Synthèse des meilleures pratiques en gestion des actifs physiques (PAS 55)

Pendant longtemps, la gestion des actifs physique a été considérée comme étant l’ensemble des activités destinées à l’utilisation et à la maintenance des équipements (Qikai et al., 2011). Mais avec la complexité grandissante des différents systèmes des entreprises qui affectent les performances des actifs, le PAS 55-2 a introduit un nouveau concept de gestion des actifs physiques, qui ne se focalise pas uniquement sur les tâches de maintenance des équipements, mais sur une considération holistique intégrant toutes les composantes de l’entreprise.

Le PAS 55-2 peut être considéré comme une anatomie de la gestion des actifs physiques et il est reconnu mondialement par les meilleures pratiques qu’il recommande. Dans cette première partie du présent chapitre, nous nous sommes appesantis majoritairement sur les fondements du PAS 55-2 pour faire la synthèse des bonnes pratiques en matière de gestion des actifs physiques. Avant de décrire la gestion des actifs selon le PAS 55 2, nous allons examiner la notion d’actifs physiques.

Notion d’actifs physiques 

La notion d’actif est très large et s’inscrit dans un contexte économique et financier. Le dictionnaire LAROUSSE le définit comme étant «Ce que possède une entreprise». Selon l’article 211-1 du comité de la réglementation comptable français COMPTABLE-CRC (2005), «un actif est un élément identifiable du patrimoine ayant une valeur économique positive pour l’entité, c’est-à-dire un élément générant une ressource que l’entité contrôle du fait d’événements passés et dont elle attend des avantages économiques futurs.» Selon toujours le COMPTABLE-CRC (2005), il existe quatre catégories d’actifs que nous reprenons comme suit :

– les actifs dits tangibles ou d’immobilisation corporelle ou encore actif physique de type productif ou destiné à fournir des biens et services;
– les actifs intangibles ou d’immobilisations incorporelles, tels que par exemple, les brevets, les dessins, les bases de données, le savoir-faire, les licences, ou même l’image de l’entreprise, etc.;
– les stocks constitués; et
– «les charges constatées d’avance qui sont des actifs qui correspondent à des achats de biens ou de services dont la fourniture ou la prestation interviendra ultérieurement.» .

Dans ce chapitre et d’ailleurs dans tout ce mémoire, seuls seront considérés les actifs physiques qui regroupent les bâtiments, les machines industrielles, les infrastructures de transport, les parcs de véhicules, les parcs d’équipements médicaux, les parcs d’équipements informatiques, etc. Tous ces actifs représentent des investissements importants devant produire une valeur ajoutée. Ils doivent conserver le maximum de leur performance opérationnelle, quel que soient leur usage, et leur environnement d’exploitation sans faillir aux normes et règlementations auxquelles ils sont assujettis. Ce sont des enjeux essentiels qui exigent une bonne gestion des actifs physiques.

La gestion des actifs physiques

De nos jours, avec les entreprises devenant de plus en plus concurrentielles et complexes, le but permanent de toute entreprise est de rester compétitif en offrant à une clientèle variée des produits ou des services de qualité avec un budget réduit malgré le poids des normes, des lois, des règlementations et le développement technologique rapide. C’est l’essence même de la notion de gestion des actifs.

Le PAS 55-2 définit la gestion des actifs ou gestion de portefeuille, comme étant des activités, et des pratiques systématiques et coordonnées à travers lesquelles les entreprises gèrent de façon substantielle et optimale leurs actifs et leurs systèmes d’actifs, leurs performances associées, les risques et les coûts tout au long de leur cycle de vie, au respect du plan stratégique de l’entreprise (Institue of Asset Management. et BSI, 2008). De cette définition, il ressort que la gestion des actifs physiques ne peut être dissociée de la gestion des autres types d’actifs (intangibles, stock, humains, financiers, informationnels, et autres) qui lui sont intimement liés. L’Institue of Asset Management. et BSI (2008) stipulent que gérer les actifs revient à construire et consolider une vue holistique intégrant plusieurs dimensions: systématique, systémique, optimale, durable, et fondée sur le risque.

En effet, de la conception, puis durant son cycle de vie, à sa mise au rebut, la gestion de tout actif est complexe et exige un processus rigoureux impliquant la collaboration de plusieurs ressources aussi bien du domaine économique, social, politique, technologique et environnemental. Gérer des actifs physiques consiste à trouver une politique appropriée qui leur permettrait de conserver leur performance au niveau optimal tout en minimisant les coûts liés à leur cycle de vie. Même si cet aspect économique semble dominant, il est tout de suite rattrapé par les lois et normes, la santé et sécurité au travail, la protection de l’environnement sans oublier les efforts de maîtrise de la technologie qui évolue aussi rapidement.

La notion de performance combine une efficacité et une efficience pérennisée ou durable. L’efficacité (au niveau de l’entreprise) se résume par l’atteinte des objectifs de l’entreprise prédéfinis par les différentes parties prenantes de l’organisation. La notion d’efficacité intègre également l’aspect qualitatif et quantitatif des produits ou des services. L’efficience quant à elle, se rapporte à l’efficacité atteinte à moindre coût. Ces définitions de concepts sont transposables au niveau d’un actif ou système d’actifs. Le prochain paragraphe nous permettra de passer en revue les différentes dimensions à considérer comme principes de base dans la gestion des actifs physiques. Précisions que ces dimensions sont inspirées du PAS 55-2.

Les différentes dimensions conjointes de la gestion des actifs physiques 

– L’approche systématique: dans cette approche, tout actif ou système d’actifs est modélisé comme un système, qui d’après William Stevenson, Claudio et Youssef (2012), est un ensemble de composantes d’intrants, d’extrants, avec une boucle de rétroaction, le tout baignant dans un environnement dans lequel il évolue et avec lequel il interagit. ((Stevenson, Benetti et Youssef, 2012), p. 9). C’est donc une approche qui suit une logique rigoureuse et consistante étudiant l’objet dans la manière dont il interagit sur son environnement. En ce sens, l’approche systémique est une considération de l’interaction entre chaque actif et les composantes de son environnement. Ses paramètres de performance ne doivent donc pas être analysés de façon isolée, et devront prendre en compte les paramètres de performance de tout le système auquel il appartient en associant coûts, risques, et qualité.

– L’aspect optimal n’est qu’une pondération des différentes données de gestion des actifs définies sous forme de coûts, de risque et de performance mesurables pour tout actif physique durant son cycle de vie.

– La durabilité s’inscrit dans la pérennisation des actions entreprises et des résultats optimaux obtenus dans la gestion des actifs au regard de la politique et la stratégie de l’entreprise. Elle s’exprime également par la recherche durable d’une stratégie de gestion des actifs qui conserve au mieux les performances attendues de tout actif productif. Elle représente une projection dans le temps de la maturité de gestion acquise à long terme par l’entreprise.

– La gestion des risques n’est qu’une composante certaine, liée naturellement et par principe de définition de l’actif physique qui doit être productif ou fournir des biens et services. En d’autres thèmes, tout actif lorsqu’il est productif ou destiné à fournir des biens ou services est assujetti de façon certaine au couple performance-risque. Une prise de conscience est donc nécessaire pour que les risques soient identifiés, que leur quantité et leur qualité soient définies afin que des actions conséquentes soient entreprises pour les contrôler et les maîtriser. Les risques proviendront par exemple des opérations de production et d’entretien ou même de nouveaux projets tels que les travaux neufs. Ils intègrent les risques d’investissement, mais, ils touchent notamment la santé et sécurité au travail et la protection de l’environnement. Une gestion intégrant ces risques est donc nécessaire et des ressources doivent y être consacrées en tenant compte du rapport coûtavantages. D’ailleurs, l’Institue of Asset Management. et BSI (2008) énoncent que l’intégration du risque dans la gestion des actifs physiques doit focaliser les ressources et les dépenses appropriées aux risques identifiés ainsi qu’aux coûts-avantages (ou coûts/bénéfices) associés. Notons que l’identification des risques est synonyme de dresser la liste des risques, les analyser, décrire leurs caractéristiques, et mesurer ou évaluer en terme de coûts leur impact afin de mieux les maîtriser dans les processus de gestion.

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Table des matières

INTRODUCTION 
CHAPITRE 1 OPTIMISATION DE LA GESTION DES ACTIFS PHYSIQUES PAR LA MAINTENANCE PRÉDICTIVE HÉBERGÉE DANS L’INFONUAGE : ÉTAT DES LIEUX 
1.1 Synthèse des meilleures pratiques en gestion des actifs physiques (PAS 55)
1.1.1 Notion d’actifs physiques
1.1.2 La gestion des actifs physiques
1.1.2.1 Les différentes dimensions conjointes de la gestion des actifs physiques
1.1.2.2 Le système de gestion des actifs physiques
1.1.2.2.1 La politique
1.1.2.2.2 La stratégie
1.1.2.2.3 Les objectifs
1.1.2.2.4 La planification
1.1.2.2.5 Les facilitateurs et les contrôles
1.1.2.2.6 La mise en œuvre de la planification
1.1.2.2.7 L’évaluation et l’amélioration de la performance
1.1.2.2.8 La révision de la gestion
1.2 Un nouveau concept de maintenance pour les actifs physiques intelligents
1.3 L’impact de la maintenance prédictive infonuagique sur la gestion des actifs
physiques
1.3.1 Sur le plan de la conception des actifs physiques
1.3.2 Sur le plan de la production
1.3.3 Sur le plan opérationnel
1.3.4 Sur le plan logistique et de maintenance
1.3.5 Sur le plan du cycle de vie de l’actif
1.4 Problématique et Hypothèses
1.5 Méthodologie d’approche de solution
CHAPITRE 2 CADRAGE CONCEPTUEL DANS L’ADOPTION D’UNE MAINTENANCE PRÉDICTIVE HÉBERGÉE DANS L’INFONUAGE 
2.1 Évolution des différents types de maintenance
2.1.1 La maintenance réactive ou la maintenance corrective
2.1.2 La maintenance préventive systématique
2.1.3 La maintenance préventive conditionnelle
2.1.4 La maintenance prévisionnelle ou prédictive
2.1.5 La maintenance proactive
2.1.6 La maintenance basée sur la fiabilité (MBF)
2.1.7 La maintenance productive totale (TPM)
2.1.8 L’e-maintenance
2.1.9 La maintenance hébergée dans un environnement infonuagique
2.1.10 L’auto-maintenance
2.1.11 Autres types de maintenance
2.2 Les technologies et les applications industrielles de la maintenance prédictive
2.2.1 Les technologies de maintenance prédictive
2.2.1.1 La thermographie infrarouge
2.2.1.2 La détection par ultrasons
2.2.1.3 L’analyse des huiles
2.2.1.4 L’analyse vibratoire
2.2.1.5 Autres technologies de maintenance prédictive
2.2.2 Corrélation entre deux ou plusieurs technologies de maintenance
prédictive: Aspect multidimensionnel
2.3 Cas particulier de la maintenance prédictive biomédicale et hospitalière
2.4 La GMAO: Récapitulation des fonctionnalités et état de l’existant
2.4.1 Description et importance de la GMAO
2.4.2 Récapitulation des fonctionnalités des GMAO
2.4.3 Apports de la maintenance prédictive infonuagique aux progiciels de GMAO
2.5 Nécessité de mesurer la performance de la fonction maintenance au sein de l’entreprise
2.6 Description de la Solution //m⁴ de Matricis Informatique
2.7 Justifier et vendre un choix de politique et de stratégie de maintenance
CHAPITRE 3 ÉLABORATION DE LA TROUSSE TECHNICO-ÉCONOMIQUE POUR FACILITER L’ADOPTION D’UNE MAINTENANCE PRÉDICTIVE INFONUAGIQUE 
3.1 Critères de qualification d’une entreprise pour l’adoption d’une maintenance prédictive infonuagique
3.2 Niveau de criticité d’un actif et de ses composants éligibles à la maintenance prédictive infonuagique
3.2.1 Criticité point de vue production
3.2.2 Criticité point de vue maintenance
3.2.3 Criticité point de vue sécurité et environnement
3.2.4 Niveau de criticité selon l’âge de l’actif
3.2.5 Classification hiérarchique du niveau de criticité des actifs ou de leurs composants
3.3 Arbre décisionnel du choix d’une politique de maintenance prédictive infonuagique pour le composant ou le module d’un actif critique
3.4 Aspect technique de la fonction maintenance- Gestion technique des parcs d’équipements
3.5 Les processus de maintenance
3.6 Aspect économique de la fonction maintenance
3.7 Aspect sécurité et impact environnemental de la fonction maintenance
3.8 Description de l’approche coût-efficacité et coût-avantages (ou coût-performance) de la fonction maintenance
3.9 Référentiel multicritère technico-économique
CHAPITRE 4 ÉVALUATION DE LA TROUSSE D’OPPORTNITÉS TECHNICOÉCONOMIQUES DE L’ADOPTION DE LA MAINTENANCE PRÉDICTIVE INFONAGIQUE 
4.1 Compréhension des enjeux de l’adoption de la maintenance prédictive infonuagique pour les entreprises.
4.2 Analyse des outils d’explication et d’évaluation des avantages de l’adoption d’une maintenance prédictive infonuagique
4.3 Adéquation entre problème d’adoption et toute solution offrant la maintenance prédictive infonuagique
4.4 Justification d’implantation de la maintenance prédictive infonuagique
4.5 Quelques techniques de vente pour faciliter la vente d’une solution offrant une maintenance prédictive infonuagique.
4.6 Étude du Marché cible pouvant bénéficier de la maintenance prédictive infonuagique
4.6.1 Les concepts utiles de l’étude du marché
4.6.2 Cas d’une solution offrant la maintenance prédictive infonuagique : //m⁴ de Matricis Informatique corporation
4.7 Grille d’évaluation multicritère
4.8 Limites et recherches futures
CONCLUSION

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