L‟exploitation irrationnelle du sol constitue un problème majeur dans toutes les zones rurales de Madagascar. Selon l‟INSTAT 2010, 90% des malgaches travaillent dans le secteur primaire. Des grandes zones de culture par des grandes concessions dont la production est destinée à l‟industrie coexistent avec des petites exploitations familiales. Pour la région Itasy, environ 88% de la population sont dans le secteur agricole et pour la Commune Rurale d‟Ankaranana, de 95% .
La plupart des petites exploitations agricoles rencontrent des difficultés pour l‟aménagement et la gestion de leur espace. Il est difficile de remédier les effets négatifs de la mise en valeur agricole du milieu. Pour le cas de la Cuvette d‟Ambovo, Commune Rurale d‟Ankaranana, une zone volcanique à forte potentialité agricole a subi l‟ensablement dû à l‟action de l‟érosion accentuée. Le système de production agricole est le précurseur de ce phénomène. L‟exploitation non maitrisée des versants accélère l‟ensablement qui est devenue spectaculaire dans les quatre dernières années.
CADRE GENERAL DE LA RECHERCHE
JUSTIFICATION DU SUJET DE RECHERCHE
SPECIFICITES ET CONTEXTES
Ses spécificités nous ont incités au choix de la zone de recherche : le milieu est à la fois riche et fragile. La zone se trouve dans une région volcanique dont l‟activité des habitants est principalement basée sur l‟agriculture pratiquée sur des pentes et dans les bas-fonds. Les versants sont aménagés en culture pluviale à polyculture tandis que le bas-fond réservé à la riziculture ou quelquefois de monoculture. Grâce aux conditions naturelles propices au développement agricole, le paysage est marqué par une forte occupation du sol. C‟est la Commune qui tient le premier rang en production agricole dans le District de Soavinandriana grâce à ses fortes potentialités. La pression démographique expliquée par le fort taux de migration, le caractère jeune et actif de la population associé à tous ses atouts physiques amplifie sa forte capacité agricole qui constitue le pivot de la vie économique et social. Le milieu est fortement anthropisé, il a été modifié et dégradé par la société. D‟ailleurs, la Commune est considérée comme une commune enclavée de l‟Itasy car elle demeure une zone délaissée à l‟échelle de la Région.
L‟accroissement démographique, le système de production agricole marqué par l‟utilisation non maitrisé de la pente, la mise en culture sur les cônes volcaniques fragiles, l‟abondance des pluies expliquent la situation de dégradation actuelle du paysage autour de la plaine d‟Ankaranana. En ce moment, le milieu connait une transformation généralisée et régressive, la dégradation du territoire rural pèse très lourde. Elle menace les sols, les ressources en eaux et surtout les parcelles des basfonds. La dégradation ne cesse de s‟aggraver d‟une année à l‟autre. Cela se manifeste par l‟ensablement d‟une grande étendue de bas-fonds à cause de l‟érosion en ravines des versants, exploités en parcelles de culture. A chaque saison de pluie, le phénomène d‟érosion s‟accroit sur les pentes. Les sables et les scories volcaniques remplissent les zones basses, réduisant la superficie des rizières et la surface agricole. D‟ailleurs, les paysans pratiquent toujours le système d‟aménagement traditionnel qui accroit le rythme de dégradation.
A cause de la pente élevée et fragile au niveau du cône Kassigie, le versant occidental de celui-ci est fortement attaqué par des ravinements profonds qui ne cessent de s‟intensifier. L‟accroissement de la mise en culture du versant menace toutes les zones basses jusqu‟ aux rizières de la cuvette d‟Ambovo par le transport effectué par la rivière d‟Andakalava qui prend sa source au pied du cône. Ainsi, les paysans sans terre exploitent le versant pour la culture pluviale et ils recourent aux défrichage par incendie. La méthode de culture sur brûlis, consiste au défrichement par le feu des surfaces boisées. La parcelle n‟est alors mise en jachère que pendant une période très courte, du fait de la pression foncière. La durée trop courte de la jachère ne permet pas la reconstitution des sols. Les pluies érodent alors le terrain mis à nu, emportant la mince couche fertile. Cette érosion provoque aussi l‟ensablement des rizières situées au creux des vallées.
METHODES ET DEMARCHE DE RECHERCHE
ANALYSE BIBLIOGRAPHIQUE
LEBEAU (R), 1969, « Les grandes types de structure agraires dans le monde. » .
Cet ouvrage parle de l‟organisation du paysage rural et son évolution dans le monde entier. Il présente une gamme extrêmement variée de structure agraire, il y a eu des systèmes de culture traditionnels et archaïque. Quand la technique agricole n‟est pas perfectionnée, le travail manuel et la traction animale sont très utilisés. Ce sont les pays d‟Afrique noire et quelquefois de l‟Europe. L‟aménagement de la savane ne donne qu‟une faible productivité.
Les exploitations agricoles modernes sont caractérisées par l‟utilisation des techniques perfectionnées comme dans les pays américains, français et soviétique. Les types d‟aménagement ne sont pas donc semblables dans le monde. Le type de climat, la nature du sol, la densité de la population agricole, la structure de la société apportent d‟innombrables nuances. Pourtant, il semble que dans le monde contemporain, la diversité des structures agraires ait tendance à s‟atténuer, les systèmes traditionnels tendent à se disparaître à l‟échelle mondiale. Il y a une tendance vers de nouveaux rapports entre homme et sols : beaucoup moins attaché à la terre mais par contre, il est beaucoup plus préoccupé de l‟intensification de sa production. Tout cela donnera un meilleur résultat de la protection et du développement de la zone rurale.
LA ZONE DE RECHERCHE
PRESENTATION DE LA COMMUNE RURALE D‟ANKARANANA
La commune rurale d‟Ankaranana est une petite commune qui se situe à 150km à l‟ouest de la capitale, dans la région Itasy. A 20km à partir d‟Analavory, en empruntant la RN1, une déviation vers le sud conduit jusqu‟à notre Commune avec une route secondaire de 17km plus ou moins accessible aux véhicules. La région se situe entre 19° 1‟ 30‟‟ – 19° 4‟ 30‟‟ de latitude Sud et 46° 32‟ 30‟‟ – 46° 40‟ longitude Est qui s‟étend sur une superficie de 42 km2. Elle est limitée par la CR d‟Analavory au Nord, la CR d‟Ankadinondry au Nord-Ouest la CR de Mananasy au Sud, la CR d‟Ampary au Sud-Est et la CR d‟Ampefy à l‟Est. La rivière Lili sépare les deux Communes Analavory et Ampefy (cf. .croquis n°1, localisation de CR d’Ankaranana, page 48).
Du fait de sa situation géographique, la région d‟Ankaranana fait partie de l‟Itasy mais se définit aussi Moyen Ouest malgache. Elle présente les mêmes conditions naturelles qu‟à celles des Hautes Terres Centrales. Les sols volcaniques fertiles, la précipitation abondante, le climat tropical d‟altitude à deux saisons bien distinctes (chaude et humide ; fraiche et sèche), les réseaux hydrographiques assez denses offre des potentialités économiques. D‟ailleurs, la population est jeune ; active et formée essentiellement par des immigrants amplifiant sa forte potentialité agricole. Ce qui fait la zone un territoire où l‟agriculture représente la principale richesse. Sur le plan administratif, elle appartient au district de Soavinandriana, dans la région Itasy avec une distance de 25 km à partir de ce chef-lieu de district. La Commune rassemble 7 Fokontany : Ankaranana ; Ambodimanga ; Ambovomahasoa ; Antsapanimahazo ; Manirisoa et Marovato. Le Fokontany Ankaranana proprement dite porte le nom de la Commune et elle est considérée comme chef-lieu de la Commune.
L‟origine de la Commune remonte à la fin du XIXe siècle, du temps où les premiers Andriana vivaient à Manakambahiny, situé à 2 km au nord d‟Ankaranana. Vers le début du XXe siècle, suite à des conflits entre ces Andriana, les familles Randriamihaja et Rapatsalahy étaient obligées de changer de village. Comme ces familles ne cessaient d‟augmenter en nombre, un groupe formé par Ranandrolahy, Ranaivo I, Ramalanjaona I, Ranaivolahy, Rainigodona, Ravonibe se déplaçait plus au sud afin de trouver un terrain d‟accueil pour le nouveau village. Il trouvait une colline forestière et pierreuse, riche en « vato karanana ».
A l‟aide de tous les membres du village, la colline était débroussaillée et déblayée. Le nouveau village a été installé en haut au sud et a été baptisée « Ankaranana là où il y a des vato Karanana. » La formation végétale de roseaux avaient disparu et furent remplacées par des rizières, et celle des goyaves et de Korompotsy était déblayée et transformée en champs de manioc et de riz. La population était essentiellement des riziculteurs.
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Table des matières
INTRODUCTION
Première partie : CONCEPTUALISATION ET CADRAGE DE LA RECHERCHE
Chapitre I : CADRE GENERAL DE LA RECHERCHE
Chapitre II : CADRAGE DE LA ZONE DE RECHERCHE
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Deuxième partie : SYSTEME DE PRODUCTION FACTEUR DETERMINANT DE L’ENSABLEMENT
Chapitre III. EXPLOITATION AGRICOLE ET MISE EN VALEUR DE L‟ESPACE
Chapitre IV. EXPLOITATION NON MAITRISEE DES PENTES
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
Troisième partie RESULTATS ET PERSPECTIVES DE LA RECHERCHE
Chapitre V ETAT DE LIEU ACTUEL DU PAYSAGE
Chapitre VI RESTAURATION DU MILIEU
CONCLUSION DE LA TROISIEME PARTIE
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES