Suivi gynécologique de prévention et consultations de contraception

Les sages-femmes exercent une profession médicale dont le champ d’intervention s’est étendu au cours des années. Si leur rôle périnatal est bien connu, que ce soit en tant qu’actrices de la surveillance prénatale, de l’accouchement ou de la surveillance post-partum, leur rôle auprès des femmes en bonne santé n’est pas encore connu et reconnu de tous. Depuis la loi Hôpital, Patient, Santé, Territoire (HPST) de 2009, l’exercice de la profession de sage-femme comporte, en effet, la réalisation de consultations de contraception et de suivi gynécologique de prévention [1] . Ces compétences ne s’exercent bien entendu, que sous réserve d’adresser la femme à un médecin en cas de situation pathologique .

La loi relative à la Santé Publique du 9 août 2004 autorisait déjà les sages-femmes à prescrire la contraception, mais uniquement dans des conditions particulières, telles que le post-partum, le post-abortum ou dans le cadre de la contraception d’urgence. Leur champ de prescription était limité aux pilules (oestroprogestives ou microprogestatives), aux dispositifs cutanés ou transmuqueux (patch ou anneaux) et aux contraceptions mécaniques et naturelles [2] .Cette nouvelle loi étend leur champ de prescription à toute la vie génitale de la femme en bonne santé et leur offre la possibilité de prescrire, poser et retirer d’autres dispositifs contraceptifs, tels que les dispositifs intra-utérins (DIU) ou les implants. La réalisation de frottis cervicovaginaux était déjà accessible aux sages-femmes depuis l’arrêté du 17 octobre 1983[3] , la loi HPST a rendu accessible en complément le dépistage du cancer du sein, la vaccination contre le papillomavirus, ainsi que la prescription des examens complémentaires nécessaires à l’activité gynécologique.

MATERIEL ET METHODE

Outils

Pour dresser notre état des lieux, nous avons opté pour la diffusion d’un questionnaire en ligne, réalisé grâce au logiciel Google Forms® .

Le questionnaire comportait 21 questions :
– 6 questions sur le profil général des sages-femmes : sexe, ville et mode d’exercice, années d’obtention du diplôme, réalisation de consultations de contraception et suivi gynécologique de prévention
– 11 questions destinées aux sages-femmes pratiquant les activités qui nous intéressent
– 4 questions destinées aux sages-femmes ne les pratiquant pas .

Population cible

Nous avons souhaité interroger la totalité des sages-femmes de la région Basse-Normandie qui pratiquent des consultations programmées. Nous avons estimé que celles n’en pratiquant pas n’avaient pas la possibilité de développer le suivi gynécologique de prévention et les consultations de contraception. Notre population comprenait les sages-femmes hospitalières pratiquant les consultations programmées dans les hôpitaux de Caen, Lisieux, Falaise, Criqueboeuf, Bayeux, St Lô, Avranches, Cherbourg, Argentan, Flers, Alençon et L’Aigle ainsi que la totalité des sagesfemmes libérales et territoriales du Calvados, de la Manche et de l’Orne. Ce qui représente au total : 95 sages-femmes libérales, 22 sages-femmes territoriales et 69 sages-femmes hospitalières, soit 186 sages-femmes.

La liste nominative et les courriels des sages-femmes libérales ont été fournis par le conseil départemental de l’ordre des sages-femmes et ceux des sages-femmes territoriales ont été obtenus sur le site internet du réseau de périnatalité bas-normand. Pour les sages-femmes hospitalières, nous avons contacté les sages femmes coordinatrices des différentes maternités qui se sont chargées de diffuser notre questionnaire aux sages-femmes concernées. Le seul critère d’exclusion de notre enquête était l’absence de pratique de consultations programmées.

Modalités de réalisation

Une fois réalisé sur notre logiciel en ligne, le questionnaire a été testé auprès d’une dizaine de sages-femmes libérales et hospitalières exerçant hors de notre région puis diffusé à notre population après réajustement sur la période du 1 avril au 15 juillet 2015. Nous avons diffusé le lien vers notre questionnaire par courriels à la grande majorité des sages-femmes. Les sages-femmes dont nous ne possédions pas le courriel ont reçu le lien par courrier [Annexe 4]. Une relance a été faite le 1er juin.

Critiques de l’étude

Le questionnaire a reçu un accueil chaleureux de la part des sages-femmes bas-normandes. Celui-ci étant court et facile à remplir, nous avons obtenu 96 réponses exploitables sur les 186 questionnaires distribués, ce qui nous donne un taux de réponse satisfaisant de 51,61 %. Quelques sages-femmes ayant reçu le lien du questionnaire par courrier nous ont contactées car elles avaient des difficultés à y accéder malgré les indications, et nous avons pu leur réenvoyer par courriel. L’échantillon de réponses obtenu est représentatif concernant :

– L’effectif : 51,61% de réponse
– La démographie : 66% des sages-femmes réalisant des consultations programmées dans la Manche, 43% des sages-femmes dans le Calvados et 43% des sages-femmes dans l’Orne ont participé à l’enquête
– Le mode d’exercice : 61% des sages-femmes hospitalières réalisant des consultations programmées, 59% des sages-femmes territoriales et 45% des sages-femmes libérales ont répondu à l’enquête .

Nous pouvons cependant supposer que les sages-femmes qui exercent le suivi gynécologique de prévention et les consultations de contraception ont été plus sensibles à notre étude et y ont donc plus répondus que les autres ; elles sont donc probablement sur-représentées dans nos résultats. Deux questions nous ont posé problème : Il aurait semblé plus judicieux de demander le département à la place de la ville d’exercice dans la deuxième question, car nous n’avons pas pu exploiter cette information. Cette question a d’autre part reçu trois non-réponses et deux réponses vagues de sages-femmes craignant probablement pour leur anonymat : « 5000 habitants ». Vingt sages-femmes n’ont pas, ou mal répondu à la question numéro onze qui concernait la formation continue. Cette question manquait de précision : nous souhaitions en effet connaître à la fois la formation continue suivie ainsi que l’année de sa réalisation ; nous aurions dû diviser cette question en deux parties pour éviter ce type de réponse non interprétable : «Plusieurs et sur plusieurs années ». Les autres questions ont pu être traitées sans difficultés.

Activités des sages-femmes en matière de suivi gynécologique de prévention et de contraception

Pratique du suivi gynécologique de prévention et des consultations de contraception

Un précédent mémoire avait été réalisé par une étudiante Caennaise en 2011. Marie-Caroline Bernard s’était intéressée à la formation et à l’information des sages-femmes bas-normandes depuis la loi HPST [22] . L’un de ses objectifs était notamment de connaître la proportion des sages-femmes intéressées par le suivi gynécologique de prévention et la contraception et d’évaluer leurs besoins de formations dans ce domaine. Deux ans après l’extension du champ de compétences des sages-femmes à ces activités, leur pratique semblait timide (seules 24 sages-femmes sur les 118 interrogées avaient déclaré réaliser du suivi gynécologique de prévention et/ou des consultations de contraception) mais les sages-femmes semblaient cependant être intéressées par ces nouvelles compétences à 63,96% pour le suivi gynécologique de prévention et à 75,67% pour la contraception ce qui laissait présager un développement futur de cet exercice.

Cet intérêt pour la gynécologie et contraception par les sages-femmes était confirmé par l’enquête réalisée par le conseil inter-régional du secteur 2 (CIR2) en 2010 [23] . Celle-ci, interrogeant 3755 sages-femmes dans 15 départements du secteur 2, montrait que 80,6% des sages-femmes souhaitait une formation continue en contraception et 77,1% en suivi gynécologique de prévention. Au regard de nos résultats, nous pouvons dire que quatre à cinq ans après, elles ont pu accéder à leurs souhaits et ainsi mettre en pratique ce type de consultations puisque nous retrouvons 55 sages-femmes qui pratiquent le suivi gynécologique de prévention ainsi que les consultations de contraception, ce qui représente 57% de notre population. Le pourcentage de pratique de ces activités estimé par le CIR2 en 2010 était de 8,5%.

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Table des matières

I. INTRODUCTION
II. MATERIEL ET METHODE
1. Outils
2. Population cible
3. Modalités de réalisation
4. Recueil et exploitations des données
III. RESULTATS
1. Profil général
2. Etat des lieux de la pratique du suivi gynécologique de prévention et de contraception par les sages-femmes
3. Profil des sages-femmes ne pratiquant pas le suivi gynécologique de prévention et les consultations de contraception
IV. ANALYSE ET DISCUSSION
1. Critiques de l’étude
2. Activités des sages-femmes en matière de suivi gynécologique de prévention et de contraception
a. Pratique du suivi gynécologique de prévention et des consultations de contraception
b. Profil des sages-femmes
c. Activités gynécologiques et contraceptives
3. Difficultés et freins
4. Perspectives
V. CONCLUSION

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