SYNDROME DE FAHR

HISTORIQUE

ย  ย  ย  ย En (1850), Delacour dรฉcrivait le cas dโ€™un homme de 56 ans qui prรฉsentait une raideur, une faiblesse des membres infรฉrieurs et un tremblement aprรจs son dรฉcรจs ร  la suite dโ€™une diarrhรฉe sรฉvรจre, hypotension et coma, l’examen anatomopathologique montrait des calcifications des NGC et une sclรฉrose bilatรฉrale. Par la suite il a conclu que plus de recherches est nรฉcessaires pour comprendre cette condition. (86,110). Bamberger en (1855) a dรฉcrit l’entitรฉ histopathologique des calcifications des petits vaisseaux cรฉrรฉbraux chez une femme qui avait un retard mental et plus de cinquante ans plus tard, entre (1902) et (1903), Pick รฉtablit le lien entre calcifications des NGC et tรฉtanie chez trois sujets jeunes dรฉcรฉdรฉs en milieu psychiatrique et connus pour avoir prรฉsentรฉ des crises de tรฉtanie. En (1929) Ostertaga reconnu la prรฉsence d’une substance albuminoรฏde qui a servi de nid pour la calcification (24). En (1930), l’anatomopathologiste allemand Karl Thรฉodor Fahr rapporte l’observation d’un homme de 81 ans avec une longue histoire de dรฉmence et qui avait une fiรจvre, toux, ulcรจre de dรฉcubitus, immobilitรฉ sans paralysie. Le patient est dรฉcรฉdรฉ trois jours plus tard. ร€ lโ€™autopsie des calcifications bilatรฉrales et symรฉtriques des noyaux gris centraux et des noyaux dentelรฉs du cervelet ont รฉtรฉ mises en รฉvidence, en l’absence de lรฉsion d’artรฉriosclรฉrose. On dรฉfinira par la suite le syndrome de Fahr par la prรฉsence decalcifications non artรฉriosclรฉrotiques des noyaux gris centraux. Le nom de Fahr est alors associรฉ ร  toutes les formes de calcifications bilatรฉrales des noyaux gris centraux et autres parties du cerveau (87,107). Cinq ans plus tard Fritzsche a donnรฉ la premiรจre description radiographique de la maladie en (1935) sur des radiographies du crรขne (24). Eaton attire l’attention sur la relative frรฉquence des calcifications des noyauxย gris centraux dans l’hypoparathyroรฏdie chronique. (45) l’hypoparathyroรฏdie est longtemps considรฉrรฉe comme un รฉlรฉment majeur dans la survenue cette affection (84), mais en (1972) Ben Hamida rapporte l’observation d’une femme de 53 ans prรฉsentant des calcifications bilatรฉrales et symรฉtriques des noyaux gris centraux sans aucun signe biologique d’hypoparathyroรฏdie (13). La prรฉsence de ces calcifications en l’absence de troubles du mรฉtabolisme phosphocalcique est par la suite largement dรฉmontrรฉe avec l’arrivรฉe du scanner. Dans la littรฉrature le terme ยซ maladie de Fahr ยป est utilisรฉ thรฉoriquement pour les formes idiopathiques et le terme ยซ syndrome de Fahr ยป pour les calcifications secondaires (75,115,16,56,102).

Boucle-cortico-striato-pallido-thalamo-corticale

ย  ย  ย  Boucle d’activation indirecte, elle nait de l’aire motrice supplรฉmentaire (AMS) et va passer par diffรฉrentes structures. En premier lieu, l’AMS se projette dans le striatum. Celui-ci envoie un relais dans le pallidum externe par l’intermรฉdiaire de fibres GABAergiques inhibitrices, puis le noyau sousthalamique. Celui-ci se projette ร  son tour, cette fois par des fibres excitatrices glutamatergiques, sur le pallidum interne. Cette voie exerce des effets inhibiteurs sur le thalamus et les noyaux prรฉmoteurs du tronc cรฉrรฉbral. Elle est inhibรฉe par les projections nigrostriรฉes inhibitrices mettant en jeu des rรฉcepteurs dopaminergiques de type D2. Le pallidum externe envoie un relais dans le thalamus et le thalamus envoie un relais dans l’AMS. Lโ€™AMS-> le striatum -> le pallidum externe ->le noyau sous-thalamique- >le pallidum interne ->le thalamus->l’AMS Cette voie module la voie directe.

Syndrome extra-pyramidal

ย  ย  Lโ€™incidence du syndrome extrapyramidal dans les pseudohypoparathyroidies est de 12,5 % (138). Il s’explique par le siรจge รฉlectif des calcifications au sein des noyaux gris centraux qui sont le relais des voies secondaires de la motricitรฉ. Sa frรฉquence varie selon les รฉtudes entre 20 ร  35% selon (9,84,107). Les signes extra-pyramidaux de type parkinsonien, plus particuliรจrement les syndromes akinรฉtohypertoniques sont les plus frรฉquents. (46) Les troubles de la parole sont รฉgalement frรฉquents. La voix est lente, monotone. Ailleurs l’articulation est dรฉfectueuse, saccadรฉe ou bloquรฉe par la rรฉpรฉtition itรฉrative d’un mot ou d’une syllabe (palilalie). Le tremblement lorsqu’il est prรฉsent est le plus souvent discret (65,129). Il s’agit d’un tremblement de repos de type parkinsonien. Il augmente frรฉquemment ร  l’รฉmotion (38).

Signes neuropsychiatriques (23,29,104,105,121)

ย  ย  ย  ย Ils sont trรจs frรฉquents, trรจs variรฉs et rรฉalisent divers tableaux cliniques allant du trouble de l’humeur (accรจs maniaque, dรฉpression) ร  de vรฉritables manifestations psychotiques avec dรฉlires ร  thรจme de persรฉcution, hallucinations auditives, visuelles, troubles caractรฉriels et du comportement (65,84,118). Toutefois trois types essentiels de tableaux neuropsychiatriques s’observent au cours de lโ€™atteinte des noyaux gris centraux correspondant de maniรจre schรฉmatique ร  la souffrance des trois grands circuits impliquรฉs dans le contrรดle cognitif et รฉmotionnel (46,61).
โ€ข le syndrome aboulique, associant une aspontanรฉรฏtรฉ motrice et verbale, une inertie, une apathie, une lenteur idรฉatoire et motrice. Il serait liรฉ ร  des lรฉsions de la portion dorso-latรฉrale du noyau caudรฉ. Les lรฉsions de la rรฉgion ventromรฉdiane du noyau caudรฉ entraรฎneraient un syndrome d’hyperrรฉactivitรฉ se traduisant par une agitation motrice et verbale, parfois une agressivitรฉ, voir une confusion mentale. Les deux syndromes peuvent alterner dans le temps et chez un mรชme malade. Les รฉtats dรฉpressifs et les troubles bipolaires s’observent lorsque les lรฉsions du noyau caudรฉ sont plus รฉtendues (83), de mรชme que les hallucinations et les dรฉlires, lorsque les lรฉsions sont dorsolatรฉrales.
โ€ข le syndrome de perte d’auto-activation psychique: dรฉcrit parย  Laplane(1982) (78), il concerne les patients atteints de lรฉsions des noyaux gris centraux (lรฉsion pallidale mais aussi du putamen et de la tรชte des noyaux caudรฉs) secondaires ร  une intoxication oxycarbonรฉe ou une encรฉphalopathie. Il s’observe รฉgalement lors de calcifications des noyaux gris centraux en l’absence de toute souffrance cรฉrรฉbrale (36,117). Les patients prรฉsentent une inertie par perte de l’รฉlan psychique et un apragmatisme invalidant, en partie rรฉversibles par une hรฉtรฉroactivation (les malades pouvant rรฉaliser certaines activitรฉs sous stimulation). Il existe รฉgalement une indiffรฉrence affective envers les proches et une apathie avec sensation de ยซ vide mental ยป.
โ€ข Les activitรฉs de type convulsivo-obsessionnel: dans l’รฉtude de Lopez – Villegas (83), elle concerne 33,3 % des patients porteurs de calcifications des noyaux gris centraux. Il s’agit habituellement des manifestations pseudoobsessionnelles ร  type d’activitรฉ mentale stรฉrรฉotypรฉes, de collectionnisme n’entrant pas dans le cadre de la nรฉvrose obsessionnelle. Elles peuvent s’associer au syndrome de perte d’autoactivation psychique et sont observรฉes surtout dans les lรฉsions des noyaux lenticulaires et des noyaux caudรฉs. Elles sont รฉgalement citรฉes dans la revue de la littรฉrature dโ€™Edward (46).

Aicardi-Goutiรจres (43,125,132)

ย  ย  ย  ย  Le syndrome d’Aicardi-Goutiรจres (AGS) est une encรฉphalopathie subaiguรซ ร  transmission mendรฉlienne, associant classiquement des calcifications des noyaux gris centraux, une leucodystrophie et une lymphocytose du liquide cรฉphalo-rachidien. Un peu plus de 120 cas ont รฉtรฉ publiรฉs dans la littรฉrature. La majoritรฉ des enfants naissent ร  terme avec des paramรจtres de croissance normaux. Les symptรดmes dรฉbutent variablement dans les premiers jours ou mois de vie, sous forme d’une encรฉphalopathie subaiguรซ sรฉvรจre (difficultรฉs d’alimentation, irritabilitรฉ, dรฉfaut ou rรฉgression des acquisitions psychomotrices) associรฉe ร  une รฉpilepsie (53%), des engelures des extrรฉmitรฉs (43%) et des รฉpisodes fรฉbriles aseptiques (40%). Les symptรดmes รฉvoluent sur quelques mois (apparition d’une microcรฉphalie et d’un syndrome pyramidal) avant de se stabiliser. Cependant, des formes plus modรฉrรฉes ont รฉtรฉ dรฉcrites : dรฉbut aprรจs 1an, prรฉservation relative du langage et des fonctions cognitives, et pรฉrimรจtre crรขnien normal. Une variabilitรฉ phรฉnotypique inter et intrafamiliale est habituellement observรฉe. La transmission est majoritairement autosomique rรฉcessive, exceptionnellement autosomique dominante. Sur le plan diagnostique, les calcifications (noyaux gris centraux, substance blanche), la leucodystrophie kystique (ร  prรฉdominance frontotemporale) et l’atrophie cortico-sous-corticale constituent des รฉlรฉments cardinaux, souvent associรฉs ร  une atrophie du corps calleux, du tronc cรฉrรฉbral et du cervelet. L’รฉlรฉvation de l’INF alpha et la lymphocytose dans le liquide cรฉphalo-rachidien sont trรจs frรฉquentes initialement, bien qu’inconstantes (90% et 75% des cas), mais tendent ร  se normaliser en quelques annรฉes. Le diagnostic est confirmรฉ par l’รฉtude des 4 gรจnes impliquรฉs. Les principaux diagnostics diffรฉrentiels sont les infections congรฉnitales de type TORCH (toxoplasmose, rubรฉole, CMV, HSV1 et HSV2). Le diagnostic prรฉnatal peut รชtre rรฉalisรฉ par biologie molรฉculaire sur liquide amniotique ou trophoblaste. Le traitement demeure symptomatique (pris en charge des troubles alimentaires, du dรฉficit psychomoteur, d’une รฉventuelle รฉpilepsie). Dans environ 80% de cas, les enfants dรฉcรจdent avant l’รขge de 10 ans. Cependant, l’espรฉrance de vie peut รชtre plus longue pour des formes plus modรฉrรฉes.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I. DEFINITION
II. HISTORIQUE
III. EPIDEMIOLOGIE DESCRIPTIVE
3.1. Anatomie physiologie
3.1.1. Anatomie descriptive
3.1.2. Anatomie fonctionnelle
3.1.3. Mรฉtabolisme phosphocalcique
3.2. Anatomopathologie
3.3. Physiopathologie
3.4. Diagnostic
3.4.1. Diagnostic positif
3.4.1.1. Signes cliniques
3.4.1.2. Signes paracliniques
3.4.1.2.1. Biologie
3.4.1.2.2. Imagerie encรฉphalique
3.4.1.2.3. Autres examens
3.4.2. Diagnostic diffรฉrentiel
3.4.3. Diagnostic รฉtiologique
3.5. Traitement
3.6. Evolution- Pronostic
DEUXIEME PARTIE
I. PATIENTS ET METHODES
1.1. Cadre dโ€™รฉtude
1.2. Type dโ€™รฉtude
1.3. Population dโ€™รฉtude
1.4. Mรฉthode dโ€™รฉtude
1.5. Description des cas
1.6. Resumรฉ des observations
II. RESULTATS
2.1. Aspects รฉpidรฉmiologique
2.2. Aspects cliniques
2.3. Imagerie
2.4. Biologie sanguine
2.5. Causes
2.6. Traitement
2.7. Evolution
3. DISCUSSION
3.1. Aspects รฉpidรฉmiologiques
3.2. Aspects cliniques
3.3. Imagerie
3.4. Biologie sanguine
3.5. Causes
3.6. Traitement
3.7. Evolution
CONCLUSION
REFERENCES

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