Adoption de la stratégie de vente tardive au lieu de celle de vente précoce
Au seuil de significativité α= 5%, les variables significatives à influence positive augmentent de « coefficient » point la probabilité d’adoption, par un riziculteur qui y a accès, de la stratégie de vente tardive au lieu de celle de vente précoce. Par contre, l’accès du riziculteur aux variables à influence négative réduit la chance, de « valeur absolue de coefficient » point, pour qu’il vende tardivement au lieu de précocement.
Besoin en informations de marché
Bien que les besoins en information de marché soient peu prioritaires pour les riziculteurs enquêtés, leur avis sur la priorisation a quand même été sollicité, dans l’hypothèse où un SIM serait mis en place. A plus de 95% des déclarations, le riz demeure le produit prioritaire qui les intéresse. Néanmoins, d’autres produits sont cités marginalement à moins de 5% : manioc, arachide, maïs, haricot, soja, pomme de terre, oignon et tomate. Les informations de marché qui les intéressent sont logiquement celles auxquelles ils n’ont pas accès : prix dans les marchés de destination, contacts d’acheteurs, préférences des consommateurs et prix dans les zones de production pour les collecteurs. En termes de motifs des besoins, s’informer est encore prioritaire pour la moitié des enquêtés. Utiliser les informations reçues pour des décisions de commercialisation et de production n’intéresse que respectivement 28% et 19% des enquêtés. Moins de 6% vont utiliser les informations comme élément de négociation de prix.
Influence négative de la variable « appui extérieur » sur les stratégies de vente tardive et de collecte
L’accès à des appuis extérieurs a une influence négative sur la probabilité d’adoption des stratégies de vente tardive et de collecte. La variable considérée concerne tous les types d’appuis (techniques, financiers, commerciaux…). Dans la plupart des sites d’enquêtes, il est plus question de l’encadrement en termes d’intensification de la production que celle de la commercialisation. Or, les collecteurs et les vendeurs tardifs considèrent plus l’insertion au marché que l’augmentation de la production. Par ailleurs, les projets, par soucis d’équité, ne cherchent pas à cibler les producteurs qui sont les mieux dotés en foncier. Une étude sur la relation de dépendance entre l’intervention des projets de développement agricole et le niveau d’insertion des bénéficiaires sur le marché pourrait donner plus d’explications.
Conditions de fiabilité et de régularité des informations à respecter
A propos des conditions d’adoption, la fiabilité et la mise à jour des informations à diffuser sont prioritaires parce que les enquêtés se renseignent de « bouche à oreille » où les rumeurs circulent beaucoup. Ainsi, pour changer, ils veulent savoir de qui viennent les informations, comment, quand et où elles ont été collectées…. Les conditions de régularité, en jours voire en heures de diffusion, s’imposent également parce que des préparations, du moins mentales, sont nécessaires pour être disposé à recevoir des messages. Or, si la diffusion est par radio, par exemple, l’intéressé doit préparer l’alimentation électrique (piles, plaque solaire, essence pour le groupe électrogène…), peut-être régler l’antenne pour bien capter les ondes, etc. En revanche, si la diffusion se fait par téléphone, l’intéressé doit recharger sa batterie, vider les boîtes de réception, aller sur un point culminant pour capter le réseau, réserver la personne du ménage qui sait manipuler le téléphone oule SMS, etc.
Responsables de la gestion de qualité des informations
a) Suivre et contrôler systématiquement les informations à diffuser : La première condition d’adoption d’un SIM émise par les producteurs concerne la fiabilité des informations diffusées. Cela implique la nécessité d’un système de suivi et de contrôle systématique de la qualité des informations collectées, traitées et diffusées. Au niveau de la collecte des données, sont requis la mobilisation de personnel compétent et bien formé, le recoupement des données envoyées, les visites inopinées, la mise en place d’un réseau centralisé, etc.
b) Sélectionner et former une équipe très compétente : Au niveau du traitement et de l’analyse des données, la revue et relecture d’autres membres de l’équipe sont indispensables pour éviter la mauvaise interprétation, par exemple. Au niveau de la diffusion, il est primordial que les personnes en charge de la conception des émissions ou des syntaxes de SMS soient bien formées à la transcription, en des termes exacts et faciles à comprendre, des informations traitées. Il faut aussi bien sélectionner et former les techniciens radio qui peuvent animer les émissions de façon à faciliter la réception des messages par les destinataires.
c) Développer un système de collecte régulier de feedback d’utilisateurs : Par ailleurs, une difficulté récurrente pour les SIM concerne le manque de retour sur l’utilisation qui est faite des informations diffusées. Les SIM ont surtout besoin d’un feedback régulier sur l’utilisation de l’information qu’ils diffusent (GALTIER, et al., 2012). Sont alors requis la mise en place d’un système de feedback systématique et/ou régulier d’utilisateurs, d’informateurs relais et/ou de personnes ressources, l’analyse de la tendance et de l’évolution des demandes pour les systèmes de diffusion à la demande, des formations et recyclages régulières des utilisateurs.
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Table des matières
Introduction
1. Concept et Etat de l’art
1.1. Filière riz à Madagascar : situation actuelle
1.1.1. Etat des lieux
1.1.2. Enjeux
1.2. Systèmes d’information de marché
1.2.1. Définitions et objectifs
1.2.2. Historique
1.2.3. Evolution des SIM
1.2.4. Limites des SIM
2. Matériels et méthodes
2.1. Matériels
2.1.1. Justification du thème
2.1.2. Zone d’étude
2.1.3. Documents étudiés
2.2. Méthodologie
2.2.1. Démarche commune aux hypothèses
2.2.1.1. Échantillonnage raisonné
2.2.1.2. Méthodologie de collecte des données
a) Bibliographie
b) Entretiens
c) Enquête auprès des 302 riziculteurs
2.2.1.3. Traitements et analyses des données
2.2.2. Démarches spécifiques de vérification des deux hypothèses
2.2.2.1. Démarches de vérification de l’Hypothèse 1 : « Les riziculteurs adoptent différentes stratégies de vente selon leur dotation en capitaux et leurs pratiques de commercialisation »
a) Catégorisation des riziculteurs selon leurs stratégies de vente
Variables de différenciation traduisant la performance de vente
Logique d’analyse
Résultats obtenus
b) Caractérisation des différentes catégories de riziculteurs
Variables et valeurs observées
Logique d’analyse
Résultats obtenus
c) Analyse des déterminants de la probabilité d’adoption de la stratégie de vente m par rapport à la stratégie de vente précoce
Variable dépendante et variables indépendantes
Logique d’analyse
Résultats obtenus
2.2.2.2. Démarches de vérification de l’Hypothèse 2 : « Les besoins et les attentes des riziculteurs vis-à-vis des SIM diffèrent selon les stratégies de commercialisation adoptées par les riziculteurs »
a) Détermination du niveau d’accès des riziculteurs aux informations
Variables considérées
Logique d’analyse
Résultats obtenus
b) Analyse des besoins en informations de marché des riziculteurs
Variables étudiées
Logique d’analyse
Résultats obtenus
c) Mis en relief des attentes des riziculteurs par rapport aux SIM
Variables analysées
Logique d’analyse
Résultats obtenus
2.2.3. Limites de l’étude
2.2.4. Chronogramme des activités
3. Résultats
3.1. Déterminants des stratégies de mise en marché du riz au niveau des riziculteurs
3.1.1. Catégorisation des riziculteurs selon leurs stratégies de commercialisation du riz
3.1.1.1. Distinction des producteurs-collecteurs via le ratio vente/récolte
3.1.1.2. Différenciation des producteurs non-collecteurs suivant les périodes de vente
3.1.1.3. Répartition des riziculteurs enquêtés dans la Région Itasy
3.1.2. Caractérisation des différentes catégories de riziculteurs
3.1.2.1. Dotations en capitaux
3.1.2.2. Pratiques de commercialisation
3.1.2.3. Perception des contraintes majeures de commercialisation
3.1.3. Modélisation des stratégies de vente du riz
3.1.3.1. Adoption de la stratégie de vente tardive au lieu de celle de vente précoce
3.1.3.2. Adoption de la stratégie de vente étalée au lieu de celle de vente précoce
3.1.3.3. Adoption de la stratégie de collecte au lieu de celle de vente précoce
3.2. Besoins en information de marché et conditions d’adoption des SIM exprimés par les riziculteurs
3.2.1. Accès des riziculteurs aux informations
3.2.1.1. Types et sources d’information auxquels les riziculteurs ont accès
3.2.1.2. Moyens et capacités de communication
3.2.1.3. Accès aux informations sur le marché
3.2.2. Besoins en information de marché exprimés par les riziculteurs
3.2.2.1. Besoins en informations en général
3.2.2.2. Besoin en informations de marché
3.2.3. Attentes des riziculteurs par rapport à la diffusion d’information de marché
3.2.3.1. Modes de diffusion préférés
3.2.3.2. Résultats de l’analyse relative à l’écoute de la radio
4. Discussions et recommandations
4.1. Discussions
4.1.1. Déterminants des stratégies de mise en marché du riz
4.1.1.1. Caractérisation des riziculteurs
a) Limites de la définition des producteurs-collecteurs
b) Echantillon de producteurs relativement favorisés
c) Echantillon de producteurs tournés vers le marché
4.1.1.2. Déterminants communs à 2 ou 3 types de stratégies de vente non-précoce
a) Non significativité de la variable d’accès aux greniers sur la stratégie de collecte
b) Influence négative de la variable d’accès aux greniers sur la stratégie de vente tardive
c) Influence négative de la variable « appui extérieur » sur les stratégies de vente tardive et de collecte
4.1.1.3. Facteurs déterminants spécifiques à chaque catégorie
a) Facteurs déterminants spécifiques à la stratégie de vente tardive
b) Facteurs déterminants spécifiques à la stratégie de vente étalée
c) Facteurs déterminants spécifiques à la stratégie de collecte
4.1.1.4. Niveau de vérification de l’Hypothèse 1
4.1.2. Besoins en informations de marché et attentes des riziculteurs vis-à-vis des SIM
4.1.2.1. Accès aux informations
a) Possession de téléphone portable et nombre de contacts téléphoniques
b) Zone encadrée, possession et utilisation de téléphone dans la vente
c) Utilisation du téléphone pour la vente et insertion dans le marché
d) Accès aux informations de marché et possibilité d’arbitrage
e) Apport d’information de marché et niveau d’insertion dans le marché
4.1.2.2. Besoins en information de marché
a) Intérêt limité des riziculteurs enquêtés d’Itasy pour un SIM
b) Besoins en informations de marché peu prioritaires
c) Transactions fidélisées, intérêt pour les SIM limité
d) Prix dans les marchés de destination, information prioritaire
e) Catégorie de riziculteurs et priorisation des besoins
f) Raison d’utilisation des information et SIM à mettre en place
4.1.2.3. Diffusion d’information sur le marché
a) Préférences différentes avant et après le test de diffusion
b) Préférence pour des interactions directes
c) Diffusion à ajuster aux jours de marché et aux créneaux horaires des journaux radiophoniques
d) Conditions de fiabilité et de régularité des informations à respecter
e) Coût supporté par les enquêtés à prendre avec prudence
4.1.2.4. Niveau de vérification de l’hypothèse 2
4.2. Recommandations
4.2.1. Renforcement des capacités d’insertion des riziculteurs dans le marché
4.2.1.1. Promoteurs de projets de développement agricole
a) Augmenter la productivité agricole
b) Renforcer les compétences en gestion de l’exploitation
c) Plaidoyer pour la réhabilitation des pistes rurales
4.2.1.2. Responsables d’institutions de microfinance
a) Faciliter l’accès au crédit pour pallier les transactions fidélisées
b) Collaboration avec les assureurs agricoles
4.2.2. Renforcement des capacités de l’OdR et développement des SIM à Madagascar
4.2.2.1. Personnes responsables de la diffusion des informations
a) Diffusion par radio
b) Diffusion par SMS automatique
4.2.2.2. Personnes responsables du développement des SIM
a) Former les utilisateurs sur la lecture et l’utilisation des informations
b) Entreprendre des formations en cascade jusqu’aux producteurs leaders
c) Toujours accompagner les SIM par des dispositifs d’apprentissage
4.2.2.3. Responsables de la gestion de qualité des informations
a) Suivre et contrôler systématiquement les informations à diffuser
b) Sélectionner et former une équipe très compétente
c) Développer un système de collecte régulier de feedback d’utilisateurs
4.2.2.4. Pour un 4P effectif dans le développement des SIM
a) Mobiliser tous les acteurs de la filière considérée
b) Assurer la fonction régulateur et facilitateur de l’Etat
Conclusion
Références bibliographiques
Annexes
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