Système Agropastoral ou Semi Intensif Au Centre et Au Sud

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Système Agropastoral ou Semi Intensif Au Centre et Au Sud

Le système agropastoral se fonde sur l’association de l’élevage aux cultures pluviales (mil, arachide, coton, etc.) et irriguées (riz, tomate et oignon). En général, l’association de l’agriculture et de l’élevage se traduit par le recours aux animaux pour la culture attelée, l’utilisation de la fumure animale pour fertiliser les champs et l’exploitation des résidus de récoltes pour nourrir les animaux. Ce système se rencontre principalement dans le bassin arachidier, la vallée du fleuve Sénégal et la zone Sud (de la Casamance au Sud Est du pays) et intéresse 67% des bovins et 62% des petits ruminants.
Selon BA (2001), cette forme récente d’élevage sédentaire accompagne les progrès de l’intensification de l’élevage et contribue à la stabilisation de la migration pastorale. Selon toujours le même auteur, les paysans prennent l’habitude de nourrir à l’étable les animaux destinés à la traction du matériel agricole et des charrettes. Il en est de même pour les animaux en engraissement achetés par les producteurs en début de la saison sèche pour les revendre plus tard comme animaux de boucherie selon les besoins du marché.

Système Intensif Periurbain

Ce système localisé dans la zone des Niayes intéresse l’embouche industrielle, la production laitière et l’aviculture. Il concerne 1% des bovins et 3% des petits ruminants. Le développement des activités périurbaines est lié à une forte urbanisation de la région de Dakar. Ce processus est favorisé par la concentration des industries et commerces, sources potentielles d’emplois, mais aussi par des conditions de vie considérées clémentes (accès à l’eau potable, à l’électricité et aux services sociaux) par rapport à celles qui prévalent dans certaines régions agricoles affectées par la sécheresse et la désertification (BA, 2001).

Différents types de production de la vache au Sénégal

Selon NESSEIM (1995), pour la productivité de la vache au Sénégal, seuls la viande et le lait sont analysés. Les autres productions comme le fumier, la traction, les cuirs et peaux bien que non négligeables sont considérés comme faisant partie des avantages non quantifiables. On note également la production du bétail à travers la reproduction et la croissance. En effet, puisque le troupeau se reproduit, le croît doit être considéré comme un produit de l’élevage. Le tableau I montre l’évolution de la production de lait et de viande au Sénégal.

Production laitière

Les vaches africaines sont généralement des mauvaises laitières bien qu’elles soient pour la plupart exploitées pour la production laitière. Cependant le lait produit possède un taux élevé de matière grasse. Les vaches en stabulation produisent beaucoup plus de lait que dans les élevages extensifs où la traite est généralement suspendue durant la saison sèche. La production nationale laitière en 2010 était estimée à 181 millions de litres de lait de vache (DIREL ,2011).

Production bouchère

L’aptitude principale du Zébu Gobra largement exploitée au Sénégal est la production de viande. Le poids moyen des males adultes se situe entre 400 et 500 kg avec un rendement de la carcasse de 48 à 56% (PAGOT, 1985).
Dans les zones infectées de glossines, la vocation principale de la N’dama est la production de viande. Le poids et le rendement de la carcasse obtenus varient avec l’âge, le mode d’élevage, mais surtout, avec l’état de finition des animaux FAYE (1992). Selon COULOMB (1976) le poids à l’âge adulte varie de 250 à 350 kg. Au Sénégal, DIOUF (1991) signale que la croissance des N’dama est lente et irrégulière. Le rendement moyen de la carcasse chez la femelle et le mâle est respectivement de 38,9% et 48,7%. Toutefois, un animal bien alimenté peut avoir un rendement de 52 à 54%.

Productions annexes

Trait

Très apprécié comme boeuf de trait, les taureaux sont castrés entre 18 mois et 24 mois. Le Zébu Gobra est souvent utilisé dans le bassin arachidier du Sénégal où il est mis à profit dans les travaux champêtres et le transport en charrette. Son rendement au travail est comparable à celui des ânes et des chevaux.
Malgré son petit format, la N’dama s’est révélée comme un animal de trait très performant. Sa puissance de traction est supérieure à celle de beaucoup de races. Elle est capable de fournir un effort de traction équivalent à 14% de son poids corporel comparé à 10 -12% pour les autres races (FALL, 1987).

Cuir et peaux

Le cuir est d’excellente qualité lorsqu’il est bien conditionné. Pour la N’dama, le cuir est commercialisé sous le nom de «Vachette de Guinée» et pèse environ 3 à 4 kg. La filière « cuirs et peaux » a réalisé une production de 5 190 tonnes en 2010 après 5 044 tonnes l’année précédente, représentant une progression de 2,9%. Ce ralentissement de la croissance par rapport aux années 2009 (9,9%) et 2008 (10,5%) est imputable à l’évolution notée dans la production de viande (ANSD, 2011).

Fumure

Elle est utilisée par les agropasteurs pour fertiliser leurs champs. Les résidus de récolte sont utilisés dans l’alimentation des animaux montrant l’intégration agriculture et l’élevage (DIOUF, 1991).

Contraintes de l’élevage

Le secteur de l’élevage peut occuper une place de choix sur l’échiquier économique du pays. Malheureusement il bute sur de nombreuses contraintes et se caractérise ainsi par de faibles performances. Les principales contraintes sont d’ordre climatique, alimentaire, sanitaire, génétique, commerciale, politique et socio – économique.

Contraintes climatiques

Le climat est certainement la contrainte la plus déterminante car il conditionne les ressources alimentaires du bétail. La forte variabilité de la pluviométrie dans l’espace et dans le temps, fait que la disponibilité des pâturages est très limitée en quantité et en qualité, surtout dans le système traditionnel qui caractérise l’élevage au Sénégal. D’après PAGOT, (1985) les températures tropicales élevées sont de loin une contrainte importante à la production laitière intensive, qui est essentiellement axée sur l’exploitation des races originaires des zones à climat tempéré. En effet, le séjour pendant un temps prolongé à des températures supérieures à 25°C, particulièrement en ambiance humide entraîne une réduction de l’ingestion alimentaire des vaches et, par conséquent, une chute de la production et de la fertilité des animaux. A part l’alimentation, les températures élevées associé à l’hygrométrie relative à 80% sont défavorables à une bonne action de la fonction de reproduction. C’est ainsi qu’on a une augmentation des anoestrus en fin de saison sèche et début de saison des pluies. Ceci est aussi plus marqué sur les races importées non adaptées au contexte climatique.

Contraintes alimentaires

Elles sont de loin les plus importantes et liées à la disponibilité en aliments et en eau. En effet, le facteur alimentaire est l’une des causes les plus importantes de l’infertilité des vaches africaines en zone tropicale. Ce facteur alimentaire peut être analysé à deux niveaux :
Une suralimentation (très rare en milieu tropical) peut être à l’origine d’une infiltration graisseuse au niveau de l’ovaire. Cette dernière associée à un syndrome hypo – hormonal, retarde considérablement l’involution utérine, sans laquelle la vache ne peut pas concevoir à nouveau ;
Une sous – alimentation revêt un caractère endémique en zone tropicale surtout lorsqu’elle est associée à une difficulté d’abreuvement. Cette sous – alimentation est surtout liée à la rareté et la pauvreté des pâturages en saison sèche. Sur le plan hormonal, on observe en saison sèche un pseudo – hypophysectomie fonctionnelle ayant comme conséquence un trouble de la gamétogenèse, voire une mise en veilleuse de l’activité ovarienne.
Selon CHICOTEAU (1991), la principale contrainte à la productivité du Zébu est la sous – alimentation. Elle empêche les animaux d’extérioriser leur potentiel génétique touchant en premier lieu la fonction de reproduction. MBAYE en 1993, affirme que la sous – alimentation du Zébu Gobra en élevage extensif retarde la reprise de l’activité ovarienne. Il signale qu’en station, ce délai de reprise de l’activité ovarienne est beaucoup moins long (54% des Zébu Gobra ont repris leur activité ovarienne entre 36 et 48 jours après le part).

Contraintes sanitaires

Elles sont plus constantes en élevage traditionnel. Le Sénégal dispose d’une bonne couverture sanitaire concernant les grandes épizooties. Néanmoins, le parasitisme et les pathologies infectieuses comme la dermatose nodulaire, la fièvre de la vallée du Rift méritent une attention particulière de la part des autorités chargées de la santé animale. Ces contraintes sont en relations avec la présence de glossines au Sud et au Sud – Est du pays. A cela s’ajoute le coût de plus en plus élevé des médicaments et matériel vétérinaires.

Contraintes génétiques

La plupart des races bovines exploitées en Afrique sont de faible potentialité génétique. Pour exemple le zébu Gobra largement exploité au Sénégal, ne pèse qu’entre 400 et 500kg chez l’adulte et le rendement de sa carcasse est de l’ordre de 48 à 56 % (PAGOT, 1985). Le taurin Ndama exploité surtout en Casamance et au Sénégal oriental quant à lui pèse à l’âge de 4 ans un poids estimé à 382,6 ± 20,0kg chez le mâle et 286,7 ± 8,3kg chez la femelle (DIADHIOU, 2001). De plus, on note la faiblesse du potentiel laitier des races locales dont la production oscille entre 1 et 3litres de lait par jour avec une période de lactation de 180 jours.

Contraintes commerciales

Le manque de maitrise des circuits de commercialisation, associé à la dépendance du producteur vis-à-vis des intermédiaires intervenant dans la filière et la fixation du prix à la consommation font que le système de commercialisation du bétail n’offre pas de débouchés sûrs. Concernant la production laitière, l’enclavement des zones de productions rend sa commercialisation difficile, ce qui entraine la fermentation de grandes quantités de lait.
Par contre en système intensif, le coût élevé des intrants et du taux d’intérêt des crédits rend les produits peu compétitifs par rapport aux produits importés.

Contraintes politiques et socio-économiques

En Afrique, on note une défaillance du système d’encadrement des éleveurs. En effet, très peu de pays africains font de l’intensification des productions animale une priorité. Le crédit agricole est difficilement accessible avec le taux d’intérêt très élevé (AMAHORO, 2005). Pour l’éleveur traditionnel, le critère numérique constitue le facteur prépondérant par rapport à la production par tête. Dès lors, la maximisation du profit par la production laitière plus rationnelle ne constitue pas la préoccupation majeure. A cela s’ajoutent le manque de formation des éleveurs et leur faible niveau de technicité (KABERA, 2007).
Malgré toutes ces contraintes, les perspectives d’amélioration de la filière laitière au Sénégal sont nombreuses et passent entre autre par l’amélioration du potentiel génétique des races locales, la maitrise de la reproduction, la maîtrise de la santé animale.

PROBLÉMATIQUE DE LA FILIERE LAITIERE AU SENEGAL

Caractérisation de la filière laitière au Sénégal

Le secteur laitier est marqué depuis 1994 par deux types d’évolution :
Les importations de produits laitiers, notamment la poudre de lait, ont repris après la baisse qui a suivi la dévaluation. Ceci a occasionné l’émergence et le développement d’un tissu de PME/PMI évoluant dans le reconditionnement et la transformation du lait en poudre.
Parallèlement, différentes dynamiques de développement de la production laitière locale ont été observées dans différentes zones agro-écologiques. Ces dynamiques sont centrées sur des innovations techniques, mais également institutionnelles, pour améliorer les niveaux de production et l’accès aux marchés.
Le secteur laitier sénégalais est ainsi caractérisé par la coexistence de deux filières : une filière locale et une filière d’importation de lait et de produits laitiers, témoin de la forte augmentation de la demande, liée à l’urbanisation et à l’ouverture aux marchés internationaux.
Les caractéristiques de la filière lait et produits laitiers au Sénégal sont :
une diversité des systèmes de production : extensif ou pastoral au Nord, semi-intensif ou agropastoral au Sud et au centre et intensif près de la capitale, Dakar ;
une diversité des acteurs et des produits qui se traduit par deux circuits de distribution : circuit court pour les produits fermiers (essentiellement lait cru et laits caillés transformés artisanalement ou par des mini laiteries) et circuit long des importations (vente de produits industriels finis, dominés par la poudre de lait) ;
des modes variés d’utilisation des produits laitiers, favorisés par leur grande diversité et une variation de la demande, liée à la forte urbanisation, au pouvoir d’achat des populations et à la modification des modèles de consommation alimentaire ; un marché très diversifié : grande variété des produits laitiers importés ou locaux et utilisations multiples de la poudre de lait, dont il résulte une grande variété de types de produits laitiers et de qualités qui sont diversement valorisés sur le marché sénégalais ;
un certain cloisonnement (physique) des marchés du lait, lié aux coûts de transport et à l’organisation des marchés, expliquant que la production locale et les produits transformés soient partiellement « protégés » de la concurrence des importations (les produits à base de lait cru sont commercialisés essentiellement dans les villes secondaires où les produits à base de poudre de lait sont relativement peu présents) ;
une dynamique d’industrialisation du secteur et une augmentation des investissements privés qui devraient dans l’avenir profiter à la production locale.

Production laitière au Sénégal

Les performances de la production laitière locale restent très limitées en raison du faible potentiel génétique des races locales, d’une concurrence entre la consommation humaine et l’alimentation des veaux, d’un faible intérêt des éleveurs pour la production et la commercialisation du lait et d’une alimentation des animaux qui n’utilise encore que faiblement les compléments et les fourrages (BROUTIN et al, 2000). La production locale de lait est estimée en 2004 à 114,2 millions de litres, dont 95,6 millions pour le lait de vache (84 %) et 18,3 millions pour le lait de petit ruminant (16 %), et elle a atteint 181 millions de litres en 2010 (DIREL, 2011).
Dans les villages et les campements, le lait est consommé et échangé au sein de la famille. Abondant en saison des pluies, il est aussi vendu localement sous forme de beurre ou de lait caillé. Pourtant, le lait de brousse ne représente qu’une faible part des produits laitiers consommés en ville. Et c’est essentiellement la poudre de lait importée qui envahit les marchés urbains et approvisionne les laiteries industrielles (CIRAD ,2008).
Les pasteurs et agropasteurs sénégalais sont donc pour une large part exclus des dynamiques d’industrialisation en cours. Mais ces dernières années il y a eu une création des nouvelles dynamiques laitières au niveau des villes secondaires, notamment au sud (Kolda, Vélingara, Tambacounda et Kédougou) et ces dynamiques laitières montrent une commercialisation de plus en plus importante de la production avec des taux de 80% en saison sèche et 60% en saison des pluies (DIA et al, 2006).
Au cours de ces dernières années, l’industrie locale de la transformation a connu un essor remarquable en termes de créations d’unités de production, d’élargissement de la gamme de produits (yaourt, crème glacée, fromage fondu, lait reconditionné pasteurisé ou stérilisé …) et de mode d’emballage (tétra pack, pots en plastique, boîtes métalliques, sachets, …).

Production et la transformation laitières

La production et la transformation laitières se présentent sous la forme de :

Unités artisanales

Elles, se caractérisent par un aménagement artisanal du lieu de production, et par des volumes transformés importants (même s’ils demeurent modestes, 300 à 900 Eq lait/jour).

Unités industrielles de production de lait en UHT

Elles sont présentes sur le marché et sont les mieux positionnées : SAPROLAIT SIAA. Elles se distinguent des précédentes par un volume de production plus important, et par leur utilisation dans leurs processus du lait en poudre importé, par un outil de production plus sophistiqué, par des produits plus diversifiés et des emballages de qualité. Leur mode de commercialisation est professionnel puisque les différentes marques sont clairement identifiées et le circuit de distribution est bien organisé (supermarchés, supérettes).

Unités de transformation du lait local

Elles se distinguent des précédentes par le volume de production et des investissements plus élevés, des techniques de transformation plus modernes, des produits plus diversifiés avec des emballages de qualité (similaire à ceux de l’industrie), l’existence de marques pour les produits, un circuit de distribution organisé (vente dans les supermarchés, dans les supérettes, …). Leur production de lait local est distribuée dans la zone de Dakar et de Thiès dans les supermarchés des stations services Sélect, Edens, Totalelfina, magasins Pridoux et dans les alimentations de quartiers. Une activité de production et de transformation, s’appuyant sur les producteurs regroupés en coopérative pour collecter le lait local (MEF ,2006).

Circuits de distribution de lait et des produits laitières au Sénégal

Les différents types de produits s’adressant à des clientèles différentes ne se trouvent pas nécessairement dans les mêmes circuits de vente. Les circuits dépendent également de l’origine des produits.

Circuits courts pour les produits traditionnels

Les produits naturels traditionnels, notamment le lait caillé, sont vendus le plus souvent dans les marchés ou à des emplacements spécifiques dans la ville de Dakar (kiosques et vendeuses ambulantes). Le lait caillé est produit par les femmes d’éleveurs ou par des transformatrices qui leur achètent le lait frais. La faible durée de conservation explique ces circuits courts. Il en est de même pour le caillé produit à partir de lait reconstitué vendu surtout dans les quartiers par des hommes. La vente directe du producteur (effectuée généralement par sa femme) au consommateur demeure largement majoritaire, notamment à Dakar en raison du prix rémunérateur et dans les villes secondaires où l’éleveur peut également vendre son lait aux petites unités de transformation (CLARA, 2010).
On note l’existence d’intermédiaires (transformatrices ou revendeuses) dans la région de Dakar qui viennent collecter du lait (cru ou caillé) dans les villages, les fermes ou dans les marchés hebdomadaires proches des villages où les éleveurs apportent le lait de leur troupeau ou celui acheté aux grandes fermes de la zone. Ces femmes le revendent, sous forme de lait cru mais plus souvent sous forme de lait caillé, dans les services de l’administration, des grandes sociétés, des banques ou dans les quartiers habités par les familles à revenus moyens et élevés (vente au porte à porte auprès d’un réseau de clients fidèles) (BROUTIN et al, 2000).
Dans les régions, la vente se fait soit au niveau des marchés ruraux et urbains, soit aux collecteurs. Il faut noter qu’avec le développement des mini-laiteries, la commercialisation s’effectue grâce à des contrats implicites, mais aussi à des contrats liés entre éleveurs et transformateurs (fourniture de crédits aux intrants et d’avances) (BROUTIN et al, 2000).

Circuits spécifiques, souvent courts, pour les nouveaux produits

Les nouveaux produits, que sont notamment les sachets de lait caillé et les yaourts, sont présents dans les supermarchés de Dakar, mais surtout dans les supérettes et libre service implantés dans les rues passantes, généralement dans des quartiers « moyen standing » ainsi que dans les stations services. Ils sont approvisionnés directement par les producteurs. La vitesse de rotation des produits est plus rapide que dans les supermarchés et les conditions de vente sont meilleures que dans les boutiques de quartiers qui ne possèdent généralement qu’un congélateur utilisé comme réfrigérateur, fréquemment ouvert et ne présentant donc pas des conditions de conservation satisfaisantes pour ces produits très périssables. Les fromages sont vendus à Dakar dans ce même circuit (BROUTIN et al, 2000).
Le réseau de distribution des produits issus des mini-laiteries est constitué dans la zone sud en majorité de commerces alimentaires dont la vente de produits laitiers constitue une source de diversification des revenus. Ces boutiques sont approvisionnées tous les jours en petites quantités.

Circuits longs pour le lait en poudre et les produits importés

Le lait en poudre ainsi que les autres produits importés sont commercialisés à travers le circuit long des importateurs, grossistes, semi-grossistes, détaillants. Les industries (et quelques PME/PMI) qui procèdent à la reconstitution du lait en poudre pour la production de lait caillé, yaourts, etc. ou au reconditionnement (produits emballés), importent directement le lait en poudre et les produits empruntent ensuite le même circuit (BROUTIN et al, 2000).
Les principaux importateurs de poudre de lait sont Nestlé (marque« Nido »), SATREC (marque « Vitalait », « Roilait », « Best lait »..), SENELAC, SENICO (marque « Halib sunulait » et « Bonlait »), SOCIDIG, SONIA, SOSEPAL (marque Baralait), UCODIS (marque Laicran). Certains importateurs réexportent le lait vers le Mali, la Gambie et la Guinée. Moins de 10 % des importations de lait en poudre subissent une transformation industrielle, le reste est transformé par les PME, les unités artisanales et vendu au détail.
Les principaux importateurs de produits laitiers sont : Sofiex, Patisen et Spca qui approvisionnent l’ensemble du pays et représentent les grandes marques du secteur telles que « Président », « Elle & Vire », « Bridel », etc.
Les principaux clients des importateurs sont les grandes surfaces, les grossistes et semi grossistes, les hôtels et restaurants, quelques transformateurs et détaillants. La majorité des grossistes qui alimentent Dakar, sa banlieue et les autres régions du Sénégal en produits laitiers et autres produits alimentaires (riz, huile, détergents, …) sont installés en centre ville. Les grossistes vendent à des demi-grossistes installés dans les marchés de Dakar et dans les régions, à des détaillants et des transformateurs. Environ la moitié des ventes de lait en poudre concerne Dakar, l’autre moitié part dans les régions. Les détaillants reconditionnent le lait en petits sachets noués (BROUTIN et al, 2000).

Evolution de la demande laitière

Les sources disponibles pour analyser le marché et la consommation nationale sont peu nombreuses et parfois contradictoires ou imprécises. On peut cependant appréhender la demande à travers l’analyse des importations, les données sur la production et les études partielles sur la consommation (BROUTIN, 2000).
Le Sénégal est l’un des pays africains où les besoins laitiers sont très élevés, vu la place qu’occupent le lait et les sous-produits dans les habitudes alimentaires des populations. Le lait reste l’une des sources alimentaires les plus importantes. Le déficit de l’offre locale par rapport à la demande en lait et produits laitiers a toujours existé et s’accentue du fait de la forte croissance démographique et urbanisation. Malgré un accroissement de la production ces dernières années et des importations, la consommation par habitant a tendance à baisser et se situe autour de 40 kg Eql/capita et par an. Cette consommation individuelle de lait qui reste très faible était de 45 Eql/habitant en 1994. Elle a chuté à 29 kg Eql/capita/an en 1995 et 1996, avant son niveau quasi-constant de 40 kg Eql/capita/an. A titre de comparaison la consommation française annuelle de lait liquide est de 74 kg par habitant en 2000 (DIEYE et al, 2005).

Evolution des importations de lait et produits laitiers

Les importations laitières ont toujours été élevées et constituent aujourd’hui l’équivalent en lait liquide du double de la production nationale. Les chiffres présentés ici permettent de préciser ce diagnostic. En effet, le Sénégal est devenu un grand importateur de produits laitiers depuis la fin des années 70. Les importations ont atteint un haut niveau dans les années 80. Le total des importations de produits laitiers s’élève à 211 000 000 Eql en 1992, soit une valeur de 22 milliards de FCFA. Ces importations ont continué à grimper jusqu’à nos jours, mais avec une légère baisse en 1994-95. La dévaluation du Franc CFA, intervenue en janvier 1994, a eu des effets restrictifs sur les importations de lait. En volume, celles-ci ont atteint 240 000 000 Eql en 2000-2002, pour une valeur totale de 30,8 milliards de FCFA (DUTEURTRE et al, 2006). En 2004, les importations de produits laitiers représentent 34 794 tonnes, soit l’équivalent de 250 millions de litres de lait, pour une valeur de 36,7 milliards de FCFA. 88% du tonnage sont constitués par le lait en poudre (DIREL, 2005). Ces importations ont été estimées à 46 milliards de FCFA en 2006 (KABERA ,2007) ; 60 milliards de FCFA en 2008 (MEF/DPS, 2010) et 60 milliards en 2010 (DIREL, 2011). Les importations de produits laitiers sont faites par les industriels pour la plupart qui procèdent à une transformation secondaire en produits finis qui sont distribuées par ces unités industrielles implantées pour la plupart à Dakar.

Stratégies de développement de la filière laitière au Sénégal

Des stratégies de développement de la production laitière ont été mises en place au Sénégal. Ces stratégies doivent aboutir à terme à rendre le lait accessible aux consommateurs à des prix raisonnables et à supprimer la facture des importations laitières.
Dans leur principe, ces stratégies regroupent plusieurs structures et les éleveurs. Le secteur public intervient dans le cadre des filières laitières locales à travers les administrations décentralisées, les projets et programmes de développement, les sociétés et établissements para-publics. Les interventions portent non seulement sur la santé animale par la vaccination et le suivi épidémiologique mais aussi sur l’amélioration génétique à travers le programme d’insémination artificielle. C’est dans ce cadre de l’amélioration génétique que l’état du Sénégal s’est engagé dans deux programmes d’amélioration génétique des races bovines locales, afin d’augmenter leur production laitière, à travers des vastes campagnes d’insémination artificielle ; il s’agit du projet d’appui à l’élevage (PAPEL), programme national d’insémination artificielle (PNIA) , Projet de Développement Agricole de Matam (PRODAM ) et la Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance (GOANA).

PAPEL

Le PAPEL (Projet d’appui à l’élevage) est un projet, sous la tutelle du ministère de l’Agriculture et de l’Elevage du Sénégal, qui a pour but, selon sa vision, de faire du Sénégal un pays « autosuffisant en produits d’origine animale, où l’élevage joue un rôle déterminant dans le développement économique et social ». Il fut initié en 1993 par l’Etat Sénégalais avec l’appui financier de la Banque Africaine de Développement (BAD). Son objectif spécifique est d’intensifier la production de viande et de lait dans le Bassin Arachidier et la Zone Sylvo-Pastorale.
Pour atteindre son objectif, le PAPEL cherche à :
développer l’intensification des productions animales et l’association élevage-agriculture afin de stabuler le bétail, seule gage d’une production intensive ;
promouvoir l’utilisation des biotechnologies de la reproduction dont l’insémination artificielle en milieu rural. Ce volet vise à infuser du sang nouveau dans le cheptel autochtone en vue de rehausser le potentiel génétique ;
lutter contre la paupérisation des populations rurales en relevant leur niveau de vie grâce aux fonds générés par la vente du lait et des veaux issus de l’IA ;
assurer l’encadrement et la formation des éleveurs.
Aujourd’hui, le PAPEL, à travers ses campagnes annuelles d’insémination artificielle contribue sensiblement à l’augmentation de la production de lait et de viande bovine.
Pour les années 1995 à 1998 1748 vaches ont été inséminées avec un taux de gestation global est de 43,41%( LAMINOU, 1999) et 3165 vaches ont été inséminées de 2003 à 2005 avec un taux de gestation global de 51,93 %(BOUYER, 2006).

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : ELEVAGE BOVIN AU SENEGAL
I.Cheptel bovin au Sénégal
II.Races bovines exploitées au Sénégal et leurs performances
II.1. Races locales
II.1.1. Zébu Gobra.
II.1.2. Taurin N’Dama
II.1.3. Zébu Maure
II.2. Races exotiques
II.2.1. Montbéliarde
II.2.2. Holstein
II.2.3. Jersiaise
II.2.4. Brune des Alpes
II.2.5. Guzérat
II.2.6. Girolando
II.2.7. Blonde d’Aquitaine
II.3. Métis rencontrés au Sénégal
III.Systèmes d’élevage au Sénégal
III.1. Système Pastoral traditionnel du Nord
III.2. Système Agropastoral ou Semi Intensif Au Centre et Au Sud
III.3. Système Intensif Periurbain
IV.Différents types de production de la vache au Sénégal
IV.1. Production laitière
VI.2. Production bouchère
IV.3. Productions annexes
IV.3.1. Trait
IV.3.2. Cuir et peaux
IV.3.3. Fumure
V.Contraintes de l’élevage
V.1. Contraintes climatiques
V.2. Contraintes alimentaires
V.3. Contraintes sanitaires
V.4. Contraintes génétiques
V.5. Contraintes commerciales
V.6. Contraintes politiques et socio-économiques
CHAPITRE II : PROBLÉMATIQUE DE LA FILIERE LAITIERE AU SENEGAL
I. Caractérisation de la filière laitière au Sénégal
II. Production laitière au Sénégal
III. Production et la transformation laitières
III.1. Unités artisanales
III.2. Unités industrielles de production de lait en UHT
III.3. Unités de transformation du lait local
IV.Circuits de distribution de lait et des produits laitières au Sénégal
IV.1. Circuits courts pour les produits traditionnels
IV.2. Circuits spécifiques, souvent courts, pour les nouveaux produits
IV.3. Circuits longs pour le lait en poudre et les produits importés
V.Evolution de la demande laitière
VI.Evolution des importations de lait et produits laitiers
VII.Stratégies de développement de la filière laitière au Sénégal
VII.1. PAPEL
VII.2. PNIA
VII.3. PRODAM
VII.4. GOANA
CHAPITRE III : MAITRISE DE LA REPRODUCTION ET AMERIOLATION GENETIQUE BOVINE
I.MAITRISE DE LA REPRODUCTION
I.1. Rappels anatomiques de l’appareil génital femelle
I.2. Rappels physiologiques sur la reproduction chez la vache
I.2.1. Etapes de la vie sexuelle de la vache
I.2.2. Cycle sexuel de la vache
I.2.3. Régulation hormonale du cycle des chaleurs
I.3. Méthodes hormonales de maitrise de la reproduction
I.3.1.Intérêt
I.3.2. Hormones utilisées
I.3.3. Protocoles utilisées
I.3.3.1. Administration de la progestérone ou ses analogues
I.3.3.2. Administration des prostaglandines naturelles ou leurs analogues
I.3.3.3. Administration de GnRH
I.4. Détection des chaleurs
I.4.1. Signes de reconnaissance des chaleurs
I.4.2. Méthodes de détection des chaleurs
I.4.2.1. Observation directe
I.4.2.2. Observation indirecte
II.AMELIORATION GENETIQUE BOVINE
II.1. Définition
II.2. Méthodes d’amélioration génétique
II.2.1. Sélection.
II.2.2. Croisement
II.2.3. Principales étapes de l’amélioration génétique des caractères quantitatifs
II.2.4. Outils de l’amélioration génétique : les biotechnologies de la reproduction
II.2.4.1. Introduction
II.2.4.2. Insémination artificielle
II.2.4.3. Transfert des embryons
II.2.4.4. Manipulation des embryons
II.2.4.5. Transgénèse
II.2.5. Insémination Artificielle
II.2.5.1 Définition et historique
II.2.5.2. Avantages
II.2.5.3. Inconvénients
II.2.5.4. Préparation de la semence
II.2.5.4.1. Récolte du sperme
II.2.5.4.2. Examen du sperme
II.2.5.4.3. Dilution de la semence
II.2.5.4.4. Mise en paillettes et congélation de la semence
II.2.5.5. Technique d’insémination artificielle
II.2.5.5.1. Chaleurs et moment de l’IA
II.2.5.5.2. Procédé d’IA
II.2.5.5.3. Lieu du dépôt de la semence
II.2.5.6. Diagnostic de gestation
II.2.5.6.1.Diagnostic précoce de gestation
II.2.5.6.2. Diagnostic tardif de la gestation
II.2.5.7. Facteurs de réussite de l’insémination artificielle
II.2.5.7.1.Facteurs intrinsèques à l’animal
II.2.5.7.2. Facteurs extrinsèques à l’animal
II.2.7.5.3. Détection visuelle des chaleurs
II.2.7.5.4. Qualité de la semence
II.2.7.5.5. Stress thermique
II.2.7.5.6. Hygiène
II.2.7.5.7. Système d’organisation
DEUXIEME PARTIE : PARTIE EXPERMENTALE
CHAPITRE I : MILIEU D’ETUDE ET CADRE DU PROJET
I.CADRE D’ETUDE
II.PRESENTATION DU DEPARTEMENT DE THIES
II.1. Situation géographique et administrative de la région de Thiès
II.2. Caractéristiques Physiques et climatologiques
II.3. Cheptel et conduite d’élevage
II.4. Productions animales
II.4.1. Estimation de la production laitière
II.4.2. Estimation de la production de viande
III.CADRE DU PROJET GOANA
III.1. Introduction
III.2. Objectifs de la GOANA
III.3. Objectifs Stratégiques de la GOANA Elevage
III.4. Stratégies de la GOANA sur le volet élevage
III.5. Réalisations de la GOANA
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
I. MATÉRIEL
I.1. Matériel animal
I.2. Description du troupeau
I.3. Matériel d’identification
I.4. Produits et matériel utilisés pour la synchronisation des chaleurs
I.5. Matériel utilisé pour le déparasitage
I.6. Matériel pour l’insémination artificielle
I.7. Fiches d’enquêtes
II. MÉTHODES
II.1. Sensibilisation des éleveurs sur l’insémination artificielle
II.2. Enregistrement des éleveurs
II.3. Sélection et traitements sanitaires des vaches à inséminer
II.3.1. Sélection des vaches
II.3.2. Traitement des animaux
II.4. Protocole de synchronisation et d’insémination artificielle
II.4.1. Synchronisation des chaleurs
II.4.2. Surveillance des chaleurs
II.4.3. Insémination artificielle
II.4.4. Diagnostic de gestation
II.4.5. Saisie et analyse des données
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
I. PRESENTATION DES RESULTATS
I.1. Description de la population d’étude
I.1.1. Vaches inséminés
I.1.2. Semences utilisées
I.2. Sélection, synchronisation, insémination et diagnostic
I.2.1. Sélection
I.2.2. Synchronisation
I.2.3. Insémination
I.2.4. Diagnostic
I.3. Taux de réussite de l’insémination artificiel
I.4. Analyse des variables intrinsèques et extrinsèques influençant le taux de réussite de l’insémination artificielle
I.4.1. Variables intrinsèques influençant le taux de réussite de l’insémination artificielle
I.4.1.1. Race de la vache
I.4.1.2. Age de la vache
I.4.1.3. Nombre de lactations
I.4.1.4. Nombre des jours post partum (JPP)
I.4.1.5. Note d’état corporel (NEC) à la sélection
I.4.2. Variables extrinsèques influençant le taux de réussite de l’insémination artificielle
I.4.2.1. Heure d’insémination artificielle
I.4.2.2. Taureau inséminateur
I.4.2.3. Race du taureau inséminateur
I.4.2.4. Centre
I.4.2.5. Inséminateur
II. DISCUSSION
II.1. Synchronisation des chaleurs et insémination artificielle
II.2. Taux de réussite de l’insémination artificielle
II.3. Etude des paramètres influençant le taux de réussite de l’insémination artificielle
II.3.1.Variables intrinsèques à la vache
II.3.1.1. Race
II.3.1.2. Age
II.3.1.3.Nombre de lactations
II.3.1.4. Nombre de jours post partum (JPP)
II.3.1.5. Note d’état corporel à la sélection (NEC)
II.3.2.Variables extrinsèques
II.3.2.1. Heure d’insémination artificielle
II.3.2.2.Le taureau inséminateur et sa race
II.3.2.3. Commune ou communauté rurale
II.3.2.4. Inséminateur
CHAPITRE IV : CONTRAINTES ET RECOMMANDATIONS
I. ELEVEURS
I.1. Contraintes liées aux éleveurs
I.2. Recommandations
II.PRESTATAIRE D’INSEMINATION
II.1. Contraintes liées aux prestataires
II.2. Recommandations
III.CHERCHEURS
IV.ETAT
IV.1. Contraintes liés à l’Etat
IV.2. Recommandations
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIE

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