A Madagascar, l’accroissement de la pauvreté va de pair avec la dégradation de l’environnement qui s’est considérablement accéléré au cours de ces trois dernières décennies (Minten at al, 2003). Effectivement, en milieu rural, cette pauvreté se traduit essentiellement par une dépendance accrue aux ressources naturelles dont le signe le plus caractéristique est la disparition rapide de la couverture forestière (PAE, 2002). Cette réduction de la qualité et de la fertilité des sols ne constitue pas seulement une menace pour la forêt mais engendre aussi l’abaissement des niveaux des nappes phréatiques, la pollution des aliments et de l’environnement, la prolifération d’insectes prédateurs résistants aux pesticides et l’émission croissante de gaz à effet de serre (GES), qui sont autant d’externalités négatives de la production agricole intensive (Dufumier, 2010). C’est dans ce cadre que le Programme MAHAVOTRA autrement connu sous le titre « Foresterie et Agroforesterie Paysannes à Madagascar», depuis 2008, accompagne la Région Itasy dans la mise en œuvre d’actions de professionnalisation de l’Agriculture en lui apportant une qualification indispensable à l’amélioration d’une production soucieuse du développement durable . Ce programme est coporté par la Fondation GoodPlanet en charge de la coordination globale et du volet carbone et Agrisud International, en charge de l’ensemble du volet agroécologique qui est à la base de ce document. Dès lors, de nombreuses pratiques agroécologiques et forestières ont été promues à travers l’accompagnement et la formation à l’amélioration technique, économique et environnementale de plus de 2000 familles d’agriculteurs, pour un objectif initial de 1200 producteurs et près de 900 ha d’espaces agricoles restaurés (Agrisud, 2008).
Délimitation de l’étude
Localisation de la zone d’étude
La zone d’étude concerne la Région ITASY regroupant trois (3) Districts qui sont Miarinarivo, Arivonimamo, Soavinandriana. Avec une superficie de 6570 km² , ITASY est l’une des plus petites régions de Madagascar. La Région appartient à l’écorégion du centre et est fait partie également de la zone écofloristique occidentale de moyenne altitude (de 800 à 1800m) (PRDR, 2005). Les cartes ont été établies sur la base de données BD 500 de la FTM et le logiciel de traitement cartographique MapInfo 8.0 pour localiser la zone d’étude et les zones d’enquête.
Choix de la zone d’étude
Le choix de la zone de l’étude s’est basé sur les critères : « zone d’intervention du programme MAHAVOTRA ». Effectivement, le projet est situé dans la Région d’Itasy, proche d’Antananarivo, la capitale de Madagascar. Itasy est une région à vocation agricole, où la culture du riz est prédominante et où l’élevage bovin est principalement développé pour sa force de traction. La proximité avec la ville d’Antananarivo permet aux producteurs de profiter d’un grand marché d’écoulement et de réseaux de collecte des productions agricoles bien structurés.
Concept théorique de l’agroécologie
Pratique agroécologique
L’Agroécologie (AE), apparue pour la première fois dans la littérature scientifique dans les années 1930, désigne à la fois une science, « un ensemble de pratiques agricoles et pour certains, un véritable mouvement social » (Wezel, 2009). Effectivement, les pratiques agroécologiques désignent l’ensemble de pratiques agricoles techniquement et financièrement accessibles, économiquement performant, porteur de développement social et soucieux de l’environnement. L’AE représente alors une alternative au modèle dominant d’agriculture industrielle, basée sur l’utilisation intensive d’intrants chimiques, l’irrigation ou la mécanisation.
Aussi, l’AE représente une vraie alternative aux pratiques agricoles dans les pays en développement. En effet, en mettant l’accent sur l’équilibre durable du système sol-culture, elle permet dans le long terme de diminuer la quantité d’intrants chimiques (engrais, pesticides,…) utilisés mais également les charges et la dépendance des producteurs vis à vis des produits chimiques .
Les grands principes fondant l’agroécologie
➤ Une agriculture respectueuse de l’environnement
Altieri en 2002 définit cinq principes clés de l’agroécologie tels que : (i) l’amélioration du renouvellement de la biomasse, optimisation de la disponibilité des nutriments et l’équilibre des flux des nutriments ; (ii) assurance des conditions des sols favorables pour la croissance de la plante particulièrement par la gestion de la matière organique, la couverture des sols et l’amélioration de l’activité biologique des sols ; (iii) minimisation des pertes en énergie solaire, en air et en eau, la récupération des eaux et la gestion du sol, à travers une augmentation de la couverture des sols ; (iv) promotion de la diversification génétique et des espèces de l’agroécosystème dans le temps et dans l’espace ; (v) valorisation des interactions biologiques bénéfiques et les synergies entre des éléments issus de la biodiversité pour mettre en avant les processus et les services écologiques.
➤ Une agriculture plus autonome et plus locale
L’agroécologie tente de concilier avant tout, les pratiques traditionnelles maitrisées par les paysans et aussi les apports scientifiques, ainsi que les ressources disponibles localement. Aussi, «un des principaux avantages de l’AE est qu’elles sont peu couteuses et facilement applicable à l’agriculture locale et particulièrement familiale » (Via Campesina , 2010). Elle vise la réduction des couts par la réduction des dépendances externes en matière d’intrants, d’énergie ou de techniques inappropriées. L’AE amène à produire et à consommer une plus grande variété de productions à l’échelle locale. Elle est donc, destinée à s’adapter aux conditions locales et permet à l’agriculture d’être plus autonome vis-à-vis de l’extérieur.
Concept d’efficacité et d’efficience
❖ Efficacité
L’efficacité est la capacité d’arriver à ses buts, d’atteindre ses buts. Il y a ainsi derrière le concept l’idée d’adéquation entre la fin et les moyens déployés (Jullien, 1996). Dans le cadre du STE, l’efficacité économique désignant l’atteinte des objectifs est mesurée à partir de la rentabilité des investissements des exploitations agricoles. Plus particulièrement, cet indice admet que les mesures prises conduisent réellement les bénéficiaires du programme à améliorer leur niveau de vie et l’évolution du revenu agricole.
❖ Efficience
L’efficience est le rapport entre le degré d’atteinte de l’objectif et les coûts. La question de l’efficience conduit à s’interroger sur l’usage économe des moyens, sans gaspillage ni déviation à d’autres fins… En effet, la mesure de l’efficience consiste à comparer les résultats obtenus avec les moyens mis en œuvre qui sont les moyens financiers, humain et matériels. L’efficience des pratiques agroécologiques est alors caractérisée comme le minimum de coût et/ ou de dépense pour un niveau de production donné ou le maximum de production avec un niveau de coût et/ou de dépense donné.
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Table des matières
INTRODUCTION
I. MATÉRIELS ET MÉTHODES
I.1 Délimitation de l’étude
I.2 Concepts de base de l’étude
I.3 Démarches méthodologiques
I.4 Limites de l’étude
I.5 Synthèse des matériels et méthodes
I.6 Chronogramme des activités
II. RÉSULTATS
II.1 Efficience des pratiques agroécologiques
II.2 Efficacité économique des exploitations agricoles pratiquant l’agroécologie
III. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS
III.1 Discussions
III.2 Recommandations
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
WEBOGRAPHIES
ANNEXES