L’Afrique occidentale tout entière est une immense paysannerie. Malgré le remarquable essor urbain de sa façade atlantique et notamment du Cap-Vert, le Sénégal n’échappe pas à cette règle. Environ 80% de sa population vit des seules ressources de la terre dans le cadre des civilisations rurales héritières d’une longue histoire. Situé entre 12°30 et 16°30 nord, le Sénégal est tout entier compris dans la zone de climat tropical à longue saison sèche qui ceinture le continent africain depuis les lisières méridionales du Sahara jusqu’aux approches de la forêt ombrophile .
Le Sénégal est un pays sahélien à vocation agricole. Les écosystèmes, confrontés à une dégradation très accélérée, y sont très variables et on rencontre cinq zones agro-écologiques : la vallée du fleuve Sénégal, les Niayes, le bassin arachidier, la zone Silvio-pastorale, la zone du Sénégal oriental et la Casamance. Ces zones sont caractérisées par une pluviométrie et des systèmes de production très variables dépendants surtout des ressources naturelles disponibles. L’agriculture occupe une place prépondérante dans la vie socio-économique du pays ou plus de 95% des ménages en milieu rural s’y activent. Elle leur procure leur première source de revenus et constitue un moteur essentiel de l’économie sénégalaise en termes de revenus de budget et d’équilibre de la balance commerciale .
Pour développer l’agriculture sur l’ensemble de son territoire national, le Sénégal a entamé depuis longtemps une politique de décentralisation. Ce processus qui s’est poursuivi en 1972 avec la création des premières communautés rurales (CR) a connu un tournant décisif en mars 1996 avec le transfert de neufs (9) domaines de compétences aux collectivités locales. Depuis lors jusqu’aujourd’hui, avec l’acte III de la décentralisation appliquée en 2014 après les élections locales de Juin, ces communautés rurales vont changer de statut en devenant maintenant des communes et seront les principales responsables du développement de leur territoire. En effet l’article 3 du code des collectivités locales stipule que « les collectivités locales ont pour mission de conception, la programmation et la mise en œuvre des actions de développement économique, éducatif, social et culturel d’intérêt régional, communal et rural » . C’est dans cette logique que la région de Kolda va tenter de se développer dans le domaine agricole qui va faire d’elle la deuxième région agricole du Sénégal, la deuxième région pastorale, la première région céréalière, la troisième région dans la génération de revenus arachidiers, la première région cotonnière, la deuxième région dans la production de bananes, la deuxième région dans la production de mangues derrière Thiès. Malgré cette carte d’identité reluisante, Kolda est considéré comme la région la plus pauvre du Sénégal. C’est une région marquée profondément par la ruralité. Les populations vivent essentiellement de l’agriculture sous pluie .
Avec le dernier découpage administratif intervenu tout récemment (2008), la région de Kolda compte maintenant trois (3) départements dont le département de Vélingara, le département de médina yéro foula et le département de Kolda où se trouve la communauté rurale de médina el hadji (devenue une commune en Juillet 2014 avec l’acte III de la décentralisation) qui est l’objet de notre étude. Dans cette commune on note une diversification des cultures. Ainsi on a les cultures vivrières, les cultures de rente et les autres cultures peu développées. Cette agriculture se fait par des techniques et des outils plus ou moins archaïques accompagnés d’énormes problèmes d’exploitation et d’écoulement des productions agricoles. Dans cette communauté rurale de médina el hadji, la rentabilité de la plupart des productions dépend de la disponibilité et de la gestion des ressources naturelles si indispensables au développement des systèmes de production.
PROBLEMATIQUE
Contexte
Actuellement avec la malnutrition et la faim qui frappent la plupart des pays sous-développés, l’amélioration des systèmes de production devient une préoccupation urgente pour l’ensemble des acteurs de l’agriculture afin de permettre l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire réelle comme le cas des pays du nord industrialisés. Dans les pays du tiers monde, pour se faire il faut une bonne gestion des ressources naturelles et des politiques agricoles très efficaces.
En Afrique, la plupart des pays se situent en milieu tropical ce qui constitue d’ailleurs une contrainte naturelle majeure pour l’agriculture qui tarde jusqu’à présent à se développer. Au Sénégal, les deux périodes de sécheresses enregistrées entre 1970 et 1980 ont entrainé des dégâts écologiques c’est-à-dire une dégradation des ressources naturelles qui ont impacté sur les systèmes de production en milieu rural ou de plus en plus on assiste à un rétrécissement du couvert végétal, à un appauvrissement des sols et à une faune menacée de disparition. Ainsi le développement du milieu rural est souvent entravé par une dégradation des ressources naturelles causée par des facteurs naturels, mais ce processus de dégradation est surtout aggravé aujourd’hui par l’action abusive de l’homme sur l’environnement (occupation de l’espace, développement de leurs activités, pression sur l’exploitation…).
Ainsi pour le bien-être socio-économique des villageois, les ressources naturelles doivent être bien gérer pour le développement à long terme car chaque milieu rural a des potentialités qui lui sont propres selon sa localisation géographique à l’intérieur du Sénégal. Ainsi dans la communauté rurale de Médina el hadji, on note une disponibilité des terres, l’existence de trois cours d’eau et de vallées, une nappe phréatique peu profonde, une forte main d’œuvre qui sont favorables à la pratique de l’agriculture et une pluviométrie jadis bonne mais qui tend à diminuer depuis ces cinq dernières années et cette baisse des pluies peut avoir des conséquences négatives sur les rendements agricoles. En plus de ceci également, il y a la pratique de l’élevage ou on constate l’existence d’aires de pâturages, une importance et diversité du cheptel. L’élevage est extensif. Donc les villageois pratiquent l’agriculture et l’élevage en même temps, on les appelle des agro-pasteurs. Située à 17 km à la frontière avec la guinée Bissau, la communauté rurale tire profil des avantages de la commercialisation inter frontalière mais aussi de la fraude qui y est très développée.
PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
La Communauté rurale de Médina El Hadji appartient à la région de Kolda, l’une des 14 régions du Sénégal. Le redécoupage de Mars 2008 (loi N° 2008-14 du 18 Mars 2008) a vu l’ancienne région de Kolda, scindé en deux nouvelles régions : Kolda et Sédhiou. Aujourd’hui, la région de Kolda compte 3 départements :
● Kolda comprenant les arrondissements de Dioulacolon, Saré Bidji et Mampatim ;
● Vélingara comprenant les arrondissements de Bonconto, Saré Coly Sallé, Pakour ;
● Médina Yoro Foulah comprenant les arrondissements de Fafacourou, Ndorna et Niaming.
Donc la communauté rurale de médina el hadji appartient à la région de Kolda qui a une population de 569 175 habitants établis sur une superficie de 13 718 km2. Le taux d’urbanisation est estimé à 21 %. La nouvelle configuration ethnique estime les peuls à 75%. La pyramide des âges montre une population très jeune dont 58% ont moins de 2 ans .La pluviométrie est un des nombreux avantages de la région . En effet, on compte près de six (6) mois de pluies avec une moyenne annuelle de 1100 mm Le réseau hydrographique est assez dense avec un cours d’eau principal, le fleuve Casamance et ses affluents. Les barrages de Ndiandouba et de l’Anambé ont sensiblement transformé la zone, qui dispose désormais de l’eau de façon permanente. La nappe Maestrichtienne est accessible à moins de 160 mètres au Centre-Sud et au Sud-Est de la région, tandis que la nappe lutétienne est exploitable à moins de 60 mètres à l’ouest avec des débits variant de 200 à 300 m3/heure. Le relief est formé de trois unités : les plateaux aptes à la culture sous pluie (arachide, mil, maïs, coton, etc.), les versants et les bas-fonds à la riziculture, au maraîchage et à l’arboriculture.
L’activité agricole mobilise plus de 80% des actifs de la région pendant 2 à 3 mois de l’année, assure 70 à 80% des revenus des producteurs et joue un rôle prépondérant et dynamique dans l’alimentation des populations. Les superficies cultivables sont estimées à environ 52% de l’espace régional. A l’importance de ces réserves foncières, viennent s’ajouter une pluviométrie relativement élevée, des sols de qualité, une bonne disponibilité en eaux de surface et en eaux souterraines qui ont fini de faire de Kolda une région à vocation agricole. La grande majorité de la population pratique une agriculture sous pluie. Cependant, seuls 25 % des surfaces cultivables sont utilisées .
L’élevage est également pratiqué à grande échelle à Kolda qui se classe première région sur le plan des effectifs avec près de 500.000 têtes de bovins et 1.000.000 ovins caprins, soit près de 25% du cheptel national. Les pâturages naturels, qui sont estimés à près de 4.500 kg de matière sèche à l’hectare chaque année, sont fréquemment décimés par les feux de brousse .
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Table des matières
I)INTRODUCTION
II) GENERALITES
III) METHODOLOGIE
IV) RESULTATS
V) COMMENTAIRES ET DISCUSSION
VI) CONCLUSION
VII) REFERENCES
ANNEXES
RESUME