Principaux sentiments vécus lors de la catastrophe
Les prochains paragraphes font état des principaux sentiments éprouvés par les répondants lors de la catastrophe, soit la peur, l’incertitude et l’inquiétude, l’incompréhension, ainsi que l’impuissance.
Peur
Le principal sentiment ressenti lors de la catastrophe demeure la peur (n=15). Cette peur fut causée par le fait d’être directement ou indirectement exposé à la catastrophe et de craindre pour sa propre intégrité physique. Cette peur a été vécue par la majorité des personnes présentant des manifestations de stress post-traumatique lors de la collecte des données, soit sept hommes sur les neuf atteints. Des éléments comme le bruit, la lumière et la température ont amené les participants à vivre cette peur.
Et là un moment donné à 4h00 du matin, c’est là qu’on a eu le plus gros boum, je ne peux pas dire si c’est plusieurs citernes ou juste une qui a sauté mais il y a eu une méchante explosion là. Elle m’a fait peur, vraiment j’ai eu la chienne. Tout le monde a eu peur, parce qu’on était ici et c’est comme venu au-dessus de nous, comme un gros champignon et la radiation, la chaleur que ça dégageait, c’était fou là, vraiment débile. (Participant 5893) Dans le fond ils voyaient le feu, même il y en a qui ne voyaient pas les trains mais ils voyaient uniquement le feu. Mais le monde paniquait énormément et le monde a eu vraiment peur. Et le feu, le gros champignon qu’il y a eu à 4h15 à peu près, ça… ça l’a été quelque chose d’assez bouleversant. Je pense que… oui, ça l’a été une méchante nuit. (Participant 5884).
La peur de mourir a aussi été vécue par certains participants (n=5), incluant deux intervenants de première ligne (pompier et policier), qui ont essayé d’éteindre les différents brasiers provoqués par le déraillement du train ou de contrôler les déplacements de la population. Ces derniers ignoraient s’ils allaient survivre à leurs tâches professionnelles qui les obligeaient à sécuriser les lieux. Conscients du danger inhérent à leur situation, ils s’attendaient à être blessés, voire à mourir sur les lieux.
Vous auriez juste mis un wagon de chlore et je ne serais plus là pour vous parler. Moi, c’est mon père qui m’a appelé plus bas et quand j’ai vu, je savais que c’était le train, alors j’ai dit à mon père… là le vent souffle du bon côté, mais là tu viens à la maison et si le vent change de bord, tu prends les enfants et tu t’en vas. Alors quand je suis rentré le soir même, moi je ne savais pas si j’allais revenir. (Participant 6705)
Parce que je ne pouvais pas voir de l’autre côté de la rue, parce que les flammes étaient à des centaines de pieds… de mètres de grand. Là j’approchais, quand tu approches de la rue Milette, le train est plus proche là, les wagons qui ne brûlaient pas, tout de suite j’ai dit… ça va sauter, je vais recevoir des morceaux de métal. (Participant 5829) .
Cette peur a mené certains répondants à vivre des sentiments d’urgence et de panique (n=5). Ces divers sentiments ont influencé les actions posées par ceux-ci, afin de faire face à la source de leur stress, soit le brasier. Guidés par l’adrénaline et leur instinct de survie, ces répondants sont alors venus en aide à autrui ou ont promptement fuit l’épicentre de la catastrophe. Ce comportement d’urgence a aussi été influencé par le fait que plusieurs personnes passaient à vive allure sur des terrains privés afin de s’éloigner du danger. Les comportements adoptés lors de ce contexte de survie ont d’ailleurs été comparés, par quelques répondants (n=4), à ceux que l’on peut observer lors d’une guerre ou encore en visionnant des films mettant en scène la fin du monde.
Sentiment d’urgence, un peu adrénaline, à cause que je savais que j’avais beaucoup de responsabilités et dans l’immédiat, j’ai pensé qu’il y avait des choses. […]. J’ai eu de l’inquiétude first et là j’ai vite réalisé que non, il n’y a personne de mon entourage qui a été touché. Et la grosse émotion qui ressortait c’est un peu l’adrénaline, sensation d’urgence qu’il fallait que je fasse de quoi, pas tout seul mais avec tout le monde. Alors pour la job et pour la clinique qu’on va parler tantôt aussi et tout ça. (Participant 2461) .
Et là, évidemment, on s’active à quitter très rapidement, à prendre le strict nécessaire et on est en mode survie. On est un peu… on vit ce que j’imagine des gens qui ont vécu par exemple la guerre ou des catastrophes similaires vivent. On est en mode survie, tout notre corps. C’est là qu’on voit comment le sang est dirigé vers j’imagine le cerveau et tu fais le nécessaire. Ce qui était troublant aussi c’est qu’on voyait des gens traverser notre terrain, un peu comme dans les films de fin du monde où tu vois les animaux et les gens courir un peu partout. (Participant 11632) .
Incertitude
Outre la peur, certains répondants (n=10) ont aussi vécu diverses incertitudes et inquiétudes en ce qui concerne leur avenir à court terme, se demandant ce qui leur arriverait le lendemain et dans les jours suivants. Sur ce nombre, huit présentaient des manifestations de stress post-traumatique au moment de la collecte des données, soit plus de trois ans après le déraillement du train. Ces incertitudes et inquiétudes étaient aussi reliées, dans le discours des répondants, à d’incessants questionnements quant à la survie et l’état de santé de certains de leurs proches, notamment en raison des délais entre la tragédie et le dévoilement de l’identité des victimes.
Mais une fois que s’est arrivé, bon suite à ça, tu quittes et tout ça. Mais nous on pensait… à quelques maisons d’ici, vers le centre-ville, vers le lieu de l’explosion, ma belle-mère demeure là et la maison brûlait. (Participant 11632)
Il y a eu pendant longtemps l’incertitude de qui étaient les victimes là-dedans, les victimes directes. Alors cette attente-là, qui a duré longtemps quand même, j’ai trouvé. (Participant 5886)
Incompréhension de la situation, irréalité
Plusieurs participants (n=16) n’ont pas immédiatement compris ce qui se passait et ont interprété les premiers signes physiques de la catastrophe (bruits, lumières, etc.) de différentes façons. Alors que des répondants (n=4) ont d’abord confondu la lumière provoquée par les explosions avec un canular, le soleil qui se lève, ou encore avec des feux d’artifices, la majorité (n=12) ont rapidement compris qu’ils étaient témoins d’une tragédie. Sans penser à un déraillement de train, ces derniers ont envisagé différents scénarios pour expliquer les événements, tels qu’une explosion à l’usine Tafisa, le déclenchement d’une guerre, une attaque nucléaire ou l’écrasement d’une météorite.
Moi, le premier réflexe… le ciel tout rouge au complet, j’étais comme… je vais attendre une seconde ou deux, OK ce n’est pas une bombe nucléaire, ce n’est pas une météorite, OK good. Là il reste rouge, je savais que c’était de quoi de big. (Participant 2461) .
En fin de compte, ce sont les premières images. Il y a quelques années, il y a eu une explosion dans une usine qui s’appelle Tafisa. Puis, cette explosion-là, le premier réflexe, elle a fait à peu près une explosion qui était similaire. La première chose qu’on a pensée quand je me suis levé, ça y est! C’est encore une autre explosion. La première chose que j’ai fait, parce que quand est arrivée l’explosion chez Tafisa, on voyait de la luminosité, alors j’ai ouvert mon store et c’était l’autre côté de la rue, en face de chez moi. (Participant 5867) .
Impuissance
Plusieurs hommes rencontrés (n=12) ont vécu de l’impuissance vis-à-vis le sinistre et ses victimes potentielles. De ce nombre, plus de la moitié présentaient des manifestations de stress post-traumatique au moment de la collecte des données (n=7). Ils avaient peine à réaliser les pertes humaines engendrées par la catastrophe dans leur entourage immédiat et élargi. Cette situation a entraîné de la rumination et des questionnements incessants sur leur possibilité d’action pour sauver leurs proches cette nuit-là. Ce faisant, ils se sentaient démunis, puisqu’il n’y avait rien à faire face à l’énormité de cet événement. Ainsi, cette impuissance vécue fait aussi office de stratégie d’adaptation.
De l’impuissance. Sur le coup c’est l’inconnu, on n’essaie même pas de comprendre, on essaie juste de réaliser l’ampleur des dommages, qui sont les personnes touchées, qui on peut aider, comment ça se passe. (Participant 11281) Je pense toujours à ______ qui est décédé et je pense toujours à mes petits enfants qui sont morts à côté, ça… ça m’a affecté beaucoup. Mais qu’est-ce que tu veux qu’on fasse? Ils sont morts, ils sont morts! Ils sont morts dans la catastrophe. (Participant 5865) .
Point de vue des répondants concernant la destruction et la reconstruction du centre-ville
En ce qui concerne la destruction et la reconstruction du centre-ville, près de la moitié des répondants (n=11) ont souligné leur mécontentement vis-à-vis les décisions qui ont été prises par les élus municipaux. Des sentiments tels que la colère, l’injustice, la trahison, la tristesse et la déception ont été exprimés par ces derniers. Différents motifs ont été soulevés par ces répondants afin d’expliquer leur point de vue négatif entourant la destruction et la reconstruction du centre-ville. Ces motifs peuvent être divisés en quatre grands thèmes, à savoir : (a) la destruction injustifiée de certains bâtiments, (b) l’inaccessibilité de la ville pendant la durée des travaux de nettoyage et de décontamination des sols, (c) l’exclusion des citoyens dans le cadre du processus de reconstruction, ainsi que (d) l’insatisfaction par rapport au nouveau centre-ville reconstruit.
Destruction injustifiée de certains bâtiments
D’une part, bon nombre de participants (n=8) estiment que la destruction de plusieurs maisons et bâtiments commerciaux du centre-ville était inutile, voire injuste. En effet, jusqu’à tout récemment, des travaux ont été réalisés pour retirer les sols contaminés, ce qui a entraîné la destruction de plusieurs bâtiments, tels que des commerces, des maisons et des bâtiments publics. Ces répondants ne comprennent pas les décisions qui ont été prises par les autorités municipales et gouvernementales. Ils sont d’avis que plusieurs bâtiments qui ont été détruits après la catastrophe étaient encore fonctionnels et que les études de sols menées sur les lieux ne justifiaient pas leur démolition. À leurs yeux, les choix qui ont été faits sont insensés et illogiques. Ils soulignent également le manque de transparence des autorités dans la diffusion d’informations qu’ils jugent contradictoires. Bref, la destruction de plusieurs bâtiments génère de l’incompréhension et du mécontentement chez les participants à l’étude. Ces répondants vont même jusqu’à exprimer un sentiment de trahison envers les autorités.
Inaccessibilité de la ville pendant les travaux
Le second motif évoqué par certains participants (n=8) afin d’expliquer leur point de vue négatif sur les travaux de destruction et de reconstruction concerne le caractère inaccessible de la ville pendant le nettoyage et la décontamination des sols, et ce, plusieurs mois après la catastrophe. À la suite du déraillement du train, la ville a été fractionnée en deux, ce qui a entraîné de nombreux changements dans les habitudes de vie et de circulation pour la population. À cet égard, les répondants soulignent que les citoyens ont perdu leurs points de repères et ont changé leurs habitudes de vie. En effet, le fait que la zone sinistrée ait été entourée de clôtures pendant plus de trois années a privé les citoyens de l’accès à leur ville. Les piétons ont déserté les rues et, peu à peu, les gens ont éprouvé le sentiment de vivre dans une ville qui leur était étrangère. Un participant souligne d’ailleurs qu’il se sentait en prison en raison des limites imposées à ses déplacements, ce qui faisait naître en lui un sentiment d’injustice. Pour réussir à atteindre la seconde partie de la ville, les participants devaient emprunter la voie de contournement en faisant le tour de la ville en voiture. Auparavant, ils n’avaient qu’à traverser à pied, ce qui a considérablement changé leurs habitudes de vie.
Exclusion des citoyens dans le processus de reconstruction
Le troisième aspect déploré par plusieurs participants (n=9) concerne le sentiment d’avoir été écartés du processus de reconstruction du centre-ville. En effet, aux yeux de ces répondants, les réunions de concertation pour recueillir l’avis des citoyens, comme Réinventer la ville, n’étaient que de la poudre aux yeux, puisque rien n’était véritablement décidé lors de ces rassemblements. Selon eux, ce type d’initiative manquait de transparence étant donné que les décisions majeures semblaient être prises à l’avance. Le discours de ces répondants à ce sujet est donc marqué par la déception et, parfois même, la rancoeur. Ils ont le sentiment que les décisions entourant la reconstruction de leur ville ne correspondent pas aux besoins et aux souhaits des citoyens. Ces participants jugent qu’ils ont été manipulés, voire exploités, pour le bénéfice de politiciens et de promoteurs opportunistes.
Insatisfaction vis-à-vis le centre-ville reconstruit
Au-delà du processus de reconstruction, le nouveau centre-ville reconstruit fait vivre plusieurs émotions négatives et insatisfactions aux répondants, dont de la tristesse, la déception, la nostalgie, ainsi que l’amertume face au travail du Bureau de la reconstruction. Ces sentiments ont surtout été exprimés, lors de la collecte des données, par des répondants travaillant dans le domaine du commerce.
Tristesse, déception et nostalgie
Tout d’abord, comparativement à l’ancien centre-ville, l’attachement des répondants au centre-ville reconstruit est moindre. Inévitablement, ces derniers comparent le nouveau centre-ville à celui qu’ils connaissaient auparavant, ce qui leur fait vivre de la tristesse, de la déception et de la nostalgie (n=8). La catastrophe laisse un vide quant à cet endroit, qui se caractérise par la perte d’habitudes et de lieux anciennement appréciés. Ce sentiment de vide est bien présent dans le discours des répondants, qui considèrent que le nouveau centre-ville n’est plus aussi vivant qu’avant et qu’il manque d’âme. En plus de ce sentiment de nostalgie par rapport à l’ancien centre-ville, certains répondants (n=2) associent le nouveau centre-ville à la tragédie, allant même jusqu’à le comparer à un cimetière en raison des personnes qui y sont décédées lors du déraillement du train. L’un d’eux affirme d’ailleurs que l’historique du site peut faire peur à d’éventuels acheteurs, qui préfèrent habiter dans un lieu qui n’est pas associé à la mort.
Non, c’est quelque chose qu’on a perdu. On n’est plus la petite ville de campagne qu’il n’y a plus rien qui se passe là. On est sur la map à cause d’un drame. C’est ça, c’est comme… ça n’a plus le même… on ne voit plus les mêmes choses. Je m’en vais en ville, je ne vois plus le centre-ville. Le parc est très beau, mais il n’est plus ce qu’il était. (Participant 11402) .
Ce qui va toujours nous habiter et en fait c’est ce qui peut impacter un acheteur potentiel à venir acheter une maison ici, une chose que tu réfléchies… tu te dis… OK c’est arrivé ici, est-ce que quelqu’un est décédé ici? Est-ce que quelqu’un est décédé là? Cette espèce de sentiment qu’on demeure tout près d’un cimetière en fait, un cimetière vraiment… parce que c’est la réalité. (Participant 11632) .
Amertume face au travail du bureau de la reconstruction
Au-delà de leur appréciation physique des lieux, certains répondants (n=4) ressentent aussi de l’amertume en pensant au travail du Bureau de la reconstruction et des architectes chargés du projet. Ils considèrent que leur travail a mené au résultat d’un centre-ville au design froid et impersonnel, comparable au quartier DIX30 à Brossard. À leurs yeux, ce design plus moderne contraste avec l’architecture antérieure du centre-ville, qui avait davantage de cachet en raison de ses bâtiments centenaires.
De plus, d’autres participants (n=3) reprochent au Bureau de la reconstruction de s’être impliqué dans des projets d’une trop grande envergure, qui sont peu viables pour une petite municipalité comme celle de Lac-Mégantic. Ces derniers soulignent les dépenses importantes qui ont été faites, alors que beaucoup de personnes ont quitté la ville. Aussi, selon eux, les délais de réouverture imposés par le Bureau de la reconstruction ont nui à l’activité des commerçants, puisque leur clientèle est allée se fidéliser ailleurs à la suite de leur fermeture obligée. À leurs yeux, tous ces facteurs font en sorte d’augmenter considérablement le risque financier pour les investisseurs. Enfin, un homme souligne que les commerçants sont défavorisés depuis la construction du nouveau centre-ville. En effet, il est d’avis que le nouvel aménagement de la rue Frontenac fait en sorte que les gens sont moins nombreux à circuler dans le centre-ville. Combinée au nombre restreint de stationnements devant les commerces, cette difficulté fait en sorte de diminuer l’achalandage des commerces installés dans le secteur.
Sentiments vécus par rapport au train après la catastrophe
Cette section traite des principaux sentiments éprouvés par les participants par rapport au train depuis la catastrophe de juillet 2013.
Craintes et peurs
Plusieurs hommes rencontrés (n=10) s’inquiètent maintenant de la dangerosité que représente le réseau ferroviaire traversant la municipalité de Lac-Mégantic. Leurs craintes reposent sur le fait que des millions de litres de produits toxiques et inflammables circulent dans les wagons-citernes et que le projet de voie de contournement est constamment retardé. Bien qu’une diminution de la limite de vitesse des trains à Lac-Mégantic ait été observée, ces derniers représentent toujours une menace pour ces répondants. Certains (n=3) s’imaginent même qu’un scénario similaire à celui du 6 juillet 2013 puisse se reproduire au sein de Lac-Mégantic.
Hypervigilance
Plus de la moitié des participants vivent ou ont vécu de l’hypervigilance face au train et ses stimuli (n=12). Ainsi, certains répondants ont été, pendant plusieurs mois, fortement perturbés par le passage du train après la catastrophe (n=3), tandis que d’autres (n=7) se sentent encore dérangés lorsqu’ils entendent le bruit des trains. Ces situations les empêchent, plus de trois ans et demi après la tragédie, de fréquenter des endroits pendant les périodes où les trains circulent au centre-ville de Lac-Mégantic. Aussi, les trains provoquent un stress considérable chez certains participants (n=3), au point qu’ils présentent toujours des manifestations de stress post-traumatique aujourd’hui, dont des crises d’angoisse (n=1), des problèmes de sommeil (n=1) et des phobies spécifiques (n=1).
Désir de mettre fin aux activités ferroviaires dans la ville de Lac-Mégantic
De façon générale, plusieurs répondants souhaitent que le train ne sillonne plus le centre-ville de Lac-Mégantic (n=12). De plus, les nouvelles règlementations sur la vitesse des trains et leur obligation de klaxonner lors de leur entrée au sein de la municipalité, tout comme l’augmentation de la circulation ferroviaire en soirée et pendant la nuit, amènent un participant à se questionner sur ce que contiennent ces trains et lui fait vivre des émotions négatives. D’autres (n=8) s’impatientent face aux délais que prend le processus d’évaluation de la faisabilité de la voie de contournement.
Insatisfaction face à la circulation des trains
Quelques participants estiment que les trains créent des entraves à la circulation automobile dans le centre-ville de Lac-Mégantic (n=3). Cette situation les rend impatients et leur fait vivre des sentiments de colère. Deux d’entre eux mentionnent que ces émotions n’étaient pas présentes lors des ralentissements de la circulation provoqués par les trains avant la catastrophe. Maintenant, à chaque fois que le train immobilise le trafic, ces deux répondants se questionnent sur la nature des chargements transportés par les convois.
Stress vécus n’ayant pas été occasionnées par le déraillement du train
Cette section s’intéresse aux différentes sources de stress vécues par les hommes avant, pendant ou après la catastrophe de Lac-Mégantic. Plus spécifiquement, un intérêt est porté aux sources de stress qui ont affecté les participants, mais qui ne sont pas en lien avec la tragédie. Il est ainsi possible de voir si ces dernières, additionnées aux sources de stress liées à la catastrophe, influencent l’adaptation des hommes au mitan de la vie. Pour ce faire, les stress liés à différentes sphères de la vie sont abordés, soit aux plans personnel, conjugal, familial, professionnel et social.
Stress causés par la vie personnelle
Tout d’abord, parallèlement à la tragédie, deux participants ont vécu des problèmes liés à la vente de leur maison ou encore un déménagement. Le fait de devoir assumer une deuxième hypothèque ou de se retrouver dans une transition de domicile peu de temps après la tragédie ont fait en sorte qu’ils ont vécu un stress supplémentaire, notamment sur le plan financier.
Stress causés par la vie familiale et conjugale
En plus des pertes et conséquences occasionnées par la catastrophe, un homme a eu à s’adapter, au cours des trois années précédant la collecte des données, à la naissance d’un enfant. Cette transition familiale lui a occasionné de la fatigue et de l’irritabilité en raison du fait que son bébé pleurait et ne dormait pas la nuit. Un participant a aussi mentionné qu’il devait composer avec le vieillissement de ses parents. Étant donné que ces derniers prennent de l’âge, ils ont besoin de plus d’assistance pour gérer leur médication et sont davantage en contact avec le participant.
Stress causés par la vie professionnelle
Pour certains répondants (n=2), La vie professionnelle fut une source de stress, en raison d’un changement de carrière important qui a coïncidé avec la catastrophe. Ainsi, un changement d’emploi a fait en sorte qu’un participant a eu à vivre le deuil de son précédent emploi en même temps que la tragédie. Cumulé aux perturbations inhérentes au déraillement de train, ses nouvelles fonctions ont engendré beaucoup de stress dans la vie de ce répondant. Dans le même sens, un répondant qui venait tout juste de s’installer à Lac-Mégantic après un épuisement professionnel, afin de rechercher davantage de tranquillité, a été particulièrement ébranlé par la catastrophe.
Bien… moi le gros changement s’était fait quelques mois avant. J’avais un deuil d’une carrière, parce que j’étais surintendant, mais je l’avais décidé. (Participant 5869) .
J’ai été surpris que ça arrive à Mégantic, c’est une petite ville que personne connaissait ou à peu près. Même _______ [dans une grande ville], on sait qu’il y a un Mont Mégantic et la ville, on s’imagine qu’il n’y a pas de monde. On ne le sait pas. Oui, moi je vous dirais que ça l’a été un peu… moi je pars _______ [d’une grande ville] pour venir me reposer et je dis… coup donc! La fatalité me rejoint. Oui. (Participant 3610) .
Stratégies d’adaptation utilisées par les répondants
Cette section fait une synthèse des différentes stratégies d’adaptation utilisées par les répondants à la suite de la catastrophe ferroviaire de Lac-Mégantic. Ces dernières sont classées selon les deux types de stratégies d’adaptation identifiées par Lazarus et Folkman (1984), référant à des stratégies centrées sur le problème ou sur les émotions. Le Tableau 9 fait un résumé de ces stratégies, en précisant le nombre de participants ayant utilisé chacune d’elles. Il révèle que les stratégies les plus couramment utilisées sont la recherche de soutien sous toutes ses formes (n=19), la distraction (n=16), l’impuissance (n=16), l’évitement (n=13), la régulation émotionnelle (n=11), la résolution de problème (n=11) et la restructuration cognitive (n=10). En moyenne, chaque participant a utilisé environ cinq types de stratégies d’adaptation différentes.
Stratégies centrées sur le problème
L’analyse des données a permis de dégager trois grandes stratégies centrées sur le problème dans le discours des répondants, à savoir : (a) la résolution de problème, (b) la recherche d’informations et (c) la recherche de soutien instrumental.
Résolution de problème
Tout d’abord, la stratégie de la résolution de problème a été utilisée par près de la moitié des participants (n=11). Cette stratégie a surtout été privilégiée à court terme, soit dans les heures ou les jours ayant suivi la catastrophe. Les répondants qui ont utilisé cette stratégie souhaitaient aider les autorités à combattre les incendies, à évacuer les citoyens et à leur prodiguer les premiers soins. Ils ont donc spontanément proposé leur aide après avoir constaté les dégâts causés par la catastrophe, et ce, tant sur le plan matériel qu’humain. Malgré leur volonté de se rendre utiles, un homme a toutefois été confronté à un refus de la part des services d’urgence, ce qui lui a fait vivre des sentiments d’impuissance et de panique.
Je voulais aider et je me suis fait arrêter, ils m’ont dit… non, il y a une équipe qui arrive de toute urgence de je ne sais pas où et qui s’en vient. Je ne sais pas comment ils s’en venaient mais… Alors je ne suis pas rentré dans le cercle dangereux. (Participant 6043) .
Moi j’ai aidé à évacuer des personnes et au départ, on devait… ça parlait de rouvrir le centre d’achat et on devait les… Mais après ça, ça l’a été l’hôpital, j’ai amené des gens à l’hôpital, à la cafétéria on a tassé les tables, ils ont mis des civières. Et après ça, ça l’a été la polyvalente au matin. (Participant 3610)
Au cours des mois ayant suivi la tragédie, certains hommes (n=6) ont voulu résoudre des problèmes qu’ils observaient chez leurs proches et dans leur collectivité. L’un d’eux a remarqué que les membres de son entourage avaient perdu leurs repères, qu’ils s’isolaient et bougeaient de moins en moins. Pour résoudre ce problème, il s’est impliqué dans l’organisation d’une activité récréative qui a permis aux citoyens de Lac-Mégantic de se regrouper pour circuler dans les rues détruites de la ville. Pour d’autres répondants (n=5), la résolution de problème a pris la forme d’initiatives plus personnelles de solidarité. Ce fut le cas d’un répondant qui s’est impliqué dans la reconstruction de la toiture d’un ami, n’ayant pas eu le temps de la terminer étant donné ses fonctions professionnelles en lien avec la catastrophe.
À plus long terme, les répondants qui ont utilisé la stratégie de résolution de problème se sont impliqués de différentes façons pour rebâtir leur ville et redonner à la population par le fait même. En ce sens, certains participants ont décidé de s’impliquer activement au sein de leur municipalité, que ce soit au conseil de ville ou encore dans les différents comités de reconstruction. En exprimant leurs opinions et en cherchant des solutions pour améliorer les conditions de vie de la population, ces derniers se sont sentis utiles et impliqués dans la reconstruction du centre-ville. À leurs yeux, leur rôle fut particulièrement utile pour leur communauté, l’un d’eux se qualifiant même de « catalyseur de changement ». Sans nécessairement s’impliquer dans des instances formelles, un répondant a aussi souligné son travail visant à enjoliver l’environnement physique de son quartier pour qu’il fasse bon y vivre. Le fait de contribuer à la revitalisation de son milieu vie constitue, pour lui, une forme de thérapie.
Recherches d’informations
La stratégie de recherche d’informations a été utilisée par cinq participants. Cette stratégie a davantage été utilisée immédiatement après la catastrophe, alors que ces répondants souhaitaient mieux comprendre ce qui se passait, en recherchant des informations par le biais des médias traditionnels et des médias sociaux. Ainsi, ces hommes ont été en mesure d’en apprendre davantage sur l’état de leurs proches et de leur propriété, de même que sur les causes de l’accident, tout en demeurant informés des décisions des différentes instances politiques. Dans le même sens, un répondant souligne l’importance des médias qui ont permis de communiquer aux habitants des informations essentielles sur le travail des services d’urgence.
Alors là, évidemment, dans le milieu de la nuit cette nuit-là, donc du 6, environ vers 4h00 du matin, on a pu trouver, localiser ma belle-mère, qui était dans un chalet pas très loin à Piopolis. Alors ça, ça l’a été évidemment quelque chose d’assez émouvant, de réconfortant, etc. On a aussi reçu une nouvelle à travers les médias sociaux, Facebook, etc., on était en contact avec des gens, des amis qui étaient sur le lac en bateau. On a reçu la nouvelle que la maison était intacte, elle a subi des dommages mais elle n’était pas brûlée. Il y avait ça. (Participant 11632)
Recherche de soutien instrumental
La recherche de soutien a été la stratégie d’adaptation la plus largement utilisée, soit par 19 des 23 répondants. Elle se décline en deux catégories principales, soit la stratégie de recherche de soutien social et instrumental. Respectivement, la première est interprétée comme une stratégie centrée sur les émotions15, alors que la seconde réfère à une stratégie centrée sur le problème. Cette dernière a été observée chez des hommes (n=2) qui souhaitaient avoir accès à un soutien instrumental, soit des ressources matérielles et monétaires après la catastrophe. Par exemple, l’organisme de la Croix-Rouge, l’Armée du Salut et la polyvalente Montignac de Lac-Mégantic ont été prestataires de ce genre de services. Généralement, les répondants étaient satisfaits de l’expérience vécue auprès des organismes prestataires de services.
Dans l’immédiat, il y a le programme de la Croix-Rouge qui a aidé ma conjointe pour… parce qu’elle avait perdu son emploi. Donc, il y a ça qu’on a eu quand même, d’un bon support, une bonne aide. Ça l’a été très très aidant, ça ne compensait pas toutes les pertes, mais ça aidait beaucoup. C’était bien fait, bien dirigé. (Participant 11281) .
Bien il y a eu l’Armée du Salut qui est venue et il y a eu des bénévoles de certaines organisations ici qui sont venus nous servir à la polyvalente, les lunchs. Moi, j’ai admiré ce service-là. Oui. (Participant 3610) .
À l’opposé, certains répondants (n=10) ont refusé d’utiliser la stratégie de recherche de soutien instrumental, soit l’aide offerte par les différentes organisations, et ce, pour différents motifs. Tout d’abord, certains hommes (n=4) ne se sentaient pas concernés ou affectés au point de demander de l’aide, malgré les différentes pertes qu’ils ont vécues. D’autres (n=5) n’ont pas demandé d’aide auprès des organisations, se fiant seulement sur eux-mêmes pour soutenir leur famille. Finalement, un répondant souligne qu’il ne s’est pas tourné vers l’aide offerte en raison de la complexité du processus à suivre pour obtenir des fonds d’urgence pour son commerce. Ce dernier souhaitait également garder le contrôle de son commerce, sans que la Croix-Rouge ne s’immisce dans ses états de compte commerciaux.
Stratégies centrées sur les émotions
Cette section aborde les stratégies d’adaptation centrées sur les émotions employées par les hommes au mitan de la vie, conséquemment à la tragédie ferroviaire de Lac-Mégantic. Ces stratégies incluent la recherche de soutien social, la distraction, la régulation émotionnelle, la résolution de problème, l’évitement, l’impuissance, la restructuration cognitive, la rumination, l’opposition, la consommation de substances, ainsi que l’apitoiement.
Recherche de soutien social
La recherche de soutien social a été utilisée par plusieurs répondants (n=14). Ils se sont tournés vers leurs proches, soit auprès de certains membres de leur famille et de leurs amis, pour recevoir du soutien. En effet, leurs relations sociales se sont intensifiées à la suite de la catastrophe, prenant la forme de retrouvailles, d’activités, de rencontres ou de regroupements. Ces activités leur amenaient du réconfort et comblaient leur besoin de proximité. Parallèlement à ces activités sociales, le soutien reçu par certains répondants (n=2) s’est traduit par l’accueil de certains de leurs proches qui les ont hébergés à la suite du déraillement de train. Bien qu’elle fût appréciée, cette forme de soutien est aussi associée, dans le discours de ces répondants, à un manque d’intimité et à une certaine promiscuité.
Distraction
Afin de faire face au stress et aux conséquences occasionnés par la catastrophe ferroviaire, 16 répondants ont utilisé la distraction comme stratégie d’adaptation centrée sur les émotions. Concrètement, 15 répondants affirment avoir surinvesti leur travail après la catastrophe, neuf d’entre eux ont utilisé cette distraction afin d’oublier leurs problèmes, les scènes de désolation autour d’eux et les décès parmi leur entourage. Pour certains (n=5), cette stratégie n’a pas fonctionné, ayant engendré chez ceux-ci des manifestions de stress post-traumatique à moyen terme. Il s’agit d’intervenants qui ont côtoyé, dans le cadre de leurs responsabilités professionnelles, des victimes du déraillement du train. À l’inverse, d’autres (n=4) hommes travaillant en restauration ont trouvé bénéfique d’avoir eu à travailler plusieurs heures par jour à la suite de la tragédie, puisqu’ils considèrent que le fait d’avoir été occupés les a protégés de l’exposition à cet événement ou encore que leur parcours de vie a été enrichi par le fait de rencontrer des gens affectés par la catastrophe.
Impuissance
L’impuissance, qui constitue une stratégie d’adaptation centrée sur les émotions, fut vécue par plusieurs répondants (n=16). De manière générale, cette stratégie était associée à la fatalité dans le discours des répondants et elle était teintée d’émotions négatives, telles que la tristesse et la résignation. Les hommes qui ont utilisé cette stratégie se questionnaient quant à leurs possibilités d’action et de changement par rapport à ce qu’ils vivaient, tout en étant confrontés à l’impossibilité d’y changer quoi que ce soit. Plus spécifiquement, cette stratégie a d’abord été utilisée par plusieurs répondants (n=12) immédiatement après la catastrophe. Confrontés à l’ampleur de la catastrophe et à ses conséquences, ces derniers se rendaient compte qu’ils ne pouvaient rien faire pour revenir en arrière. Ils se sentaient impuissants pour affronter la situation et aider les autres étant donné l’irréversibilité de la situation.
Évitement
La stratégie de l’évitement a été utilisée par 13 répondants. En premier lieu, l’évitement fonctionnel a été utilisé par quatre répondants. Ainsi, certains hommes ont voulu s’adapter à la catastrophe en essayant d’éviter les stress qui les affectaient, sans que cet évitement nuise à leur fonctionnement dans les différentes sphères de leur vie. Chez certains participants (n=2), l’évitement fonctionnel a été utilisé à court terme, après la catastrophe, notamment en quittant volontairement la ville de Lac-Mégantic pour aller visiter des membres de leur famille demeurant à l’extérieur. Pour d’autres (n=2), l’évitement s’est prolongé après la catastrophe, mais de manière saine, soit en adoptant de nouvelles habitudes de vie. À titre d’exemple, un homme a choisi de s’évader de l’agitation de la ville la fin de semaine en pratiquant le camping à l’extérieur de Lac-Mégantic.
|
Table des matières
Résumé
Liste des tableaux
Liste des figures
Remerciements
Introduction
Chapitre 1 – Problématique de recherche
1.1 Ampleur de la catastrophe et conséquences associées
1.2 Stratégies d’adaptation employées par les victimes lors de catastrophes
1.3 Conséquences des catastrophes chez les hommes
1.4 Pertinence du mémoire
Chapitre 2 – Recension des écrits
2.1 Hommes et masculinités
2.1.1 Normes, rôles et stéréotypes reliés au genre masculin
2.1.2 Santé des hommes et consultation de professionnels
2.1.3 Masculinités et catastrophes
2.2 Stratégies d’adaptation privilégiées par les victimes de catastrophes
2.2.1 Stratégies centrées sur le problème et les émotions
2.2.1.1 Évitement
2.2.1.2 Religion et spiritualité
2.2.1.3 Recherche de soutien social
2.2.2. Stratégies d’adaptation favorisant la résilience
2.3. Utilisation de stratégies d’adaptation en fonction du genre
2.3.1 Utilisation de stratégies d’adaptation face aux stresseurs de la vie quotidienne
2.3.2 Utilisation de stratégies d’adaptation après l’exposition à une catastrophe
2.4 Limites des recherches actuelles
Chapitre 3 – Cadre de référence
3.1 Théorie transactionnelle de Lazarus et Folkman (1984)
3.2 Modèle duaxial du coping de Hobfoll et al. (1994)
3.3 Classification des stratégies de coping par Skinner, Edge, Altman et Sherwood (2003)
3.4 Intégration des différentes contributions théoriques
Chapitre 4 – Méthodologie de recherche
4.1 Type de recherche
4.2 Objectifs de recherche
4.3 Population à l’étude et recrutement des participants
4.4 Méthode de collecte de données
4.5 Méthode d’analyse des données
4.6 Considérations éthiques
Chapitre 5 – Résultats
5.1 Caractéristiques des répondants
5.1.1 Caractéristiques sociodémographiques des répondants
5.1.2 État de santé physique et psychologique des répondants
5.2 Description de la catastrophe par les répondants
5.2.1 Niveau d’exposition à la catastrophe et événements stressants vécus
5.2.2 Principaux souvenirs lors de la catastrophe
5.2.2.1 Souvenirs reliés au feu et aux explosions
5.2.2.2 Souvenirs reliés à l’évacuation
5.2.3 Principaux sentiments vécus lors de la catastrophe
5.2.3.1 Peur
5.2.3.2 Incertitude
5.2.3.3 Incompréhension de la situation, irréalité
5.2.3.4 Impuissance
5.2.4. Point de vue des répondants concernant la destruction et la reconstruction du centre-ville
5.2.4.1 Destruction injustifiée de certains bâtiments
5.2.4.2 Inaccessibilité de la ville pendant les travaux
5.2.4.3 Exclusion des citoyens dans le processus de reconstruction
5.2.5 Insatisfaction vis-à-vis le centre-ville reconstruit
5.2.5.1 Tristesse, déception et nostalgie
5.2.5.2 Amertume face au travail du bureau de la reconstruction
5.2.6 Sentiments vécus par rapport au train après la catastrophe
5.2.6.1 Craintes et peurs
5.2.6.2 Hypervigilance
5.2.6.3 Désir de mettre fin aux activités ferroviaires dans la ville de Lac-Mégantic
5.2.6.4 Insatisfaction face à la circulation des trains
5.3 Stress vécus n’ayant pas été occasionnées par le déraillement du train
5.3.1 Stress causés par la vie personnelle
5.3.2 Stress causés par la vie familiale et conjugale
5.3.3 Stress causés par la vie professionnelle
5.4 Stratégies d’adaptation utilisées par les répondants
5.4.1 Stratégies centrées sur le problème
5.4.1.1 Résolution de problème
5.4.1.2 Recherches d’informations
5.4.1.3 Recherche de soutien instrumental
5.4.2 Stratégies centrées sur les émotions
5.4.2.1 Recherche de soutien social
5.4.2.2 Distraction
5.4.2.3 Impuissance
5.4.2.4 Évitement
5.4.2.5 Régulation émotionnelle
5.4.2.6 Restructuration cognitive
5.4.2.7 Rumination
5.4.2.8 Consommation de substances psychoactives
5.4.2.9 Retrait social
5.4.2.10 Opposition
5.4.2.11 Apitoiement
5.5 Résilience à la suite de la catastrophe
5.5.1 Niveau de résilience des répondants
5.5.2 Résilience des participants en lien avec les stratégies d’adaptation utilisées
5.5.3 Manifestations de stress post-traumatique, stratégies d’adaptation et résilience
Chapitre 6 – Discussion
6.1 Principaux souvenirs et sentiments vécus par les hommes
6.2 Sentiments des participants concernant leur ancien et nouveau centre-ville, ainsi que leur perception du train après la catastrophe
6.3 Autres sources de stress vécues par les participants susceptibles d’influencer leur adaptation à la catastrophe
6.4 Stratégies d’adaptation utilisées par les répondants face aux différents stress vécus
6.4.1 Stratégies centrées sur le problème
6.4.2 Stratégies centrées sur les émotions
6.5 Forces et limites de l’étude
6.6 Recherches futures et retombées pour la pratique du travail social
Conclusion
Références
Annexe 1 – Guide d’entrevue
Annexe 2 – Formulaire d’information et de consentement
Annexe 3 – Certifications éthiques
Télécharger le rapport complet