Surpoids infantile en médecine générale

L’obésité adulte en France et dans le Monde

   Il est important de noter que l’obésité ne touche pas que les enfants. Il est donc important de connaitre les chiffres chez l’adulte autant en France, que dans le monde. Aujourd’hui en France, on a des millions d’adultes obèses et tout autant d’enfants en surpoids et obèses. Si on touche la population infantile cela se répercutera sur le nombre d’obèses adultes et donc sur le coût de la santé. En effet chaque année, « 5,6 milliards d’euros sont déboursés par l’Etat pour le traitement des patients, soit 4% des dépenses de santé, en 1992, les études officielles chiffraient ces coûts à 2% ». (7) Selon une enquête épidémiologique ObEpi-Roche, en 2009, 6,5 millions de personnes sont considérées comme obèses (soit 14,5% de la population adulte) alors que la proportion est de 8,5% en 1997. (2) (8) En 2012, selon l’OMS, l’obésité concerne 15% des adultes en France. Cette augmentation du nombre d’obèses en France est constatée dans toutes les tranches d’âge, de manière toutefois plus importante chez les femmes (15,1%) que chez les hommes (13,9%). (2) En 2014 selon l’OMS, le surpoids concerne plus de 1,9 milliard de personnes de 18 ans et plus dans le monde et parmi eux 600 millions sont obèses. Quant aux enfants de moins de 5 ans, le surpoids et l’obésité en touche 41 millions.(9) Il semblerait que d’ici 2030, le nombre de personnes en surpoids devrait atteindre 3,3 milliards. (2) Fait encore plus important, « le surpoids et l’obésité représentent le cinquième facteur de risque de décès au niveau mondial et fait au minimum 2,8 millions de victimes chaque année ». (2) Enfin, en 2016, une étude publiée dans le prestigieux journal The Lancet qui s’est appuyée sur pas moins de 10 millions de personnes, avait montré « qu’une obésité modérée conduisait à une réduction de trois ans de l’espérance de vie… soit la moitié de l’écart existant entre un ouvrier et un cadre ». (10) Ces chiffres plutôt alarmants sont à prendre comme une sonnette d’alarme.

L’augmentation du nombre d’adultes obèses

Que vont donc devenir ces enfants ?
Toujours selon le Dr Gianpolo De Filipo, « jusqu’à une époque récente, la plupart des maladies connues pour être liées à l’obésité étaient considérées comme étant l’apanage de l’âge adulte. Or, non seulement on peut retrouver dès le plus jeune âge une hypertension artérielle, mais aussi une stéatose hépatique, des apnées du sommeil, voire une prédisposition au diabète. Ces adolescents vont cumuler les effets d’un surpoids majeur à ceux d’une durée très longue d‘exposition ». (15) « En effet progressivement désocialisés et auto-condamnés à un isolement qui peut atteindre des formes sévères, ces jeunes gens ne forment plus aucun projet d’avenir et n’imaginent pas pouvoir se sortir un jour de leur état. » (15) « Sur la question de l’obésité et de ses mécanismes, les incertitudes sont également nombreuses et si les scientifiques admettent que les causes sont multifactorielles, ils ont bien du mal à déterminer leurs poids respectifs. » (15) Enfin selon le Dr Jean-Louis Bresson, « l’avènement contemporain d’une alimentation constituée de produits transformés par l’industrie agro-alimentaire, l’urbanisation des villes n’encourageant que peu l’activité physique quotidienne, l’interaction entre alimentation et qualité du microbiote intestinal, la part sans doute faible mais bien réelle de la génétique qui pourrait ne s’exprimer que dans un contexte où la nourriture est disponible en quantité suffisante, ou encore l’importance lors de la diversification alimentaire d’une exposition de l’enfant à une grande variété d’aliments, etc. »

Prise en charge alimentaire

   Tous les médecins interrogent l’enfant sur sa façon de manger, sur ses grignotages, ses quantités alimentaires consommées … « Une petite enquête diététique voir s’il y a des problèmes au niveau des repas, des goûters, des boissons » (Entretien 6). La notion de « guerre au sucre » (Entretien 3) est revenue souvent. Les grandes surfaces avec leur facilité d’accès et leur large choix de produits sont souvent fréquentées, et peuvent entrainer des erreurs d’hygiène alimentaire. « On est quand même dans une société de consommation, qui n’aide en rien, avec une offre très élargie qui n’apporte pas forcement ce qu’il faut au niveau de la santé » (Entretien 6). Bien sûr il est recommandé de n’interdire aucun aliment, de même que les régimes amaigrissants sont déconseillés. Chacun y va de son conseil, et surtout une éducation thérapeutique se met en place. Il faut que les objectifs soient en accord avec l’enfant et sa famille, en tenant compte de leurs goûts et des représentations familiales de l’alimentation, liées au contexte social et culturel. Il est nécessaire de définir des objectifs raisonnables, pour obtenir un changement durable dans les habitudes alimentaires de tous.(5) « On a passé des contrats avec l’enfant directement » (Entretien 5). Enfin un point qui revient est l’alimentation à la cantine, qui ne peut être surveillée et contrôlée correctement, si l’enfant ne veut pas manger de légumes il ne mangera pas de légumes. « Les cantines … on a beau dire que c’est diététique … pour avoir des enfants qui mangent à la cantine, c’est vrai que c’est pas non plus toujours bien équilibré » (Entretien 5). De plus on retrouve des difficultés financières, en effet certaines consultations chez les spécialistes ne sont pas ou sont mal remboursées. Et le coût d’une bonne alimentation reste encore élevé. Enfin, les médecins se retrouvent confrontés aux nouvelles habitudes de vie, qui sont parfois même culturelles, où la maman qui reste derrière les fourneaux à faire les repas équilibrés a tendance à disparaitre. « Les mamans qui se sont mises à travailler, donc elles ont moins le temps de cuisiner » (Entretien 1).

Pistes de réflexion

   Nous avons donc pu observer des prises en charges diverses, chacun faisant au mieux. Au terme de cette étude, aucun consensus ne peut être établi pour la prise en charge du surpoids de l’enfant. Pour aider les médecins, il serait peut-être intéressant de mettre ou remettre en place des protocoles, des guides, des outils spécifiques à utiliser lors des consultations afin de standardiser et d’améliorer les prises en charge des enfants en surpoids. Des « guides nutrition » et « fiches conseil » existent déjà, notamment grâce au programme du PNNS lancé en 2001 (36), qui sont trop peu utilisés et mal connus du grand public. Il serait intéressant de remettre les mémoires à jour afin que les médecins se servent davantage de ces outils. De plus il semblerait que les campagnes perdent de leur intérêt après plusieurs années. C’est pourquoi mettre en place la distribution de ces guides dans les écoles, à l’échelle nationale, aurait un effet bénéfique. En effet l’école peut avoir un rôle déterminant dans la prévention des troubles alimentaires et dans la communication auprès des enfants. Des outils régionaux et départementaux existent également. Nous pouvons citer le CODES (Comité Départemental d’Education pour la Santé), association varoise vers laquelle les médecins peuvent se tourner. Celle-ci se veut analyser « les besoins de santé locaux » en exerçant « un rôle de soutien et d’expertise auprès des professionnels » et en développant « des programmes de promotion de la santé ». (37) Il est vrai que mon étude parle du surpoids et de l’obésité infantile, mais n’oublions pas les maladies connexes comme la « super obésité » dont on parle de plus en plus ou l’anorexie qui a été mentionnée dans un certain nombre de mes entretiens. En effet il convient de souligner que l’IMC permet de diagnostiquer des valeurs hautes mais également des valeurs basses. « L’importance de l’IMC pour dépister justement l’obésité ou l’anorexie chez l’enfant » (Entretien 8). Et il ne faut donc pas négliger cette maladie, présente, souvent, à l’adolescence et qui émerge de plus en plus dans ce contexte socioculturel, où la maigreur reflèterait la beauté. « Aussi les anorexiques, parce que vers 10/12ans c’est surtout pour donner une indication sur le statut : surpoids, obésité ou anorexie » (Entretien 7).

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Table des matières

1. INTRODUCTION
1.1. Que connaît-on sur le sujet
1.1.1. Les enfants en France
1.1.2. L’obésité adulte en France et dans le Monde
1.1.3. Connaissances élémentaires
1.2. Les répercussions sur l’avenir
1.3. Objectif principal
2. MATERIELS ET METHODES
2.1. Introduction
2.2. Type d’étude
2.3. Justification de l’étude
2.4. Population étudiée
2.4.1. Critère d’inclusion
2.4.2. Critère d’exclusion
2.4.3. Nombre de sujet nécessaire
2.4.4. Mode de recrutement
2.5. Le guide d’entretien
2.6. Réalisation des entretiens
2.7. Analyse des entretiens
3. RESULTATS
3.1. Présentation de la population
3.2. Présentation des résultats
3.2.1. L’approche de l’enfant en consultation de médecine générale
3.2.2. L’enfant en surpoids, premier abord
3.2.3. Prise en charge
3.2.4. L’information et la formation face à un enfant en surpoids
3.2.5. Le ressenti du médecin généraliste face au surpoids infantile
3.2.6. Quelles sont les solutions proposées
3.2.7. Place du médecin, coordinateur ?
4. DISCUSSION
4.1. A propos de la méthode qualitative
4.1.1. Avantage de la méthode qualitative
4.1.2. Limites de la méthode qualitative
4.2. L’Indice de Masse Corporelle, IMC
4.3. Le médecin généraliste, acteur de la prise en charge
4.4. Principes généraux de la prise en charge
4.4.1. Prise en charge alimentaire
4.4.2. Prise en charge sur l’activité physique
4.4.3. Prise en charge psychologique
4.4.4. Prise en charge médicale et chirurgicale
4.4.5. Limites du médecin généraliste
4.5. Recommandation HAS et campagnes de l’Etat
4.6. Pistes de réflexion
5. CONCLUSION
Bibliographie
Annexes
Abréviations

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