Sols de la région
Approche bioclimatique
Introduction
Le climat se définit comme l’ensemble des phénomènes (pression, température, humidité, précipitations, ensoleillement, vent, etc.), qui caractérisent l’état moyen de l’atmosphère et de son évolution en un lieu donné (Sighomnou, 2004).
Selon Peguy (1980), la climatologie est bien une science de l’atmosphère, elle se situe aussi quant à son objet au niveau du sol, c’est-à-dire au niveau des processus morphologiques, hydrologiques qui font du climat l’un des facteurs premiers de toute réalité géographique. La climatologie se situe aussi au niveau de la végétation ou des organismes supérieurs, c’est bien souvent dans des perspectives biologiques que la climatologie devra placer ses spéculations.Le climat de la zone d’étude Beni saf (Nord de Ain Temouchent) comme tout le climat de l’Ouest algérien relève du régime méditerranéen à deux saisons bien déterminées, celle des pluies en saison froide et celle de la sécheresse en saison chaude de l’année. Ainsi ce type de climat est caractérisé par l’irrégularité des précipitations durant le mois et l’année. Ceci influè sur la physionomie et la régénération des peuplements végétaux naturels et aussi les succès des repeuplements et les reboisements dans la région.La caractéristique première de l’écosystème méditerranéen est climatique. Le climat méditerranéen est défini par un été sec et chaud et une période pluvieuse correspondant aux saisons relativement froides allant de l’automne au printemps (Aidoud, 2000).
D’une manière générale d’après Seltzer (1946), le climat du l’Ouest algérien ce qu’on appelle l’Oranie en particulier, la région de Béni Saf est influencée d’une part par la chaîne de montagne du Sud de l’Espagne qui vide le grand courant Nord Ouest, chargé d’humidité et d’autre part de l’atlas Marocain (Rif) qui éloigne les vents humides qui proviennent de l’Atlantique. Ceci limite les précipitations dans cette partie du pays, ce qui en fait une zone plus sèche sur une période presque de 8mois de l’année avec une végétation plus ou moins dense (matorral et broussailles).
La région, dispose de deux postes météorologiques avec un nombre d’années d’enregistrement assez long, comprenant des observations depuis les années 1914 jusqu’à 2007. Les périodes exploitées pour cette étude, concernent pratiquement une trentaine de séries de précipitations et températures mensuelles relatives aux postes répartis à l’intérieur comme à l’extérieur de la zone d’étude. Ces données nous ont permis de bien définir l’étage climatique où se développent nos peuplements végétaux, aussi de voir si le climat a bien changé au cours de ces derniers temps ? Et son effet sur la physionomie actuelle de la végétation.D’après Quézel (2000), le climat méditerranéen est de toute évidence un facteur important d’instabilité pour les formations végétales. Son action directe apparaît surtout par l’existence des conditions climatiques marginales. Une sécheresse estivale particulièrement importante peut aussi perturber les phénomènes de régénération en bioclimat aride et semi aride, alors que l’abaissement accidentel des températures minimales hivernales provoque des modifications notables dans la répartition de certaines espèces (Olivier ou Pin d’alep par exemple), mais c’est aussi indirectement que le climat méditerranéen réagit sur la végétation. Selon Di castri et al. (1991) le rythme des précipitations et les orages brutaux et cataclysmiques jouent ici un rôle majeur, en accélérant les processus d’érosion au niveau des sols (Quézel, 2000).La définition climatique de la région méditerranéenne est fort simple pour l’écologiste, le phytogéographe ou le bioclimatologiste, c’est l’ensemble des zones qui se caractérisent par des pluies concentrées sur la saison fraîche à jours courts avec de longues sécheresses estivales (Emberger, 1955).Le climat méditerranéen est un climat de transition entre la zone tempérée et la zone tropicale avec un été très chaud et très sec, tempéré seulement en bordure de la mer, l’hiver est très frais et plus humide. Ce climat est qualifié de xérothermique (Benabadji et Bouazza, 2000).
Etudes des paramètres climatiques
Nous avons à étudier, les paramètres climatiques les plus importants comme les précipitations, les températures, l’hygrométrie, les vents ; afin de déterminer dans quelles mesures les peuplements végétaux peuvent se développer.
Précipitations
L’origine des pluies en Algérie est plutôt orographique. En effet les paramètres climatiques varient en fonction de l’altitude, de l’orientation des chaînes de montagne et de l’exposition. La hauteur pluviométrique est donc déterminée par la direction des axes montagneux par rapport à la mer et aux vents humides. En Algérie, ce sont les versants nord, nord-ouest et leur sommet qui reçoivent les précipitations les plus fortes ; celles-ci diminuent vers le Sud au fur et à mesure que les vents humides s’épuisent. On constate également une diminution des précipitations d’Est en Ouest. En Oranie, la faible pluviométrie peut s’expliquer par la rétention causée par les massifs montagneux de la Péninsule Ibérique (Sierra Nevada) (Kadik, 1986).D’après le tableau 5, on constate que les précipitations moyennes mensuelles et annuelles sont extrêmement variables et sont concentrées généralement en saisons froides.L’importance écologique des précipitations, ne doit pas faire oublier celle des rosées et des brouillards littoraux qui sont susceptibles d’apporter des lames d’eau parfois équivalentes à celles obtenues par les pluies (Quézel, 2000).
Variations saisonnières des précipitations (Régime saisonnier)
La notion du régime saisonnier est calculé à partir de la somme des précipitations par saison et faire un classement par ordre de pluviosité décroissante en désignant chaque saison par sa première lettre alphabétique comme suit : P : Printemps ;
H : Hiver ;
E : Eté ;
A : Automne.
Selon Daget (1977), l’été est définit sous le climat méditerranéen comme la saison la plus chaude et la moins arrosée. Ce même auteur considère les mois de juin, juillet et Août comme les mois de l’été.
Tableau 6 : Comparaison du régime saisonnier des deux stations de Béni Saf et d’Ain Temouchent
Figure 13 : Régimes des moyennes saisonnières des précipitations station Ain Temouchent
La zone d’étude est soumise à un régime saisonnier durant l’ancienne période (1913-1938), de type HAPE et HPAE dans la nouvelle période (1980-2004) pour la station météorologique de Beni Saf et HPAE pour la station de Ain Temouchent. On remarque une ressemblance dans les deux régimes, qui sont caractérisés par une abondance pluviale en hiver et une sécheresse estivale.
Températures
Généralement les températures jouent un rôle écologique et physionomique très important.Duchauffour (1983), a considéré que la température est le deuxième facteur important sur le climat. Elle est directement responsable de la répartition, de la croissance, de la reproduction des végétaux et de l’évolution des sols (pédogénèse).Dans les études de végétations, les valeurs les plus utilisées sont : la moyenne des minima du mois le plus froid (m) et la moyenne des maxima du mois le plus chaud (M), ainsi que l’amplitude thermique. Ces données climatiques sont déjà servies par Emberger (1955) vu leur importance sur la vie biologique et biogéographique des peuplements végétaux.Les minima (m) et les maxima (M) représentent bien les limites thermiques moyennes entre lesquelles se déroule la vie végétale (Letreuch Belarouci, 1981).
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Table des matières
Introduction générale
PREMIERE PARTIE : ETUDE DU MILIEU
Chapitre I : Cadre biophysique de la zone d’étude
1 – Présentation de la zone d’étude
1.1 – Contexte géographique
1.2 – Relief et réseau hydrographique
1.3 – Pentes
1.4 – Altitudes
1.5 – Exposition
1.6 – Géologie
1.7 – Classification des terres en fonction des potentialités
1.7.1 – Terres agricoles à haute potentialité
1.7.2 – Terres agricoles à bonne potentialité
1.7.3 – Terres agricoles à moyenne potentialité
1.7.4 – Terres à faible potentialité
1.7.5 – Agglomérations
1.8 – Réseau routier
Chapitre II : Approche bioclimatique
1 – Introduction
2 – Etudes des paramètres climatiques
2.1 – Précipitations
2.1.1 – Variation saisonnière des précipitations (Régime saisonnier)
2.2 – Températures
2.2.1 – Températures moyennes mensuelles
2.2.2 – Moyenne des maxima du mois le plus chaud (M)
2.2.3 – Moyenne des minima du mois le plus froid (m)
2.2.4 – Amplitudes thermiques (M – m)
2.3 – Hygrométrie
2.4 – Vents
3 – Synthèse bioclimatique
3.1 – Indice de sécheresse estivale
3.2 – Indice xérothermique
3.3 – Diagramme ombrothermique de Bagnouls et Gaussen (1953)
3.4 – Quotient et climagramme pluviothermiques d’Emberger
3.5 – Indice d’aridité de De Martonne
3.6 – Indice de Paterson C .V. P
3.7 – Bilan hydrique
4 – Conclusion
Chapitre III : Sols de la région
1 – Introduction
2 – Méthodes utilisées sur le terrain
2.1 – Localisation des profils et caractéristiques de l’environnement
2.2 – Prélèvements d’échantillons
3 – Méthodes utilisées au laboratoire
3.1 – Détermination du pourcentage des éléments grossiers et des éléments fins
3.2 – Détermination des pourcentages d’argiles, de limons et de sables
3.3 – Détermination de la teneur en calcaire total
3.4 – Détermination du pH
3.5 – Détermination de l’humidité du sol
3.6 – Détermination de la matière organique
3.7 – Détermination de la conductivité
3.8 – Détermination de la couleur
4 – Résultats analytiques et discussions. ..
5 – Conclusion
Chapitre IV : Milieu humain
1 – Introduction
2 – Population
3 – Activité
3.1 – Industrie
3.2 – Activité minière
3.3 – Pêche
3.4 – Elevage
4 – Occupation générale des terres
4.1 – Espace agricole
4.2 – Espace forestier
4.2.1 – Travaux d’aménagement des forêts
DEUXIEME PARTIE : COUVERT VEGETAL
Chapitre I : Description des communautés végétales
1 – Introduction
2 – Aperçu historique sur la flore Méditerranéenne
3 – Echantillonnage et choix des stations
4 – Surface de relevé
5 – Relevés floristiques
6 – Estimation du recouvrement
7 – Fréquence
8 – Transects phytoécologiques
9 – Date et fréquence des relevés
10 – Données supplémentaires à recueillir
11 – Conclusion
Chapitre II : Analyse floristique
1 – Introduction
2 – Composition floristique par famille
3 – Types biologiques
4 – Types morphologiques
5 – Types biogéographiques
6 – Composition floristique et les stades de dégradation des peuplements végétaux
7 – Conclusion
Chapitre III : Traitement Biostatistique
1 – Introduction
2 – Méthodologie
2.1-Codage
2.2 – Traitement numérique
3 – Résultats et interprétations
3.1- Analyse des cartes factorielles
4 – Conclusion
Chapitre IV : Déforestation et ses causes
1 – Introduction
2 – Etat des formations végétales
3 – Action anthropique
3.1- Activité pastorale
4 – Incendies
5 – Pollution et l’environnement
5.1- Dispositif de protection et préservation de l’environnement
6 – Erosion
6.1 – Historique des stratégies de conservation des sols
6.1.1 – Méthodes et Techniques de protection des sols
7 – Conclusion
Chapitre V : Peuplements ligneux, Dendrométrie
1 – Introduction
2 – Dispositifs d’étude de la production
2.1 – Echantillonnage
2.3 – Choix de matériels de mesures
2.4 – Localisation et situation des placettes d’échantillonnages
2.5 – Dimension et forme des placettes d’échantillonnages
2.6 – Calculs de certaines variables dendrométriques et stationnelles
3 – Classe de fertilité
3.1 – Classification basée sur les données écologiques de la station
3.2 – Classification quantitative basée sur la relation hauteur dominante/âge
3.3 – Construction des faisceaux de courbes de fertilité
4 – Estimation des accroissements et de la production
5 – Relation entre la profondeur du sol et la hauteur dominante
6 – Propositions d’aménagement de l’espace forestier
7 – Conclusion
TROISIEME PARTIE : ELEMENT DE CARTOGRAPHIIE
Chapitre I : Système d’information géographique et analyse spatiale
1 – Introduction
2 – Définition du système d’information géographique (SIG)
3 – Domaine d’utilisation du SIG
4 – Fonction d’un SIG
5 – Démarche de réalisation d’un SIG
6 – Données spatiales
6.1 – Cartes topographiques
6.2 – Photos aériennes
6.3 – Images satellites
6.3.1 – Caractéristiques des images Landsat-TM
6.3.2 – Traitement d’image
6.3.3 – Modèle numérique de terrain (MNT)
7 – Résultats statistiques
8 – Validation et correction
9 – Comparaison des systèmes de télédétection
10 – Rôle de la télédétection dans le suivi de la végétation
11 – Base de données
11.1 – Création de cartes thématiques
12 – Conclusion
Chapitre II : Etude diachronique et dynamisme de la végétation
1- Introduction
2- Etude diachronique de la végétation
2.1 – Méthodologie
2.2 – Comparaison et interprétation statistique
3 – Dynamique de l’espace urbain
4 – Réflexions sur l’aménagement du territoire et perspectives
5 – Conclusion
Conclusion générale
Références bibliographiques
Annexes
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