Classes sociale en fonction des critères de richesse
Tout d’abord, il y a deux dimensions de l’analyse des classes pour les Néo-marxistes : le niveau d’abstraction de l’analyse des classes sociales et le choix entre étudier la formation des classes ou leur structure (OLIN, « Classes »). Des trois niveaux d’abstraction de l’analyse des classes sociales : « modes de production » (étude des relations de production entre classes), « analyse de la formation sociale » (analyse des relations entre classes) et « analyse conjoncturelle » (étude de la relation entre classe et non classe). C’est l’analyse de la formation sociale qui sera utilisée. En d’autres termes, c’est le problème des relations entre classes. De même, au lieu d’étudier la formation des classes (relation dans une classe), plutôt la structure des classes ou relation entre classes sociales. L’étude des classes sociales ici se fait en analysant et comparant chaque critère de chaque classe. Tel est le cas, par exemple, des chansons (analyser les chansons via une « analyse de contenus ») que préfèrent chaque classe pour en dégager les caractéristiques uniques à chaque classe et leurs traits communs aussi. Pour le critère « activité économique », il sera étudié les conditions de travail (physiques,matériels) à travers la méthode de diagnostic. Quant au critère « domicile et sanitaire » ; ce sera plutôt l’infrastructure ou la forme, les qualités des maisons et des toilettes. D’où une analyse comparative est employée. A part cela, l’analyse requiert un état d’esprit indispensable : le relativisme culturel. Utiliser la théorie de BOAS (expliquée plus tôt) pour ne pas juger et conclure qu’une classe sociale est supérieure à une autre. Chaque classe a ses valeurs.
Secteur secondaire
Briqueterie : La briqueterie de la Commune Soalandy est pratiquée dans les rizières, notamment dans la partie Ouest (la partie à basse altitude) de la Commune. Elle est généralement une source de revenu complémentaire pour les agriculteurs. C’est une activité qui rencontre beaucoup d’obstacles. D’abord, la briqueterie a besoin de climat sec, or les rizières sont utilisées tout le long de la période sèche. Et les rizières sont les lieux de prédilection de cette activité. Ce qui limite l’activité car la briqueterie n’est possible que durant les mois de Septembre jusqu’à Novembre (jusqu’à la saison des pluies).
Entreprises et sociétés : Il y a des ateliers de traitement de bois traditionnels et des entreprises qui se spécialisent dans le bâtiment et les travaux publics : l’entreprise TAHINA dans le Fokontany d’Ankadivoribe, et l’entreprise TANJONA dans le Lailava Est par exemple.
MODE DE VIE DE LA CLASSE CAPITALISTE
Historiquement, la classe capitaliste a joué un rôle central dans l’histoire de l’homme. Pour Madagascar, au temps des royaumes c’était des « Hova » ou nobles dans la majorité. Avec l’arrivée de la colonisation, elle était les administrateurs au service des colonisateurs. Mais de nos jours, elle a conquis le marché, et y règne en maître. A noter qu’il y a toujours les autres capitalistes qui n’ont pas suivi ce même chemin, toutefois ils sont moindre en terme de nombre. La classe des capitalistes est une classe fondée sur le capital économique : l’accumulation de la richesse. A cet effet, les activités économiques de cette classe sont celles qui nécessitent de gros investissements pour engager des travailleurs ou pour obtenir des matières premières. Dans la Commune Soalandy ce sont les businessmen, les hauts fonctionnaires comme déjà introduit plus tôt. Cette classe vit des profits en général. Elle se caractérise aussi par un revenu élevé bien que variable car en fonction du profit obtenu. Variable aussi au sens où les revenus ne sont pas hebdomadaires ou mensuels. Tout dépend de la « loi du marché » (quantité de demande et quantité de l’offre sur le marché détermine le prix des biens donc du profit des capitalistes). Si le marché est favorable alors les revenus vont augmenter. En somme tout dépend de la capacité d’anticipation de chacun, c’est un revenu à sécurité moyenne. Pourtant, même avec ce besoin d’analyse et d’anticipation, nombreux capitalistes n’ont pas fait d’étude supérieure ou ont le diplôme du secondaire. Ce qui sous-entend que le capital « éducation » ne définit pas forcément la classe sociale d’une personne. Cette perte de la place de l’éducation dans la détermination de la classe sociale ainsi que l’appropriation du capital par cette classe entrainent la perte de prestige des autres professions. « La bourgeoisie a dépouillé de leur auréole toutes les professions qui passaient jusque-là pour vénérables et qu’on considérait avec un saint respect. Le médecin, le juriste, le prêtre, le poète, le savant, elle les a enrôlés parmi ses travailleurs salariés. » (dans « Karl MARX Œuvres choisies 1 » de Norbert GUTERMAN et Henri LEFEBVRE). A noter que cette classe se cantonne généralement dans le secteur secondaire, secteur tertiaire et dans les activités d’extraction du secteur primaire là où l’argent circule plus vite. En effet bien que la Commune Soalandy est célèbre pour son agriculture, il n’y a pas de grande exploitation comme dans les pays développés. Cela montre que la classe ne considère pas l’agriculture comme un bon investissement et préfèrent plutôt des activités d’extraction comme les carrières. D’ailleurs, ce sont des activités formelles dans la majorité. C’est compréhensible dans le sens où ces capitalistes ont besoin de l’avale et de la protection de l’Etat pour ses activités de grandes envergures. En ce qui concerne le critère du domicile, la classe des capitalistes se différencie des autres classes par de grande maison, toujours clôturée par de grands murs. Et les toilettes et les douches sont à l’intérieur de la maison. Cela permet de dire que cette classe s’isole des autres car ces murs ne sont pas là que pour empêcher les voleurs, ils sont aussi là pour freiner la sortie des gens de l’intérieur. Comme LEWIS le mentionne dans son article de 1950, les capitalistes sont comme des petites îles entourées d’océan (les autres classes). De même BOURDIEU voit dans cette classe des gens qui ne veulent pas faire partie de la société, qui cherche à s’en éloigner. De plus, cette classe prône le style occidental dans ses goûts en général, vu comme la modernité. D’ailleurs « Les pensées des classes dominantes sont à toutes les époques les pensées dominantes, c’est-à-dire que la classe, qui est la puissance matérielle dominante de la société, est également sa puissance spirituelle dominante. » selon Karl MARX dans « Karl MARX Œuvres choisies 1 » de Norbert GUTERMAN et Henri LEFEBVRE. En dernier mais non le moindre, le critère de la musique peut en dire beaucoup sur cette classe. Les genres de musiques sont : le « kalon’ny fahiny » comme Henri RATSIMBAZAFY, Besa, Sakelindalana, Ny Voanio, Eliane sy Emma an’i Rambao,… ; les Opéras (Beethoven, Mozart,…); les chansons étrangères (généralement françaises et américaines). Cette classe aime les choses sophistiquées en vue de ses choix. Ce sont des chanteurs très célèbres, qui font des concerts assez chers. Elle adore aussi tout ce qui se rapporte de près ou de loin à la culture occidentale. D’ailleurs, les gens de cette classe ont des loisirs occidentaux comme il est chanté par Henri RATSIMBAZAFY : « petit tour en voiture », « faire du bateau », etc. En résumé, la classe capitaliste suit le modèle occidental en termes de style de vie. Elle est mondialisée. Que ce soit la structure de sa maison, ses activités économiques ou son style musical. C’est là la pensée dominante de la société.
SUITE DE LA RECHERCHE
Cette recherche est réalisable à l’échelle régionale ou même nationale. Cependant plusieurs remarques doivent être posées. D’abord, les composants des critères de richesse changent car elles dépendent notamment du terrain d’étude. Tel est le cas par exemple du critère activité économique, où étant donné que chaque territoire a ses avantages comparatifs (avantages économiques qu’un territoire a comparés à d’autres territoire), les activités économiques sont différentes. Par exemple si la région Analamanga a un avantage comparatif sur le secteur tertiaire (services, le commerce, etc.), pour la région Analanjirofo ce sont les produits de rente. De ce fait, ceux qui travaillent dans le secteur tertiaire pour Analamanga sont des capitalistes, tandis que ceux qui opèrent dans les produits de rente en Analanjirofo sont considérés capitalistes. De même pour le critère musique, la Commune Soalandy est une Commune majoritairement composée de « Merina ». Or la population de la Commune Urbaine d’Antananarivo (C.U.A) est composée de plusieurs Foko. Cette dernière écoute des musiques de différents Foko donc. Par conséquent les musiques types pour cette population doit comporter des musiques d’autres origines. Certes les composants diffèrent selon le terrain, cependant les résultats de l’analyse restent vrais. C’est-à-dire, les styles de vie et identités de chaque classe sociale restent la même, ce sont des résultats universels. En effet, la classe populaire de la Comune Soalandy est celle de la C.U.A ainsi que de toutes les autres du pays à quelques détails près. Ensuite en ce qui concerne les conflits, les conflits entre classes sociales dans la Commune Soalandy sont latents. Et il est tout à fait probable que cette caractéristique n’est pas universelle pour toutes les Communes du pays. A noter que la population malagasy est une population qui respecte la non-violence, et que les ressentiments se règlent soit par le respect du « fihavahana ». Ainsi la plupart des conflits, surtout entre groupes dont les classes sociales sont latents, mais il se peut que certaines sociétés arrivent au stade du conflit éclaté : crise politique,… En définitive, il semble bien que les résultats sur l’analyse des conflits restent universels aussi car la plupart des conflits entre classes à Madagascar sont des conflits latents sauf cas exceptionnel.Enfin, une remarque sur d’autres possibilités quant à l’utilisation des résultats obtenus. Ces résultats peuvent servir dans le domaine économique : pour mieux comprendre, satisfaire et attirer les consommateurs, pour connaitre les avantages comparatifs d’un territoire,… Dans le domaine politique aussi, lors des élections (chansons de propagande) et aussi pour les politiques publiques, etc. Ces résultats permettent de cerner une population : son identité, ses systèmes de valeurs, ses besoins, ses problèmes, etc. Dans le domaine du sociale, surtout pour les ONG et institutions publiques pour mieux aider et servir la population via une meilleure compréhension.
Faisabilité financière
Financièrement le projet n’est pas très couteux. Etant donné que les grandes entreprises de la Commune y sont conviées. Elles seront en charge de leurs propres stands de vente. Les particuliers au même titre que les associations qui veulent y participer avec leurs stands sont aussi en charge de leurs dépenses pour cette première édition. De plus, les sponsors seront présents, ils s’occupent des prix des concours. Quant à l’emplacement de la foire annuelle, elle se situe sur le terrain de football. Ainsi, les seules dépenses nécessaires autres que les imprévus sont :
¾ Les matériels de sonorisation et d’installation de la scène pour les spectacles culturels et les expositions.
¾ Le salaire des techniciens en charge des différentes installations, et des personnes en charge de l’évènement autres que les volontaires et ceux de la Commune.
CONCLUSION
Ce travail de recherche sur la Commune Soalandy a permis d’arriver à la conclusion comme quoi les conflits de classes sont généralement latents et sont causés par la pauvreté à Madagascar. Etant donné que ce sont des conflits non déclarés, il est très difficile de trouver des solutions adéquates. En effet, les propositions d’action ne traitent pas toujours directement le problème central. Cependant, il vaut mieux s’en occuper dès maintenant car le coût économique (accentuation de la pauvreté) et social (violence) d’un conflit sont élevés. Sans oublier que c’est un conflit qui peut durer dans le temps, et comme le préconise SUN TSU dans le livre « The art of war », aucun pays n’a déjà bénéficié d’une guerre prolongée. Ainsi, vaut mieux prévenir que guérir. Pour ce faire, il faut comprendre ce que classe sociale sous-entend. Une classe sociale se caractérise principalement par ce que MARX appelle lutte des classes parce qu’il y a les classes dominés et les classes dominantes. Dans le cas de la Commune Soalandy les dominées sont la classe moyenne et la classe populaire contre la classe dominante : la classe capitaliste. A préciser que c’est une domination à la fois économique et socioculturelle. En effet, une classe sociale se différencie les unes des autres sur ces deux (2) aspects. Mis à part, ce travail veut promouvoir le relativisme culturel. Non seulement chaque classe sociale a son style de vie ou sa façon de vivre, mais en plus chacune a ses propres systèmes de valeur. Il est important et plus qu’indispensable de se respecter mutuellement. La plupart du temps, les gens ont tendance à diffamer la culture populaire et ses valeurs en les considérant de barbare ou sauvage, tandis que la culture des capitalistes est civilisée et à la mode. Pourtant, comme toutes les autres cultures, la culture populaire a ses bons et ses mauvais côtés. Ainsi, il n’y a ni culture supérieure ni culture inférieure. Lévi-Strauss dans « La pensée sauvage » utilise la métaphore du bricoleur et de l’ingénieur pour désigner l’importance égale des deux cultures, et des connaissances que chacune d’elles offrent. « Le paradoxe n’admet qu’une solution : c’est qu’il existe deux modes distincts de pensée scientifique, l’’un et l’autre fonction, non pas certes de stades inégaux du développement de l’esprit humain, mais des deux niveaux stratégiques où la nature se laisse attaquer par la connaissance scientifique… » (Lévi-Strauss, « La pensée sauvage », 1968). Ainsi, dans cette même ordre d’idée, ce travail de recherche peut-être élargi pour toucher de nouvelles perspectives. Notamment il sera question d’étudier les impacts de ces classes sociales sur le développement économique d’une région. C’est-à-dire, l’objectif est d’analyser en profondeur l’économie d’une région face aux différentes classes sociales présentes. D’autre part, les effets du développement économique sur les classes sociales, surtout les effets des projets gouvernementaux et les effets de la mondialisation (sur le plan économique) sur la structure des classes sociales. Cette suite logique permet à la fois de confirmer le lien infrastructure – superstructure ou conditions économiques – culture de Karl MARX, et de développer une région sur le long terme. En effet, les initiatives de développement dans le pays n’ont pas abouti sur le long terme car elles ne prennent pas trop en compte la culture de chaque couche de la population entrainant de ce fait plus de conflits entre classes sociales.
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Table des matières
MATERIELS EXPLICATIFS
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CADRE D’ANALYSE GENERALE
CHAPITRE I : ELEMENTS ETHNOGRAPHIQUES
I- 1- HISTORIQUE ET DESCRIPTION GEOGRAPHIQUE
I- 2- STRUCTURE DE LA POPULATION
I- 2- 1- FFKM
I- 2- 2- Services publics déconcentrés
I- 2- 3- Jeunesse et sports
I- 2- 4- Liste des ONG opérant dans la Commune
I- 3- SITUATION ECONOMIQUE
CHAPITRE II : SPECIFICATIONS THEORIQUES
II- 1-PROBLEMATIQUE A TRAITER
II- 2- REVUE DE LA LITTERATURE
II- 2- 1- Classes sociales selon Karl MARX
II- 2- 2- Le goût pour définir une classe sociale
II- 2- 3- Causes du sous-développement
II- 2- 4- Histoire économique de Madagascar
II- 2- 5- Relativisme culturel en tant que solution
II- 3- HYPOTHESES PERSONNELLES
CHAPITRE III : METHODOLOGIE DE RECHERCHE
III- 1- OUTILS DE COLLECTE DE DONNEES
III- 2- METHODES D’ANALYSE UTILISEES
III- 2- 1- Classes sociale en fonction des critères de richesse
III- 2- 2- Méthodes d’analyse et de gestion des conflits
DEUXIEME PARTIE : IDENTITE ET RELATION ENTRE CLASSES SOCIALES
CHAPITRE I : CARACTERISTIQUES DES CRITERES DE RICHESSE
I- 1- ACTIVITE ECONOMIQUE
I- 1-1- Secteur primaire
I- 1-2- Secteur secondaire
I- 2- DOMICILE ET SES INFRASTRUCTURES SANITAIRES
I- 3- MUSIQUE OU LE GOUT MUSICAL
I- 3- 1- Henri RATSIMBAZAFY : « Si tu veux »
I- 3- 2- Sakelidalana: « Voahangy »
I- 3- 3- Mijah: « Ataovy hoe ny dihan’i Mijah »
I- 3- 4- Ramora-Favori: « Demi-tour dia vita »
I- 3- 5- Melky : « Iny ianao iny »
I- 3- 6- Mahaleo: « Rafahafahana »
CHAPITRE II : STYLE DE VIE ET CONFLITS ENTRE CLASSES SOCIALES
II- 1-MODE DE VIE DE LA CLASSE CAPITALISTE
II- 2- IDENTITE DE LA CLASSE POPULAIRE
II- 3- PLACE DE LA CLASSE MOYENNE
II- 4- ASPECTS DES CONFLITS ENTRE CLASSES SOCIALES
II- 4- 1- Origines et causes des conflits de classes
II- 4- 2- Manifestation et gestion des conflits
TROISIEME PARTIE : RECOMMENDATIONS ET SOLUTIONS
CHAPITRE I : UTILISATION FUTURE DE LA RECHERCHE
I- 1- SUITE DE LA RECHERCHE
I- 2- FAILLES ET CRITIQUES
CHAPITRE II : PROPOSITION D’ACTION
II- 1- ETUDE DE FAISABILITE DU PROJET
II- 1- 1- Faisabilité financière
II- 1- 2- Faisabilité sur le plan humain
II- 2- CADRE LOGIQUE
II- 2- 1- Présentation du projet aux parties prenantes potentielles
II- 2- 2- 1ère réunion : discussions et proposition d’idée, nom de la foire, et élaboration de la charte de travail (avec les valeurs communes)
II- 2- 3- Recherche de partenariat
II- 2- 4- Divulgation et publicité
II- 2- 5- Installation des stands
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
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