Suivi spécifique du Lycopode des Alpes dans le cadre de l’observatoire de l’environnement

Depuis l’initiation du Plan Neige par l’Etat en 1964, visant à faire émerger une nouvelle génération de stations d’altitude très performantes et susceptibles d’attirer les devises étrangères, puis d’un tourisme plus respectueux des sites et des paysages à partir de 1977, la France est devenue l’un des plus grands domaines skiables au monde. Ainsi, selon l’organisation « Domaine skiable de France », la France est positionnée au troisième rang mondial, avec 51.1 millions de journées skieurs vendues, après l’Autriche et les Etats-Unis. Avec plus de 350 stations de skis existantes et une superficie couverte par les pistes de ski, évaluée à 18 200 hectares (évaluation S.E.A.T.M) les domaines skiables français sont bien implantés dans le territoire.

Depuis quelques années les répercussions du réchauffement climatique se font ressentir dans les milieux montagnards et au sein même des domaines skiables. En effet, on observe une perte de 25% de la superficie des glaciers dans les Alpes françaises depuis les années 1960 (Gardent, 2014) ainsi que des conditions d’enneigement qui se dégradant de plus en plus. D’après le « Livre Blanc du Climat en Savoie », les zones montagneuses sont plus sensibles aux impacts du réchauffement climatique que celles de plaine. En effet, une étude menée sur 171 espèces forestières montre que la végétation des massifs montagneux français fait face aux pressions du réchauffement climatique en migrant d’environ trente mètres en altitude par décennie (Lenoir & al, 2008). Afin de s’adapter à cette problématique et aux nouvelles attentes des usagers, les domaines skiables sont porteurs de nombreux projets d’aménagement chaque année : installation de nouvelles infrastructures, remplacement des équipements obsolètes, remodelage de pistes, ou encore création ou extension du réseau neige afin d’aller chercher ou de conserver la neige nécessaire pour leurs stations. Toutefois, ces aménagements ne sont pas sans conséquences sur la biodiversité, que ce soit pendant leur création ou durant leurs phases d’exploitation (Geneletti, 2007). En effet, la pratique du ski alpin s’est accompagnée par un changement d’occupation du sol (augmentation de l’imperméabilisation, tassements du sol des pistes), ou encore d’une fragmentation des habitats. De plus, la gestion des pistes de skis en domaines skiables engendre une altération de la structure naturelle du sol et de la composition de la végétation alpine conduisant à un déclin de la biodiversité (Wipf et al, 2005). Pour finir, l’implantation de retenues colinéaires pour alimenter les réseaux neiges cause plusieurs impacts sur l’environnement : des écoulements hydrologiques de surface et souterrain (Evette et al, 2011) aux impacts sur les milieux terrestres avec un changement des compositions floristiques local et donc de la biodiversité (Rixen et al, 2001).

Présentation de la structure d’accueil 

Le groupe Epode, avec sa filiale Evoke, est un bureau d’étude pluridisciplinaire spécialisé dans l’aménagement du territoire. Son activité s’axe principalement sur le milieu montagnard mais elle tend à s’ouvrir à la plaine depuis ces dernières années. C’est une SAS (Société par Actions Simplifiées) dirigée par Fabrice SAUSSAC, basée dans la ville de Chambéry en Savoie (73) et implantée à Modane, Annecy et Albigny-sur-Saône. Forte d’une équipe pluridisciplinaire avec la mutualisation des savoirs faire et une approche transversale, Epode intervient lors des différentes phases d’un projet, de la réflexion et l’imagination à la planification, la conception et jusqu’au pilotage et à leur réalisation. Epode propose une approche globale permettant un accompagnement sur-mesure des collectivités et des acteurs privés. L’entreprise se développe autour de 5 disciplines :

● L’environnement et l’écologie : grâce à la combinaison des spécialités des différents experts, les champs d’expertises d’Epode couvrent à la fois les groupes floristiques, les groupes faunistiques, les habitats naturels ainsi que les réglementations environnementales. Composé d’un écologue fauniste, un écologue botaniste, une ingénieure en environnement et d’une écologue – chargée d’affaires environnement, le pôle environnement intervient pour des études environnementales en plaine comme en montagne, afin de garantir le respect de la réglementation environnementale et de concilier aménagement et préservation des milieux naturels.
● L’urbanisme : avec une équipe d’urbanistes expérimentés et l’ingénierie des systèmes d’informations géographiques (SIG), Epode s’adapte aux différentes échelles géographiques de réflexion pour conseiller et assister ses clients dans les différentes phases de projets : planification territoriale, stratégie territoriale et assistance à maîtrise d’ouvrage ou encore urbanisme opérationnel.
● Le paysage : grâce à des compétences spécifiques en design et conception graphique ainsi qu’en étude paysagère, Epode garanti de répondre aux besoins d’une démarche de paysage, dans une approche de l’aménagement à la fois fonctionnelle, inventive et esthétique.
● La maitrise d’œuvre VRD : l’équipe d’ingénieurs et techniciens, aux compétences reconnues en bureau d’études VRD (Voirie et Réseaux Divers) maîtrisent tous les aspects techniques et technologiques dans les domaines de l’aménagement urbain, la conception routière et l’enfouissement des réseaux. Ils assurent donc la totalité des prestations nécessaires à la réalisation d’opérations dans le cadre d’une expertise spécifique de l’aménagement et des réseaux secs et humides.
● La conception lumière : Porté par sa filiale Lyonnaise Evoke, le groupe Epode, développe le métier de la conception lumière aux services des collectivités afin de les orienter vers des choix visant à créer, optimiser et mettre en valeur leurs systèmes d’éclairages. Elle assure l’ensemble des prestations, visant le confort, la performance visuelle, les économies d’énergies .

Présentation du sujet et des missions de stage

Avec une prise de conscience environnementale des usagers, soucieux de leur cadre de vie en plus des prestations de qualité offertes par les domaines skiables, les attentes se sont tournées vers un environnement touristique préservant l’identité montagnarde et les espaces naturels, la recherche du bien-être, le besoin de nature et de santé, la diversification des activités (ANMSM, 2007). Afin de s’adapter aux nouvelles attentes des usagers ainsi qu’à des exigences environnementales de plus en plus importantes, les domaines skiables prêtent de plus en plus attention aux questions environnementales. En effet, le fait de disposer d’un environnement général attrayant, d’un cadre de vie naturel sauvegardé, présente un intérêt commercial certain (Bürki et al; 2007). C’est donc pour affirmer un objectif d’intégration optimale dans le territoire et de gestion durable des stations que les gestionnaires de domaines skiables, en partenariat avec des bureaux d’études ont développé un outil concret d’aide à la décision et de suivi des projets d’aménagement : « L’Observatoire de l’Environnement et des Paysages ».

L’observatoire de l’environnement est un outil concret dont l’objectif premier est de développer les connaissances d’un territoire donné. Pour cela, sa mise en place s’appuie sur l’étude de différentes thématiques naturalistes telles que le paysage, les habitats naturels, la flore et la faune. Par la suite, il pourra s’enrichir au travers des thématiques liées à la ressource en eau, l’agriculture ou encore la forêt. Les connaissances acquises permettent d’identifier les enjeux écologiques du territoire qui seront par la suite pris en considération lors de l’élaboration de nouveaux projets. L’observatoire de l’environnement a pour ambition de répondre aux objectifs suivants:
– Développer un outil interne pour obtenir une bonne connaissance du territoire support du domaine skiable
– Susciter une prise de conscience de l’impact des pratiques d’exploitation (damage, tirs d’explosifs…), des projets d’aménagement (pistes, remontées mécaniques …) ;
– Sensibiliser au milieu naturel dans lequel le personnel évolue (faire connaître, comprendre) afin de faire évoluer les comportements
– Maîtriser son territoire vis-à-vis des attentes réglementaires
– Anticiper le plus en amont possible la réflexion et l’implantation des projets en prenant en compte les enjeux environnementaux
– Afficher l’engagement de la société vis-à-vis des questions de développement durable, de sensibilité environnementale, d’aménagements raisonnés respectueux de son cadre environnemental.
– Instaurer des relations de travail en collaboration avec les acteurs environnementaux (Administrations, associations, acteurs locaux) en les associant au projet d’Observatoire, plutôt que des relations conflictuelles….
– Réduire les coûts et la durée des futures études réglementaires nécessaires aux projets d’aménagement futurs.

Présentation du Lycopode des Alpes 

Le Lycopode des Alpes (Lycopodium alpinum anciennement Diphasiastrum alpinum) est une plante alliée des fougères, typiquement montagnarde, de la famille des Lycopodiacées. Il s’agit d’une espèce vivace aux rameaux rampants, pouvant atteindre 60 cm de long, sur lesquelles se dressent des rameaux écailleux vert glauque, dressés et fourchus, hauts de 2 à 10 cm. Il se distingue des autres représentants du groupe par ses rameaux nettement cylindriques ou quadrangulaires, ses feuilles latérales recourbées vers la face inférieure et ses épis sessiles.

Cette petite fougère est une espèce pionnière affectionnant les sols pauvres, acides, et les milieux exposés à un ensoleillement partiel (besoin de lumière), c’est pourquoi on la retrouve essentiellement dans des trouées au sein des landes alpines et boréales. Du fait de son caractère pionnier, il n’est pas rare de l’observer sur des terrains récemment remaniés (travaux de pistes), mais elle disparaît suite à la fermeture du milieu. La conservation de ces stations est donc dépendante de la semi-ouverture des landes où elles sont présentes. On la retrouve dans les massifs montagnards à partir de 650 mètres et jusqu’à 2500 mètres d’altitude (entre 1100 m et 2500 m d’altitude principalement) et est très présente en Savoie et Haute-Savoie.

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Table des matières

I. INTRODUCTION GENERALE
1. Présentation de la structure d’accueil
2. Présentation du sujet et des missions de stage
II. CONTEXTE DE L’ETUDE
1. Présentation du site d’étude
2. Présentation du Lycopode des Alpes
3. Présentation du projet
III. Suivi SPECIFIQUE DU LYCOPODE DES ALPES
1. Méthodologie
2. Résultats
3. Discussion
4. Bilan – Retour critique
IV. CONCLUSION GENERALE
V. RETOUR D’EXPERIENCE
Bibliographie

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