L’allaitement maternel représente un enjeu de santé publique qui n’est plus à prouver. L’allaitement est un héritage culturel et social très subtil, avec une transmission verticale et horizontale. (1) Le bon développement d’un enfant est intimement lié à la bonne relation avec la mère et l’allaitement est, en quelque sorte, le lien privilégié qui unit la mère à son enfant. Les bienfaits et les avantages de l’allaitement maternel ont été largement étudiés et admis au niveau mondial, ainsi que ses effets protecteurs pour la femme et l’enfant.
Mais depuis que le VIH a sévi dans le monde, l’UNICEF/ ONU SIDA et l’OMS ont montré, dans une étude, qu’une mère séropositive peut transmettre le virus du SIDA à son bébé au cours de la grossesse, pendant l’accouchement et aussi durant l’allaitement maternel. En 2002, dans le monde, sur 720000 bébés ont été infectés par le virus : 15 à 20% sont contaminés pendant la grossesse, 50% pendant l’accouchement et 33% durant l’allaitement maternel.
Dans une étude française concernant 117 enfants suivis pendant 18 mois, 5 des 6 enfants nourris au sein étaient infectés alors que le taux de transmission de l’infection était de 25% chez les enfants nourris au biberon. La transmission du virus, par le lait maternel, explique, au moins en partie, la différence entre le taux d’infection périnatale en Afrique, où l’allaitement maternel est universel et celui observé en Europe ou aux Etats-Unis où l’allaitement est rare.
STRUCTURES DE LA GLANDE MAMMAIRE
MAMMOGENESE
Le développement de la glande mammaire commence dès la vie embryonnaire. L’embryon présente précocement des ébauches mammaires provenant de l’ectoderme qui s’invagine en étroits tubules. Ils sont à l’origine des principaux canaux galactophores. Le mamelon devient saillant chez le fœtus à quatre mois de grossesse. Après la naissance, la glande mammaire se développe d’une façon isométrique jusqu’à la puberté, sans incitation hormonale. A la puberté, le développement de la glande mammaire, sous l’incitation hormonale, se fait par la croissance du système caniculaire. Il y a aussi une croissance du mamelon, une pigmentation aréolaire, une accumulation graisseuse, une formation d’œdème inter–lobulaire. Pendant le cycle menstruel, le volume du sein varie suivant la stimulation hormonale. La croissance des structures épithéliales caniculaires se produit durant la phase oestrogénique, puis après la menstruation, il y aura la régression partielle de la glande mammaire.
Au cours de la grossesse, les trois premiers mois, sous l’influence de l’œstrogène et de la progestérone, le sein se modifie. La glande mammaire augmente de volume par prolifération des tissus conjonctifs et des canaux glandulaires, ainsi que par la congestion veineuse. Le mamelon devient plus foncé et l’aréole s’élargit. Au quatrième mois, le sein atteint son développement maximum, et commence son activité sécrétoire. L’allaitement n’a pas beaucoup d’influence sur le développement mammaire. La taille du sein ne modifie pas la quantité du lait sécrété.
PHYSIOLOGIE DE LA LACTATION
La lactation est un processus physiologique sous la dépendance neurohormonale, qui se prépare pendant la grossesse, se déclenche à l’accouchement et s’entretient par les tétées.
REGULATION ENDOCRINE
Elle se fait en deux phases :
➤ La première phase commence douze semaines avant l’accouchement, sous l’influence des modifications de l’équilibre entre les hormones lactogènes et les hormones anti–lactogènes représentées par la progestérone.
➤ La deuxième phase démarre deux ou trois jours après l’accouchement sous l’influence de la sécrétion de prolactine et la chute du taux de progestérone d’origine placentaire par l’expulsion du placenta.
Le rôle de la prolactine est de donner l’ordre aux alvéoles de produire du lait. Le niveau de la prolactine augmente lorsque le bébé tête, surtout la nuit. Si le niveau de la prolactine est élevé quand le bébé tête inefficacement, le lait ne s’écoule pas dans certaines parties du sein et la production du lait diminue. (12) L’ocytocine a pour but de déclencher l’éjection du lait. Elle fait contracter les cellules qui entourent les alvéoles ; le lait est éjecté par les canaux galactophores jusqu’aux sinus lactifères où le bébé peut l’exprimer. Ce processus est appelé le réflexe d’éjection du lait ou réflexe ocytocique. Il peut survenir dès que la mère met son bébé au sein, après une ou plusieurs minutes de tétée.
REGULATION AUTOCRINE
Après quelques semaines, la réponse prolactinique, à la succion, diminue d’intensité, et devient inexistante. La sécrétion et l’excrétion du lait sont simplement stimulées par l’effet mécanique de la succion et le vidange régulier de la glande mammaire. C’est un mécanisme de régulation locale, exerçant un rétro contrôle négatif : inhibition de la sécrétion lactée tant qu’il existe un important volume de lait résiduel dans le sein. L’arrêt de la lactation se produit par la diminution des stimuli hormonaux et de la fréquence des tétées.
PRATIQUE DE L’ALLAITEMENT MATERNEL
L’allaitement maternel peut être considéré comme l’acte le plus naturel du monde. Il faut préparer convenablement cette période afin d’éviter des problèmes et d’apprécier les avantages offerts, par ce tendre tête-à-tête, entre la mère et l’enfant.
PREPARATION DE L’ALLAITEMENT PENDANT LA GROSSESSE
Pendant la grossesse, lors de consultation prénatale, la femme doit être informée des avantages de l’allaitement maternel et encouragée à allaiter. Il faut préparer la venue du bébé, prévoir l’organisation matérielle, trouver les moyens pour que la mère puisse le nourrir librement sans contrainte. Il faut préparer les seins par une hygiène correcte :
➤ Prendre une douche journalière sans trop savonner les mamelons en fin de grossesse. Cette douche ne dessèche pas la peau et n’arrête pas la lubrification naturelle des seins.
➤ Presser doucement le mamelon pour ouvrir les canaux lactifères et favoriser l’écoulement du lait.
Une bonne alimentation constitue une meilleure santé. La mère doit se nourrir en quantité suffisante, variée et équilibrée. L’impératif alimentaire, pour une mère durant l’allaitement, est de boire abondamment et prendre du lait bouilli de façon abondante. Durant l’allaitement, la mère doit s’abstenir des produits alcooliques et tabagiques .
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Table des matières
INTRODUCTION
I- CONSIDERATIONS GENERALES
1- STRUCTURES DE LA GLANDE MAMMAIRE
2- PHYSIOLOGIE DE LA LACTATION
2-1 Régulation endocrine
2-2 Régulation autocrine
3- PRATIQUE DE L’ALLAITEMENT MATERNEL
3-1 Préparation de l’allaitement pendant la grossesse
3-2 Technique de l’allaitement
3-3 Pratiques importantes pour un allaitement optimal
3-4 Six critères d’une bonne lactation
4- COMPLICATIONS MAMMAIRES DURANT L’ALLAITEMENT MATERNEL ET LES PRISES EN CHARGES
4-1 Mamelon ombiliqué douloureux
4-2 Troubles de la sécrétion lactée
4-3 Engorgement mammaire
4-4 Crevasses
4-5 Infections mammaires
4-5-1 Lymphangite du sein
4-5-2 Abcès du sein
5- ALLAITEMENT ET LE VIH
II- ETUDE PROPREMENT DITE
1- CADRE D’ETUDE
2- OBJECTIF D’ETUDE
3- METHODOLOGIE ET MATERIELS D’ETUDE
3-1 Type d’étude
3-2 Echantillonnage et la population cible
3-3 Matériels d’étude
3-4 Traitement et analyse des données
4-. RESULTATS
4-1 Environnement de la mère
4-2 Déroulement de la grossesse et l’accouchement de l’enfant actuel
4-3 Connaissance pratique de l’allaitement au sein
4-4 Problèmes mammaires et prises en charge de l’allaitement actuel
III- COMMENTAIRES, DISCUSSIONS ET SUGGESTIONS
1- COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
1-1 Relations entre l’environnement de la mère et les problèmes mammaires
1-2 Déroulement de la grossesse et de l’accouchement de l’enfant actuel
1-3 Problèmes mammaires et facteurs favorisants
2- SUGGESTIONS
2-1 Mesures éducatives
2-2 Pour les mères séropositives
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES