉsions papillaires infรฉrieures ร 5mm [29, 30, 31]. Ces autres limites sont la vessie insuffisamment remplie, lโobรฉsitรฉ, et la superposition des gaz intestinaux. La majoritรฉ des auteurs des derniers rapports sur les tumeurs de vessie concluent cependant ร une sensibilitรฉ insuffisante de l’examen ce qui ne permet pas de recommander l’รฉchographie, utilisรฉe isolรฉment, pour le diagnostic des tumeurs de vessie. [32] Dans notre sรฉrie, lโรฉchographie a pu diagnostiquer une tumeur de vessie dans 93,3 % des cas. Dans les deux cas restants (6,7 %), Il sโagissait dโune tumeur de la base de la vessie prise pour une hypertrophie prostatique avec saillie du lobe mรฉdian.
Lโรฉchographie : Bien quโil sโagisse dโun examen ร but diagnostic en premier lieu, le bilan dโextension peut รชtre dรฉjร entrepris. Il existe des signes รฉchographiques suggรฉrant l’envahissement pariรฉtal. Une tumeur superficielle respecte le liserรฉ hyperรฉchogรจne de la paroi vรฉsicale et sa base d’implantation est รฉtroite. Tandis quโune tumeur infiltrante entraรฎne une rupture de ce liserรฉ hyperรฉchogรจne, une irrรฉgularitรฉ des contours de la paroi vรฉsicale, une immobilitรฉ pariรฉtale (signe peu sensible) et une base d’implantation tumorale large. L’extension de la tumeur ร l’uretรจre pelvien est de diagnostic facile. Il sโagit le plus souvent de tumeurs infiltrantes siรฉgeant au pourtour des orifices urรฉtรฉraux, et responsable dโune dilatation de lโuretรจre pelvien, dont le contenu est รฉchogรจne. La disparition du liserรฉ hyperรฉchogรจne sรฉparant la paroi vรฉsicale de la vรฉsicule sรฉminale est en faveur d’une extension vรฉsiculaire. La prรฉsence de zones d’รฉchogรฉnicitรฉ identiques ร celles de la tumeur et en continuitรฉ avec celle-ci au sein du parenchyme prostatique tรฉmoigne de son envahissement.
En pratique, l’apprรฉciation de l’extension dans le complexe sรฉmino- prostatique est peu sensible sauf en cas de volumineuse masse infiltrante. Le diagnostic d’envahissement du tube digestif pour les tumeurs du dรดme vรฉsical sera portรฉ s’il existe un net รฉpaississement de l’anse digestive en continuitรฉ avec la tumeur associรฉe ร une fixitรฉ de l’anse. La recherche d’adรฉnopathies pelviennes est peu performante. Dans notre sรฉrie lโรฉchographie nโa pas pu fournir de renseignement sur lโinfiltration de la graisse pรฉri vรฉsicale. Elle รฉtait peu sensible dans lโextension aux organes de voisinages et dans lโextension ganglionnaire. Toutefois les rรฉsultats fournis par lโรฉchographie รฉtaient satisfaisants lorsquโil sโagit de retentissement sur le haut appareil.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PATIENTS ET METHODES
RESULTATS
I. Donnรฉes รฉpidรฉmiologiques.
1. Rรฉpartition selon lโรขge.
2. Rรฉpartition selon le sexe.
3. Antรฉcรฉdents.
II. Diagnostic positif.
1. Clinique.
2. Examens complรฉmentaires.
2.1- Biologie
2.2- Echographie abdomino-pelvienne
2.3- Cystoscopie.
2.4- TDM abdomino-pelvienne.
III. Bilan dโextension
1. Extension locale.
2. Extension locorรฉgionale
2.1 Evaluation clinique
2.2 Echographie abdominale
2.3 TDM ABDOMINO-PELVIENNE
3. Extension ร distance.
3.1 Radiographie thoracique
3.2 Echographie abdominale
3.3 TDM abdomino-pelvienne.
IV. Donnรฉes de la chirurgie.
1. Dรฉlai entre la TDM et la chirurgie
2. Technique de la chirurgie.
3. Rรฉsultats de lโexploration
3.1- Extension pariรฉtale
3.2- Extension locorรฉgionale
3.3- Extension ร distance
V. Donnรฉes de lโanatomo-pathologie
1. Macroscopie.
2. Histologie
3. Extension ร la graisse pรฉri-vรฉsicale
4. Extension aux ganglions
5. Extension aux organes de voisinage
6. Stadification
VI. Confrontation radio-chirurgicale et histopathologique dans lโextension locorรฉgionale et mรฉtastasique
1. Extension locale.
2. Extension locorรฉgionale
2.1- Envahissement de la graisse pรฉri vรฉsicale.
2.2- Envahissement des organes de voisinage.
a- Envahissement de la prostate.
b- Envahissement de la vรฉsicule sรฉminale.
c- Extension aux structures digestives et au pรฉritoine.
d- Extension ร la paroi pelvienne.
e- Extension ganglionnaire.
f- Extension aux autres organes pelviens.
3. Extension ร distance.
DISCUSSION
I. Epidรฉmiologie
1. Incidence et Mortalitรฉ.
2. Age moyen de diagnostic et le sexe
3. Facteurs de risques.
II. Rappel anatomique.
III. Anatomo-pathologie.
Apport de la tomodensitomรฉtrie dans le bilan dโextension des tumeurs de vessie
1. Dรฉfinition dโune tumeur infiltrante de vessie
2. Prise en charge dโune piรจce de cystectomieย CPT ou Pelvectomie antรฉrieure.
2-1. Etude macroscopique
a. Aspect.
b. Taille des tumeurs.
c. Nombre des tumeurs
d. Topographie
2-2. Etude microscopique
3. Classification des tumeurs urothรฉliales.
3-1. Grading des carcinomes urothรฉliaux .
3-2. Classification TNM
a. Lโinfiltration pariรฉtale
b.Mรฉtastases ganglionnaires (pN)
c. Mรฉtastases systรฉmiques (M).
IV. Diagnostic positif
1. Clinique.
1-1. Circonstances de dรฉcouverte
1-2. Examen clinique.
2. Examens complรฉmentaires.
2-1. Biologie.
2-2. Cystoscopie.
2-3. Imagerie
a. Echographie abdomino-pelvienne.
b.TDM abdomino-pelvienne
V. Bilan dโextension des tumeurs de vessie.
1. Evaluation clinique de lโextension tumorale
2. Evaluation para clinique de lโextension tumorale
2.1- Lโรฉchographie.
2.2- La tomodensitomรฉtrie abdomino-pelvienne.
a. Lโรฉvaluation scannographique de lโinfiltration tumorale pariรฉtale.
b.Lโรฉvaluation scannographique de lโextension ร la graisse pรฉri-vรฉsicale
c. Lโรฉvaluation scannographique de lโextension aux organes de voisinage.
d.Lโรฉvaluation scannographique de Lโextension ร la paroi pelvienne.
Apport de la tomodensitomรฉtrie dans le bilan dโextension des tumeurs de vessie
e. Lโรฉvaluation scannographique de lโenvahissement ganglionnaire.
f. Lโรฉvaluation scannographique de lโextension mรฉtastatique.
g.Apport du scanner multibarette
2-3. Imagerie par rรฉsonance magnรฉtique (IRM)
CONCLUSION.
RESUME
BIBLIOGRAPHIE
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