Systématique et distribution mondiale de l’espèce Chlidonias hybrida

Il existe actuellement un consensus chez les scientifiques travaillant sur la biodiversité pour dire que, si nous continuons à détruire les écosystèmes au rythme actuel, à la fin du 21e siècle nous aurons éliminé la moitié ou davantage des plantes et animaux de la planète (Wilson 2007). Bien que le rythme d’extinction des espèces soit un processus naturel, on parle actuellement de la sixième crise d’extinction dont le rythme ne cesse d’augmenter de façon très rapide et sans précédent. Par ailleurs, une étude menée à l’université de Leeds, a mis en évidence le risque d’extinction de 15% à 37% des espèces avant 2050 et que le taux d’extinction des espèces pourrait être 1000 à 10000 fois supérieur à ce qu’il est naturellement (Thomas et al. 2004).

Les relations de cause à effet entre le changement global et les actions anthropiques liés à l’accroissement démographique, ont conduit à des bouleversements à différents niveaux d’organisation biologique. En effet, l’urbanisation et le développement des infrastructures, la surexploitation des milieux et des ressources, les introductions d’espèces envahissantes, les pratiques agricoles intensives, les changements d’habitats, les différentes formes de pollution et le changement climatique planétaire, conduisent à la modification profonde et durable des écosystèmes et par voie de conséquences à la perte de biodiversité dans le monde (Noss et al. 2006).

Contexte géographique

Contexte géographique régional 

Le Nord algérien fait partie d’une des régions considérées et à juste titre, comme des plus riches en espèces mais aussi comme les plus menacées de la planète (Fig.5). Ces régions sont appelées Hotspots ‘points chauds de la biodiversité’(selon l’ONG Conservation International) ou Ecorégions prioritaires selon le WWF (Fond mondial pour la nature). Les hotspots accueillent environ 65 % de toutes les espèces animales et végétales de notre planète. La moitié des plantes et 42 % des vertébrés terrestres du monde sont endémiques à ces zones. Sur le plan de la diversité végétale, le bassin méditerranéen est le troisième hotspot le plus riche, parmi les 34 hotspots de la biodiversité du monde (Mittermeier et al. 2004). Il recèle environ 13.000 espèces de plantes endémiques.

Un territoire d’une superficie 80.000ha situé dans la wilaya d’El Tarf, l’extrême nord-de l’Algérie, a été érigé en aire protégée, il s’agit du Parc National d’El Kala, créé par le décret 83-462 du 23 juillet 1983, après évaluation de ses potentialités en matière de diversité biologique et paysagère. Ce territoire est inclus dans le hotspot du bassin méditerranéen, qui avec ses zones humides et celles de toute la Numidie littorale, héberge un ensemble aussi important qu’original de la flore algérienne (Véla et Benhouhou 2007).

La particularité incontestée de ce parc est certainement l’existence d’un complexe de zones humides qui s’étend jusqu’aux frontières algéro-tunisiennes à l’extrême Nord-Est de l’Algérie. Le lac Tonga, le lac Oubeira, la lagune du Mellah, les marais de Bouredim, le lac bleu, le lac noir et l’aulnaie de Aïn Khiar, sont inclus dans le territoire du Parc National alors que d’autres zones humides non moins importantes sont limitrophes : le marais de la Mekhada et le lac des oiseaux.

Toutes les zones humides naturelles incluses dans le territoires du parc national, sont classées « Réserves intégrales » par la législation du Parc National d’El Kala et ce dernier a également été classé par l’UNESCO en date du 17 décembre 1990 en « Réserve de la Biosphère », dans le cadre du programme « Man and Biosphere ». Il est le plus grand parc du Nord du pays. La variété et la richesse biologique de ce parc sont le reflet d’une variété de milieux naturels, composés de : Une côte de quarante kilomètres, entre le Cap Rosa et le Cap Segleb, constitué d’un littoral rocheux entrecoupé de plages de sable parfois dunaire et de petites criques. Un cordon de dunes littorales qui pénètre par endroits jusqu’à 20 km. Il est couvert par une végétation thermophile bien caractéristique avec comme espèce principale le chêne kermès Quercus coccifera auquel s’associe le genévrier oxycèdre Juniperus oxycedrus et le genévrier de Phénicie Juniperus phoenicea. Ce cordon est classé zone primitive ou sauvage dans le Parc, pour son caractère non altéré par l’homme.

Les plaines sub-littorales présentant un relief plat à ondulé dont la partie Nord se réduit à une série de petites vallées que draine l’oued El Kébir Est. C’est là où l’on rencontre plusieurs cuvettes et dépressions intercollinaires, occupées par des lacs et des étangs, formant l’un des plus riches complexes humides de la Méditerranée occidentale totalisant une superficie de 5575 hectares. Les richesses faunistique et floristique, classent ce complexe dans le troisième rang dans le bassin méditerranéen après les Marismas du Guadalquivir en Espagne et la Camargue en France (Chalabi, 1990).

Les montagnes telliennes caractérisées surtout par des forêts de chêne liège Quercus suber et de chêne zeen Quercus faginea.

Climat de la région d’étude 

Synthèse climatique de la région d’étude 

La température situe la région d’El Kala, dans un climat de type méditerranéen chaud. Les températures les plus basses sont enregistrées en altitude durant l’hiver au djebel Ghorra, avec environ 5 à 6 mois de gelée blanche par an. Au niveau de la mer, les températures descendent très rarement à 0°C. Les mois les plus froids sont janvier et février et les plus chauds sont juillet et août. Le climagramme d’Emberger (Fig.7), situe la région d’El Kala dans l’étage bioclimatique sub-humide à hiver chaud, à la limite de l’étage humide. Cependant les reliefs vont largement déterminer l’existence de sous étages qui vont influer sur la diversité physionomique des habitats. En effet la zone du Parc National est une véritable mosaïque d’étages bioclimatiques de végétation. Nous pouvons distinguer en gros deux étages bioclimatiques de végétation : l’étage sub-humide et l’étage humide.

Synthèse des données pluviométriques pour les années d’étude

Les conditions météorologiques peuvent affecter la reproduction des espèces aviaires aquatiques, elles peuvent conditionner le développement des herbiers des plans d’eau qui servent de matériaux de constructions et de support des nids, elles influencent donc les dates d’installation et de ponte, elles peuvent également traduire la difficulté de l’alimentation par l’indisponibilité des proies. Pour ces raisons nous avons jugé utile de faire une petite analyse des précipitations mensuelles des deux périodes d’étude.

La saison 1995/1996 a enregistré un total de précipitations de 913.91mm alors qu’en 1996/1997 elle est de 766.69 mm. La saison 2005/2006, le total des précipitations est de 780.3 mm et en 2006/2007 il est de 434.98 mm (Fig.8). La saison pluviométrique 1995/96 est caractérisée par une importante pluviométrie par rapport aux autres, totalisant 913.91mm. La quantité enregistrée du mois d’août 1995 jusqu’au mois d’avril 1996 est de 816.19mm représentant 89.31% du total annuel, il s’agit de la période pré-installation des guifettes. Cependant, la pluviométrie pour cette même saison a continué même pendant la reproduction où l’on a enregistré 53.37mm, courant mois de mai, 44 mm en juin et 0.35 mm en juillet 97.72 mm (10.69% du total annuel) (Fig.8). Le total des précipitations de 1996/1997 est de 766.69mm, de août jusqu’au mois d’avril, il est de 763,59 mm représentant 99.59 % du total annuel. Le mois de mai, 0.3mm, en juin, 2.8mm et en juillet pas de données, 0.41% du total annuel .

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Table des matières

Introduction
Matériel et méthodes
I Présentation de l’espèce
I.1 Description de l’espèce
I.2 Systématique et distribution
I.2.1 Systématique et distribution mondiale de l’espèce Chlidonias hybrida
I.2.2 Reproduction, hivernage et mouvements migratoires de la sous-espèce Chlidonias hybrida hybrida
I.2.2.1 Aire de reproduction
I.2.2.2 Hivernage et mouvements migratoires
I.3 Ecologie de l’espèce
I.4 Tendances des effectifs
II. Contexte géographique
II.1 Contexte géographique régional
II.2 Climat de la région d’étude
II.2.1 Synthèse climatique de la région d’étude
II.2.2 Synthèse des données pluviométriques pour les années d’étude
II.3 Présentation du site d’étude
II.3.1 Situation du lac Tonga
II.3.2 Hydrologie du lac Tonga
II.3.3 Les richesses biologiques du lac Tonga
III Matériel et méthodes d’étude
III.1 Etude des nids
III.1.1 Caractéristiques des nids
III.1.2 Méthodes
III.2 Etude des œufs
III.2.1 Caractéristiques des œufs
III.2.2 Méthode
III.3 Etude de la reproduction
III.3.1 Paramètres de la reproduction
III.3.2 Méthode
Résultats
Conclusion

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