SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE SUR LA PHYTOTHERAPIE ANTICANCEREUSE

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Traitements locaux des tumeurs

– visent à assurer la destruction des cellules malignes au siège de la tumeur primitive ou éventuellement d’une métastase.
– But : détruire la tumeur macroscopiquement visible et ses prolongements microscopiques dans les tissus sains environnants et les métastases fréquemment présentes dans les ganglions satellites
Moyens :
– chirurgie
– radiothérapie externe et la curiethérapie de contact (endocavitaire ou interstitielle).

Traitements systémiques :

Ils visent à détruire les cellules malignes où qu’elles se trouvent: au siège de la tumeur primitive, mais aussi et surtout dans des sites métastatiques à distance. Leur importance tient au fait que dans une large proportion de cancer il existe déjà au moment du diagnostic des métastases infra-cliniques (micro-métastases). Le traitement local utilisé seul est donc très souvent insuffisant.
But : principalement de détruire les métastases qu’elles soient cliniquement perceptibles ou non, dans un objectif curatif (destruction complète) ou symptomatique (destruction partielle).
Moyens :
– chimiothérapie cytotoxique.
– hormonothérapie
– thérapies ciblées
– Radiothérapie
Cependant chaque cancer possède son propre traitement, mais il y a trois techniques principales qui sont la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie. Les trois techniques sont utilisées en fonction du stade où le cancer a été découvert.

Radiothérapie

L’utilisation thérapeutique des rayonnements ionisants (photons X ou gamma, électrons de haute énergie, neutrons rapides, protons, particules lourdes…) regroupe :

La radiothérapie métabolique

La source de rayonnement administrée par voie générale va se concentrer dans les tissus cibles. Elle peut être considérée comme un traitement systémique Indications:
-A visée curative dans le carcinome différencié de la thyroïde : après thyroïdectomie et arrêt de l’opothérapie substitutive, l’iode 131 se fixe dans les cellules métastatiques.
– A visée de rémission prolongée dans la polyglobulie essentielle : le phosphore 32 s’incorpore dans les cellules hématopoïétiques et induit une dépression prolongée de l’activité médullaire après une seule administration.
– Traitement symptomatique des métastases osseuses douloureuses :
Le strontium 89 se fixe sur les métastases ostéo-condensantes, en particulier du cancer de la prostate. Le samarium 153 peut se fixer sur les métastases ostéolytiques.

La radiothérapie externe (télé radiothérapie)

La source radiogène est à distance du patient. Les rayonnements photoniques (électromagnétiques) sont les plus utilisés. Il existe principalement deux moyens de production :
– Utilisation d’une source radioactive externe placée dans un container métallique étanche dont le rayonnement est dirigé vers le volume à irradier. Les appareils de télé cobalt développés dans les années 50 produisent des rayons g d’une énergie de 1,3 MeV grâce à une source de Cobalt 60 (⁶⁰Co). (www.laconferencehippocrate.com)
– Les accélérateurs linéaires qui produisent des faisceaux d’électrons et de rayons X de haute énergie (4 à 32 MeV) et qui remplacent maintenant progressivement les appareils au cobalt.

La curiethérapie (brachythérapie)

La source de rayonnement est mise au contact (curiethérapie endocavitaire) ou à l’intérieur du volume à irradier (curiethérapie interstitielle). La source radioactive est placée au contact direct de la zone à traiter. On utilise donc des sources radioactives émettant un rayonnement d’énergie plus faible que pour une irradiation externe, de type β ou α qui ne pénètre les tissus que sur quelques centimètres.
Les éléments les plus utilisés sont le césium 137 (137Cs) et l’iridium 192 (192Ir).

La curiethérapie endocavitaire :

La source radioactive est placée dans une cavité naturelle au contact de la zone à traiter. Elle est utilisée en particulier pour le traitement des cancers du col ou du corps de l’utérus.

La curiethérapie interstitielle :

La source radioactive est placée au sein de la zone à traiter à l’aide de guides. Ce type de traitement est utilisé en particulier pour les cancers de prostate et de la sphère Ortho-Rino-Laringologique(ORL).
Le principe de la radiothérapie est d’exposer les cellules cancéreuses à une ionisation, celles-ci subissent des transformations
La cible biologique principale est l’ADN cellulaire, ses modifications aboutissent à des ruptures simples et double-brin, des lésions des bases puriques et pyrimidiques et des adduits ADN-protéine qui empêche les cellules de se reproduire.
La radiothérapie peut être prescrite comme traitement curatif (pour détruire la tumeur), comme traitement palliatif (pour atténuer la douleur) ou comme traitement adjuvant (pour préparer ou pour compléter une intervention chirurgicale ou une chimiothérapie).

La chirurgie :

Elle reste une étape incontournable du traitement curatif de la majorité des cancers largement complétée par d’autres techniques, dont principalement la radiothérapie, la chimiothérapie ou l’hormonothérapie.
– but : assurer une exérèse macroscopiquement totale des cellules cancéreuses mais également d’éviter qu’elles se propagent.
Souvent des considérations anatomiques et carcinologiques rendent nécessaire l’ablation de l’organe où se situe la tumeur dans sa totalité : Il s’agit d’une exérèse radicale
Une exérèse dans le même temps des ganglions satellites à la tumeur (lymphadénectomie) est généralement nécessaire ; Elle est fonction du siège de la tumeur. Son objectif est double : thérapeutique et surtout pronostique.
L’existence d’une atteinte ganglionnaire est toujours un facteur de mauvais pronostic qui indique généralement un traitement systémique et/ou local complémentaire.

Chimiothérapie cytotoxique :

Les cytotoxiques anticancéreux sont sélectionnés pour leur capacité in vitro à inhiber la croissance de lignées cellulaires tumorales : Cet effet anti-tumoral est la résultante d’un arrêt du cycle cellulaire (effet cytostatique) et d’une mort cellulaire (effet cytotoxique) qui se fait principalement par un processus d’apoptose.
La plupart des cytotoxiques entraînent directement ou indirectement des lésions sur l’ADN: coupures, mutations, arrêt de la synthèse…, entraînant des perturbations dans le déroulement du cycle cellulaire
La survenue de lésions sur l’ADN provoque, directement ou indirectement une accumulation intracellulaire de p53 qui va être capable d’induire l’expression de protéines impliquées dans l’arrêt du cycle cellulaire et l’apoptose.
La protéine p53 semble jouer un rôle important dans la sensibilité des cellules à certains cytotoxiques : dans ce cas, les cellules tumorales déficientes en p53 sont chimiorésistantes.
Les cytotoxiques couramment utilisés en clinique ont principalement deux types de cibles :
– L’ADN pour la majorité d’entre eux.
– Le fuseau mitotique.
Les antimétabolites et les anti-topo-isomérase-1 agissent principalement pendant la phase de synthèse (S) de l’ADN.
Les poisons du fuseau agissent durant la mitose.

Les alkylants :

Ce sont des molécules très réactives, électrophiles Ils forment des ponts intra-brins ou inter-brins rendant la réplication de l’ADN impossible ou erronée
Les alkylants sont hématotoxiques et parfois mutagènes pour les cellules saines, d’où un effet leucémogène. On en distingue plusieurs familles :

Les moutarde à l’azote:

– La Caryolysine® (Chlorméthine) : utilisée exclusivement dans le traitement des maladies de Hodgkin.
– L’Alkéran® (Melphalan) : utilisé en particulier dans les myélomes.
– Le Chloraminophène® (Chlorambucil) : indiqué dans les leucémies lymphoïdes chroniques et certains lymphomes non hodgkiniens.

Les Oxazophorines : l’Endoxan® (Cyclophosphamide) et l’Holoxan® (Ifosfamide)

Les sels de Platine :

Les sels de platine se fixent essentiellement par leurs atomes de chlore au niveau de l’azote 7 des guanines et forment des ponts entre les deux chaînes de DNA.
– Le Cisplatine : médicament majeur de la cancérologie, en particulier pour le traitement des cancers de l’ovaire, du testicule, les cancers
épidermoïdes…
– Le Paraplatine® (Carboplatine) a une efficacité voisine ou inférieure au cisplatine en fonction des indications
– -L’Eloxatine® (oxaliplatine) a un spectre d’activité différent des autres platines. Il est en particulier actif dans les cancers du côlon.

Les nitroso-urées :

Ces produits, du fait de leur grande liposolubilité, passent facilement la barrière hémato-encéphalique, et se concentrent dans le tissu nerveux d’où leur utilisation dans les tumeurs cérébrales.
Leur toxicité porte principalement sur les plaquettes, avec des thrombopénies retardées (6 à 8 semaines) et cumulatives. Il s’agit du CCNU® (Lomustine), du BCNU® (Carmustine) et du Muphoran® (Fotémustine)

Les inhibiteurs de topo-isomérase :

Les topoisomérases sont des enzymes présentes dans le noyau de toutes les cellules. Elles régulent la conformation de l’ADN durant la réplication et la transcription. Elles agissent au niveau des zones de torsion excessive de l’hélice en provoquant des coupures réversibles sur l’ADN.
La topo-isomérase I provoque des coupures simple brin, la topo-isomérase II des coupures double brins.
-Les inhibiteurs de topo-isomérase I stabilisent le complexe topo I – ADN. Il s’ensuit une coupure non réparée de l’ADN et un arrêt de la réplication.
-Les anti-topoisomérases I actuellement disponibles appartiennent à la famille des camptothécines:
-Le Campto® (Irinotécan) est indiqué dans les cancers colo-rectaux.Il entraine un syndrome cholinergique lors de la perfusion, et surtout diarrhée retardée, après le 5ème jour, nécessitant un traitement immédiat par la Lopéramide à hautes doses.
– L’Hycamtin® (Topotecan) est principalement utilisé dans le cancer de l’ovaire.
Les inhibiteurs de topo-isomérase II stabilisent le complexe topo II – ADN. Ils provoquent la formation de coupures double brin non réparés. On distingue :
– Les intercalants qui se placent entre les deux brins d’ADN. Ce sont essentiellement les anthracyclines dont l’Adriblastine (Adriamycine, Doxorubicine) est le chef de file, indiqué dans les lymphomes, cancers du sein, sarcomes, cancer de l’estomac Les autres intercalants sont la mitoxantrone, l’actinomycine D.
Les anti-topos II directs qui forment une liaison covalente avec le topo II. Il s’agit des épipodophylotoxines dont le chef de file est l’étoposide (vepeside).

Les antimétabolites :

Ce sont des analogues des acides nucléiques composant l’ADN: Ils bloquent leur synthèse et s’intègrent à leur place dans l’ADN bloquant la réplication. Ils agissent principalement pendant la phase de synthèse.
On distingue : Les analogues des bases pyrimidiques, les analogues des bases puriques, les analogues de l’acide folique.

Les analogues des bases pyrimidiques :

– De l’uracile : la 5 fluoro-uracile (5FU) qui inhibe la thymidilate synthétase. Cette inhibition est d’autant plus forte que la quantité de folates réduits est importante dans la cellule, ce qui explique la potentialisation du 5FU par l’acide folinique.
Il est très largement employé en cancérologie : tumeurs digestives et en particulier du côlon, cancers du sein, carcinomes épidermoïdes en association avec le Cisplatine.
– De la cytidine : AraC® (cytosine-arabinoside), gemcitabine. VI.2.3.1.6.2.Les analogues des bases puriques :
– De la guanine : 6-mercaptopurine.
– De l’adénine : fludarabine.

Analogue de l’acide folique

Coenzyme indispensable à la synthèse des bases puriques et pyrimidiques : il s’agit principalement du methotrexate. Sa toxicité, essentiellement hématologique et muqueuse peut être majorée par une insuffisance rénale ou la prescription concomitante d’anti-inflammatoires non-stéroïdiens responsables d’une défixation protéique. Son antidote est le folinate de calcium.

Les poisons du fuseau :

Ils agissent au niveau du fuseau mitotique, en inhibant la polymérisation (vinca-alcaloïdes) ou la dépolymérisation (taxoïdes) de la tubuline. Ils bloquent la cellule en mitose et provoquent la mort cellulaire.

Les vinca-alcaloïdes (alcaloïdes de la Pervenche de Madagascar)

– L’Oncovin® (Vincristine) : surtout utilisé en hématologie.
– La Navelbine® (Vinorelbine) : active dans les cancers du sein et dans les cancers bronchiques.

Les Taxoïdes :

médicaments majeurs, ils sont actifs dans les cancers de l’ovaire, du sein, du poumon à non-petites cellules, de la prostate.
– Le Taxol® (Paclitaxel)
– Le Taxotère® (Docétaxel)

Autres agents :

– La Bléomycine : génère des radicaux libres qui vont entraîner des lésions de l’ADN.
– La Kidrolase® (Asparagine) est un inhibiteur de la synthèse protéique, en particulier hépatique, justifiant la surveillance des facteurs de la coagulation (fibrinogène). Elle n’est employée qu’en hématologie, dans le traitement des leucémies aiguës lymphoblastiques.
Cette chimiothérapie cytotoxique est utilisée lorsque les cellules cancéreuses sont dispersées dans l’organisme. Contrairement à la chirurgie ou la radiothérapie, la chimiothérapie est un traitement général et non local qui doit s’intégrer dans une approche globale de la maladie.
Elle peut être prescrite :
– Avant une intervention chirurgicale ou un traitement par radiothérapie (= chimiothérapie néo-adjuvante). Elle permettrait de diminuer le volume d’une tumeur avant l’opération ;
– Après le traitement locorégional (= chimiothérapie adjuvante) : Dans le cas de cancers non localisés ou métastasés.
Les nouvelles classes d’« inhibiteurs de signaux cellulaires » tels que les anti-tyrosine-kinases (exemple : Glivec® (imatinib), utilisé dans les leucémies myéloïdes chroniques), constituent de nouvelles voies thérapeutiques
La chimiothérapie permet d’enrayer ou de ralentir l’évolution de la prolifération des cellules cancéreuses.
La plupart des traitements de chimiothérapie sont injectés par voie intraveineuse

IV. MONOGRAPHIE DE QUELQUES PLANTES ANTICANCEREUSES

Dans cette partie, il s’agit d’une revue bibliographique de sept (07) plantes réputées anticancéreuses.

Oroxylum indicum (L) Vent. (Bignoniaceae)

Noms vernaculaires : Japonais: Solizaya- no-ki.

Botanique

C’est un arbuste retrouvé dans les forêts de l’Inde, du Srilanka, du sud de la Chine, des Philippines, de la Malaisie. Il se répand tout au long de la campagne jusqu’à une altitude de 1200m et pousse généralement dans les parties humides. A ce jour, cette plante se trouve presque exclusivement dans les jardins à cause de son large usage.
Les feuilles sont caduques, très grandes (90-180cm), bi ou tri pennées, nombreuses, pourpres, rougeâtres à l’extérieur, pâles, jaune rosé à l’intérieur Le fruit est une capsule ligneuse longue, pouvant atteindre 1m.

Emplois

Toutes les parties de cette plante possèdent des propriétés médicinales.
L’extrait de dichlorométhane de l’écorce de la tige possède des propriétés antimicrobiennes, antifongiques anti-inflammatoires et anticancéreuses
L’écorce de la racine est un astringent qui est utilisé dans le traitement des diarrhées, des dysenteries, des rhumatismes, des otorrhées [(Ali et al (1998), Chen et al (2002)].
En Inde, l’écorce des racines est utilisé dans la préparation ayurvédique appelée « Dasamoola » utilisé comme astringent, anti-inflammatoire, antihelminthique, anti bronchitique, antileucodermatique, anti-rhumatique, anti-anorexique et pour le traitement de la lèpre et de la tuberculose (Raghbir et al. 2008).
Le décocté des feuilles est utilisé dans le traitement des maux de ventre, des rhumatismes, de l’hypertrophie de la rate (Pal et al, 1998)
Le fruit mûr de la plante est utilisé dans le traitement de la toux, de la bronchite, de la jaunisse, des hémorroïdes, de la variole, des dyspepsies, des leucodermes, des coliques, du cholera, … (Dey et al, 1980), Les graines sont utilisées comme purgatif.
Les jeunes pousses, les fruits verts et les fleurs de cette plante sont consommés comme légumes.
Les graines donnent une huile fraiche qui est utilisée dans l’industrie de parfumerie.
Le bois de la plante est employé dans la fabrication des boîtes d’allumettes.
Les écorces de la tige et les fruits sont utilises comme mordant.
Les écorces de la tige produisent la couleur de la teinture « kaki ».

Composition chimique :

Les écorces de la racine et des tiges de Oroxylum indicum contiennent des flavonoïdes tels que : oroxylin A, baicaleine, chysine flavonoid – 3, 4′, 5, 7-tetrahydroxy-flavonole, une faible quantité d’acide comme l’acide tannique, des traces d’alcaloïdes
Les écorces de la tige renferment en plus la steculin-7-rutinoside (Laupattarakasem et al, 2003) Dans les graines, quatre (4) flavonoïdes ont été isolés par chromatographie haute vitesse à contre courant : baicalein-7-O-diglucoside (25.0 mg, 92% pureté), baicalein-7-o-glucoside (50.4 mg; 95% pureté), baicalein-7-0-diglucoside (75 mg; pur 98%), chysin-diglucoside (100 mg; pureté 98%), de l’huile fixe (25%) et des protéines (7.9%) (Grampurohit et al, 1994),(Rastogi RPand Mehrotra et al, 1993)
Les feuilles sont des émollients et renferment des anthraquinones, de l’aloe-emodine et la baicalein-7-glucuronide

Propriétés pharmacologiques :

Vu le large usage médicinal de cette plante, différents organes de la plante ont fait l’objet de plusieurs études. C’est ainsi qu’en 2002 Mao travaillant sur des cellules cancéreuses a observé l’activité cytotoxique du décocté des écorces de la plante surtout sur le cancer nasopharingé
En 2004 Soe et Myo Ngwe, rapportent que la plante est utilisée dans la médecine chinoise traditionnelle dans le traitement des tumeurs abdominales
En 2003 Laupattarakasem et ses collaborateurs évaluent l’activité anti-inflammatoire chez le rat de quatre (4) plantes utilisées en Thaïlande pour traiter l’arthrite. Ils démontrèrent que l’extrait aqueux des écorces de la tige peut inhiber la libération des myolopéroxydases et baisser la production des leucotriènes baissant ainsi la réaction inflammatoire.
En 2004 Lambertini et ses collaborateurs démontrèrent l’effet antiprolifératif in vitro, vis-à-vis des cellules cancéreuses du sein des plantes médicinales du Bengladesh dont Oroxylum indicum que l’extrait méthanoïque est actif sur les cellules MCF7 ET MDA-MB-231 Roy, Nakahra (2002) et d’autres démontrent le rôle d’induction de l’apoptose joué par la baicaleine (flavonoïde) extraite des écorces de Oroxylum vis-à-vis des cellules cancéreuses, Mishra. et coll. (2003) montrent l’activité antioxydante in vitro de différentes parties de Oroxylum indicum vis-à-vis des radicaux libres tels que :2,2diphenyl1-picrylhydrazyl(DPPH),oxyde nitrique, anion superoxyde,radical hydroxyle et observent que les feuilles et les extraits des écorces des tiges inhibent plus ces radicaux que l’extrait des écorces des racines ; cela parce que la concentration en composés phénoliques est plus élevée dans les parties aériennes Nakattara et ses collaborateurs (2002) démontrent l’activité antimutagène de l’extrait méthanolique par inhibition des amines hétérocycliques de la cellule comme la TRP-P-1
En 2005 Khan et ses collaborateurs démontrent une large cytotoxycité de l’extrait ethanolique des écorces d’Oroxylum indicum sur les cellules tumorales : CEM, HL-60, B-16, HCT8 et son application sur les cellules de l’oursin de mer montre que la division cellulaire est bloquée à la phase 1 2) Catharanthus roseus G. Don. (Apocynacées) Noms commun : Pervenche de Madagascar.
Noms vernaculaires : en créole kaka poul ou zèb a sosyé aux Antilles françaises et guillemette, rose amère, vinca à La Réunion et saponaire, pervenche à l’Ile Maurice. En Malaysie : Kemunting Cina.

Botanique

C’est un sous-arbrisseau persistant ou une plante herbacée, d’odeur désagréable, pouvant mesurer jusqu’à 1 m de hauteur, originaire de Madagascar
Les feuilles sont entières, ovales à oblongues, mesurant entre 2,5 à 9 cm de long et 1 à 3,5 cm de large, vert brillant, glabres, avec une nervure médiane pâle et un court pétiole de 1 à 2 cm de long ; elles sont disposées en paires opposées.
Les fleurs sont de couleur blanche à rose foncé avec un centre rouge sombre, avec un tube de base 2.5-3 cm de long et la corolle est sous forme tube très étroit de 20 à 30 mm de long et de 2-5 cm de diamètre, avec cinq lobes étalés, en forme de pétales. La floraison s’étale sur toute l’année.
Le fruit est une paire de follicules, pubescents, de 2 à 4 cm de long et de 3 mm de large

Emplois

En médecine traditionnelle chinoise et en médecine ayurvédique, des extraits de cette plante ont été utilisés pour traiter de nombreuses maladies, dont le diabète, le paludisme et la maladie de Hodgkin, l’hypertension, etc.
Aux Antilles on la prescrit en gargarisme (angine) et les feuilles broyées servent d’emplâtre sur les contusions avec ecchymoses.
En allopathie la vinblastine et la vincristine sont deux antimitotiques majeurs (maladie de hodgkin, lymphome, sarcome, carcinome mammaire etc…) utilisés seuls ou en association avec d’autres antimitotiques.
L’ajmalicine (= raubasine) entre dans la composition de médicaments destinés à améliorer la fonction cérébrale du sujet âgé, troubles psychiques de la sénescence, suite d’accidents vasculaires-cérébraux (ischémie, spasmes, traumatismes, chirurgie).
Les troubles sensoriels sont aussi une bonne indication : rétinopathies d’origine vasculaire, trouble de l’oreille interne (vertiges et acouphènes).

Composition chimique et propriétés pharmacologiques

Catharantus roseus contient plus de 130 constituants à structure indolique ou dihydroindolique. Le principal composant est la vindoline (0.5%); les autres composants sont : serpentine, catharanthine, ajmalicine (raubasine), akuammine, lochnerine, lochnericine et tetrahydroalstonine. L’ajmalicine et la serpentine sont essentiellement présents dans les racines, alors que la catharanthine et la vindoline s’accumulent dans les parties aériennes. La partie aérienne renferment 0.2–1% des alcaloïdes.
C’est une plante qui a fait l’objet de plusieurs études depuis les années 1950 avec la découverte de l’activité cytotoxique des alcaloïdes tels que la vincristine et la vinblastine.
Ces alcaloïdes sont des antimitotiques qui bloquent la synthèse de l’ADN en empêchant l’assemblage des microtubules et induisent ainsi l’arrêt de la mitose en métaphase
Cela affecte en dehors des cellules cancéreuses, les cellules à renouvellement rapide telles que les cellules de l’épithélium intestinal, de la moelle osseuse (Graf et al 1996)

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Table des matières

INTRODUCTION
GENERALITES SUR LE CANCER
I. DEFINITION
II. HISTORIQUE
III. PHYSIOPATHOLOGIE
III.1. Facteurs exogènes
III.2.Les facteurs endogènes
IV. EPIDEMIOLOGIE
V. DIAGNOSTIC
V.1.Signes cliniques
V.2. Signes biologiques
VI. TRAITEMENT
VI.1.Traitements locaux des tumeurs
VI.2.Traitements systémiques
VI.2.1 Radiothérapie
VI.2.1.1.La radiothérapie métabolique
VI.2.1.2. La radiothérapie externe (télé radiothérapie)
VI.2.1.2. La curiethérapie (brachythérapie)
VI.1.1.2.1. La curiethérapie endocavitaire
VI.1.1.2.2. La curiethérapie interstitielle
VI.2.3.Chimiothérapie cytotoxique
VI.2.3.1.Les alkylants
VI.2.3.1.1.Les moutarde à l’azote
VI.2.3.1.2. Les Oxazophorines : l’Endoxan® (Cyclophosphamide) et l’Holoxan® (Ifosfamide)
VI.2.3.1.3. Les sels de Platine
VI.2.3.1.4. Les nitroso-urées
VI.2.3.1.5. Les inhibiteurs de topo-isomérase
VI.2.3.1.6. Les antimétabolites
VI.2.3.1.6.1. Les analogues des bases pyrimidiques
VI.2.3.1.6.2.Les analogues des bases puriques
VI.2.3.1.6.3.Analogue de l’acide folique
VI.2.3.2.Les poisons du fuseau :
VI.2.3.2.1.Les vinca-alcaloïdes (alcaloïdes de la Pervenche de Madagascar)
VI.2.3.2.2. Les Taxoïdes : médicaments majeurs, ils sont actifs dans les cancers de l’ovaire, du sein, du poumon à non-petites cellules, de la prostate.
VI.2.3.3.Autres agents :
DEUXIEME PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE SUR LA PHYTOTHERAPIE ANTICANCEREUSE
I -BUT
II. METHODOLOGIE
III. Résultats de la recherche documentaire
III.1. Plantes et principes actifs à effet anticancéreux
III.2. Principes actifs à effet anticancéreux
III.3.Mécanisme d’action des plantes anticancéreuses
IV. MONOGRAPHIE DE QUELQUES PLANTES ANTICANCEREUSES
Discussion
CONCLUSION
REFERENCES

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