SYSTEME NATIONAL DE PHARMACOVIGILANCE

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Champ d’application de la pharmacovigilance

La pharmacovigilance s’exerce sur les médicaments et produits à finalité sanitaire à usage humain.
Le médicament est par l’article L.511 de la loi 94-57 du 28 juillet 1994 portant définition du médicament.
«On entend par médicament, toute substance, composition ou préparation présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies humaines ou animales, ainsi que tout produit pouvant être administré à l’homme ou l’animal, en vue d’établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leur fonctions organiques».

Objectifs de la pharmacovigilance

La pharmacovigilance a pour objectif :
– de détecter précocement les effets et interactions indésirables nouveaux ;
– de détecter les augmentations de fréquence des effets indésirables connus ;
– d’identifier les facteurs de risque et des mécanismes pouvant expliquer les effets indésirables ;
– d’évaluer le rapport bénéfice/risque et la diffusion de l’information nécessaire ;
– d’amélioration de la prescription et de la réglementation du médicament.
Le but final de la pharmacovigilance est :
– l’utilisation rationnelle et en toute sécurité du médicament ;
– l’évaluation et la communication du rapport bénéfice/risque des médicaments mis sur le marché ;
– l’éducation et l’information des patients.

Notification

La notification est un acte de déclaration de cas d’effets indésirables, par écrit à l’aide d’un support appelé fiche de notification.
La fiche de notification est un formulaire destiné à être remplie par un professionnel de santé. Ce formulaire identifie le patient, le notificateur, le type de médicament ou de vaccin utilisé et comporte une partie réservée à la description de l’incident (Annexe).

Imputabilité

C’est l’analyse au cas par cas du lien de causalité entre la prise d’un médicament et la survenue d’un effet indésirable. Il s’agit d’une analyse individuelle pour une notification donnée, qui ne peut prétendre étudier le potentiel de dangerosité du médicament dans l’absolu ou l’importance du risque induit par ce médicament dans une population.
Il existe plusieurs méthodes d’imputabilité parmi lesquelles on peut citer :
– la méthode de l’OMS proposée par l’Uppsala Monitoring Center ;
– la méthode française ;
– la méthode Venulet.

La méthode de l’OMS

La méthode de l’OMS a été développée en accord avec les centres nationaux qui participent au programme pour la surveillance internationale des médicaments et consiste en un outil pratique pour l’évaluation des notifications. Il s’agit d’une évaluation globale prenant en compte les aspects physiopathologiques et pharmacologiques du cas et la qualité de la documentation de l’observation.
Du fait que la pharmacovigilance s’intéresse particulièrement à la détection des effets indésirables inconnus et inattendus, d’autres critères tels que les connaissances antérieures et la probabilité statistique interviennent moins dans l’imputabilité. Il est admis que la terminologie est déterminante et que le jugement individuel peut différer. Il existe d’autres algorithmes qui sont soit très complexes, soit trop spécifiques pour l’utilisation en routine. Cette méthode oriente dans le choix des arguments qui classent dans une catégorie plutôt qu’une autre.

La méthode française

Elle envisage séparément l’imputabilité intrinsèque et l’imputabilité extrinsèque. Elle permet aussi de réduire les distorsions d’interprétation par les utilisateurs et facilite les comparaisons internationales

Centre mondial de PV de l’OMS

Le programme OMS de pharmacovigilance internationale a été lancé en 1968 pour mettre en commun les données existant sur les réactions indésirables aux médicaments. Il s’agissait à l’origine d’un projet pilote mené dans dix pays avec les systèmes nationaux existants de notification des effets indésirables. Depuis, ce réseau a été sensiblement élargi au fur et à mesure que davantage de pays dans le monde mettaient en place des centres nationaux de pharmacovigilance pour l’enregistrement des réactions indésirables aux médicaments.
Actuellement, 86 pays participent à ce programme qui est cordonné par l’OMS avec l’aide de son centre collaborateur d’Uppsala en Suède. Le centre collaborateur se charge d’alimenter la base de données mondiale Vigibase sur les réactions indésirables aux médicaments. Actuellement, cette base de données contient plus de 3 millions de notifications des réactions indésirables.
Le centre collaborateur de l’OMS analyse les notifications arrivant dans la base de données afin :
• de recenser précocement les signaux d’alerte concernant des réactions indésirables graves à des médicaments ;
• d’évaluer le risque ;
• d’entreprendre des recherches sur les mécanismes pouvant aider à mettre au point des médicaments plus sûrs et plus efficaces (39).

SYSTEME NATIONAL DE PHARMACOVIGILANCE 

Organisation du système de pharmacovigilance au Sénégal

Le Système National de Pharmacovigilance (SNPV) est composée de l’ensemble des structures publiques et privées qui interviennent dans les activités de pharmacovigilance.
Parmi ces structures on peut citer :
• au niveau central (DPM, CAP, LNCM, Programmes de santé, PNA…) ;
• au niveau intermédiaire (la Région Médicale) ;
• au niveau périphérique (les districts et les Postes de santé, cabinets médicaux, pharmacies…).

Structures et acteurs

La Direction de la Pharmacie et des Médicaments

Elle définit les orientations en matière de pharmacovigilance, veille au respect des procédures de surveillance et coordonne les activités du SNPV. Elle reçoit les déclarations, rapports et toutes les informations qui lui sont transmis. Le Directeur de la Pharmacie et des Laboratoires convoque les réunions de la Commission Nationale de Pharmacovigilance. Elle peut faire effectuer tous travaux ou enquêtes nécessaires et prendre, après exploitation des informations, toutes mesures appropriées ou saisir les autorités compétentes. La DPM est en relation avec les institutions de la pharmacovigilance internationale.

La Commission Nationale de Pharmacovigilance

La Commission Nationale de Pharmacovigilance (CNPV) est une instance officielle consultative, chargée de soumettre à la décision du Ministre, des mesures pour prévenir ou arrêter des incidents liés à l’utilisation des médicaments.
La CNPV peut proposer au Ministre de la Santé les enquêtes et les travaux qu’elle estime utiles à l’exercice de la pharmacovigilance.
Elle se réunit au moins deux fois par an et chaque fois que de besoin, sur convocation de son Président. Sauf cas d’urgence, les travaux de la CNPV sont préparés par le Comité Technique.

Le Comité Technique de Pharmacovigilance

Le Comité Technique prépare les travaux de la Commission Nationale de Pharmacovigilance.
Il est chargé :
– de valider les résultats d’imputabilité des cas d’effets indésirables déclarés ;
– d’évaluer les risques médicamenteux encourus par la population ;
– de coordonner, recenser, évaluer des enquêtes et travaux de pharmacovigilance.
Il se réunit au moins deux fois par an et chaque fois que de besoin sur convocation de son Président.

Le Centre Anti Poison

Le Centre Anti Poison (CAP) abrite une unité de pharmacovigilance qui est chargée de faire l’imputabilité des cas d’effets indésirables. Le CAP participe à la formation des acteurs en pharmacovigilance.
Le Chef de Service du CAP préside les réunions du Comité Technique.

Processus de transmission de la notification

La notification

Les professionnels de santé doivent notifier tout effet indésirable mineur, grave ou inattendu conformément à la réglementation.
Les effets indésirables inattendus ou graves sont à déclaration immédiate. La DPL devra être saisie dans les 24 heures. Il faut notifier en plus des effets indésirables, tout évènement résultant des circonstances suivantes :
• Pharmacodépendance ou syndrome de sevrage ;
• Surdosage accidentel ou volontaire ;
• Inefficacité thérapeutique ;
• Produit défectueux ;
• Défaut de qualité, contrefaçon ;
• Mésusage, Usage abusif.

La transmission de la fiche

La fiche de notification dûment remplie, par les professionnels de santé est transmise à la DPM en suivant le circuit de notification :
– Les Postes et Centre de Santé envoient leurs notifications aux Districts Sanitaires qui transmettent aux Régions Médicales chargées de recueillir l’ensemble des notifications de la région;
– Les Hôpitaux, Cliniques, Cabinets médicaux, Entreprises, Garnisons,
Pharmacies Régionales d’Approvisionnement et Officines privées transmettent les notifications à la Région Médicale ;
– La Région Médicale transmet les notifications à la Direction de la Pharmacie et des Laboratoires ;
– Les Centres Hospitaliers Universitaires et Hôpitaux Nationaux peuvent transmettre directement leurs notifications à la Direction de la Pharmacie et des Laboratoires ;
– Le Centre Anti Poison est chargé de l’imputabilité des cas d’effets indésirables qui lui sont transmis par la Direction de la Pharmacie et des Laboratoires.

L’imputabilité

L’imputabilité est faite par l’équipe de l’unité de Pharmacovigilance du Centre Anti Poison. Il existe plusieurs méthodes d’imputabilité mais c’est celle de l’OMS qui est utilisée. Pour établir la probabilité du lien de causalité entre l’effet et le médicament, cette méthode utilise essentiellement des critères pharmacologiques, chronologiques, biologiques et la présence ou l’absence d’autres causes.

Prise de décision

Les principales actions règlementaires résultant d’une enquête ou d’une alerte de pharmacovigilance sont :
– la modification de l’AMM (également appelée demande de modification de l’information ou DMI), visant entre autre à ajouter une contre indication, un effet indésirable ou une mise en garde ou encore une précaution d’emploi ;
– l’inscription sur une liste des substances vénéneuses ou le changement de liste ;
– la restriction de la prescription et de l’utilisation ;
– la modification du conditionnement ;
– la réévaluation du bénéfice /risque ;
– la suspension ou le retrait d’AMM.

Recommandation de la CPS selon l’OMS

La CPS est recommandée dans les zones de forte transmission saisonnière dans toute la sous-région du Sahel. Un cycle de traitement complet par de la Sulfadoxine-Pyriméthamine (SP) et de l’Amodiaquine (AQ) doit être administré à des enfants âgés de 3 à 59 mois à intervalles d’un mois, en commençant au début de la saison de transmission, jusqu’à un maximum de quatre cycles pendant la saison de transmission du paludisme (à condition que les deux médicaments conservent une efficacité antipaludique suffisante).
Posologie et fréquence d’administration recommandées en fonction de l’âge :
Les médicaments sont administrés à trois groupes d’âge par passage (mois) selon les posologies suivant :
– 3 à 1 1 mois : J1: ½ cp de SP plus ½ cp d’AQ en prise unique J 2 – J 3 : ½ comprimé d’AQ en prise unique ;
– 12 à 59 mois : J1 : 1 cp de SP plus 1 cp d’AQ en prise unique J2 et J3 1 cp d’AQ en prise unique ;
– 60 à 120 mois: J1 : 1cp et ½cp de SP plus 1cp et ½ cp d’AQ en prise unique J2 et J3 : 1cp et ½cp d’AQ en prise unique.
Les régions cibles pour la mise en œuvre sont celles dans lesquelles :
• la transmission du paludisme et la majorité (> 60 %) des cas cliniques surviennent sur une courte période d’environ quatre mois ;
• le taux d’atteinte clinique du paludisme dépasse 0 ,1 par saison de transmission dans la classe d’âges ciblée ; et
• SP + AQ restent efficaces (efficacité > 90 %).
Contre-indications
La CPS ne doit pas être administrée à :
• un enfant souffrant d’une maladie fébrile aiguë ou d’une maladie grave, incapable de prendre des médicaments par voie orale ;
• un enfant séropositif pour le VIH et recevant du cotrimoxazole en traitement préventif ;
• un enfant qui a reçu une dose de SP ou d’AQ dans le courant du mois précédent ; et
• un enfant allergique à SP ou à AQ.
Les cas d’infections paludiques survenant au cours de l’administration de la CPS ne doivent pas être traités par des schémas thérapeutiques faisant intervenir SP ou AQ.

Choix de la Sulfadoxine- Pyriméthamine et de l’Amodiaquine

L’association SP + AQ a été choisie pour la CPS pour les raisons suivantes :
• Des essais cliniques ont montré que SP + AQ conféraient une meilleure protection que d’autres associations médicamenteuses (55).
L’utilisation de deux médicaments en association, limite le risque de sélection d’une résistance à SP ou à AQ utilisé en monothérapie ;
• SP et AQ conservent leur efficacité dans les zones sahéliennes et subsahariennes de transmission saisonnière où la CPS est appropriée (36) ;
• Le traitement avec SP + AQ est sûr, bien toléré et relativement peu coûteux.
L’association de SP + AQ ne contient pas de dérivés d’Artémisinine. Par conséquent, les associations à base d’Artémisinine peuvent être réservées au traitement de cas cliniques dans lesquels l’action rapide d’un dérivé d’Artémisinine est la plus utile.

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE
A- GENERALITES SUR LA PHARMACOVIGILANCE
I. Définition et concepts de base
I. 1- Définition de la pharmacovigilance
I. 2 – Concepts de base
I. 3 – Les méthodes de pharmacovigilance
II. Champ d’application de la pharmacovigilance
III. Objectifs de la pharmacovigilance
IV. Notification
V. Imputabilité
VI. Centre mondial de PV de l’OMS
B. SYSTEME NATIONAL DE PHARMACOVIGILANCE
I. Organisation du système de pharmacovigilance au Sénégal
II. Structures et acteurs
II.1- La Direction de la Pharmacie et des Médicaments
II.2 – La Commission Nationale de Pharmacovigilance
II.3 – Le Comité Technique de Pharmacovigilance
II.4 – Le Centre Anti Poison
III. Processus de transmission de la notification
III.1- La notification
III.2 – La transmission de la fiche
III.3 – L’imputabilité
III.4 – Prise de décision
III.5 – La retro information ou feedback
C. GENERALITES SUR LA CHIMIOPREVENTION DU PALUDISME SAISONNIER (CPS)
I. Définition
II. Recommandation de la CPS selon l’OMS
III. Choix de la Sulfadoxine- Pyriméthamine et de l’Amodiaquine
III.1- L’Amodiaquine (AQ)
III.2-La Sulfadoxine-Pyrimethamine (SP)
IV. Quand la mettre en œuvre
V. Régions appropriés pour la mise en œuvre
VI. Administration
VII. Importance de l’observance du régime de 3 jours
VIII. Suivi des réactions indésirables aux médicaments
IX. Enregistrement et notification d’événement indésirable
X. Avantages escomptés de la CPS
DEUXIEME PARTIE
I. METHODOLOGIE
1. Cadre de l’étude
2. Type d’étude
3. Population de l’étude
A. Taille de l’échantillon
Population ciblée par l’étude
Randomisation
1. Critères d’inclusion et de non inclusion
2. Description et procédures de l’étude
A. Préparation à l’étude et coordination
I. Communication/Education/Information
II. La coordination
III. Cartographie et localisation des villages
B. Collecte d’EI durant la période de CP
6. Gestion des données
7. Méthodes statistiques
8. Contrôle de qualité
9. Considérations éthiques
10. Enquête socio-anthropologique
I. Les entretiens semi structurés (entretiens individuels)
II. Les focus groups
RESULTATS
a) Caractéristiques de la population d’étude
b) Le taux de couverture de la CPS
c)Evénements indésirables notifiés dans la zone d’intervention
I. Evénements indésirables notifiés en fonction du délai de survenue dans la zone d’intervention
II. Imputabilité liée à la SP/AQ
III. Evolution et prise en charge des EI dans la zone d’intervention
a)Evénements indésirables notifiés dans la zone témoin
I. Evénements indésirables notifiés en fonction du délai de survenue dans la zone témoin
II. Imputabilité liée à la SP/AQ
III. Evolution et prise en charge
b) Enquêtes socio anthropologiques
DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES
BIBLIOGRAPHIQUES

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