ย STRUCTURE ET CONDITIONS DE STABILITE DES HYDRATES
Structure des hydratesย
Les hydrates de gaz sont des composรฉs cristallins qui appartiennent ร la famille des clathrates. Les clathrates โ du grec klathron qui signifie fermeture โ sont des polyรจdres de molรฉcules dโeau, liรฉes entre elles par des liaisons hydrogรจne. Chaque polyรจdre forme une cavitรฉ qui peut contenir une molรฉcule de petite taille (typiquement gazeuse, mais on peut former des hydrates avec des molรฉcules de tรฉtrahydrofurane par exemple). La cavitรฉ est stabilisรฉe par des forces de Van der Waals entre les molรฉcules dโeau et la molรฉcule de gaz piรฉgรฉe. La structure des hydrates de gaz a รฉtรฉ รฉtudiรฉe grรขce ร la diffraction des rayons X par Von Stakelberg [2]. Les structures de gaz recensรฉes jusquโร prรฉsent sont les structures cubiques sI et sII et la structure hexagonale sH. Ces structures diffรจrent entre elles par la taille et le nombre de cavitรฉs associรฉes.
Structure sI
Elle se compose de deux types de cavitรฉs : une unitรฉ comporte 2 petites cavitรฉs et 6 grandes. Les petites cavitรฉs, notรฉes 5ยนยฒ, comportent 12 faces pentagonales, dโoรน leur nom dodรฉcaรจdre pentagonal. Les grandes cavitรฉs sont des tรฉtradรฉcaรจdres. Il sโagit de 12 faces pentagonales et de 2 faces hexagonales. Les grandes cavitรฉs sont notรฉes 5ยนยฒ6ยฒ . La maille de type sI est une structure cubique de 12 ร
dโarรชte qui contient 46 molรฉcules dโeau.
Structure sII
La structure sII comporte 16 petites cavitรฉs et 8 grandes. Les petites cavitรฉs sont du type 5ยนยฒ comme pour la structure sI. Les grandes cavitรฉs sont des hexadรฉcaรจdres notรฉs 5ยนยฒ6โด . Ces cavitรฉs prรฉsentent 12 faces pentagonales et 4 faces hexagonales. La maille de type sII est une structure cubique de 17,3 ร
dโarรชte qui contient 136 molรฉcules dโeau.
Modรฉlisation des conditions de stabilitรฉ dโhydrates de gaz
Les principales mรฉthodes utilisรฉes pour le calcul des propriรฉtรฉs thermodynamiques des hydrates dรฉrivent du modรจle de Van der Waals et Platteeuw, et sโappuient sur une analogie avec la thรฉorie dโadsorption de Langmuir. Selon ce modรจle, les molรฉcules dโeau forment un rรฉseau cristallin qui contient des cavitรฉs dans lesquelles les molรฉcules de gaz peuvent sโinsรฉrer. Lโรฉnergie dโadsorption permet de rรฉduire lโรฉnergie libre de la phase hydrate, la rendant plus stable que la glace formรฉe dโeau pure. Le modรจle se base sur quatre hypothรจses :
โข La contribution des molรฉcules dโeau du rรฉseau hydrate ร lโรฉnergie libre du systรจme est constante, que les cavitรฉs soient occupรฉes ou non. En dโautres termes, ร une pression et tempรฉrature donnรฉes, la variation du potentiel chimique de lโeau au sein du rรฉseau hydrate est indรฉpendante de la taille et de la nature des molรฉcules de gaz.
โข Chaque cavitรฉ contient au plus une molรฉcule de gaz.
โข Il nโy a pas dโinteraction entre deux molรฉcules de gaz dans lโhydrate.
โข Les interactions entre les molรฉcules de gaz et les cavitรฉs peuvent รชtre calculรฉes par un potentiel intermolรฉculaire de symรฉtrie sphรฉrique.
Diffรฉrentes expressions de la force motrice pour la formation dโhydrates
Le processus de formation des premiers germes cristallins met en place une รฉnergie appelรฉe รฉnergie libre dโactivation de germination et notรฉe โG qui est proportionnelle ร la sursaturation de la solution. La force motrice, qui reprรฉsente lโรฉcart ร lโรฉquilibre, est exprimรฉe de plusieurs faรงons dans la littรฉrature. Elle peut รชtre exprimรฉe comme รฉtant lโรฉcart par rapport ร la tempรฉrature dโรฉquilibre, ou un รฉcart par rapport ร la concentration (ou fugacitรฉ) dโรฉquilibre. Kashchiev [10] a montrรฉ que la germination hรฉtรฉrogรจne nรฉcessite de franchir une barriรจre รฉnergรฉtique โ en terme de diffรฉrence de potentiel chimique โยต โ moins รฉlevรฉe que la germination homogรจne.
Arjamandi et al.[15] ont comparรฉ les diffรฉrentes expressions pour la force motrice dans le cadre de test dโinhibiteurs cinรฉtiques. Ils ont conclu que le sous-refroidissement est une bonne reprรฉsentation de la force motrice pour le mรฉthane. De plus, le sous-refroidissement peut รชtre dรฉterminรฉ facilement : on mesure la tempรฉrature expรฉrimentale et on calcule la tempรฉrature dโรฉquilibre grรขce ร un modรจle thermodynamique. Nous exprimerons la force motrice comme lโรฉcart de la tempรฉrature par rapport ร la tempรฉrature dโรฉquilibre.
Germinationย
La germination est le commencement du processus de cristallisation. Elle se traduit par la naissance dโun nouveau cristal et correspond ร la rupture dโun รฉtat mรฉtastable quand le systรจme arrive ร un niveau dโรฉnergie critique [16]. Les solutions sursaturรฉes prรฉsentent une zone mรฉtastable dans laquelle la germination nโest pas spontanรฉe. Il faut augmenter le niveau de sursaturation (force motrice) pour que la solution soit dans un รฉtat dans lequel la germination spontanรฉe est possible .
Diffรฉrents types de germination
Il existe deux types de germination : la germination primaire et la germination secondaire. La germination primaire peut รชtre homogรจne ou hรฉtรฉrogรจne. Le type de germination qui se produit dans la solution dรฉpend bien sรปr de la nature de cette phase sursaturรฉe (cโest-ร -dire la prรฉsence ou lโabsence de particules solides).
Germination primaire homogรจneย
La germination primaire homogรจne se produit rarement en pratique, cela implique lโabsence totale de corps รฉtranger โ impuretรฉs โ dans la solution. Cependant, elle est ร la base de la thรฉorie de la germination. Il sโagit dโune rรฉaction spontanรฉe qui a lieu dans la phase sursaturรฉe. Les germes se forment dans le volume de la solution.
Germination primaire hรฉtรฉrogรจneย
En pratique, lors de la cristallisation, des impuretรฉs peuvent initier la germination primaire. On parle alors de germination primaire hรฉtรฉrogรจne. Dans ce cas, les germes se forment sur les parois ou sur des particules solides flottant dans la solution. La prรฉsence de ces corps รฉtrangers dans la solution sursaturรฉe rรฉduit la barriรจre รฉnergรฉtique nรฉcessaire ร la germination. La germination hรฉtรฉrogรจne a lieu ร un degrรฉ de sursaturation plus faible que pour les systรจmes homogรจnes.
Germination secondaire
La germination secondaire a lieu lorsque des cristaux sont prรฉsents ou ajoutรฉs dans la solution. Elle dรฉpend fortement des conditions de cristallisation :
โข Sursaturation,
โข Viscositรฉ de la solution,
โข Conditions hydrodynamiques (agitation en particulier),
โข Duretรฉ et rugositรฉ des cristaux,
โข Additifs รฉventuels.
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Table des matiรจres
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I : ANALYSE BIBLIOGRAPHIQUE
I- STRUCTURE ET CONDITIONS DE STABILITE DES HYDRATES
I-1- Structure des hydrates
I-1-1- Structure sI
I-1-2- Structure sII
I-1-3- Structure sH
I-1-4- Structure de lโhydrate en fonction de la taille de la molรฉcule de gaz
I-1-5- Nombre dโhydratation
I-2- Modรจle thermodynamique
I-2-1- Rappels de thermodynamique
I-2-2- Modรฉlisation des conditions de stabilitรฉ dโhydrates de gaz
II- THEORIE DE LA CRISTALLISATION
II-1- Notion de force motrice
II-1-1- Solubilitรฉ et sursaturation
II-1-2- Diffรฉrentes expressions de la force motrice pour la formation dโhydrates
II-1-3- Conclusion
II-2- Germination
II-2-1- Diffรฉrents types de germination
II-2-2- Nucleus de taille critique
II-2-3- Expression de la vitesse de germination
II-2-4- Temps dโinduction
II-3- Croissance cristalline
II-3-1- Thรฉorie de diffusion-rรฉaction
II-3-2- Croissance contrรดlรฉe par la diffusion
II-3-3- Croissance contrรดlรฉe par lโintรฉgration dans la structure
II-3-4- Expression gรฉnรฉrale de la vitesse de croissance
III- MODELES CINETIQUES DE FORMATION DโHYDRATES DE GAZ
III-1- Mรฉcanismes de formation dโhydrates
III- 2- Modรจles macroscopiques de la formation dโhydrates de gaz
III-2-1- Modรจle de Falabella
III-2-2- Modรจle de Vysniauskas et Bishnoi
III-2-3- Modรจle dโEnglezos et al.
III-2-4- Modรจle de Skovborg et Rasmussen
III-2-5- Modรจle de Gaillard et Montfort
III-2-6- Modรจle de Herri et al
III-3- Conclusion
IV- PRINCIPE ET APPLICATIONS DE LA CALORIMETRIE DIFFERENTIELLE PROGRAMMEE
IV-1- Principe de la DSC
IV-1-1- Bilan thermique et รฉquation de base
IV-1-2- Applications de la DSC
IV-2- Application de la DSC aux รฉtudes cinรฉtiques
IV-2-1- Mรฉthode isotherme
IV-2-2- Mรฉthode ร vitesse de chauffe constante
IV-3- Application de la DSC ร lโรฉtude de la germination dans les รฉmulsions
IV-3-1- Etude de la stabilitรฉ dโรฉmulsions
IV-3-2- Dรฉtermination de la vitesse de germination
IV-4- Applications de la DSC dans le domaine des hydrates de gaz
IV-4-1- Thermodynamique
IV-4-2- Agglomรฉration des hydrates dans les pรฉtroles bruts
IV-4-3- Cinรฉtique
IV- CONCLUSION
CHAPITRE II : ETUDE EXPERIMENTALE
I- SYSTEMES ETUDIES
I-1- Composition
I-2- Propriรฉtรฉs
I-2-1- Viscositรฉ des huiles
I-2-2- Stabilitรฉ des fluides de forage
II-2-3- Effet de la chaux
II- DISPOSITIF EXPERIMENTAL
II-1- DSC 111
II-2- HP micro-DSC VII
II-3- Etalonnages
II-4- Mode opรฉratoire
II-5- Exploitation des thermogrammes
II-5-1- Isothermes de durรฉe variable
II-5-2- Normalisation
III- RESULTATS ET DISCUSSION
III-1- Effet du sous-refroidissement
III-1-1- Expรฉriences ร P = 11 MPa
III-1-2- Expรฉriences ร P = 20 MPa
III-1-3- Expรฉriences ร P = 30 MPa
III-1-4- Expรฉriences ร P = 40 MPa
III-1-5- Effet du sous-refroidissement sur le temps dโinduction
III-1-6- Conclusions
III-2- Effet de la pression
III-2-1- Dรฉtermination des tempรฉratures dโรฉquilibre
III-2-2- Effet de la pression sur la formation dโhydrates, ร โT = 20K
III-2-3- Effet de la pression pour T fixe
III-2-4- Conclusions
III-3- Effet de la composition
III-3-1-Effet de la concentration en CaCl2
III-3-2- Effet de la nature de lโhuile
III-3-3- Conclusions
IV- CONCLUSIONS DE LโETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE III : MODELISATION DE LA FORMATION DโHYDRATES PAR DES MODELES CLASSIQUES
I – MODELISATION DE LA FORMATION DโHYDRATES A FORCES MOTRICES ELEVEES
I-1- Dรฉveloppement du modรจle du cลur rรฉtrรฉcissant
I-1-1- Rรฉgimes de fonctionnement en cinรฉtique hรฉtรฉrogรจne
I-1-2- Hypothรจses
I-1-3- Mise en รฉquation
I-1-4- Rรฉgime de diffusion interne
I-2- Validation du modรจle ร cลur rรฉtrรฉcissant
I-2-1- Exemple 1 : Fluide #1, P = 20 MPa et โT = 30 K, isotherme 2 h
I-2-2- Exemple 2 : Fluide #1, P = 30 MPa et โT = 30 K, isotherme 2 h
I-2-3- Conclusion
I-3- Prรฉdiction de lโรฉvolution du taux dโavancement par le modรจle du cลur retrecissant
I-3-1- Effet de la concentration CA sur le taux de conversion
I-3-2- Prise en compte de la distribution en taille des gouttes
I-3-3- Taux de conversion global
I-4- Conclusions sur le modรจle du cลur rรฉtrรฉcissant
II- MODELISATION DE LA FORMATION DโHYDRATES A FAIBLES FORCES MOTRICES
II-1- Dรฉveleloppement du modรจle dโAvrami-Erofeev
II-1-1- Hypothรจses
II-1-2- Mise en รฉquation
II-1-3- Amรฉliorations de lโรฉquation dโAvrami
II-2- Validation du modรจle dโAvrami modifiรฉ
II-2-1- Exemple 1 : Fluide #1 (10% CaCl2), P = 11 MPa et โT = 20 K
II-2-2- Exemple 2 : Fluide #2 (15% CaCl2), P = 11 MPa et โT = 20 K
II-2-3- Exemple 3 : Fluide #1 (10% CaCl2), P = 20 MPa et โT = 14,15 K
II-3- Conclusion sur le modรจle dโAvrami modifiรฉ
CONCLUSION DU CHAPITRE III
CHAPITRE IV : DEVELOPPEMENT DโUN MODELE POUR LA FORMATION DโHYDRATES EN MILIEUX DISPERSES
CONCLUSION GENERALE
RรFรRENCES
ANNEXE
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