Taxonomie et aspect botanique de l’arganier

Taxonomie et aspect botanique de l’arganier

Etude de milieu naturel

Aspect géographique 

La wilaya de Tindouf est située à l’extrême sud-ouest de l’Algérie, elle s’étend sur une superficie de 158.874 Km2. Administrativement elle est limitée au nord par Oued Drâa (frontière marocaine) et à l’est par la wilaya de Béchar, au sud-est par la wilaya d’Adrar et au sud par la Mauritanie et à l’Ouest par le Sahara Occidental et le Maroc. Sur le plan naturel la wilaya de Tindouf fait partie du la grande région naturelle du Sahara occidentale. En effet la Hamada de Tindouf (Algérie) et Hamada de Draâ (Maroc) sont les limites nord de cette grande région naturelle. Le Sahara occidentale a un relief de plaine et de modestes plateaux. Ainsi le relief partout très plat, n’est troublé que par des bosses de roches dures, de longues et sinueuses falaises bordant de rigides plateaux ou des dunes aux formes variées. Malgré sa grande usure due à une très ancienne émersion il s’ordonne par rapport à une structure dans l’ensemble simple (DESPOIS et RAYNAL, 1972).La hamada des Tindouf s’annonce par une série discontinue de reliefs monoclinaux, cuesta des grès primaires dont le revers s’incline très doucement. Elle est en position synclinale, entre les zones précambriennes des Regueibat au sud de l’Anti-Atlas marocain au Nord, avec ses grès, ses calcaires et ses schistes primaires. Ils sont recouverts en discordance par les dépôts du Tertiaire continental avec, en surface, la dalle calcaire silicifieé du Plio-Villafranchien. Tandis que Nord on franchit un kreb (falaise) unique pour se hisser sur la Hamada, au Sud on se faufile aisément à travers les débris de quatre côtes (cuesta) dues aux grès Cambro-ordoviciens, aux grès du Dévonien, aux calcaires et aux grés du carbonifère, puis à la dalle villafranchienne. Le calcaire plio-villafranchien de la surface de la hamada est criblé de cuvettes de dissolutions et de bassins fermés ; la grande sebkha de Tindouf sert de niveau de base à plusieurs oueds. Vers l’est le Hamada de Tindouf s’aplatit et disparait sous les dunes de l’Erg Iguidi. Vers l’Ouest les terrains primaires de la hamada de Tindouf sont recouverts en discordence ar les calcaires et les grés du Crétacé supérieur, on parvient, après une légère dépréssion creusée dans le carbonifère, à un plateau au reste peu différent appelé la Gada (plateau). Celle-ci parallèle au littoral atlantique et dominant la plaine côtière, se prolonge jusqu’au Drâ au Nord et s’abaisse et disparaît vers le 23 parallèle a Sud.L’Arganérie de Tindouf est située dans la partie Nord de la wilaya de Tindouf. Dans la région de Merkala, faisant une continuité au plan géomorphologique avec djebel Ouarkziz au nord et intègre le débordement sud-ouest de oued Draâ. Kereb El Hamada semble contenir la progression de l‘aire de répartition de l’Arganier au nord, suite au décrochage dépressionnaire formant un endiguement naturel. En condition d’extrême xéricité et dans un contexte ecoclimatique hyperaride, l’Arganeraie de Tindouf est localisé dans l’oude. Ainsi l’essence est liée au cours d’eaux d’Oued El Ma (cours d’eau principale), Oued Guehouane et Oued Bouyaddine qui se trouvent dans une région dite Touarf bouaam à environ 120 km de chef lieu de la wilaya de Tindouf.

Caractéristique de milieu 

La wilaya de Tindouf, située au Sud-ouest de l’Algérie, est caractérisée par un climat saharien, maritime (principalement au Nord-ouest de la wilaya) sous l’effet des vents humide venant de l’océan atlantique. Ces conditions climatiques donnent à la région une grande originalité floristique, qui est marocain au nord et sénégalaise au Sud plus que saharienne (CHEVALIER, 1943). Nous signalons que la quasi-totalité de la végétation de la région de Tindouf se rencontre dans les lits d’Oueds et les dépressions car les terrains au Nord et à l’Ouest sont constitués de Reg et Hamada. A l’Est, les reliefs sont quasiment uniformes et possèdent des formations dunaires par le sable venant de l’Est de Béchar et du Sud-est d’Adrar. Ainsi, l’agglomération de Tindouf se trouve au centre de la cuvette du plateau de hamada proche de la Sebkha qui réceptionne les eaux des Oueds de Hamada du Drâa dont le principal collecteur est l’Oued El-ma (KECHAIRI, 2009).

Géologie 

Le bassin de Tindouf connaissait, à l’époque paléozoïque et au cour de la période Silurienne et du Dévonien, une accumulation de grés et de calcaires. CAVAROC et al. (1976) signalent que le Reguibat et Ougarta sont des structures formés sous la tectonique de repos dans le milieu de la fin de paléozoïque (KECHAIRI, 2009).
La géologie de la wilaya de Tindouf est composée d’un vaste plateau empâté de terrains paléozoïques et d’une bonne partie de l’axe cristallin (socle). On y distingue trois unités géologiques
– La Hamada de Tindouf au Nord-ouest c’est un complexe de grès argileux débutant à la base par un conglomérat et supportant une ou plusieurs dalles calcaires tufeux ou dolomitique avec des lits de silex.
– La Hamada El Aroueta au Sud-est C’est un plateau formé d’un grès grossier stratification entrecroisée. La puissance de cette formation géologique croît irrégulièrement d’ouest en est, de quelques mètres à environ 200 m.
– La dépression de Tindouf Située entre les deux plateaux précédents, elle résulte de l’action combinée de la déflation et de l’érosion, qui ont creusé une dépression fermée, où s’est formée la sebkha de Tindouf. La sebkha constitue le bas-fond collecteur des oueds où s’évaporent les eaux de ruissellement, de là leur caractère salin marqué avec des proportions variables (B.N.E.D.E.R, 2002).
L’unité géologique de notre région d’étude se spécifie par la Hamada du Drâa au Nord-ouest de Tindouf.

Lithologie

Cette diversité géologique a fait que la lithologie de la zone d’étude est très variée. On y retrouve, en effet, mais à des proportions différentes, les dépôts du tertiaire continental, les sables, les graviers, les alluvions diverses, les calcaires, les grès et les schistes primaires (B.N.E.D.E.R, 2002).

Relief

La zone présente un relief caractérisé par une relative uniformité. Seules quelques falaises bordant des plateaux rigides ou des formations dunaires variées viennent d’un endroit à un autre troubler une morphologie monotone. L’altitude moyenne est de l’ordre de 450 m, et la topographie est dans l’ensemble plane avec des pentes faibles se situant entre 0 et 3 % (B.N.E.D.E.R, 2002).

Ressources hydriques

Eaux superficielles

En raison des particularités climatiques suscitées (rareté des précipitations, forte évapotranspiration), les ressources en eaux superficielles sont quasiment insignifiantes, ne pouvant donc être mobilisées. La wilaya de Tindouf est drainée par un réseau hydrographique de très faible densité l’essentielle de ce territoire très vaste présente un réseau hydrographique aréique, tandis que la SEBKHA de Tindouf et quelque petite versant au sud, aux limite imprécises, sont endoréiques. Les Oueds caractérisées par un écoulement intermittent sont dans l’ensemble dirigés vers l’axe de SEBKHA de Tindouf. Vers l’Est et le Sud-est, le drainage de la Hamada Arouita est beaucoup mois bien dessiné. Il correspond néanmoins à la pente générale, c’est-à-dire vers celle de l’Oued El Ma qui, sur une certaine de kilomètres, entrailles la hamada de Tindouf.

Eaux souterraines

Sur le plan hydrogéologique, on distingue au niveau du territoire de la wilaya de Tindouf les unités suivantes
-La nappe Hamadienne comprise dans les dépôts tertiaire et quaternaire du recouvrement de la Hamada (continental terminal sablo-gréseux). Cette nappe libre, très faiblement alimentée à l’occasion des rares périodes pluvieux s’écoule lentement vers les exutoires constituées par les Sebkha (Sebkha de Tindouf et Sebkha Abballah ).
– Sous le recouvrement tertiaire de la Hamada, l’existence de calcaire et de dolomies, par fois fissurés, au sommet du viséen supérieur, autorise l’existence d’une deuxième nappe. Cette nappe qui fournit l’essentielle de l’eau de Tindouf au travers de forages réalisés 20 km au sud (Sebkha Abdellah).
– Dans le secteur de Gara-Djebilet, les prospections réalisées ont montré l’existence d’eau douce (environ 1,5g/l) dans des grés du Dévonien inférieur. La faible porosité des grés, jointe à un très faible niveau de fracturation, limite cependant fortement les ressources de cette nappe.
– Dans la même région, mais un peu plus au sud, affleurent des grés de combro-ordovinien. Ces grés renferment également une nappe d’eau douce qui se vidange lentement par alimentation d’une zone de source (Aouinet legaraà) et évaporation au long d’une vaste dépression (baténe EL Aouina).(B.N.E.D.E.R. 2002)
Tableau 2 principaux oueds de la zone d’étude.

Cadre climatique

Une étude écologique complète doit se faire part à une étude de tous les paramètres climatiques de la zone étudiée. En effet, les paramètres du climat sont d’une importance capitale en matière d’écologie car ils conditionnent la répartition de végétation dans le milieu naturel.
Le climat du Sahara a été étudiée en globalité par DUBIEF (1959 ; 1963). Dans la présente étude, nous avons utilisés les données climatiques des périodes (1975-1984, 1990-2000) de l’ONM (office nationale de Météorologie) pour la station de Tindouf (Aérodrome). Cette station est située à une distance de 90 km au Sud de la réserve naturelle d’arganeraie.
C’est la station la plus proche. Les données ont été quelques fois comparées avec les valeurs avancées par Seltzer (1913 – 1938)

Pluviométrie

Variabilité interannuelle

Tableau 3 Moyennes annuelles des précipitations (1975-1984) de la région de Tindouf.
Figure 6 Courbe de variation interannuelle de la précipitation (1975-1984) de la région de Tindouf
La pluviométrie moyenne annuelle enregistrée dans la région de Tindouf est de l’ordre de 21mm pour la période (1975-1984) et de 45mm pour la période (1990-2000). Dans les deux cas elle demeure très faible et en compte en général, 14 jours de pluviosité pendant l’année moyenne. En comparaison avec les données de Seltzer (1913-1938), la tendance générale est à la régression, vu que les précipitations moyennes annuelles sont de 88mm avec un nombre de jours de pluies égal à 19 (B.N.E.D.E.R. 2002).

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Table des matières

Introduction
Chapitre I Présentation de l’arganier
I-Aspect historique
II-Origine et aire de répartition
2.1-En Maroc
2.2-En Algérie
2.3-Aire d’acclimations
III-Taxonomie et aspect botanique de l’arganier
3.1-Nomenclature
3.2-Position systématique
3.3-Caractéristiques botaniques et dendrologiques
3.4-Caractéristiques biologiques
3.5-Association de l’arganier (arganietum)
a-Les groupements de l’Etage inframéditerranéen
b-Passage de l’inframéditerranéen au thermoméditerranéen
c-Etage thermoméditerranéen
d-L’Arganier et la végétation saharienne
IV- L’écologie de l’arganier
4.1-La pluviométrie
4.2-La température
4.3-L’altitude
4.4-Humidité de l’aire
4.5-Le facteur édaphique
V-L’utilisation de l’arganier
5.1-Production pastoral
5.2-Production du bois
5.3-Production d’huile
VI Synthèses
Chapitre II Etude de milieu naturel
I-Aspect géographique
II-Caractéristique de milieu
2.1- Géologie
2.2-Lithologie
2.3-Relief
2.4-Ressources hydriques
III-Cadre climatique
3.1- Pluviométrie
3.2-Température
3.3-L’humidité relative
3.4-Nébulosité
3.5-Insolation
3.6-Régime des vents
3.7-Synthèse climatique
– L’indice d’aridité de DEMARTONE
– Quotient pluviométrique d’EMBERGER
– Diagramme Ombrothermique de BAGNOUILS et GAUSSEN
IV-Principales formation végétales
4.1 Principaux groupements végétaux
Chapitre III Métodologie
I-Le catalogue
1.1-Récolte des plantes et la technique d’échantillonnage
1.2-Localisation des relevés
1.3-préparation de l’herbier et la procédure d’identification
1.4-L’élaboration du catalogue
II-traitement des donnés
2.1- Analyse factorielle de correspondances (A.F.C.)
2.2- Classification hiérarchique ascendante (C.H.A.)
Chapitre IV Etude floristique de la région de Tindouf
I-Le catalogue floristique
II- la flore vasculaire de la région de Tindouf
III-Type biologique
IV Spectre biogéographiques de la flore la région de Tindouf
V-La flore remarquable de région de Tindouf
CHAPITRE V Etude phytoécologique
I- A. F. C. relevés-espèces
II-Détermination des groupes identifiés
Conclusion
Références bibliographiques

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