Taxonomie des lémuriens

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Taxonomie des lémuriens :

Regroupés dans l’ordre des Primates sous ordre des Prosimiens / Strepsirhini, l’infra ordre des Lémuriformes comprend aujourd’hui 05 familles encore existantes réparties sur 15 genres avec un total de 72 taxons.A ceux là s’ajoutent quelques genres et plus de 17 espèces déjà éteintes ainsi que de nouveaux taxons récemment découverts. Les descriptions des espèces selon les familles qui suivent ont été tirées de l’ouvrage « Lemurs of Madagascar » qui est le document de référence en matière de classement des lémuriens (Mittermeier et al, 2006).

Famille Indridae :

Cette famille essentiellement folivore est subdivisée en 03 genres :
– Genre Indri : Reconnu comme étant le plus grand des lémuriens, l’adulte peut atteindre les 7.5 kg à 8 kg et il se caractérise par son absence de queue et son pelage en noir et blanc. Ce genre ne comprend qu’une seule espèce l’Indri indri vivant dans l’est de Madagascar. Les malgaches l’ap pellent communément « Babakoto ».
– Genre Propithecus : Il est divisé en 02 sous genres: ceux qui atteignent les 6.5kg à 7,5 kg, incluant les Propithecus diadema ou « Sim pona » et ceux qui ne dépassent pas les 4.5kg incluant le Propithecus vearreauxi ou « Sifaka ». Ce genre se subdivise en plusieurs espèces et sous espèces.
– Genre Avahi : Contrairement à ces congénères, ce genre est singulièrement plus petit au environ de 1.3 kg et se distingue par son mode de vie nocturnal.

Famille Lépilémuridae :

Elle ne comprend qu’un seul genre, le genre Lépilémur avec 7 espèces. Habitant des forêts sèches, ces individus sont folivores. Difficile à repérer pendant la nuit où ils sont le plus actifs, on les localise grâce à leurs cris aigus.

Famille Lemuridae :

La plus large en matière de diversité d’espèce, ell est divisée en deux sous familles :
1. les Lémurinae incluant le genre lémur, le genreVareicia et le genre Eulémur, tous prioritairement frugivores.
– genre Lémur : Il n’est représenté que par une seule espèce, le lémur Catta ou Maki. Emblème de Madagascar localisé dans le Sud et Sud-Ouest, sa queue est annelée en bande noir et blanc.
– genre Vareicia : Avec deux espèces le Vareicia variegata et le Vareicia rubra remarquable par son pelage long et touffu et sa grand taille.
– genre Eulémur : A ce jours, 10 espèces sont comptées avec plusieurs sous espèces dans ce genre. Leur dimorphisme sexuel permet facilement de distinguer les mâles des femelles. Lémuriens de taille moyenne, ils sont répandus dans tout Madagascar à l’exception des forêts épineuses du sud.
2. les Hapalémurinae incluant les Hapalémurs et lesProlémurs. Communément appelée Bambou lémur, cette famille se spécifie par son régime particulier fait de bambou. Ils semblent avoir acquid la capacité de détoxificationdu cyanure.
4. Famille Cheirogalidae : 5 genres et 23 espèces sont décrits à ce jour. De très petite taille, ils sont essentiellement insectivores et nocturnes. Le genre Microcebus est considéré comme le plus petit primate du monde.
5. Famille Daubentonidae :
Considérée comme étant la forme la plus primitive esd lémuriens malgaches, elle n’est plus représentée que par une unique espèce : Daubentonia madagascariensis. C’est une espèce insectivore, nocturne et solitaire. Son troisième doigt surdéveloppé et très fin lui servant à extraire les insectes à l’in térieur des troncs d’arbres juge de son régime alimentaire.

Connaissances pré-établies sur le parasitismedes lémuriens:

parasites spécifiques :

Des travaux de plusieurs années se basant sur l’identification des vers adultes récoltés à la suite d’autopsie sur les lémuriens malgaches ont permis à Chabaud et al (1965) de décrire 20 parasites propres aux lémuriens. Tous appartiennent à l’embranchement des nématodes. Quelques familles y sont représentées : la famille Strongylidae par Lemurstrongylus résidu, la famille Trichostrongylidae par Pararhabdonema longistrata, la famille Oxyuridae par 02 sous espèces de Callistoura, 04 sous espèces de Lémuricola, Biguelius trichoïdes, Entérobuis lémuris; les Suburilidae avec Suburula baeri ; la famille Ascarididae par ascaris petit ; la famille Spirirudae par Spirura diploiphos ; la famille Rictulanae par Rictularia lemuris ; les Onchocercidae par Dipetalonema petteri, Pantianfilaria pauliani, Courduriella courdurieri, Protofilaria furcata et enfin la famille Trichoididae par Trichuiris lemuris.
Découverts chacun chez des hôtes différents, seul certains de ces nématodes notamment le genre Callistoura, le genre Lemuricola, Lemurstrongylus sp et Trichuris sp paraissent avoir une large répartition et une faible spécificité d’hôte. Ces derniers ont été rapportés plusieurs fois en coproscopie dans des études plus récentes (Junge 2003, Hoog, Rasambainarivo. F. 2008 Résultats non publié).
De tous les parasites cités ci-dessus, la famille Oxyuridae fut la mieux représentée. A cette famille s’ajoute leBuckleyenterobuis sp (J.J. Buckley) qui avec le genre Lémuricolaet Entérobuis appartiennent à la sous-famille de s Entérobuïnae. Très étudiée chez les primates (Sandoshman, 1950; Hugotet al, 1996), cette sous-famille comprend plus de 47 espèces. Ces mêmes auteurs supposent que chaque type de primate présente son propre Entérobuis et qu’il ne fait aucun doute que cette sous famille a évolué avec et en parallèle à l’espèce hôte.
Il est à préciser que les cycles biologiques de ces nématodes soit encore méconnus jusqu’à présent.

Parasites moins spécifiques :

Ces parasites sont impropres aux lémuriens mais seulement transmis et hébergés par ces derniers. Des études coproscopiques faisantappel à l’identification des vers par l’intermédiaire des œufs et larves contenus dans le s matières fécales ont permis de les mettre en évidence.
Dans ce contexte, 02 parasites fréquemment rencontrés chez les ruminants ont été évoqués chez les primates :Oesophagostomuml’ sp. et le Strongyloïdes sp. Parasites très cosmopolites, ils se rencontrent chez les primates (incluant les lémuriens) en milieu captifs que ce soit à l’étranger (Daras 2006, Junge communication personnel) mais aussi à Madagascar (Randriarimanana, 1998 ; Raharivololon a, 2006).
Cependant l’exemple la plus frappant fut celle de Spirocerca lupi sp. parasite des chiens ayant causé des décès chez les lémuriens captifs duP.B.Z.T.
Par ailleurs, en milieu sauvage, Raharivololona en 2006 rapporte chez les Cheirogales et les Microcebes l’infestation par A scaris sp. ; Trichiuris sp. ; Cappillaria sp. , Hymenolepis sp. , Acantocephale sp. ainsi qu’un certain nombre d’Oxyures non identifiés tandis que Hogg évoque le genre Moneizia chez les Propithecus edwardis.

Biologie parasitaire :

Source de parasites :

En milieu captif :
Les animaux infestés constituent la principale source. En effet, éliminés par voie fécal, les œufs ou larves de parasites se développent dans le milieu ambiant et réinfectent les animaux. Cette ré-infestation est ’autantd plus important pour les animaux gardés en captivité dans un milieu restreinque chez ceux vivant en liberté.
La nourriture y joue aussi son rôle car elle peut être souillée par divers moyens.
D’autre part, en terme d’infestation par les cestod es et trématodes, l’environnement est aussi à considérer notamment de par la présence deshôtes intermédiaires nécessaires au développement de ces helminthes.
En dernier lieu, nous évoquons l’impact du facteur humain car les parasites de l’homme et des animaux élevés aux alentours peuventêtre transmis aux lémuriens (Randrianjafy, 2003 et autre).
En milieu sauvage :
Comme ci-dessus cité, l’impact du facteur humain est toujours considéré de par l’intrusion de l’homme dans les forêts (Randrianjafy 2003).
Mais la plus probable est la transmission s’effectuant entre tous les animaux habitant la même forêt comme ce fut le cas pour allistouraC qui était à l’origine parasite des reptiles et des amphibiens (Chabaud et al, 1965).

Facteurs favorisants :

Facteur individuel :
Comme toute pathologie, la parasitologie est liée à l’âge, l’état immunitaire, état de stress,…
Facteur environnemental :
Saison : Pendant la saison pluvieuse, on peut noter une fluctuation du parasitisme.
Densité : une diminution de l’habitat entraîne une augmentation de la densité ce qui a pour effet d’améliorer la transmission (Hoog. S. T, 2004)
Facteur lié au mode de vie des primates :
La majorité des parasites intestinaux se transmettent par voie orale ou sous-cutanée. A la différence des animaux de rente et des animaux domestiques, certains comportements des lémuriens peuvent favoriser la transmission. Citons :
– l’utilisation d’un même arbre pour dormir ou « sleeping tree »,
– le léchage et dépouillage social ou « mutual grooming »,
– le marquage de territoire ou « scent marking ».

Symptômes liées au parasitisme :

Mise à part le cas de décès par anévrisme résultantde l’infestation par S pirocerca lupi, aucune pathologie majeure n’est à enregistrer che z les lémuriens comme effet direct du parasitisme. En général, ces symptômes semanifestent par l’amaigrissement de l’hôte, des diarrhées, émission de vers adultes ou larves dans le bol fécal,… Néanmoins, il a été supposé que ces parasites provoquent des stress plus ou moins importants en fonction de la charge et que ces stress engendrent des perturbations physiologiques qui portent sur la reproduction (Hogg. S. T. 2000) ainsi que l’inhibition de la fonction immunitaire.
Cela étant dit, comme tous animaux sauvages, les lémuriens ne manifestent aucun symptôme que dans la forme la plus grave de l ’infestation ou de quelconques autres maladies.

Méthode de lutte :

En milieu captive :

Des mesures prophylactiques y sont entreprises telles que le nettoyage des cages, abreuvoirs et mangeoires et l’emploi de personnels qualifiés et spécialement formés.
La vermifugation à période régulière permet de contrôler le taux de parasitisme. La plupart du temps, elle s’effectue à l’aveuglette. L es parasiticides recommandés à cette intention sont divers et semblables aux anthelminthiques utilisés chez les animaux domestiques et les animaux de rente.
Junge. R. après avoir énumérer la liste des pathologie susceptibles d’affecter les prosimiens (Biologie, maladie infectieuse, non infectieuse, parasitaire), préconise ces quelques molécules pour lutter contre les parasitesde ces animaux en captivité.

En milieu sauvage :

Inconsciemment, certains comportements des lémuriens leur servent à lutter contre les parasites. Citons :
– Leur cadre de vie territorial et isolation du groupe des autres groupes congénères, diminuant ainsi les risques d’exposition d’un groupe donné vis-à-vis des parasites du groupe voisin
– La rotation des sites utilisés pour la recherche denourriture ou « feeding site » et pour dormir ou « sleeping site », réduisant le temps d’exposition du groupe à l’environnement souillé
– La pratique de léchage et dépouillage collectif ou« mutual grooming » afin d’éliminer les ectoparasites : puces, tiques, poux (Hogg, 2006),
– L’utilisation des sites de défécation ou « défécation area » qui selon Stuart en 1990 cité par Hogg (2006) minimise la contamination chez les « Howling Monkey »
– L’exhibition d’un mode de vie arboréal pour éviterla contamination par le sol souillé,
– le choix des plantes utilisées comme nourritures. Les travaux de S.Peronny en 2001 ont révélé que les composés phénoliques contenus dans les plantes présentent des propriétés anthelminthiques. Il a ngtempslo été supposé que les lémuriens sélectionnent certaines plantes pour l’automédication. Cette théorie a déjà été prouvée par Nègre. A, Tarnaud et al en 2006 chez les Lémurs fulvus vivant en liberté aux îles comores.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : ETAT DE CONNAISSANCES
I. Contexte général
1. Notion de conservation de la biodiversité
2. Quelques définitions
Animaux en liberté
Animaux en cage
Parasites propres ou spécifiques
Parasites moins spécifiques
II. Taxonomie des lémuriens
1. Famille Indridae
2. Famille Lépilémuridae
3. Famille Lemuridae
4. Famille Cheirogalidae
5. Famille Daubentonidae
III. Connaissances pré-établies sur le parasitisme des lémuriens
1. parasites spécifiques
2. Parasites moins spécifiques
IV. Biologie parasitaire
1. Sources de parasites
En milieu captif
En milieu sauvage
2. Facteurs favorisants
Facteur individuel
Facteur environnemental
Facteur lié au mode de vie des primates
3. Symptômes liés au parasitisme
V. Méthode de lutte
1. En milieu captif
2. En milieu sauvage
DEUXIEME PARTIE : ETUDE SUR TERRAIN ET ANALYSE DE LABORATOIRE
I. Matériels
1.- Site d’étude
a. Lemurs’ Park
Historique
Statut
Situation géographique
But
Objectifs
Lémuriens présents au sein de Lemurs’ Park
b. L.N.D.V ou Laboratoire National de Diagnostic Vétérinaire
Historique
Objectifs
Activités
Organisation
2.- Sujets d’étude ou espèces étudiées
Animaux testés
Animaux non testés
Animaux positifs au test de coproscopie
II. Méthode de collecte
1. – Echantillonage
2. – Collecte d’échantillons
3. – Identification de l’individu
4. – Acheminement des prélèvements
III. Analyse de laboratoire
1. – Identification des oeufs par la méthode qualitative
– But
– Principe
– Description de la méthode
2. – Comptage des oeufs par la méthode quantitative
– But
– Matériels nécessaire
– Présentation de la cellule de McMaster
– Description de la méthode
– Calcul d’Opg
3. – Identification des formes adultes
IV. Analyses statistiques et études épidémiologiques
1. – Calculs et analyses de données
2. – Comparaison de la diversité parasitaire
3. – le calcul de prévalence et test de pourcentage
4. – test de chi carré
Interprétation
– pour le taux de parasitisme relatif au sexe des animaux
– pour le taux de parasitisme relatif à l’appartenance à une famille
– pour le taux de parasitisme relatif au mode de contention
V. – Traitement Antihelminthique
1. Choix de la molécule
2. Ivermectine comme anthelminthique
Classification
Spectre d’action antiparasitaire
Mécanisme d’action
3. Administration
4. Test d’efficacité et résultat de traitement
TROISIEME PARTIE : RESULTATS
I. Echantillons collectés
1. – Nombre d’individus sujets à la coproscopie
2. – Nombre d’échantillons collectés
3. – Symptômes rencontrés
II. Parasites rencontrés et critères d’identification
Acarides microscopiques
Protozoaire
Callistoura
Entérobius lémuris
Lemuricola
Pararhabdonema
Strongyloïdes
Ascaris sp.
Capillaria sp.
Hyménolepis sp.
Trématode non identifié
III. Epidémiologie parasitaire
1. – Prévalence générale
2. – Diversité parasitaire
3. – Taux d’infestation
4. – Répartition du Parasitisme en fonction du sexe
Test de chi carré
5. – Comparaison du taux de Parasitisme suivant les familles
Test de chi carré
6. – Parasitisme en fonction du mode de vie
Test de chi carré
IV. Résultats de traitement
1. Parasitisme externe
2. Parasitisme interne
QUATRIEME PARTIE : COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
I. – Comparaison des espèces d’étude
II. – Méthode d’identification des parasites
1. Collecte des données et des échantillons
2. Limites de la coproscopie
III. Parasites identifiés en coproscopie
1. Résultats de la coproscopie
a. Ectoparasites microscopiques
b. Protozoaires
c. Helminthes
Callistoura sp.
Entérobius lémuris
Lémricola
Pararhabdonéma sp.
Strongyloïdes sp.
Ascaris sp.
Capillaria sp
Hymenolepis sp.
Trématode non identifié
2. Morphologie des vers adultes spécifiques chez les lémuriens
a. Callistoura
b. Entérobius lémuris
c. Lemuricola
3. Cycles Biologiques des vers rencontrés
a. Oxyuridae : Callistoura,Entérobius et lemuricola
b. Pararhabdonema
b. Strongyloïdes
d. Ascaris
e. Hyménolepis
f. Trématode
IV. – Symptômes cliniques rencontrés au sein du parc
V. Epidémiologie parasitaire
1. Prévalence générale
2. Taux d’infestation
3. Portage parasitaire chez les lémuriens
a. Le taux d’infestation selon le sexe est proportionnel
b. Les lémuridae plus sensibles aux parasites que les Indridae
c. Les animaux en captivité sont plus exposés aux parasites que les animaux en liberté
VI. Traitement antiparasitaire
SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
Conservation in situ sur terrain
Conservation ex situ dans les parcs zoologiques
1. – Du point de vue sanitaire
2. – Du point de vue médical
3. – Du point de vue scientifique
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE ET WEBOGRAPHIE

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