Systématique et principales variétés de manguiers

Généralités sur le manguier 

Le manguier (Mangifera indica) est originaire de la région indo-birmane (Candolle, 1883). Il serait cultivé depuis 4000 ans dans deux zones de l’Asie du Sud-est à savoir:
– en Inde dans les régions sèches et fraiches :
– en Birmanie, Thaïlande, Indonésie et dans le Sud de la péninsule indochinoise, région chaude et humide.

La Floride est un centre secondaire de diversification où de nombreuses hybridations ont été réalisées depuis un siècle à partir des variétés indiennes. C’est en fonction de l’objectif de production (marché local, marché sous régional ou international), des facteurs biotiques (insectes ravageurs et maladies) et abiotiques (températures, vent et pluviométrie) que le pépiniériste choisit les variétés à produire (Vincenot & Normand, 2009).

Systématique et principales variétés de manguiers

Le manguier (Mangifera indica L.) appartient à la classe des dicotylédones, ordre des sapindales, famille des Anacardiaceae, au genre Mangifera. Ce genre comporte 62 espèces arborescentes originaires de l’Asie du Sud-est (Singh, 1954) dont seize (16) consommées parmi lesquelles Mangifera indica L. L’essentiel des variétés cultivées sont diploïdes (n=20; 2n=40; 2n=80) (De Laroussilhe, 1980). Signalé pour la première fois au Sénégal en 1824 à Richard Toll, les variétés Mangue d’or et Sans pareille ont été installées dans les jardins d’essai de Thiès (Sébire, 1899). Aujourd’hui, les variétés Floridiennes (Kent, Keitt, Valencia, Palmer etc.) et Amélie peuplent la quasi-totalité des vergers greffés (Rey et al., 2004) à côté des variétés locales. L’introduction de ces variétés a été accompagnée d’une vulgarisation des techniques de reconversion variétale (Saiah, 2012).

Morphologie

Le manguier est un grand arbre qui peut atteindre 35 à 40 m de hauteur, avec un houppier de 10 m de diamètre en moyenne. Son écorce est gris-brun foncé à noir. Le manguier peut avoir une grande longévité comme l’attestent certains sujets de production certes peu importante mais ayant vécu deux à trois siècles (De Laroussilhe, 1980). Ses feuilles, alternes, entières, ovoïdes-lancéolées à ovales ou elliptiques à apex acuminé, sub acuminé à pointu, sont persistantes. Elles peuvent mesurer de 15 à 40 cm de long sur 6 à 15 cm de large et dégagent une odeur de térébenthine au froissement (Alexandre, 2002). La feuille est rose orangé à l’état jeune et vert foncé à maturité. Le tronc est monocaule avec des branches verticillées ou étagées. La floraison apicale marque la fin de la croissance des rameaux qui émettent à la reprise des bourgeons latéraux. Cette alternance donne au manguier adulte une charpente pyramidale (Litz, 2009). L’inflorescence est la partie reproductive de l’arbre. Les inflorescences sont des structures ramifiées avec une forme le plus souvent pyramidale. Le nombre de fleurs qu’elles contiennent dépend de la variété du manguier. Elles poussent presque exclusivement sur les unités de croissance terminales. Les inflorescences débourrent au cours de l’hiver austral, c’est-à-dire entre juin et octobre (Saint-Criq, 2018). La floraison est induite par les températures fraiches (Davenport, 2009). Les fleurs sont petites, blanc rougeâtres et regroupées en grappe terminale de 10 à 40 cm de long. Elles sont mâles en majorité avec 3 à 30% d’hermaphrodites (Corbin, 1951). Elles comportent cinq pétales de 5 à 10 mm de long, cinq sépales et cinq étamines. L’ovaire super contient un seul ovule. Chaque inflorescence porte plusieurs milliers de fleurs mais ne donne que quelques fruits après fécondation. Les taux moyens de nouaison sont très faibles, inférieurs à 1/1000. La pollinisation est assurée par des insectes: mouches, thrips…, très rarement par les abeilles (Corbin, 1951). Le fruit est une drupe plus ou moins aplatie latéralement suivant les variétés. Celui-ci, climactérique, est une drupe très polymorphe selon les variétés (Le Bellec & Le Bellec, 2007). La forme peut être oblongue, elliptique, réniforme, ovoïde, cordiforme ou aplatie. Son poids varie de moins de 100 g à 2,5 kg en fonction de la variété (Mbaye, 2006). La peau, assez résistante, est à maturité de couleur jaune plus ou moins tachetée de vert et de rouge. Le noyau renferme une graine qui peut mesurer 4 à 7 cm de long sur 3 à 4 cm de large et 1 cm d’épaisseur. Il est recouvert de fibres plus ou moins développées dans la chair selon la variété. Pour bien mûrir le fruit a besoin d’une bonne insolation. A maturité la couleur du péricarpe est fonction de la variété. Le mésocarpe à maturité est jaune. La graine aplatie est protégée par un endocarpe lignifié. La mangue mûre est parfois ferme mais le plus souvent elle est juteuse.

Le système racinaire du manguier semble bien adapté à la recherche d’une nappe phréatique qui lui permet de subsister en cas de déficit pluviométrique (Rey, 1974). Le pivot ancré dans le sol est retrouvé à 6 m de profondeur et en surface les racines peuvent s’étendre à 9 m du tronc (Khan, 1960).

Stades phénologiques du manguier – croissance rythmique

En saison chaude et humide, la croissance n’est pas continue. Chaque flush végétatif est suivi d’une période de repos apparent (croissance rythmique). Le cycle phénologique du manguier est très influencé par les conditions climatiques. Pour fleurir, le manguier a besoin d’un net arrêt de végétation, provoqué par une chute des températures moyennes et/ou par une période sèche marquée. Dans les zones tropicales humides, l’absence d’arrêt de végétation ne permet pas de caler le cycle de développement des différentes unités architecturales de l’arbre (Vaissière, 2014). Les floraisons et les poussées végétatives se succèdent de façon désynchronisée, accentuant l’aptitude naturelle du manguier à fleurir de façon successive (fréquemment deux voire trois floraisons se succèdent chaque année à un mois et demi d’intervalle).

Ecologie du manguier

Des pertes de 17% de pieds ont été notées en zone soudanienne où le déficit pluviométrique en année de sécheresse atteignait 250 à 350 mm (Rey, 1974). Plante de climat tropical, le manguier pousse dans les zones à pluviométrie comprise entre 600 et 1200 mm (De Laroussilhe, 1980) par an et croît même très bien dans les climats marqués par une sécheresse, car son enracinement très profond et très étendu lui permet de puiser l’eau et les éléments nutritifs dans les couches profondes du sol (Wend-Kuni Bama, 2014). Les sols assez légers ou de structure moyenne sans croûte ni carapace à faible profondeur ou les sols profonds (au moins 2 m de profondeur) avec un pH compris entre 5,5 et 6,5 sont les mieux indiqués pour la culture du manguier (Ouedraogo, 2002). La température minimale pour la croissance des pousses est de 19,5°C (Jacquemin, 1971) et la température supportable s’étend de 22 à 43,5° C.

Au Sénégal, ce sont particulièrement les animaux phytopathogènes, les insectes, et les acariens qui causent d’énormes dégâts dans les jeunes plantations. Des enquêtes sur les problèmes phytosanitaires de la mangue ont mentionné les mouches des fruits parmi les premiers nuisibles de la mangue (Ouedraogo, 2002).

La production de mangues dans la zone des Niayes 

Très hétérogène, la production de mangues au Sénégal peut être classée en trois catégories de vergers (Djiba et al., 2004; (Diedhiou et al., 2007)):
• vergers traditionnels, de petites superficies (10 à 100 pieds), avec une conduite naturelle sans taille, sans irrigation et sans traitement. Les variétés de mangues produites sont généralement d’origine locale; Ces vergers représentent encore la majorité des superficies plantées au Sénégal, mais son impact économique reste exclusivement local et marginal (FNRAA, 2015);
• vergers traditionnels améliorés, avec les mêmes caractéristiques que la catégorie précédente; sauf que les arbres ont été rabattus (taille sévère) et sur greffés avec des variétés améliorées (Kent et Keitt) grâce à l’appui de la station fruitière de Mboro. Les produits de ces vergers sont généralement bien commercialisés vers les villes du pays;
• vergers modernes, ce sont des vergers plantés de mangues composés de variétés améliorées où dominent la Kent et la Keitt et dont la densité de plantation en ligne varie entre 250 à 450 pieds/ha. Dans ces vergers, plus de 50 % des plantations sont irriguées, et bénéficient d’une fumure régulière et de traitements contre les insectes et autres ravageurs. Le verger moderne entre en production 2 ou 3 ans après plantation et atteint une production de croisière vers 6 ans. Les objectifs de ce type de vergers étant d’exploiter au maximum la plus-value qu’il offre, sa production est généralement destinée à l’exportation.

Par ailleurs, (Grechi et al., 2013) ont identifié quatre types de vergers : les “vergers de manguiers diversifiés sans entretienˮ, les “vergers de manguiers diversifiés avec un entretien faibleˮ, les “vergers à base d’agrumes avec un entretien intermédiaireˮ et les “grands vergers monoculturaux d’agrumes ou de manguiers avec un entretien intermédiaireˮ. Cette typologie a été établie selon la conception du verger (superficie, densité de plantation, espèces fruitières et cultivars de manguiers) et les pratiques de gestion (irrigation, fertilisation, pratiques phytosanitaires, gestion des sols et utilisation secondaire du verger).

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1 Généralités sur le manguier
I.1.1 Systématique et principales variétés de manguiers
I.1.2 Morphologie
I.1.3 Stades phénologiques du manguier – croissance rythmique
I.1.4 Ecologie du manguier
I.1.5 La production de mangues dans la zone des Niayes
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
II.1 Présentation de la zone d’étude
II.1.1 Organisation administrative
II.1.2 Données physiques
II.1.3 Relief et types de sol
II.1.4 Végétation Et faune
II.1.5 Données climatologiques
II.1.6 Données hydrographiques
II.1.7 L’arboriculture fruitière dans la zone centre
II.2 Méthodologie
II.2.1 Critères de choix des vergers
.2.1.1 Variables utilisées
II.3 Traitement des données et Construction de la typologie
II.4 Caractérisation des haies
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
III.1 Résultats
III.1.1 Composition en arbres fruitiers des vergers
III.1.2 Diversité variétale des manguiers
III.1.3 La typologie des vergers
III.1.4 Description des types de vergers variables
III.1.5 Caractérisation des haies vives et corrélation entre les types de vergers et les espèces de la haie
III.2 Discussion
III.2.1 Typologie des vergers de la zone centre
III.2.2 Caractéristiques des vergers
III.2.2 Les haies vives dans la zone-centre
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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