Concepts d’agriculture urbaine et périurbaine
L’agriculture urbaine peut se définir comme la culture de plantes et l’élevage d’animaux destinés à la consommation alimentaire et à d’autres fins, dans les villes (agriculture intra urbaine) et en périphérie des villes (agriculture périurbaine), le traitement et la commercialisation de ces produits (FAO-ETC/RUAF, 2000) Pour Mougeot (2000), l’agriculture urbaine se définit comme une industrie placée dans (intra urbain) ou sur le bord «(péri urbain) d’une ville ou d’une métropole qui produit transforme et distribue une gamme diversifiée de produits alimentaires et non alimentaires, employant des ressources humaines et matérielles, des produits et des services existants dans et autour de cette zone urbaine et qui fournit en retour des ressources humaines et matérielles et des produits et des services à cette zone. Selon Traoré (2000), l’agriculture urbaine peut se définir comme l’ensemble des activités agricoles (maraîchage, petit élevage) menées dans les centres urbains.
L’agriculture urbaine et périurbaine (AUP): cas de la ville de Ouagadougou
Les principales cultures pratiquées en AUP de la ville de Ouagadougou sont celles pluviales et celles irriguées (principalement les cultures maraîchères). Les travaux de Lompo et al (2002) sur l’AUP de la ville de Ouagadougou caractérisent les cultures pluviales par les cultures de céréales (mil, maïs, sorgho) et de légumineuses (Arachide, Niébé, Voandzou). Quant aux cultures maraîchères, ces auteurs ont dénombré 48 sites dont 6 représentent à elles seules 55 % de la superficie. Ce sont:
– Boulmiougou (eaux de barrage)
– Tanghin (eaux de barrage)
– Canal central/hôpital (eaux de puits usées)
– Tannerie (eaux de tannerie)
– Abattoir (eaux d’abattoir)
– BRAKINA (eau de brasserie).
Comme contraintes au développement de cette agriculture on peut citer le manque d’eau d’irrigation de qualité, l’insécurité foncière, les risques encourus dans l’utilisation des déchets urbains solides, etc.
L’utilisation des DUS comme fertilisants des sols a été mis en évidence par plusieurs autres auteurs (Traoré, 2000; Kaboré, 2004; longo, 2007). Les types de déchets urbains utilisés sont les déchets d’abattoir, le fumier, les déchets des ménages. Plusieurs raisons expliquent l’utilisation des DUS par les paysans. Les raisons énumérées par Kaboré (2004) sont entre autre l’augmentation de la fertilité des sols par les DUS, les DUS comme une alternative de lutte contre les mauvaises herbes, le besoin de substituer les résidus végétaux de plus en plus rares. Les modes d’obtention des déchets sont la collecte gratuite ou l’achat (longo, 2007). Cependant l’achat reste le mode d’acquisition des déchets le plus fréquemment utilisé. (longo, 2007). La collecte gratuite se fait au niveau des ménages, des entreprises (ateliers de menuiserie. vendeurs de poulets grillés et rôtis), et dans les décharges publics. L’achat de DUS se fait au niveau des ménages, de l’abattoir frigorifique et des fermes (longo, 2007). Ces déchets sont apportés aux champs soit par épandage direct sans tri au préalable, soit après un tri grossier à l’aide d’un râteau (Kaboré, 2004). L’apport se faisant avant semis suivi d’un labour, ou après semis.
Concepts et typologie des déchets
Le concept de déchet varie selon les auteurs et les contextes dans lesquels on l’utilise. Farinet et Niang (2005) qualifient les déchets de rejet solide c’est à dire toute substance ou tout matériau solide que son détenteur ne peut ni valoriser, ni rejeter tel quel dans le milieu extérieur, dans les conditions de lieu et de temps de sa production. Pour Mustin (1987), le déchet est le résidu d’un processus de production, de transformation ou d’utilisation. C’est aussi toute substance matériau ou produit, ou plus généralement tout objet abandonné ou dont l’usage est destiné à l’abandon. Selon le code de l’environnement du Burkina Faso, le terme déchet se définit comme des détritus solides, liquides ou gazeux en provenance des maisons d’habitation ou assimilées, des immeubles, des salles de spectacles, de restauration ou de tout autre établissement recevant du public (Ministère de l’Environnement et de l’Eau du Burkina, 1997).
Aussi bien que les définitions des déchets soient multiples, il existe plusieurs types de classification des déchets. Farinet et Niang (2005), subdivisent les déchets utilisés en agriculture en trois catégories: les déchets urbains, les déchets industriels, les déchets agricoles.
♦ Les déchets urbains sont des déchets dont la gestion incombe aux municipalités. Il s’agit des déchets de ménages (les ordures ménagères, les déchets de jardinage), des déchets des activités économiques (provenant des commerces, de la petite industrie, du secteur tertiaire), des déchets de nettoiement (issus de l’entretien des voiries, marchés, espaces verts), des déchets d’assainissement (provenant de l’épuration des effluents).
♦ Les déchets industriels sont des déchets produits par les entreprises industrielles, commerciales et artisanales. Leur élimination incombe aux entreprises elles mêmes. Elles se composent des déchets banals (papiers, cartons, plastiques, verres et fermentescibles); des déchets inertes (constitués de déblais et gravats de démolition, des résidus minéraux d’extraction et de fabrication, de matériaux de constructions); des déchets spéciaux qui sont des déchets industriels pouvant occasionner des nuisances,
♦ Les déchets agricoles provenant des exploitations d’agriculture et d’élevage et des industries agroalimentaires.
Dans notre étude, seuls les déchets urbains solides sont concernés. Nous regrouperons alors dans le terme «déchet urbain» tous déchets occasionnés par les activités socio économique d’une communauté urbaine.
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Table des matières
Introduction
Chapitre 1 : Synthèse bibliographique sur les déchets urbains solides (DUS) et leur valorisation en agriculture urbaine et péri urbaine (AUP)
1.1. Concepts d’agriculture urbaine et périurbaine
1.2. L’agriculture urbaine et périurbaine (AUP): cas de la ville de Ouagadougou
1.3. Concepts et typologie des déchets
1.4. Valeur fertilisante des déchets urbains solides
1.4.1. Composition physico chimique des déchets urbains solides
1.42. Effets positifs des déchets sur les caractéristiques des sols
1.4.3. Impact des déchets sur le rendement des cultures
1.5. Contraintes’ et risques liés à l’utilisation des déchets urbains solides en agriculture
1.6. Traitements des déchets: Le compostage
1.6.1. Définition
1.6.2. L’importance du compostage
1.6.3. Les paramètres d’un bon compostage
1.7. Conclusion
Chapitre II: Présentation des sites de prélèvements des déchets et méthodologie
2.1 Présentation des sites de prélèvements des déchets
2.2 Matériels
2.3 Méthodologie
2.3.1 Caractérisation Physique et chimique des déchets
2.3.2 Les techniques de compostage des déchets
2.3.2.1 Le compostage aérobie
2.3.2.2 Compostage anaérobie
2.3.3 Suivi de l’évolution des composts
2.3.4 L’évaluation de la valeur fertilisante des composts
2.3.5 Analyses physico chimiques
2.3.6. Analyse statistique
Chapitre III: Résultats et discussions
3.1 Composition physico-chimique des déchets
3.1.1 Résultats
3.1.2 Discussion
3.1.3. Conclusion
3.2. Evolution des composts d’abattoir et de décharges en aérobie
3.2.1. Résultats
3.2.1.1. Influence du compostage sur le poids des déchets d’abattoir et de décharges
3.2.1.2 Influence de la durée de compostage sur l’évolution du pH
3.2.1.3 Influence de la durée de compostage sur l’évolution du rapport C/N des déchets.
3.2.1.4 Influence du compostage sur l’assimilabilité du phosphore des déchets
3.2.2 Discussion
3.2.3 Conclusion
3.3 Production de biogaz pendant le compostage anaérobie
3.3.1 Résultat
3.3.2. Discussion
3.3.3. Conclusion
3.4. Valeur agronomique des différents composts
3.4.1. Résultats
3.4.1.1. Caractéristiques chimique des composts d’abattoir
3.4.1.2. Influence des composts d’abattoir sur la production de la laitue
3.4.1.3. Caractéristiques chimiques des composts de décharges
3.4.1.4. Influence des composts de décharges sur la production de la laitue
3.4.2. Discussions
3.4.3. Conclusion
Conclusion générale
Perspectives
Références bibliographiques
Annexes
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