Structures sociales des Andriamaňare

L’idée d’une enquête concernant les structures sociales Andriamañare est née d’un besoin d’information sur ses normes sociales. Notre ambition est de découvrir les vrais faits d’histoires, en essayant de retrouver par ce présent travail l’origine du clan et son organisation sociale. Bref, cette recherche sera axée sur l’équilibre social et la place de la noblesse dans la société antandroy contemporaine.

La raison du choix du sujet est liée avant tout à l’insuffisance des études portant sur le clan Andriamañare, c’est un sujet qui ouvre donc une voie nouvelle à la connaissance de la société antandroy. Quand on parle du Sud, on le qualifie généralement de peu évolué. Cela est perçu à travers la conscience générale, aussi bien par les compatriotes que par les développeurs. On ignore si cet état de chose est produit par un certain nombre de processus historiques que, la plupart du temps, l’on juge moins important. Le fait que l’Androy ait été le dernier à être touché par la pacification devait renseigner sur le sens et le concept de pouvoir que les antandroy avaient.

La Problématique

Dans la phase préparatoire, il s’agit de définir un sujet et un problème à traiter. Sur ce point, il n’y avait pas trop de difficulté, car nous savions depuis notre première année d’études en Sociologie que nous aurions souhaité soutenir une thèse concernant la société antandroy. Qu’être sociologue ou anthropologue exige avant tout de savoir et comprendre mieux que les autres sa propre société. La grande difficulté à laquelle nous sommes heurté était de savoir comment aborder le sujet, car nous voulions tout comprendre sur la société antandroy. Comme il y a tellement de choses à dire que l’on risque de se perdre dans le choix du problème à traiter.

En fait, tout est question de point de vue qui sous-tend la problématisation de la thématique centrale, c’est-à-dire de l’angle sous lequel on aimerait aborder le sujet. Quel que soit le sujet posé, il y a toujours un lien avec d’autre. Par exemple, si l’on veut s’interroger sur les systèmes de valeurs socio-culturelles, c’est que cela implique la compréhension du sens du poteau sacrificiel et le fondement des croyances.

Mais tout dépend de ce qui importe pour nous. Il semble que tout est interdépendant, et que nous ne voulions rien laisser au hasard. À travers toutes ces hésitations, au fur et à mesure que les recherches ont avancé, nous avons décidé que ce mémoire de DEA ne soit pas un mémoire clos, mais une présentation d’un sujet de doctorat. De cette manière, nous aurons l’occasion de comprendre en profondeur toutes les facettes de l’objet de l’étude.

Historique des Andriamaňare

Origine et peuplement

Aperçu historique des antandroy
La conquête merina n’a pratiquement pas touché l’Androy et l’administration coloniale n’a pu s’y installer qu’en 1904, alors qu’en 1896 elle a touché la capitale, ensuite les autres régions de l’île. Les Antandroy ont combattu contre les français pendant la période 1900 à 1903. Leur concept de pouvoir, basé sur la valeur du poteau sacrificiel et le respect du zañahare (Dieu) ainsi que des morts ou razañe, rend leur structure sociale très conservatrice.

Naissance des Andriamaňare
Ce chapitre traite en particulier les origines des Andriamanare. La version racontée dans le manuscrit sera reprise et comparée aux divers autres manuscrits déja disponibles dont : ceux de Goerges HEURTEBIZE, de Paul OTTINO, de Raymond DECARY, de Guillaume GRANDIDIER, de Robert DRURY. A la fin, les données recuellies à travers les enquêtes sur le terrain seront analysées et complèteront les éléments de comparaison.

Sommairement, l’existence des Andriamanare comme souverains des antandroy a été évoquée par chacun des auteurs cités plus haut. Mais aucun d’entre eux ne semble avoir étudié en profondeur ce clan comme objet d’analyse particulière. Ils se sont plutôt intéressés à l’analyse des structures sociales antandroy en général en y apportant des précisions pour des cas spécifiques. C’est ainsi que le mode d’organisation hiérarchisée du pouvoir n’échappe certes pas à leur analyse, mais empreinte d’une certaine subjectivité qui frapperait tout observateur avisé.

Mode de pouvoir

Le mode de pouvoir antandroy se caractérise par le respect des plus agés, considérés comme médiateurs avec Dieu. Ceci se traduit par le culte au poteau sacrificiel et la vénération de ceux qui exercent des fonctions liées à ceux-ci:patriarche clanique, et ses différents adjoints. Ce critère d’âge joue un rôle essentiel dans le statut social, où les antandroy accordent une place particulière aux groupes d’hommes âgés.

Le poteau sacrificiel (Le Hazomanga)

Portant ses analyses sur l’Anthropologie réligieuse antandroy, François BENOLO décrit le poteau sacrificiel comme suit :

« Dans l’Androy traditionnelle, chaque clan est regroupé autour d’un « poteau sacrificiel » 

basée sur le sorone. Cette institution est constitué de « poteau sacrificiel » (le pieu du sacrifice) et de razane (les ustensiles de sacrifice) composés de couteau appelé vy lava ou arara pour égorger les animaux servant de sacrifices ».

Jacques FAUBLEE en décrivant les religions malgaches parlent de:

«A l’Est de sa maison se dresse souvent un pieu pointu qui en certains lieux supporte une planche à offrandes . Ce pilier est l’autel des rites familiaux. Il ne distingue pas qu’il s’agit du poteau sacrificiel, car il tente de décrire de façon globale les réligions malgaches, le nom de ce poteau varie selon les régions (poteau sacrificiel pour le sud, andry fototra pour le centre, ).

Le poteau sacrificiel est donc un autel sur lequel on pratique des cultes religieux, il sert pratiquement de l’offrande à Dieu et aux ancêtres, par un culte sacrificiel présidé par le patriarche clanique. Et ce culte est appelé sorone.

Francois BENOLO , définit le sorone comme « l’ensemble de la cérémonie incluant prières et gestes symboliques. Les circonstances qui l’occasionnent sont nombreuses allant des malheureuses jusqu’au bienheureuses. Toutefois les procédures restent les mêmes. » .

Quand on fait l’offrande, on attache le zébu ou le mouton servant d’offrande à un arbre auprès du poteau sacrificiel. La chèvre est tabou : elle ne sert pas d’offrande. Ensuite on le fait tomber par terre pour attacher ses pattes et tous les assistants s’assoient sur des nattes à l’ouest du bœuf, le regard tourné vers l’Est. Quand tous les assistants sont prêts chacun à leur place, on fait sortir le patriarche clanique de l’intérieur de sa demeure (Anjomba), pour diriger le sorone.

Le poteau sacrificiel représente, pour les antandroy, leur croyance en Dieu et aux ancêtres. Car c’est à travers son existence qu’ils puisent leur sens de vie commune. Cette vie commune réglementée par des actes de purification afin de conjurer la malédiction ou le hakeo. Cela donne de l’importance au patriarche clanique dans son rôle d’intermédiaire entre le monde visible et le monde invisible. Cette crainte du mal ne fait que renforcer l’autorité de la société sur l’individu. À travers le poteau sacrificiel, l’antandroy trouve un lieu et un autel sacré pour communiquer avec Dieu (demande de pardon et de bénédiction). Un lieu, car le poteau sacrificiel se trouve dans un endroit précis et non n’importe où.

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Table des matières

INTRODUCTION
Partie I : MÉTHODES D’APPROCHE
I.I.- La Problématique
I.II.- Les concepts clés
I.III.- Les techniques d’investigation
Partie II : PLAN DÉTAILLÉ DE LA THÈSE
II.I.- Historique des Andriamaňare
II.II.- Les facteurs de transformations sociales
II.III.- Nouveaux équilibres sociaux
Partie III : BIBLIOGRAPHIE COMMENTÉE
III.I.- Ouvrages anthropo-sociologiques
III.II.- Ouvrages historiques
III.III.- Ouvrage méthodologique
Partie IV : PERSPECTIVES
Partie V : ANNEXES
V.I.- Bibliographie
V.II.- Documents photos
V.III.- Cartes de localisation
CONCLUSION

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