Systématique du palmier dattier
Le palmier dattier a été dénommé Phoenix dactylifera par Linne en 1734. Son nom de genre dérive de Phoenix (= Phénicien), en relation avec le fait que c’était les phéniciens qui auraient propagé cette plante. Son nom d’espèce est composé de dactyles = dattes (du grec dactylo = doigt) et fero = porte, soit porteur de dattes (Munier, 1973). Le palmier dattier fait partie de la famille ders Arecaceae (anciennement Palmacées) qui regroupent plus de 200 genres et 2800 espèces. Voici sa position systématique actuelle, basée sur des données récentes de l’International Code of Botanical Nomenclature (Hendreson, 1999).
Embranchement : Angiospermes
Classe : Monocotylédones
Ordre : Palmales
Famille : Acéracées
Sous-famille : Cryphoidees
Tribu : Phoenicees
Genre : Phœnix
Espèce : Phoenix dactylifera L.
D’après la classification de Tomlinson (1979), le genre Phoenix comprend 17 espèces parmi lesquelles quatre sont largement répandues en Afrique à savoir :
– Phoenix altantica A CHEC : répertoriée en Afrique occidentale, aux iles des canaries et du Cap-Vert.
– Phoenix canariensis CHABAUD : originaire, comme l’indique son nom, des iles Canaries.
– Phoenix dactylifera L. : cultivées sur les franges nord et sud du Sahara et en Asie.
– Phoenix reclinata Vacq : largement répandue en Afrique tropicale.
Les Phoenix ont le même nombre de chromosomes 2n=36, avec un nombre chromosomique de base n=18, les croisements interspécifiques sont possibles dans leur aire de juxtaposition.
Description botanique
Le palmier dattier est une plante arborescente présentant un axe orthotrope appelé stipe. L’extrémité du strippe se termine par un bouquet de feuilles ou de palmes, alors qu’à la base, on retrouve de nombreuses racines adventives (fig. 1). L’espèce est dioïque, les inflorescences mâles et femelles sont portées par des individus différents.
Le système racinaire
Le système racinaire du palmier dattier est de type fasciculé et peu ramifié (fig. 1). Les racines ont relativement peu de radicelles, et sont souvent très nombreuses et très longues surtout lorsque la nappe phréatique est très profonde. Le bulbe, ou plateau racinal, est volumineux et émerge en partie au-dessus du niveau du sol (Munier, 1973) .
Les Palmes
La palme est une feuille composée, pennée dont les folioles sont régulièrement disposées en position oblique le long du rachis (fig. 2). Les segments inferieurs sont transformés en épines, plus ou moins nombreuses, et plus ou moins longues selon les cultivars (Munier, 1973). Les palmes sont insérées en hélices très rapprochées, sur le stipe. Elles ont une longueur de 2 à 6 mètres et persistent en activité pendant 3 à 7 ans selon les variétés et le mode de culture.
Les Inflorescences
Le palmier-dattier est une espèce dioïque, les inflorescences mâles et femelles sont portées par des individus différents. Les inflorescences ont la forme d’une grappe d’épis de 0,25 à 1 m de long appelée spadice enveloppée par une grande bractée ou spathe (Figure 2). L’inflorescence femelle est de forme allongée, mais elle est plus courte et plus renflée chez le mâle.
Les fleurs du dattier sont pratiquement sessiles à pédoncule très court. Elles sont insérées sur des axes épais et fibreux appelés pédicelles.
Fleurs mâles
Les fleurs mâles possèdent 6 étamines à déhiscence interne disposées sur deux verticilles. Elles sont de forme légèrement allongée. Elles comportent aussi un calice court, tridenté, formé de 3 sépales soudées à leur base et d’une corolle à 3 pétales légèrement allongées (figure 3). A l’épanouissement des inflorescences les fleurs mâles dégagent une odeur caractéristique.
Fleurs femelles
Les fleurs femelles sont globulaires, d’un diamètre de 3 à 4 mm. Chaque fleur est constituée d’un calice formé de 3 sépales soudés, d’une corolle à 3 pétales arrondies et ovales, d’un gynécée comprenant 3 carpelles libres à un seul ovule anatrope s’insérant à la base de l’ovaire, et de six étamines avortées ou staminoïdes (Figure 3). Les fleurs femelles sont inodores. Un seul ovule par fleur est généralement fécondé, ce qui aboutit au développement d’un seul carpelle. Celui-ci évolue pour donner à maturité le fruit du dattier : la datte.
Le fruit
Le fruit du dattier, la datte, est une baie contenant une seule graine. Le mésocarpe (partie comestible de la datte) est charnu et fibreux, il est protégé par un épicarpe fin (Figure 4). L’endocarpe est une membrane très fine entourant une graine allongée, lisse avec un sillon ventral plus ou moins profond et un embryon dorsal de consistance dure et cornée. La couleur de la datte est variable selon les cultivars. Elle peut être jaune plus ou moins claire, jaune ambrée translucide, brune plus ou moins prononcée, rouge ou noire, (Munier 1973). Sa consistance est également variable : molle, demi-molle ou sèche. La graine est fusiforme, atténuée aux bouts et présente chez certains cultivars des protubérances. La face dorsale présente un sillon de forme variable. La face ventrale est convexe avec une faible dépression circulaire refermant le pore germinatif (Fig. 4).
De la nouaison à la maturation, la datte passe par plusieurs stades caractérisés par des variations de la couleur, de la forme et des caractères chimiques. Ces stades sont désormais classiques (Albakr, 1972) :
– Hababouk : après la nouaison
– Chamri : le début du grossissement du fruit
– Bser ou Khalal ou Blah : le changement de la couleur
– Rutab : début de maturation
– Tamar : complète maturation .
La datte est composée essentiellement d’eau, de sucres non réducteurs (saccharose) ; de sucres réducteurs (glucose, fructose), de protides, de lipides, de cellulose, de pectines, de sels minéraux, de vitamines et d’enzymes.
Ecologie du dattier
Dans le monde, la culture du palmier dattier est limitée dans l’hémisphère Nord entre le 9eme (Cameroun) et la 39eme latitude Nord (Elche en Espagne) (Munier, 1973). L’écologie du dattier est difficile à décrire, puisque ses exigences de culture sont variables. En effet, le palmier dattier est connu pour sa grande plasticité écologique et son aire de culture vaste que l’aire de production des dattes et des graines variables.
Pour le palmier dattier, on définit deux sortes de zones :
– Les zones phoenicicoles vraies, ou le palmier dattier est cultive comme plante rentable. Les cultivars de qualité produisant des dattes exportables ne peuvent pas se cultiver en dehors de la zone hyperaride non littorale avec une pluviosité inferieure à 100mm (Lehouerou, 1989).
– Les zones phoenicicloes marginales ; dans ces zones le dattier se comporte comme plante ornementale. En effet, les conditions écologiques font que les dattes murissent plus lentement et il peut s’écouler deux mois pour une maturation complète du régime.
Le palmier dattier est cultive comme arbre fruitier dans les régions chaudes arides et semi-arides du globe. Toutefois, sa culture ne peut être rentable sur le plan économique que si un certain nombre de conditions climatiques se trouvent réunies avec surtout une température élevée, des précipitations presque absentes et un degré hygrométrique faible (Munier, 1973).
Le dattier est une espèce thermophile. La température de 10 °C est considérée comme le point zéro de végétation. Son activité végétative atteint son maximum d’intensité entre 30 °C et 40° C. Le palmier dattier est en outre, une espèce héliophile. Il est cultive dans les régions de forte luminosité. La lumière favorise en effet, la photosynthèse ainsi que la maturation des fruits. Le dattier est sensible à l’humidité de l’air surtout pendant sa période de fructification. Les meilleures dattes sont récoltées dans les régions ou l’humidité de l’air est moyennement faible (Munier, 1973). Le palmier dattier est considéré comme une plante très tolérante aux sels (NaCl et MgCl2). Le palmier dattier est enfin, une plante très résistante a la sècheresse, grâce à un système racinaire très développé pouvant sillonner le sol jusqu’à des grandes profondeurs a la recherche de l’humidité, ainsi qu’à la réduction de son appareil foliaire diminuant les pertes d’eau .
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Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I. SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
1. Systématique du palmier dattier
2. Description botanique
2.1.Le système racinaire
2.2.Le tronc
2.3.Les Palmes
2.4.Les Inflorescences
2.4.1. Fleurs mâles
2.4.2. Fleurs femelles
2.4.3. Le fruit
3. Ecologie du dattier
4. Importance du secteur de production de dattes
4.1 Au niveau Mondial
En Mauritanie
5. Utilisation Mauritaniennes des dattes
6. Patrimoine génétique phoeincicole et critères d’évaluation
6.1. Le patrimoine génétique
6.1.1. Les peuplements naturels
6.1.2. Les cultivars
6.2. Lescritères d’évaluation du patrimoine génétique phoenicicole
6.2.1. Les critères morphologiques
6.2.2. Les marqueurs biochimiques et moléculaires
6.2.2.1. Les Flavonoïdes
6.2.2.2. Les marqueurs isoenzymatiques
6.2.2.3. Les marqueurs de l’ADN
CHAPITRE II. MATERIEL ET METHODES
1. Le matériel végétal
2. Extraction de l’ADN
3. Analyse des acides nucléiques
4. Les oligonucléotides utilisés
5. Amplification aléatoire de l’ADN polymorphe
6. Méthodes d’analyse des résultats
CHAPITRE III. RESULTATS ET DISCUSSION
1. Polymorphisme des marqueurs RAPD
2. Distances génétiques de Nei et Li
3. Classification hiérarchique des cultivars étudiés
CONCLUSION & PERSPECTIVES
REFERENCES BIOBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE