Systèmes d’élevage des caprins sahéliens

Systèmes d’élevage des caprins sahéliens au Tchad

Le système d’élevage des caprins couvre les zones agro écologiques sahélosoudaniennes et sahéliennes, globalement au nord du 10è parallèle (figure 2).

Deux systèmes sont rencontrés au Tchad comme dans les autres pays sahélosoudaniens (GASTON A. et DULIEU D., 1976, AHAMAT A., 2005).
➤ le système agro-pastoral dans le domaine sahélo-soudanien entre les 10e et 12e parallèles. Les précipitations annuelles sont comprises entre 500 et 950 mm. Les pâturages sahéliens se caractérisent par une végétation de type steppe arbustive à épineux. Les graminées annuelles sont Aristida mutabilis, Aristida funiculata, Eragrostis tremula, etc.
➤ le système pastoral, entre les 12 è et 14 è parallèles. Les précipitations annuelles sont comprises entre 200 et 500 mm. Les pâturages se divisent en pâturages nord sahélo-soudanien à influence sahélienne nette où la végétation dominante est la steppe arbustive sur sable à ligneux non épineux (Sclerocaryabirrea, Anogeissus leiocarpus, Commiphora africana…) et en pâturages de la zone sahélo-soudanienne à Combrétacées dominantes. Indépendamment de ces zones, poussent des pâturages de décrues qui sont des étendues de savane herbeuse, régulièrement recouvertes par les eaux de crues (plaines du Salamat, rives du Logone et Chari). L’espèce dominante est Hyparrhenia rufa. En bordure de ces plaines et rives, sont signalées entre autres Vetiveria nigritana et Panicum anabaptistum.

Le Système pastoral

La principale caractéristique du système pastoral est la migration des humains et des animaux selon les saisons. Suivant la nature de ce déplacement, sont distingués le nomadisme (mouvement irrégulier) et la transhumance (mouvement migratoire plus ou moins régulier). Cette migration est nécessaire pour que soit créé un équilibre indispensable entre les besoins en eau et le fourrage du bétail. Pendant la saison sèche, les éleveurs sont dépendants des points d’eau et sont contraints de migrer vers le sud (ou vers les lac Tchad ou Fitri) pour se contenter d’un fourrage de moins bonne qualité, mais ils peuvent également exploiter les résidus de récolte abandonnés dans les champs. Pendant la saison des pluies, il existe suffisamment de points d’eau dans la zone nord Ŕ sahélienne et les éleveurs reviennent dans cette région pour que leurs troupeaux puissent profiter du fourrage de meilleure qualité et des cures salées. Ces éleveurs sont généralement issus des zones situées plutôt au Nord du Tchad, du Kanem jusqu’au Ouaddaï. Dans la plupart des cas l’élevage des petits ruminants est associé aux gros bétails (bovins, camelins) et ils sont considérés comme des animaux d’appoint pour les éleveurs. L’habitat est sommaire et est fait de haies d’épineux juste pour protéger contre les prédateurs, ce qui les expose aux intempéries. Les animaux bénéficient rarement des soins médicaux et dans le cas d’une maladie, l’utilisation des méthodes traditionnelles de traitement est le premier recours. La gestion de la reproduction est très difficile car, avec le système de pâturages en commun, la lutte est faite au gré des animaux en toute saison. Dans certains cas, pour contrôler la reproduction, les éleveurs procèdent à la castration des mâles non désirés.

Quelques unités pastorales ont été identifiées pour ce système (GASTON A., DULIEU D., 1976, AHAMAT A., 2005) :
• le groupe des éleveurs du Kanem : les Kreda et les Kecherda utilisent exclusivement le système pastoral sahélien de saison de pluie avec des déplacements plus ou moins importants à l’intérieur de la région.
• les groupes des éleveurs Arabes Ouled Rachid, Khozzam et Dagana, du Chari Baguirmi, les Foulbés du Baguirmi et du Mayo- Kebbi, divers groupes d’éleveurs fixés sur les rives du Logone, du Chari et du Mandoul font une alternance entre le système pastoral de saison de pluie et le système pastoral de saison sèche avec des amplitudes de 100 à 600 km.
• les groupes de Missériés (Batha), de Mahamid et une partie de Ouled Rachid (Ouaddaï et Biltine) exploitent un système pastoral sahélien de saison de pluie avec un système sahélo-soudanien de saison de pluie, ce qui les oblige à de longs déplacements vers le Sud. Ce schéma classique n’est pas figé et il convient de rappeler qu’il est pour une grande part sous l’influence des conditions climatiques. La réponse des éleveurs face à une crise (sécheresse, insécurité notamment) est soit un changement d’itinéraires ou de stratégie, soit le passage d’un système à un autre.

Le système d’élevage agro-pastoral 

L’élevage est de type sédentaire. Ce système est rencontré dans toute la bande sud sahélienne et soudano-sahélienne du pays. Le système de production se caractérise par une complémentarité entre les activités agricoles et pastorales. Les animaux pâturent toute l’année dans le même terroir et l’agriculture pratiquée est souvent vivrière. L’agropastoralisme est pratiqué par deux groupes: les éleveurs agro-pastoraux et les cultivateurs agro-pastoraux. Il s’agit des Arabes et Foulbés du Chari Baguirmi, des Boudouma et des Kanembou du Lac-Tchad, des Toupouri et des Massa du Mayo Kebbi.

L’agropastoralisme peut prendre la forme d’une simple proximité géographique ou présenter une intégration marquée avec les productions végétales sous la forme de traction attelée ou de fumure organique. Pour ces deux groupes, l’agriculture est une source de revenus très importante, sans que l’élevage soit considéré pour autant comme une activité secondaire. La classification entre éleveurs agro-pastoraux et agriculteurs agro-pastoraux est fonction de l’activité de base sur laquelle les uns et les autres s’appuient en premier lieu. L’alimentation est assurée essentiellement par les parcours naturels mais les animaux bénéficient d’une complémentation à base des sous-produits agricoles et agroindustriels. Les animaux sont gardés au village pendant la nuit et pâturent durant la journée dans les zones de pâturages réservées à cet effet. L’habitat est fait soit de haies d’épineux ou de tiges de céréales, soit de cases désaffectées souvent mal entretenues. L’abreuvement se fait au niveau des mares en saison des pluies et au niveau des puits et forages en saison sèche.

Le système amélioré

Ce système est pratiqué dans les stations de recherche, et par une poignée de projets de développement. Depuis quelques années, un certain nombre d’éleveurs s’adonne à cet élevage dans la zone péri-urbaine de N’Djaména. Le mode d’entretien du troupeau est amélioré par une gestion plus rationnelle (KOUSSOU M.O. et BOURZAT D., 1993).

L’alimentation est assurée par des pâturages naturels ou non et les animaux reçoivent une complémentation à base de sons de céréales, de drêche de brasseries artisanales ou industrielles, des fanes d’arachide et de niébé, de tourteaux de coton mais surtout d’arachide dont la fabrication a connu un essor considérable ces dernières années. Les animaux bénéficient d’un suivi sanitaire (déparasitages et vaccination contre les dominantes pathologies). En général, l’habitat est clôturé, aéré et comporte une toiture pour protéger les animaux contre les intempéries. La reproduction est contrôlée. Les meilleurs reproducteurs sont sélectionnés, les périodes de lutte et d’insémination (depuis peu) sont choisies de manière rationnelle pour faire coïncider les mises-bas aux périodes où les pâturages sont plus abondants.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE: SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : LES RACES ET SYSTEMES D’ELEVAGE CAPRINS AU TCHAD
1.1. La chèvre du Sahel
1.1.1. Caractères ethniques
1.1.2. Paramètres zootechniques
1.1.2.1. Aptitudes laitières
1.1.2.2. Aptitudes bouchères
1.1.3. Systèmes d’élevage des caprins sahéliens au Tchad
1.1.3.1. Le Système pastoral
1.1.3.2. Le système d’élevage agro-pastoral
1.1.3.3. Le système amélioré
1.2. La chèvre naine
1.2.1. Caractères ethniques
1.2.2. Paramètres zootechniques
1.2.2.1. Paramètres de reproduction
1.2.2.2. Aptitudes laitières
1.2.2.3. Aptitudes bouchères
1.2.3. Système d’élevage
CHAPITRE II : REPRODUCTION DES CHEVRES SAHELIENNES DU TCHAD
2.1. Paramètres de reproduction
2.1.1. Puberté et âge à la première mise bas
2.1.2. Cycles sexuels et saisonnalité
2.1.2.1. Cycles sexuels
2.1.2.2. Saisonnalité des cycles sexuels et anœstrus chez les chèvres sahéliennes
2.1.3. Autres paramètres de reproduction
2.1.4. Gestation et post partum
2.2. Contraintes à la reproduction chez les chèvres sahéliennes
2.2.1. Facteurs climatiques
2.2.2. Alimentation
2.2.3. Etat sanitaire
2.2.4. Contraintes génétiques et de reproduction
2.2.4.1. Contraintes génétiques
2.2.4.2. Amélioration du potentiel génétique
DEUXIEME PARTIE : EXPERIMENTATION
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
1.1. Matériel
1.1.1. Milieux d’étude
1.1.2. Matériel d’enquête
1.1.3. Les animaux utilisés
1.1.4. Matériel et produits de synchronisation des chaleurs et d’insémination artificielle
1.1.4.1. Le matériel technique
1.1.4.2. Les produits utilisés
1.1.4.3. Autre matériel
1.2. Méthodes
1.2.1. Méthode d’enquête
1.2.1.2. La pré-enquête
1.2.1.3. La Phase d’enquête
1.2.2. Méthodes de synchronisation des chaleurs et d’insémination artificielle
1.2.2.1. Préparation des animaux et constitution des lots expérimentaux
1.2.2.2. Protocoles expérimentaux
1.2.3. Méthodes de diagnostic
1.2.3.1. Diagnostic de gestation
1.2.3.2. Détermination du pic de LH
1.2.3.3. Cyclicité et retour de l’activité ovarienne post-partum
1.2.4. Suivi des performances de croissance et de production laitière des produits issus de l’insémination artificielle
1.2.4.1. Performances de croissance
1.2.4.2. Evaluation de la production laitière des chèvres sahéliennes et métisses
1.3. Méthodes statistiques
CHAPITRE II : RESULTATS – DISCUSSION
2.1. Résultats
2.1.1. Enquête sur les contraintes à la reproduction des chèvres sahéliennes en zone périurbaine
2.1.2. Essais d’application de l’insémination artificielle chez les chèvres sahéliennes en milieu contrôlé
2.1.2.1. Essai de deux doses d’Acétate de Fluorogestone pour la synchronisation des chaleurs et l’insémination artificielle chez les chèvres sahéliennes au Tchad
2.1.2.2. Effet de réduction combinée de doses de FGA et de PMSG pour la synchronisation des chaleurs et l’insémination artificielle chez la chèvre sahélienne au Tcha
2.1.3. Insémination artificielle chez les chèvres sahéliennes en milieu éleveur
2.1.3.1. Synchronisation des chaleurs
2.1.3.2. Résultats de l’insémination artificielle
2.1.4. Performances de croissance et de production laitière
2.1.4.1. Performances de croissance des chevreaux
2.1.4.2. Evaluation de la production laitière comparée des chèvres sahéliennes et métisses
2.2. Discussion
2.2.1. Pratiques et contraintes d’élevage caprin en zones sahélienne sèche (Abéché) et humide (N’Djaména)
2.2.2. Adaptation de l’insémination artificielle à la chèvre du Sahel en milieu contrôlé
2.2.3. Insémination artificielle chez les chèvres sahéliennes en milieu éleveur
2.2.4. Performances de croissance et de production laitière
CONCLUSION

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