LA PEAU
La peau est un organe complexe, qui enveloppe la surface du corps et se continue par une muqueuse au niveau des orifices naturels. C’est un organe de perception sensorielle, de protection mécanique thermique, de protection contre les radiations, mais c’est surtout une barrière.
Structure de la peau
La peau comprend quatre régions qui sont, de la surface vers la profondeur, l’épiderme, la jonction dermo-épidermique, le derme et l’hypoderme. Sa surface est de 1,5 à 2m² pour une épaisseur de 0,5 à 4 mm et un poids de 3kg. A la peau sont annexés les cheveux (100 à 150 000), les poils (1 à 5 millions de follicules pileux), les ongles, et les glandes sébacées et sudorales .
L’épiderme
L’épiderme est un épithélium de revêtement, stratifié, pavimenteux, non vascularisé mais innervé. Il contient quatre couches histologiques distinctes, qui sont, de la plus interne à la plus externe, le stratum germinativum ou stratum basale, le stratum spinosum, le stratum granulosum et le stratum corneum. (18) Le stratum basal, aussi connu sous le nom de stratum germinativum, contient les organelles standards telles que les mitochondries et les ribosomes. Cette couche contient également les kératinocytes, les mélanocytes, les cellules de Langerhans, ainsi que les cellules de Merkel.
Les kératinocytes
Les kératinocytes assurent trois grandes fonctions: la cohésion de l’épiderme, grâce à leur cytosquelette et à leur système de jonction, la fonction barrière entre les milieux intérieur et extérieur, en rapport avec leur différenciation terminale, et enfin, la protection contre les radiations lumineuses, grâce aux mélanosomes qu’ils ont phagocytés.
Les mélanocytes
Les mélanocytes constituent, par leur nombre, la deuxième population cellulaire de l’épiderme. Leur fonction est la synthèse des mélanines, qui donnent à la peau sa couleur constitutive. Ils ont également un rôle photoprotecteur. L’ensemble forme une unité de mélanisation, avec en moyenne un mélanocyte pour cinq kératinocytes sur le visage, tandis que sur les surfaces moins exposés, ce ratio n’est seulement que de un mélanocyte pour vingt kératinocytes.
Les cellules de Langerhans
Les cellules de Langerhans représentent 3 % à 8 % des cellules épidermiques. Elles appartiennent au groupe des cellules dendritiques présentatrices d’antigène aux lymphocytes T, et sont transépithéliales.
Cellules de Merkel
Les cellules de Merkel constituent la population cellulaire minoritaire de l’épiderme. Elles sont relativement abondantes au niveau des lèvres, des paumes et du dos des pieds. Ce sont des mécanorécepteurs, mais elles ont aussi des fonctions inductives et trophiques sur les terminaisons nerveuses périphériques et les annexes cutanées.
Le stratum spinosum contient deux à six rangées de kératinocytes qui commencent à se différencier. Les kératinocytes synthétisent la kératine qui s’agrège pour former les tonofilaments. La condensation de ces tonofilaments constitue les demosomes qui maintiennent une distance d’environ 20nm entre les cellules.
Dans le stratum granulosum, les kératinocytes continuent à se différencier. Ils synthétisent régulièrement la kératine, en prenant une forme plus aplatie.
Le stratum corneum est le produit final de la différenciation cellulaire. Il comprend dix à quinze couches cellulaires. Cette couche est épaisse au niveau des paumes et de la plante des pieds, mais un peu plus fine au niveau des lèvres. Cette fine membrane consiste en des cellules anucléées et kératinisées .
La jonction dermo-épidermique
Elle apparaît comme une ligne ondulée où alternent les saillies de l’épiderme dites « papilles dermiques », dont l’ensemble forme le derme papillaire .
Le derme
Le derme nourrit et supporte l’épiderme. Il est constitué de fibres de collagène, d’élastine, et de réticuline, synthétisées par le fibroblaste, cellule principale du derme. Les autres éléments cellulaires sont les mastocytes, les macrophages, les lymphocytes et histiocytes. Le derme contient les récepteurs sensitifs, le plexus vasculaire et les annexes sudoripares et sudorales. Le derme comporte deux zones : l’une superficielle, entre les crêtes épidermiques, ou « derme papillaire », formée de tissu conjonctif lâche, l’autre profonde, ou « derme réticulaire », formée d’un tissu conjonctif dense.
L’hypoderme
L’hypoderme est constitué de lobules graisseux séparés par des septums inter lobulaires servant de passage aux vaisseaux et aux nerfs destinés au derme. Les paupières, les oreilles ainsi que les organes génitaux masculins en sont dépourvus.
Follicules pilo-sébacés
Les follicules pilo-sébacés comportent le poil et ses gaines, des glandes sébacées et, dans certains territoires, un muscle arrecteur et/ou des glandes sudorales. Les follicules pilo-sébacés sont distribués sur toute la surface de la peau, à l’exception des paumes, des plantes et des faces latérales des doigts et des orteils.
Fonctions de la peau
Les fonctions de la peau sont multiples, indispensables à la vie et complexes :
– Rôle de perception : Les terminaisons nerveuses ressentent chaleur, froid, tact, douleur et prurit. Ces perceptions ont un intérêt de défense et d’adaptation au milieu environnant (mobilisation, échanges thermiques).
– Rôle de défense avec protection contre les entrées ou les sorties d’eau, la pénétration de substances chimiques ou d’agents infectieux, la photoprojection.
– Rôle de renouvellement (épiderme, cycle pilaire), de synthèse de la vitamine D, d’élimination et d’échanges (thermorégulation).
– Rôle d’échange et d’élimination: sueurs, synthèse de la vitamine D
– Rôle de régulation thermique: vasoconstriction périphérique, « chair de poule », frissons, sueurs….
– Fonction immunologique: Rôle essentiel dans les phénomènes inflammatoires allergiques ou non .
LES DERMOCORTICOÏDES
Les dermocorticoïdes, tels le Betneval® et le Diprosone® (Figure II) dont les principes actifs sont respectivement, le valérate de bétamethasone et le dipropionate de bétamethasone sont très utilisés en dermatologie ; ils sont d’une grande utilité à condition de bien savoir les manier pour limiter l’apparition des effets secondaires.
Mécanisme d’action
Les molécules de corticostéroïdes diffusent à travers la membrane cytoplasmique et se lient à un récepteur cytoplasmique. Ce récepteur est un complexe multiprotéique se trouvant dans les kératinocytes et les fibroblastes. L’hormone stéroïdienne liée au récepteur pénètre dans le noyau. En se liant à une certaine séquence d’ADN, elle active ou inhibe la transcription de protéines importantes pour la réponse immunologique. C’est ce mécanisme qui est responsable de l’effet anti-inflammatoire, antiprolifératif et immunosuppresseur des corticostéroïdes .
Propriétés pharmacocinétiques
La biodisponibilité cutanée dépend des caractéristiques intrinsèques de la molécule (polarité, liposolubilité, taille…), mais de nombreux autres facteurs influencent la pénétration cutanée .
Activité anti-inflammatoire
Les dermocorticoïdes induisent une vasoconstriction des vaisseaux superficiels du derme, avec une diminution de la perméabilité capillaire et par conséquent une diminution de la diapédèse des leucocytes, une diminution de la phagocytose et de la libération d’enzymes lysosomiales. Les récepteurs des glucocorticoïdes se trouvent sur les kératinocytes et les fibroblastes. Le complexe corticoïde-récepteur ainsi formé migre dans le noyau et va exercer une activation ou une inhibition du gène cible. Leur action se situe principalement sur la synthèse de certaines cytokines ou de certaines molécules d’adhésion .
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I. La peau
I. 1. Structure de la peau
I. 2. Fonctions de la peau
II. Les dermocorticoïdes
II. 1. Mécanisme d’action
II. 2. Propriétés pharmacocinétiques
II. 3. Propriétés pharmacodynamiques
II. 4. Classification et galénique
II. 5. Les indications
II. 6. Les contre-indications
II. 7. Les effets secondaires
II. 8. Règles d’utilisation
II. 9. Surveillance du traitement
III. Le Pandalao®
DEUXIÈME PARTIE : MÉTHODOLOGIE ET RESULTATS
IV. METHODOLOGIE
IV. 1. Types d’étude
IV. 2. Période et durée de l’étude
IV. 3. Sites d’enquête
IV. 4. Population
IV. 5. Paramètres à évaluer
IV. 6. Déroulement de l’enquête
IV. 7. Taille de l’échantillon
IV. 8. Test statistique
IV. 9. Biais
V. RESULTATS
V. 1. Profil des consommateurs
V. 2. Les modalités d’approvisionnement
V. 3. Les produits concernés
V. 4. Les facteurs motivant l’utilisation des produits cosmétiques
V. 5. Les événements indésirables perçues et rapportées
V. 6. Evaluation de l’attitude des patients suite à l’apparition des effets secondaires liés aux produits cosmétiques
V. 7. Modalités de délivrance des dermocorticoïdes en officine
TROISIEME PARTIE : DISCUSSION
CONCLUSION
ANNEXES
Bibliographie