En santé publique, l’information pertinente concerne des groupes d’individus ou d’autres éléments du système de santé. Cette information qui serait nécessaire à des prises de décision rationnelles, ou du moins raisonnables, comprend toute une série de données : Des données géodémographiques qui décrivent le cadre d’étude et qui donnent sur le plan statique et dynamique, l’état de la population (structure d’âge, natalité, mortalité, nuptialité…) ; Des données épidémiologiques qui décrivent la répartition, les facteurs favorisants, et les conséquences des maladies (mortalité spécifique, morbidité, invalidité, facteurs de risque) ; Des données du système de santé, non seulement sur le plan quantitatif (ressources en personnel et en matériel, en budget…), mais aussi qualitatif (résultats de l’action de prévention et de soins). La santé se définit souvent comme l’absence de maladie : absence de « malêtre » suppose « bien-être ». Découlant de cette définition, le développement sanitaire peut se convenir comme le processus visant à améliorer le bien être physique, mental et social de l’individu, de la famille et de la communauté dans le cadre plus général du développement socio-économique. Tous les pays disposent d’un système de santé qui s’adapte plus ou moins aux besoins de santé de la population. Ce système est généralement hiérarchisé en trois niveaux : central, intermédiaire et local. La disponibilité d’un cadre de développement sanitaire qui correspond à cette hiérarchie devrait favoriser les liens entre la santé et le développement socio-économique. Il s’agit en fait de mettre en œuvre un processus capable de produire des populations en bonne santé pour relever les défis économiques, sociaux et politiques.
« Surveillance des maladies et système d’information sanitaire à Brickaville » est une étude qui a pour objectif de déterminer comment sont surveillées les maladies afin de suggérer un système d’information plus adéquat.
SYSTEME DE SANTE ET SYSTEME D’INFORMATION
Système de santé
En modélisant le domaine de la santé, on est conduit à considérer comme variable centrale, variable pivot de la représentation : l’acte de santé autour duquel le système de santé s’organise. Le besoin de santé et sa satisfaction sont relatifs à la conscience des individus, relatifs aux possibilités de la technique médicale, relatifs aussi à la volonté de réponse de la société à cette demande. En termes économiques, l’acte de santé est un service, un produit accompagné d’un bien. Cette production résulte d’une offre qui dispose de facteurs de production en capital et en travail. La demande du malade est en produit immédiat : le soin. Ce produit qui fait l’objet de transactions monétaires situe le malade comme consommateur. La demande « finale » du malade est cependant l’amélioration de son état de santé qui se traduira par une augmentation de quantité et de qualité de vie, comprenant l’accompagnement dans la mort. La production de soins est réalisée dans des structures qui peuvent être définies comme dans la sphère industrielle en tant qu’« entités juridiques » : ici les établissements hospitaliers, les cabinets libéraux. (Figure n° 1) Les représentations individuelles et collectives de la santé avec les idéologies sous-jacentes « la médecine est un art », la « santé n’a pas de prix »… les enjeux de pouvoir en particulier entre médecins et budgétaires, la faiblesse de l’information statistique, et peut-être aussi une insuffisante volonté politique d’intervention dans le domaine de la santé, conduisent à s’interroger sur l’utilisation de la rationalité économique.
Gestion et régulation dans le domaine de la santé
Le système de santé se développe aujourd’hui principalement par effet de l’offre et non de la demande c’est-à-dire les besoins de santé. La démographie médicale est soit trop forte dans les pays développés, soit trop faible dans les pays en voie de développement. Ainsi, des plans d’économies successifs ont-ils cherché à maîtriser la croissance des dépenses de santé.
Système d’information
L’action de santé publique comporte en général : Une étape de description de l’état de santé du groupe ou du fonctionnement d’une institution et de l’identification des facteurs qui conditionnent les constatations. Cette étape est de type diagnostique. Une étape de prescription, qui vise à améliorer la situation constatée ; puis l’évaluation et de suivi de l’effet de cette prescription. On a là l’homologue d’une démarche thérapeutique. Ainsi, on peut distinguer trois groupes d’informations requises pour une planification sanitaire intégrée :
– informations permettant d’identifier les problèmes sanitaires et les priorités ;
– informations permettant de définir une politique sanitaire ;
– informations concernant les causes ou les conséquences des problèmes de santé (environnement physique, social et économique, éducation, mode de vie, habitudes alimentaires…).
LE SYSTEME DE SANTE DE DISTRICT
Le système de santé comporte généralement trois niveaux : le niveau central, le niveau intermédiaire et le niveau périphérique ou local. Le niveau périphérique est représenté dans beaucoup de pays par le système de santé de district.
Définition du système de santé de district
Le système de santé de district est une fraction plus ou moins autonome du système national de santé . Il comprend tout d’abord, une population bien délimitée vivant dans une unité administrative clairement définie et une région géographique, rurale ou urbaine. On y dénombre toutes les institutions et tous les individus y fournissant des soins de santé. Il est par conséquent, composé d’une large variété d’éléments liés entre eux et qui contribuent à la santé dans les foyers, les écoles, les lieux de travail et les communautés à travers le secteur de la santé et les secteurs qui lui sont apparentés. Ses activités sont coordonnées par un fonctionnaire (souvent un médecin chef de district) dont les fonctions consistent à organiser tous les éléments du système en une gamme suffisamment complète d’activités curatives, préventives, promotionnelles et de réadaptation dont le centre de santé sera le noyau. C’est dans un tel type de centre de santé que les populations iront se faire soigner et demander conseil. Ils offrent par conséquent aux personnels de santé l’occasion d’intégrer les programmes de santé publiques et prestation de soins de santé de base .
Au sommet du système de santé de district, se trouve le bureau de santé de district dirigé par une équipe multidisciplinaire supervisée par un médecin de santé publique. Une telle équipe est responsable de l’utilisation de toutes les ressources humaines, matérielles et financières pour assurer : l’organisation et l’administration du système de santé de district comportant un bureau de santé fonctionnel et un réseau de centres de santé disposant du personnel minimum requis. L’organisation des interventions de santé publique et des activités liées à la santé fait également partie des attributions de cette équipe multidisciplinaire : il s’agit de la supervision des prestations des centres de santé, des activités communautaires de santé, et des activités des comités de santé. Pour maximiser ces ressources, plusieurs niveaux d’intégration seront nécessaires. Les membres des équipes de santé de district et les comités de développement de district pourront établir un programme cohérent d’activités pour chaque communauté ou zone de santé au sein de leur district.
Définition du district de santé
C’est la plus petite unité urbaine ou rurale dans laquelle les programmes de soins de santé primaires peuvent être organisés par des personnels qualifiés. Les stratégies clefs des soins de santé primaires devraient être mises en œuvre dans ces districts sanitaires. Le district de santé peut être organisé autour d’un hôpital local ou de district. Il est recommandé que les districts de santé coïncident avec les districts administratifs, afin de faciliter la collaboration et la coordination avec les autres secteurs et la mobilisation communautaire relevant des organisations politiques et sociales locales. Ainsi organisés, les districts de santé seraient plus aptes à fournir les soins de santé et à assurer en même temps la contribution de la santé au développement, ainsi que celles des autres secteurs au développement sanitaire. Les communautés (gros villages ou groupes de petits villages) devraient organiser leurs activités de santé autour d’un centre de santé.
Chaque centre de santé servira ainsi une zone de santé ou une communauté. Un district de santé viable peut couvrir plusieurs zones de santé.
Le district, unité opérationnelle de mise en œuvre des soins de santé primaires
Le niveau du district est l’interface entre les populations vivant dans les groupes communautaires ou villages, et l’administration centrale que représentent les fonctionnaires locaux. Il est le site préféré des interventions des organisations non gouvernementales (figure n° 3). Pour qu’un district soit opérationnel, il doit disposer d’un personnel qualifié capable d’assumer les fonctions déléguées par le pouvoir central. Les principes clés des soins de santé primaires que sont la participation communautaire, l’action intersectorielle, la disponibilité de technologies appropriées, l’équité et la justice sociale d’une part et les principales composantes des soins de santé primaires d’autres part, ne peuvent être appliqués simultanément qu’au niveau du district. Quoique l’action intersectorielle soit possible à des niveaux plus élevés (intermédiaire, régional ou central), c’est au sein du district que les barrières sectorielles sont les plus fragiles. Des technologies complexes ou nouvelles développées au niveau central (ou importées) peuvent être adoptées au niveau intermédiaire mais ne peuvent être utilisées efficacement qu’en niveau local ou du district. Les technologies traditionnelles sont aussi concernées. L’équité et la justice sociale, adoptées comme principe au niveau central, ne sauraient être effectives qu’à travers la décentralisation de l’autorité et de la responsabilité en faveur du niveau du district. La participation communautaire et le contrôle social sont possibles et souhaitables dans toutes les structures et institutions des niveaux intermédiaires ou centraux, mais là encore, ce n’est qu’au niveau du district que la participation populaire devient effective.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LE SYSTEME DE SANTE DE DISTRICT
1. LE SYSTEME DE SANTE ET SYSTEME D’INFORMATION
1.1. Système de santé
1.2. Gestion et régulation dans le domaine de la santé
1.3. Système d’information
2. LE SYSTEME DE SANTE DE DISTRICT
2.1. Définition du système de santé de district
2.2. Définition du district de santé
2.3. Le district, unité opérationnelle de mise en œuvre des soins de santé primaires
2.4. Intégration des soins de santé primaires dans le paquet de santé du district
2.4.1. Un paquet minimum de santé pour tous pour les systèmes de santé de district
2.4.2. Programmes spéciaux de santé du district
2.5. L’équipe de santé de district
3. SYSTEME D’INFORMATION SANITAIRE
DEUXIEME PARTIE : ANALYSE DE LA GESTION DU SERVICE DE SANTE DE DISTRICT DE BRICKAVILLE
1. CADRE D’ETUDE
1.1. Présentation générale du district de santé de Brickaville
1.1.1. Situation géographique et climatique
1.1.2. Démographie
1.1.3. Les formations sanitaires
1.2. Le Bureau de Santé de District ou BSD
1.3. Organisation
2. METHODOLOGIE
2.1. Méthode d’étude
2.2. Les paramètres d’étude
3. RESULTATS
3.1. Le Programme de Travail Annuel ou PTA 2002
3.2. Ressources et infrastructures
3.2.1. Les infrastructures sanitaires
3.2.2. Ressources
3.2.3. Matériel et équipements
3.2.4. Organisation
3.3. Direction, contrôle et évaluation
TROISIEME PARTIE : COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
1.1. Méthodologie
1.2. Résultats
1.2.1. Planification
1.2.2. Organisation
1.2.3. Ressources et infrastructures
1.2.4. Contrôle et évaluation
2. SUGGESTIONS
2.1. Renforcement des ressources
2.1.1. Le personnel de santé du district
2.1.2. L’infrastructure
2.1.3. Le financement de la santé dans de district sanitaire
2.2. Une meilleure adaptation du système d’information et de gestion des activités de santé
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE