Selon l’OCDE (organisation de coopération et de développement économiques), un indicateur est défini comme un « paramètre, ou valeur calculée à partir de paramètres, donnant des indications sur ou décrivant l’état d’un phénomène, de l’environnement ou d’une zone géographique et d’une portée supérieure aux informations directement liées à la valeur d’un paramètre » (FRB and OFB, 2021) «Les indicateurs doivent permettre l’évaluation de la dépendance des sociétés humaines à la biodiversité. Cette dépendance peut être caractérisée par la notion de « services écosystémiques », ainsi que par la notion de « contributions de la nature aux humains » : purification d’eau, pollinisation, fertilité des sols, dégradation et recyclage de la matière organique, épuration de l’air, prévention et régulation des pathogènes et des ravageurs des cultures… La dégradation de ces services affecte les sociétés à plus ou moins court terme. » (FRB and OFB, 2021). Ces outils de mesure reposent sur une approche pluridimensionnelle, intégrative, qui tente de lier activités, pressions et impacts sur la biodiversité en une seule chaîne. Ils s’intéressent à différents niveaux d’application : un produit et son cycle de vie, un projet et ses sites, une entreprise et ses unités opérationnelles. En 2019, la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques publie l’évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques, dans laquelle elle identifie 5 grandes pressions directement responsables de l’érosion de la biodiversité :
– Le changement d’usage des sols et des terres
– L’exploitation des espèces et des habitats
– Le changement climatique
– Les pollutions
– Les espèces exotiques envahissantes
Ainsi que deux approches différentes
– Les indicateurs de suivi
– Les outils d’évaluation des impacts
Quelques initiatives publiques et privées fédératrices
• Initiative Aligning Biodiversity Measures for Business (ABMB) menée par le Centre de surveillance de la conservation de la nature des Nations-Unies (UNEP-WCMC). Cette initiative réunit les concepteurs d’outils d’évaluation d’impacts pour les entreprises afin de développer une vision méthodologique et stratégique commune. L’objectif est d’imaginer et construire des indicateurs robustes de contribution des entreprises avec des objectifs mondiaux de préservation de la biodiversité.
• Plateforme européenne Business@Biodversity(B@B) mise en place par la Commission européenne. C’est un lieu d’échanges qui aide à mieux comprendre les interdépendances entre les activités des entreprises, le capital naturel et la biodiversité ainsi que les risques et bénéfices associés. Elle vise à développer des outils, notamment des outils d’évaluation des impacts, permettant d’intégrer le capital naturel dans les activités économiques.
• Plateforme France RSE de France Stratégie. Cette plateforme nationale « formule des recommandations sur les questions sociales, environnementales et de gouvernance, soulevées par la responsabilité sociétale des entreprises ». Elle s’est notamment intéressée aux outils d’évaluations des impacts des entreprises sur la biodiversité.
• Organisation pour le Respect de l’Environnement dans l’Entreprise (ORÉE). Cette association, réunit entreprises, collectivités et organismes académiques au service des territoires. Elle travaille sur les liens entre économie et biodiversité (interdépendances, rapportage RSE). C’est aussi le point focal de l’Initiative Française pour les Entreprises et la Biodiversité, déclinaison du programme Global Partnership for Business and Biodiversity de la CDB.
• Entreprises pour l’Environnement (EPE). Cette association regroupe de grandes entreprises françaises et internationales issues de tous les secteurs de l’économie. Elle a notamment travaillé sur les méthodes, outils, indicateurs et partenariats pour mieux appréhender et gérer les impacts directs et sur l’amélioration de la prise en compte des impacts indirects des entreprises sur la biodiversité à travers la gestion des impacts tout au long de la chaîne de valeur.
On retrouve des outils développés par des organismes français : Global Bio-diversity Score (CDCBiodiversité), Product Biodiversity Footprint (I Care & Consult) et l’Indicateur d’Interdépendance de l’Entreprise à la Biodiversité (FRB et Orée). Les outils développés par des organisations extra-nationales – Biodiversity Footprint for Financial Institutions, Biodiversity Impact Metric, Biodiversity Footprint Calculator, Bioscope – sont cependant moins connues que des entreprises françaises. D’après l’étude du FRB et de l’OFB sur les indicateurs et outils de mesures, les 2 caractéristiques reconnues par 100% des répondants comme des conditions impératives pour un outil d’évaluation des impacts idéal sur la biodiversité sont la robustesse (les indices restent fiables même quand les conditions varient) et doit transmettre un message clair et facilement interprétable (parlant).
Global Biodiversity Score TM (GBS)
Conception : Caisse des dépôts, filiale Biodiversité (CDC-Biodiversité), 2020
Objectif : évaluer l’empreinte biodiversité des entreprises et des investissements à travers sa chaine de valeur grâce à une unité commune.
L’outil Global Biodiversity Score s’est développé pour s’appliquer à un grand nombre de secteurs d’activités utilisant des matières premières. Présenté par CDC Biodiversité en mai 2020, le GBS permet d’évaluer l’empreinte biodiversité des activités économiques et des institutions financières. Il permet également de mesurer les impacts de l’activité de l’entreprise sur la biodiversité tout au long de sa chaîne de valeur (analyse du cycle de vie du produit généralisée à l’ensemble du processus productif) (Ménard, 2021).
La méthodologie du GBS se base sur le cadre de l’Analyse du cycle de vie (ACV) en mobilisant Exiobase pour les liens entre activités et pressions, et GLOBIO pour les liens entre pressions et impacts. Exiobase est une base de données mondiale qui propose un tableau entrées-sorties (input-output, MR-IOT) et un tableau ressources emplois (supply-use, MR-SUT) dans une approche globale et étendue sur le plan environnemental grâce à la mobilisation des données environnementales de la base de données entrées-sorties Exiobase (FRB and OFB, 2021). Il a été développé en harmonisant et en détaillant les tableaux offre-utilisation pour un grand nombre de pays, en estimant les émissions et les extractions de ressources par industrie (Exiobase, 2015). Le modèle GLOBIO a été conçu pour calculer l’impact de pressions environnementales sur la biodiversité dans le passé, le présent et le futur. Il est fondé sur des relations de pressions-impacts et spatialisé à l’échelle mondiale avec une résolution de 50km x 50km. L’outil Globio étudie la pression de l’organisme pour quantifier son impact et ainsi lui attribuer un score, le Global Biodiversity Score. Il utilise l’abondance moyenne spécifique (MSA) : cette métrique désigne l’abondance moyenne des espèces en prenant une situation non perturbée comme référence. Cet indicateur se calcule comme la moyenne des ratios d’abondance (tronqués à 1 et exprimés en pourcentage) entre l’état observé et l’état de référence pour, et uniquement pour, les espèces présentes à l’état de référence. Le MSA s’exprime ainsi en pourcentage compris entre 0% et 100%. Il est défini simplement comme l’état primaire, intact et non perturbé par des activités humaines pour chaque espèce pendant une période prolongée.
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Table des matières
Table des matières
Table des matières
Introduction
Quelques initiatives publiques et privées fédératrices
La liste des Outils
Global Biodiversity Score TM (GBS)
Biodiversity Footprint for Financial Institutions (BFFI)
Product Biodiversity Footprint (PBF)
Biodiversity Impact Metric (BIM)
Biodiversity Indicator for Extractive Companies (BIEC)
Biodiversity Indicator and Reporting System (BIRS)
Species Threat Abatement and Recovery (STAR) Metric
Biodiversity Footprint Calculator (BFC)
Bioscope
Indicateur d’Interdépendance de l’Entreprise à la biodiversité (IIEB) – FRB et Orée
Bibliographie
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